dimanche 24 février 2013

Quelques leçons sur la défaite du Barça face au Milan

Serait-ce le début de la fin d'une équipe mythique ? La défaite du Barça cette semaine en LdC, la plus sévère depuis le fameux match face à l'Inter de Mourinho (une équipe milanaise, déjà) incite en effet à se poser des questions.

Il est difficile de savoir si, au-delà de la performance du Milan, le Barça est devenu une équipe "comme les autres" même si elle garde une identité de jeu propre ou si le 2-0 encaissé est dû à une fatigue passagère.

Quelques données nous aident à prendre conscience du problème rencontré mercredi par les "blaugranas".

1) 7 tirs seulement pour le Barça (contre 8 pour le Milan). C'est 2 fois moins que leur moyenne en Liga cette saison. Surtout, quasiment tous les tirs ont été effectués en dehors de la surface (hormis la tête sanguinolente de Puyol) tandis que le ratio en Liga s'élève à 66% DANS la surface.

2) Les joueurs : Fabregas a lâché le morceau après le match. Roura et Vilanova mobilisent toujours les mêmes. En fait, à l'exception du poste de défenseur central qui fait parfois l'objet d'une rotation entre Puyol et Mascherano, tous les autres titulaires sont déjà à plus de 20 matches cette saison (Messi : 30, Xavi, Busquets, Pedro : 26, Jordi Alba : 25, etc). Pour ces joueurs, la seule option pour se reposer est de se blesser. La situation nous semble particulièrement critique pour les internationaux espagnols qui ont eu une préparation (et un repos estival) tronquée à cause de l'Euro.  Où sont les Tello, Alcantara, Alexis Sanchez, Song, Montoya ? Le manque de dynamisme et de vitesse ne peut pas être expliqué par le dispositif du Milan. Les titulaires du Barça sont à bout.

3) Autre conséquence du conservatisme de Vilanova : le Barça est prévisible. Certes, le modèle de jeu des blaugranas est intangible depuis quelques saisons. Mais quand Guardiola adaptait son équipe en permanence afin d'optimiser son dispositif en fonction de l'adversaire, Vilanova reconduit le même, match après match. Résultat : le Barça devient connu jusque dans ses changements. Souvent, cela consiste à sortir Fabregas et à faire reculer Iniesta. Dès lors, il est facile de "lire"le jeu du Barça et d'adapter parfaitement son dispositif en conséquence.

4) Défensivement, le Milan a effectué une prestation de grande qualité. Les joueurs rouge et noir n'ont jamais semblé préoccupés par la possession des catalans (73%). Simplement concentrés. Les 3 joueurs du milieu ont occupé un rôle différent : Ambrosini tentait de couper les passes vers Messi ou Fabregas. Montolivo était un peu plus avancé pour perturber le jeu de passes Fabregas / Iniesta. Enfin, l'énergique Muntari a bloqué Xavi. Sur les côtés, le jeu du Barça a également été défaillant :
  • Boateng a suivi Alba. Iniesta se contentait de combiner avec Fabregas sans prendre son aile et a donc laissé Abate monter.
  • De l'autre côté, Constant a suivi fidèlement Pedro refusant ainsi à l'ailier catalan le moindre espace pendant qu'El Sharaawi ou Muntari s'occupaient d'un prudent Alvés (cf. paragraphe suivant).
 4) Offensivement, le jeu du Milan était très différent en fonction du côté concerné. Pendant que Piazzini offrait une possibilité de relance via le milieu, souvent seul face aux 2 centraux blaugranas, c'est sur les ailes que se passaient les événements. El Sharaawy était positionné assez haut et tentait parfois de prendre la profondeur derrière Alvés. Le brésilien fut toutefois assez prudent dans ses offensives visiblement méfiant face à la vitesse du  "pharaon". Mais c'est le côté droit du Milan qui fut le plus intéressant. Ici, les 3 joueurs (Montolivo, Abate et Boateng) progressaient ensemble : une première passe de relance de Montolivo vers Boateng qui s'appuyait sur Abate. Il est étonnant de constater que le trio Alba, Fabregas et Iniesta fut finalement dominé et que cette situation empira au fil du match. Notons enfin que les italiens furent aidés par un pressing catalan plus sporadique que d'habitude.

