dimanche 25 octobre 2015

Arsenal - Bayern : les gunners à contre-emploi

Un match étrange avec des gunners à contre-emploi. La première défaite du Bayern, cette année mais qui témoigne des échecs répétés du club bavarois en Ligue des Champions sous l’ère Guardiola.

Pour les gunners, prendre au moins un point était une question de survie dans cette LDC après 2 défaites. Wenger avait sélectionné un 4-2-3-1 "modifié" (voir plus bas) avec Walcott en pointe, pour donner de la vitesse à son attaque. Le Bayern, toutjours privé de Robben évoluait en 4-3-3, avec Xavi Alonso à la baguette.

Première période : Arsenal pressait d'entrée à 4 mais allait vite laisser le ballon aux Bavarois. Au bout de 10 minutes, le match adoptait sa physionomie, qu'il n'allait quasiment plus quitter jusqu'à la fin :





  • les gunners défendaient la plupart du temps bas, avec 2 lignes de 4 mais une variante. Özil descendait à gauche et laissait Alexis Sanchez plus haut et excentré dans la zone de Philipp Lahm. 
    Avancé, face à Lahm, Alexis Sanchez laisse ses 4 compères du milieu
  • de l'autre côté, Cazorla, nominalement au centre, se déplaçait très vite vers l'aile pour empêcher les combinaisons Bernat / Douglas Costa, laissant Ramsey prendre l'intérieur. 

Cazorla est le milieu le plus écarté. Ramsey  a pris l'intérieur
  • les gunners restaient assez compacts, laissant peu d'espace entre les lignes et glissant d'un côté à l'autre pour gêner les allemands, surtout la ligne du milieu.
    • par accoup, le trio offensif mettait la pression sur la relance allemande mais cela sembla davantage destiné à freiner la remontée du ballon qu'à le récupérer

    Offensivement, les anglais comptaient sur leur adresse et sur la rapidité de Walcott pour se sortir du pressing et porter rapidement le danger sur le but de Neuer. Sur le côté gauche, Özil jouait proche de Sanchez et cherchait à combiner pour remonter rapidement le ballon. Lahm fut très prudent durant toute la partie et, averti du danger, préféra abandonner son rôle offensif. 


    Le Bayern sembla quelque peu décontenancé par cet attentisme. Néanmoins, tenir le ballon et être patient ne fait pas peur aux protégés de Guardiola. On vit ainsi de longues séquences de jeu, où Xavi Alonso fut le métronome du jeu bavarois en passant le ballon de gauche et de droite. Les allemands eurent cependant du mal à pénétrer l'épais mur londonien, la faute à un jeu trop lent pendant les phases de possession.

    Sur les ailes, le jeu bavarois ne put pas se dérouler comme convenu même si Douglas Costa se montra dangereux en un contre un face à  Bellerin à au moins 2 reprises.

    • à gauche, la complémentarité entre Bernat et Douglas Costa ne fut jamais évidente. On vit ainsi les 2 joueurs tout à tour lever les mains en étant oublié par leur partenaire dans les séquences de jeu de dédoublement potentiel. Ce fut le cas à la 41ème quand l'espagnol tenta une frappe, contrée, oubliant, son partenaire toatalement seul à l'aile.
    • sur l'aile droite, la prudence de Lahm isola Müller qui ne sembla jamais dans le coup. 
    En fait, les meilleures occasions bavaroises furent concédées par des pertes de balle des gunners, souvent bêtes, comme à la (42ème) ou sur des séances de pressing ratées (28ème). En face, les anglais réussirent à se procurer quelques occasion, dont la meilleure du match, sur une tête de Walcott, miraculeusement arrêté par Neuer. Néanmoins, ils ne surent pas exploiter pleinement les bonnes situations, la faute à une ligne défensive allemande jouant bien le hors-jeu et à un manque de lucidité de Walcott pour trouver ses partenaires.

    Seconde période : dès la reprise, les allemands intensifiaient leur possession. Le premier 1/4 d'heure vit même le pourcentage le plus élevé de la partie (75%). Les anglais étaient privés de ballon et recroquevillés dans leur camp. Les allemands obtenaient des occasions, pas forcément sur des actions bien construites mais sur des tirs de loin. Patients, ils pensaient sans doute que la mire finirait par se régler ou qu'un londonien finirait par faire une erreur.