5) Les remplacements. Après le but, chanceux, du Milan sur coup franc, Piazzini allait être remplacé par un joueur au profil complètement différent, M'Baye Niang. Le jeu offensif du Milan allait complétement changer. Les italiens adressaient des ballons en cloche asse longs vers l'attaquant français, souvent sur l'aile. Où l'on se rend compte une fois de plus que les centraux catalans sont lents. 6 minutes après l'entrée en jeu du français, celui-ci se trouvait à l'origine du second but milanais et Muntari à la conclusion (ce qui dénote au passage l'énergie du nigérian).

Conclusion : si le Barça veut continuer sa moisson de trophées, il lui faut renouveler au moins en partie son effectif, incorporer de nouveaux talents et changer son entraîneur. En football, la continuité n'est pas toujours synonyme de succès.

Footballistico

lundi 18 février 2013

Fiorentina - Inter : la viola déchiquète l'Inter



Enfin ! Même si la Viola est suivie depuis le début de la saison par Footballistico car elle produit du jeu, il semble qu'il y ait toujours eu chez cette équipe un je-ne-sais-quoi de mal fichu qui l'empêche de rejoindre le panthéon des belles équipes.

Face à l'Inter, la Fiorentina a probablement livré sa prestation la plus aboutie, techniquement et tactiquement. Enfin envolés les problèmes individuels et collectifs, défensifs notamment. Il état temps car les pensionnaires d' étaient en train de s'enfoncer tranquillement au classement.

Montella affichait son traditionnel 3-5-2, avec Pizarro à la base du 5 du milieu. Devant, Jovetic était accompagné de Ljajic.

L'Inter se présentait dans un 4-4-2 losange même si dans les faits, le second attaquant, Palacio, joua assez reculé pour tenter de faire le lien avec son milieu de terrain. Kuzmanovic occupait le poste le plus reculé du milieu de terrain.

On peut trouver beaucoup de raisons à cette défaite cinglante de l'Inter (fatigue, méforme de certains joueurs) mais une se dégage : LA FIO A DOMINE NUMERIQUEMENT LE COTE GAUCHE ET A EXPLOITE CET AVANTAGE AU MAXIMUM.

Première mi-temps : A priori, dans une confrontation 3-5-2 vs 4-4-2 losange, la première équipe doit dominer les ailes quand l'autre doit plutôt attaquer via le centre. Ce schéma de jeu fut plutôt respecté mais avec une variante : la Fiorentina aime bien dominer UN seul côté où elle masse ses joueurs (cf. schéma). Dans la rencontre d'hier, on avait ainsi nominalement 3 locaux (Valero, Pasqual et Ljajic très excentré) face à Zanetti et Cambiasso. Les centraux milanais semblaient peu enclins à quitter le milieu du terrain pour conserver un avantage numérique face à Jovetic. Cette situation naturelle de surnombre fut encore aggravée par la tendance d'Aquilani, nominalement sur le flanc droit du milieu florentin à venir roder vers ses copains. Cela paya dès la 13ème minute avec un ballon d'Aquilani vers Pasqual, qui centra pour la tête de Ljajic (1-0).

Il est probable que Montella ait délibérément ciblé ce coté de la défense Milanaise car il est le plus lent (Zanetti) d'une défense assez lourde (hors Nagatomo).

Mais, la viola ne se contenta pas de masser des joueurs. Son jeu fut caractérisé par :

  • un pressing assez haut afin d'empêcher les remontées de balle de l'Inter : sur le second but, c'est Aquilani qui presse avant de transmettre le ballon à Jovetic.
  • une variation entre jeu en triangle et ballons longs. Valero et Pizarro, notamment, cherchèrent Ljajic et Jovetic via des longs ballons en cloche. Ljajic, notamment n'a pas arrêté de plonger derrière Zanetti, hors de portée de Ranocchia.
  • de l'autre côté, Cuadrado se contentait de fixer Nagatomo.
Le métronome du jeu florentin fut encore et toujours Pizarro : un taux de passe réussies de 90% mais surtout 13 longs ballons précis sur 15, notamment sur les ailiers de la Viola, le chilien demeure le Pirlo méconnu de la toscane.

En théorie, les milanais aurait dû trouver des opportunités via le centre ou leur flanc gauche. Ils en furent malheureusment empêché par le taux de passes réussies très élevé des locaux, le pressing haut qui les empêcha de construire et les fautes d'anti-jeu sur Cambiasso et surtout, Guarin, que la Viola semblait craindre particulièrement.

Seconde période : l'Inter se réorganisa à la pause en passant en 4-3-3 : Ricky entra pour occuper le flanc gauche de l'attaque milanaise, Cambiasso et Guarin glissant respectivement à gauche et à droite du triangle du milieu.

En théorie, un 4-3-3 est très enquiquinant face à une défense à 3 : soit les 2 carrileros descendent et l'équipe devient offensivement inactive, soit ils continuent d'attaquer et on a droit à un 1 contre 1 derrière. La Viola prit un chemin médian, Pasqual redescendit légèrement et Tomovic s'excentra de façon à ressembler davantage à une défense à 4.

Ce changement ne bénéficia pas à l'Inter même si Stramaccioni réussit, sans doute, à rééquilibrer la rencontre : le but vint de la droite au bout de 10 minutes de jeu. Suite au pressing des locaux, le dégagement de Nagatomo fut contré par Aquilani, qui remisa du talon sur Jovetic.

Le match était terminé : le 4ème but de la Fio fut cependant une illustration du jeu en triangle de la Viola : Pasquale puis Valero vers Ljajic, but.

La réduction du score par Cassano ne fut qu'un joli épiphénomène. La messe était déjà dite depuis longtemps.

Conclusion : la Fio a su marier beau jeu et efficacité avec éclat. L'Inter se souviendra longtemps de son voyage en terre toscane, où il fut humilié sur tous les endroits du pré. La Viola peut-elle encore accorcher le wagon de la LdC ? Sans doute, mais il lui faudra faire preuve de davantage de régularité. Elle demeure une équipe avec des éclipses incompréhensibles mais avec un éclat incomparable en Série A. Comment dit-on "toque" en Italien ?

Footballistico

jeudi 14 février 2013

Valence - PSG : Paris gagne sur la droite


Le match d'hier a prouvé que Paris tenait la route sur la scène européenne et qu'au moins pendant 89 minutes, les joueurs d'Ancelotti donnaient leur meilleur dans cette compétition.

La récente performance des joueurs de Valence par rapport au Barça incitait à se méfier de cette équipe. Dans les faits, pourtant, le match fut plus proche de la déculottée face au Real.
  • Valence jouait avec le même dispositif (4-2-3-1) avec Guardado et Jonas, occupant le flanc droit, avec Banega en meneur derrière Soldado.
  • Paris allait jouer assez reculé et jouer les contres (comme le Real),
  • Le joueur clé allait être l'ailier droit (Di Maria, 2 buts, 1 passe décisive / Moura hier).
Le PSG se retrouvait dans son 4-4-2 classique. Pastore occupait (nominalement) le côté gauche. Ibra partageait le 2 de devant avec Lavezzi.

Première mi-temps : 

Il était clair que Paris ne disputerait pas la possession à Valence. Dès le début de la rencontre, les locaux occupaient le terrain adverse. Il était clair aussi que le PSG tenterait d'exploiter les contres grâce à ses joueurs rapides.

Assez vite, Valence fut confronté à 3 problèmes majeurs :