    Le premier changement de la partie n'eut guère d'impact sur le match. Lors d'une rare séquences de pressing des anglais, Ramsey se blessa et fut remplacé par Oxlade-Chamberlain. Nominalement plus offensif, le jeune anglais n'eut guère d'impact sur la partie mais officia courageusement défensivement. Les changements suivants, en revanche, changèrent le cours de la partie. 

    Guardiola introduisit à la 70ème Rafinha et Kimmich à la place de Xavi Alonso et d'Arturo Vidal. Ces changements nécessitèrent une modification tactique côté bavarois : Rafinha prit la place de Lahm glissa au milieu. Cette énergie renouvelée au milieu de terrain procura la meilleure occasion du match : suite au pressing bavarois, Lewandowski hérita d'un ballon aux 20 mètres mais perdit son face à face face à Cech (excellent, d'ailleurs).

    Entretemps, Giroud était entré, Le français offrait à ses co-équipiers une façon nouvelle de sortir le ballon très peu "gunners style", des longs ballons devant. Le français fut aidé car Alaba malgré ses grandes qualités n'est pas très doué dans les grosses luttes aériennes.

    Les passes reçues par Giroud. Longues (source fourfourtwo)
     
    Le but d'Arsenal est sans doute atypique, il fait suite à un coup-franc, alors que les bavarois ne commirent que 6 fautes (2 seulement dans leur camp) et à une erreur du meilleur gardien du monde. Néanmoins, malgré ses exploits, Neuer commet parfois de grosses boulettes (une constante apparemment chez les gardiens allemands, parlez-en à Trapp). En outre, Alaba, situé derrière lui, n'est pas le meilleur central de la tête. 

    Dans les 10 dernières mintues, les bavarois furent incapables de mettre une pression sur le camp d'Arsenal. Les équipes de Guardiola sont souvent épuisées en fin de rencontre à cause du pressing intense qu'elles mettent sur l'adversaire et cette partie ne fit pas exception. Les gunners en profitèrent pour mettre un second but et dissiper les soupçons de victoire volée suite à la main probable de Giroud.

    Conclusion : même si la victoire aurait pu tourner en faveur du bayern, Arsenal a impressionné par sa discipline et sa patience dans un rôle qu'on lui connaît mal. Les londoniens ont déroulé une partition classique face au Bayern mais qu'ils ont impeccablement récitée. Quant aux bavarois, les doutes resurgissent sur la capacité de cette équipe à vaincre dans les grandes occasions, en dehors des frontières allemandes. 


    Footballistico

    dimanche 18 octobre 2015

    ASM - OL : la fin du big four à la française

    Il est toujours triste de constater que 2 belles écuries de L1 ont reculé par rapport à l'année dernière. Pourtant, tel est bien le constat. On ne peut pas parler de spectacle indigent mais entre les départs et les absents, il est peu probable que l'ASM et l'OL viennent chatouiller le PSG cette saison.

    Les locaux se présentaient en 4-3-3 avec Lemar à gauche du trident composé avec Moutinho et Pasalic. L'OL affichait son 4-4-2 losange avec Valbuena à la baguette derrière Lacazette et Beauvue.

    Première mi-temps : Lyon commença le match très fort en axant notamment ses attaques sur le côté gauche (Tolisso / Rafael). Monaco fut impuissant à poser son jeu. Pourtant, en dépit de sa domination (69% de possession) l'OL se montra incapable de porter le danger sur les buts monégasques : la faute à un défaut récurrent. des gones, leur incapacité à écarter le jeu et leur empalement sur la défense monégasque :

    • par essence, le 4-4-2 losange est un dispositif "central" avec les ailes occupées uniquement par les latéraux.
    • Rafael, placé à gauche est pourtant droitier ce qui l'empêcha de déborder et centrer. Il fut pourtant le latéral le  plus dangereux en se remettant sur son bon pied mais cela eut tendance à ralentir le rythme dans les 30 derniers mètres. 
    • La manque de complémentarité de Beauvue et Lacazette. L'ancien guingampais se positionna souvent sur l'aile gauche et fut le plus souvent ignoré par ses coéquipiers. 
    Défensivement, l'ASM opposa simplement 2 lignes de 4, avec Cavaleiro demeurant plus haut placé pour bloquer Jallet et Traoré. L'ASM attendit souvent tranquillement de récupérer le ballon puis de placer des banderilles en contre. 