  • l'axe Guardado - Jonas eut du mal à fonctionner tant offensivement que défensivement. Si le mexicain est un excellent ailier, il eut du mal défensivement face à Moura. La situation fut aggravée par le fait que Jonas eut tendance à repiquer dans l'axe et à fuir son rôle de premier rempart défensif. Les meilleures actions parisiennes furent donc menées depuis le côté droit, notamment par des déboulés du jeune brésilien : 
    • 9ème minute, Moura récupère le ballon suite à un travail d'Ibra et frappe aux 20 mètres sans opposition (poteau)
    • 10ème minute : depuis l'aile droite, Lavezzi fait un une-deux avec Pastore, se glisse entre Costa et Guardado et marque.
    • 27ème, après un rush de 50 mètres, Moura frappe aux 20 mètres. Arrêt de Guaitan
    • 43ème, Moura fait une feinte, élimine Guardado et centre vers Pastore qui marque.
    • offensivement, l'apport de Guardado fut médiocre, un seul tir, même si paradoxalement sa prestation s'améliora après la pause.
  • Ever Banega fut muselé par le duo de récupérateurs parisiens. Si l'argentin est un bon joueur, il eut toujours soit Matuidi, soit Verratti sur le râble ne put s'exprimer notamment dans sa liaison avec Soldado.
  • la situation côté gauche fut différente. Le latéral (Pereira) demeura très prudent et se contenta d'adresser des centres rentrants depuis les 30-35 mètres. Inoffensif. Feghouli ne parvint pas à prendre le dessus sur Maxwell et se retrouva souvent isolé, Banega ayant tendance à dériver vers Jonas.
Pastore : au-delà de la performance de Moura, le rôle de Pastore fut aussi intéressant. Si défensivement, l'argentin était cantonné sur son côté gauche, il était libre d'errer sur le pré à sa guise, offensivement. C'est ainsi qu'il se trouva à l'origine du but de Lavezzi (à droite), puis sur une remise à l'entrée de la surface sur le même Lavezzi, avant de reprendre le centre de Moura sur le second but. Valence eut beaucoup de mal à contrôler l'argentin, situé toujours entre les lignes. Défensivement, le repli de l'argentin fut suffisant pour contrer les timides (et lentes) offensives de Pereira.

On peut dire que la mi-temps de Valence fut catastrophique : aucun tir cadré face à 5 occasions parisiennes très nettes.

2de mi-temps : évidemment, Valverde ne pouvait pas demeurer sans rien faire. Nelson Valdez et Canales remplaçaient les décevants Banega et Jonas. Valence passait en 4-4-2 même si Canales est un ailier "à la Pastore", un profil de meneur excentré.

Valence trouvait un un jeu plus direct avec quelques centres qui prenaient davantage preneur et quelques ballons en profondeur.

Moura, la principale menace du PSG était remplacé par Chantôme. Sans doute Ancelotti pensait que le français pouvait être plus efficace défensivement que Moura face à Canales. Dans les faits, il est dommage que le PSG n'ait pas pu profiter d'un surnombre sur son côté gauche, l'espagnol étant modérément interessé par son rôle défensif. Valence poussait de plus en plus mais Paris allait louper le coche par Lavezzi, 2 fois, puis par Ibra / Chantôme, jugé hors jeu sur un but.

On semblait s'acheminer vers une victoire facile de Paris, mais Adil Rami donnait de l'espoir aux locaux en réduisant la marque sur un coup de pied arrêté, dans une fin de match mal gérée par le PSG.

Conclusion : Sans conteste, une belle victoire tactique d'Ancelotti sur Valverde défensivement et offensivement. Valence peut-il quand même le faire ? Cela semble peu probable au vu des statistiques (5,3%) de qualification et de son jeu, qui semble très en difficulté face à des équipes pratiquant des contres rapides. A cette aune, même l'expulsion d'Ibrahimovic, qui remet en jeu le rapide Gameiro peut apparaître comme un avantage. Le club "che" devra marquer au moins 2 buts à Paris. Personne n'y est arrivé depuis... Arras (6 janvier) et aucun club en LdC.

Footballistico

samedi 9 février 2013

Valence - Barça : mauvaise nouvelle pour le PSG, le Valence nouveau est arrivé

Depuis le départ de Pellegrino, Valence a changé de visage. La déculottée concédée face au Real ne doit pas masquer l'amélioration générale du jeu des joueurs du levant.

Le match face au Barça était l'occasion de montrer que ce mieux peut aussi être concrétisé face à de grosses écuries.

C'est une mauvaise nouvelle pour le PSG mais les locaux ont parfaitement tenu le choc face à l'armada catalane, peut-être moins fringante depuis Janvier à l'image de son prodige argentin qui est apparu un peu usé. Le nouveau coach Valencien a ainsi remis au goût du jour une spécialité locale : l'animation par les ailes. Le symbole est la titularisation d'Andrés Guardado, souvent en arrière gauche (en lieu et place de l'ancien lyonnais Cissokho). L'autre innovation est le fait de positionner un "vrai" meneur (Banega) derrière l'inamovible Soldado quand Pellegrino préférait un attaquant reculé (souvent Jonas).

Face au Barça, néanmoins, Valverde était prudent en titularisant Guardado et Cissokho pour "tenir" le côté gauche. Banega animait le jeu offensif devant le "double pivot" du 4-2-3-1 composé de Tino Costa et Ruiz, qui possède plus un profil de défenseur central que de milieu reculé.

Le Barça affichait quasiment la même équipe que face au Real, 4 jours plus tôt : Valdès retrouvait sa place de titulaire dans les cages et Mascherano prenait place aux côtés de Piqué en remplacement de Puyol.

1ère mi-temps : Footballistico ne se souvient pas d'une mi-temps cette saison où le Barça fut plus bousculé que ces 45 premières minutes à Mestalla :

  • Défensivement, le schéma de jeu avait tout pour enquiquiner les catalans. Valence n'a pas défendu particulièrement haut mais Ruiz a souvent suivi Messi dans ses déplacements et le dispositif sur les ailes a muselé  a perdu un nombre inhabituel de ballons et Valence réalisé un nombre très élevé d'interceptions (28, chiffre très élevé, dont 7 pour Ruiz). Dani Alves et Pedro furent particulièrement calmes (surtout en première période). Pourtant très sollicités pour remonter le ballon, il furent vite bloqués par les ailiers Valenciens. A noter aussi le nombre important de fautes par les locaux (19) bien au dessus d'un match de Liga normal.
  • Offensivement, la tactique de Valence était de remonter le ballon via les côtés. Plutôt que d'appliquer la tactique madrilène (donner vite en profondeur), les locaux ont préféré une jeu plus en toqué : souvent, Banega offrait un premier relais, avant de distiller un ballon sur Guardado et Bernat. Le mexicain surtout fut particulièrement actif et fit passer une sale soirée à Dani Alvès, qui demeure encore et toujours le maillon faible de la défense catalane.
  • Soldado. L'attaquant Valencien ne fut pas seulement le poison toujours à la limite du hors-jeu (faute de Mascherano et carton), il se décale souvent sur les ailes. Derrière Alba notamment. Les centraux catalans semblaient réticents à le suivre dans ses déplacements et c'est lui qui fit le centre sur le but de Banega.
  • L'égalisation de Messi sur penalty fut presque une anomalie : enfin, l'argentin prenait l'avantage au milieu et effectuait une jolie passe sur Pedro. Le Barça n'avait pas cadré un tir. La seule "occasion" catalane avant cela avait été le coup de tête de Piqué sur un corner. Encore une anomalie.
D'habitude, lorsque leurs adversaires attaquent via les côtés, les blaugranas font descendre Busquets au niveau de ses 2 centraux qui s'écartent. Mais ici Busquets était préoccupé par Banega. Mascherano et Piqué ne voulaient pas quitter Soldado, d'où des problèmes récurrents sur les ailes.
2de mi-temps : Le début de la seconde période fut marqué par la fatigue inévitable de Valence face à la domination catalane. Messi, notamment, commençait à retrouver de la liberté dans son rôle de 9 1/2 pour la meilleure occasion du Barça: un ballon dans la profondeur pour Fabregas.

Face à cette situation, les 2 coachs allaient tenter de réagir :

  • pour Valverde, le plus important était de compenser la fatigue de ses troupes : Banega qui avait beaucoup donné fut remplacé par Canales et Bernat par Piatti peu après l'heure de jeu. 
  • Jordi Roura voulut exploiter la liberté retrouvée de Messi : en faisant entrer Villa à la place de Fabregas, le coach catalan voulait donner de la profondeur à son jeu. Cela faillit marcher même si le buteur catalan est encore trop frêle pour donner sa pleine mesure.
Un des faits marquants de la seconde période fut la domination écrasante par les valenciens du flanc gauche. Les 3 occasions les plus nettes sont venues de ce côté. Sur l'une d'entre elles, Cissokho prend le ballon dans les pieds de Piqué, sur une autre, Guardado s'enfuit après un tacle désespéré d'Alvés. Malheureusement, Valence fut trop maladroit pour exploiter son avantage.

Conclusion : 13 tirs à 6 pour Valence. Le Barça est apparu fatigué et sans inspiration. Un pressing alternatif, des joueurs très en-dessous de leur niveau habituel (Pedro, Xavi) mais un coach qui persiste à les faire jouer (où sont Alcantara, Song, Sanchez ?). Les blaugranas peuvent-ils encore perdre la Liga ? Cela semble incroyable mais avec la victoire de l'Atletico et le calendrier infernal qui attend les catalans (le Real en coupe du Roi, la ligue des champions), les 9 points d'avance paraissent souvent tout petit. Quant à Carlo Ancelotti, il a dû regarder le match et se demande bien quel dispositif il va mettre à droite.