    Le jeu de l'OL s'étiola au fur et à mesure que la mi-temps avança. Valbuena perdit petit à petit son influence sur le jeu et Monaco mit en place son jeu plutôt placé sur les ailes :
    • soit un jeu rapide sur Cavaleiro, qui attaquait Jallet en 1 contre 1, 
    • soit en passes courtes en triangles sur l'aile gauche Silva / Pasalic / Fabinho
    Le plan de jeu de l'ASM était assez simple : récupérer bas et progresser verticalement vers Lemar ou Cavaleiro ou, en cas d'impossibilité, balancer des ballons latéraux vers Fabinho ou Silva et progresser en passes courtes. Dans les 2 cas, l'objectif était de centrer (17 centres en première mi-temps contre 5 à l'OL) pour profiter de la présence physique et des 2 M 03 de Traoré. Un des problèmes de l'ASM fut l'incapacité paradoxale de leur avant-centre à profiter de sa taille pour prendre le dessus. 

    Les duels aériens de Traoré (4 perdus pour un seul gagné). Paradoxal. (source 442).
    Ceci dit l'ivoirien se dépensa sans compter et perturba la relance lyonnaise, avec l'aide de Lemar ou de Cavaleiro. Cela obligea Gonalons à descendre très bas pour toucher le ballon, ce qui diminua le rythme offensif lyonnais. 

    Moutinho : le portugais fut le grand bonhomme de l'ASM. A la fois intelligent défensivement (4 interceptions) et offensivement (4 dribbles sur un total de 5 pour l'ASM), il fut surtout capable d'orienter le jeu soit verticalement, soit latéralement et permit à son équipe de soutenir la pression et de porter le danger sur la cage de l'OL. 

    Lyon subissait de plus en plus et les meilleures occasions furent monégasques. Le but de Pasalic intervint sur un corner et une erreur de Lopes mais vint couronner la bonne demi-heure des locaux.

    Seconde période : l'entrée de Ferri et de Ghezzal redonna de l'impulsion à l'OL. Le jeune attaquant, surtout, s'intégra davantage à la construction offensive de son équipe et lui apporta sa technique. Cependant, sans changement de dispositif, le principal problème de l'OL, jouer uniquement centralement, empira et après 10 minutes de forte pression, l'ASM recommença à sortir le ballon de façon propre. Peu après, Wallace fut exclu et cela changea le cours du match. 

    Les dribbles de l'OL, pas maladroits mais trop central
    En théorie, avec 25 minutes à jouer, à domicile, l'ASM avait de grandes chances de tenir le résultat et ce fut le cas  pendant presque un quart d'heure, Lemar passant arrière gauche pendant qu'Echiéjilé glissa au centre, soit un 4-4-1. Pourtant, 2 changements allaient décider du match : d'une part Cornet remplaça Yanga-Mbiwa et l'OL passait en 3-5-2. La seconde fut la sortie, à la 81ème, de Traoré, visiblement éprouvé. Brutalement, l'ASM se retrouvait exposée directement au milieu de terrain et dominée numériquement dans cette zone de jeu. A force d'appuyer, l'OL se procura des situations dangereuses très proches de la surface adverse et trouva la cadre sur un ballon mal repoussé de nouveau sur corner. Les gones auraient même pu l'emporter dans les dernières minutes tant leur domination fut écrasante (8 tirs dans les 10 dernières minutes, soit presque 50% de leur total sur la rencontre). 

    Conclusion : les 2 équipes sont apparues avec des faiblesses qui semblent rédhibitoires pour jouer les premiers rôles. Privés de Fekir, les gones manquent cruellement de créativité et de complémentarité de leurs 2 attaquants, ce qui donne l'impression d'une belle mécanique impuissante. Quant à l'ASM, Martial et Abdenour les ont laissé orphelins aux 2 bouts du terrain (défense centrale et avant-centre). La saison dernière avait donné l'illusion d'un big four à la française (ASM, OL, OM et PSG). Nous avons un big one. 

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