Footballistico

vendredi 1 février 2013

Real - Barça : un match âpre et engagé

Le Real se présentait hier en 4 - 2 - 3 - 1. La défense était inédite avec notamment une charnière centrale Carvalho - Varane et Essien positionné en arrière droit. Callejon prenait la place de Di Maria suspendu. Le Barça affichait son équipe type en 4-3-3 : Iniesta occupait l'aile gauche juste devant Fabregas.

Plutôt qu'une analyse tactique complète, voici quelques considérations sur le match.

  • On a beau critiquer Mourinho, il est le seul entraîneur au monde à tenir tête régulièrement au Barça, d'abord avec l'Inter puis aujourd'hui avec le Real. Depuis 1 an, le bilan des madrilènes et des catalans est parfaitement équilibré : 2 nuls, 2 victoires et 2 défaites (jamais par plus d'une but d'écart). Le match retour à Barcelone fera pencher la balance.
  • Prudence : ni le Barça, ni le Real ne se sont jetés à l'assaut. Jordi Alba et Dani Alves notamment ont occupé un poste plus reculé qu'à l'ordinaire, qui les a empêché d'être décisif comme souvent cette saison. Aucun centre pour Alba (mais 2 tirs cf. plus bas), 2 pour Alves. Une misère. Les madrilènes aussi, notamment Arbeloa qui s'est parfaitement chargé de museler un Pedro totalement inopérant. En outre, les ailiers madrilènes, Callejon et Ronaldo ont effectué un gros travail défensif gênant considérablement les initiatives catalanes sur les côtés. Même Ozil, positionné sur un côté, suite à l'entrée de Modric, a aidé Essien jusqu'à la 93ème. Tout un symbole.
  • Le pressing madrilène était intéressant même s'il a fonctionné par à-coups. Au début du match, notamment, le Real a su monter très haut et perturber le jeu catalan. Les 4 devant pressaient la défense + Busquets, le 2 du milieu se chargeait de Xavi et Fabregas. Khedira et Xavi Alonso ont été particulièrement performants, avec 4 interceptions chacun. Bien sûr, la seconde période fut plus difficile mais, en faisant entrer Modric, Mourinho assurait un "presseur" frais en même qu'une certaine capacité à conserver le ballon, faiblesse de son équipe.
  • Du coup, le jeu de Barcelone s'en est trouvé appauvri : on a vu peu de phases entières de possession sur 15 ou 16 passes avec des renversements ou des joueurs prenant les ailes avant de centrer.  Les 4 occasions les plus intéressantes des blaugrana sont : 
    1. le coup franc de Xavi (qui s'écrase sur la barre),
    2. un contre suite à un corner (Pedro tire à côté) : 3 passes,
    3. un mauvais dégagement de Callejon, récupéré, but : 1 passe,
    4. une mauvaise passe de Carvalho pour le tir de Xavi : 1 passe.
  •  Offensivement, les madilènes ont eu recours à des passes rapides en profondeur, censées gêner la récupération des catalans et désorganiser leur défense. Sans être une mauvaise idée à la base, leur jeu a fini par apparaître stéréotypé et prévisible. On a ainsi vu Ozil s'enférer tout seul face à 3 défenseurs. Il aurait sans doute mieux valu alterner ce jeu rapide avec des phases plus posées, surtout en seconde mi-temps quand Madrid faiblissait physiquement ou tenter des combinaisons sur les ailes. Le but de la casa blanca est ainsi venu sur un coup franc depuis l'aile gauche sur l'un des seuls centres hauts de la partie.
  • Callejon, le maillon faible. Sans être médiocre, le jeune espagnol a montré ses limites, notamment en termes défensifs par rapport à Di Maria. En début de match, il a du mal à faire face aux incursions d'Alba lorsque le pressing haut de Madrid était passé. Enfin, il relance mal sur le but, malgré un bel effort défensif.

Pour conclure : Varane, Varane, Varane. Il paraît qu'il y avait le ballon d'or sur le terrain. Un certain Messi, Lionel. Ca ne s'est pas vu.

Footballistico

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