dimanche 29 août 2010

EdF : quel dispositif pour affronter Biélorussie et Bosnie ?

Derrière les débats sur le faible nombre de joueurs du mondial (9) retenus dans les 21 de Laurent Blanc ou l'absence de Toulalan, ce cache la vraie question : comment va jouer l'équipe de France.

La question mérite d'être posée car Laurent Blanc n'a pas livré beaucoup d'éléments en Norvège (4-4-2 diamant puis 4-5-1 avant de revenir en 4-4-2). En outre, il doit composer avec un groupe encore en phase de reprise (pour les italiens et les espagnols) et, surtout, privé de la seule certitude que l'on connaisse sur le sélectionneur, son goût pour un meneur axial (absences de Gourcuff, Nasri et même si c'est moins évident, Ribery). On connaît aussi la répugnance de Blanc à employer un de ses joueurs à contre-emploi par rapport à sa place en club.

En théorie, donc, le sélectionneur dispose de 2 systèmes possibles, un 4-4-2 "à plat" et un 4-3-3. Quels sont les avantages et inconvénients de ces 2 systèmes avec les hommes dont nous disposons ?

4-4-2 : Devant Lloris, on aurait donc un "back four" quasi sûr avec Sagna-Mexes-Rami-Clichy. Alou Diarra (ou M'Vila) devant la défense avec Diaby un peu plus avancé, Malouda à gauche, Menez à droite. Devant, Hoarau servirait donc de grand pivot autour duquel tournerait un inconnu puisque Blanc aura le choix entre l'inexpérimenté Gameiro ou des joueurs manquant singulièrement de rythme (Remy après ses ses aventures cardio-marseillaises et Benzema,Louis Saha, seulement 2 matches). Comme d'habitude, le problème avec ce type de dispositif est que face à une formation en 4-5-1 vous êtes dominé au milieu de terrain à moins de demander à l'un des attaquants de marquer le 6 adverse dans les phases défensives mais, a priori, aucun des 5 attaquants n'est paré pour ce type de jeu. Le but, donc, ressortir vite par les ailes mais ici les synergies entre défenseur latéral et ailier est essentielle et rien de ne dit qu'elle fonctionnera entre Clichy (n'est pas A.Cole qui veut) / Malouda et Sagna / Menez. L'autre possibilité consiste, en phase offensive à demander à Mexes de monter (comme il le fait à Rome) pour créer le surnombre au milieu au milieu, quitte à laisser un latéral aider Rami.En outre, avec Diaby, le jeu offensif devrait pencher à droite, vers Menez, donc.

4-3-3 : A priori, c'est le système le moins probable, car sinon, on se demande pourquoi Blanc aurait sélectionné 5 attaquants mais il peut très bien l'utiliser pour un seul match ou un bout de match. Ce dispositif peut néanmoins être intéressant car il possède l'avantage de stabiliser le milieu. Étonnamment, le casting varie assez peu. La défense reste la même, Malouda / Menez demeurent dans les couloirs en position un peu plus avancée avec Hoarau devant. Diarra est le milieu reculé, Diaby devrait glisser à droite. A gauche, ca se complique car aucun milieu ne joue à ce poste en club. Une possibilité : faire jouer Diarra au centre, M'Vila à gauche et Diaby à droite. Cela présente un avantage, l'équipe peut aisément (un changement, l'attaquant pour M'Vila) passer d'un système à l'autre.Outre le stabilisation du milieu,ce système offre de la largeur devant même si encore une fois il manque un milieu gauche. Il permet de remonter vite sur les côtés et de bloquer les latéraux adverses même si l'avant-centre peut se trouver isolé.Dans ce cas, toutefois, Hoarau est suffisament intelligent pour développer à gauche ou à droite un jeu en triange intéressant avec son ailier et son milieu gauche / droit.

Conclusion : Laurent Blanc devrait démarrer le 1er match en 4-4-2, "à plat". Seul le nom du second attaquant semble ouvert avec peut être un débat sur le milieu le plus reculé (M'Vila ou Diarra).Mais comme on le sait, ce dispositif, qui possède le mérite de placer 2 menaces permanentes face à la défense adverse peut priver l'équipe de ballons et l'empêcher de construire, surtout dans une équipe où la complémentarité milieu offensif / arrière latéral reste à prouver.

Footballistico

mardi 24 août 2010

Liverpool FC : bye bye big four ?


L'affrontement d'hier, entre Manchester City et Liverpool a livré une intéressante comparaison entre 2 clubs aux trajectoires croisées. Pendant que City continue à claquer le blé du Cheikh Mansour, Liverpool est à la diète, faute à un endettement trop important pour un club privé en outre de la manne de la Ligue des Champions. Tactiquement parlant, il est passionnant de voir que le (coûteux) puzzle concocté par Mancini commence à bien tourner tandis que Roy Hogdson, appelé en remplacement de Benitez cherche encore à faire prendre sa mayonnaise.

Manchester City se présentait hier en 4-2-3-1 avec Tevez en pointe, épaulés par Milner et Johnson dans les couloirs sur les phases offensives. Au milieu, Barry et De Jong sont les tours de contrôle avec Yaya Touré un peu plus avancé.

Pour sa part, Liverpool affichait hier un 4-4-2. Il est intéressant de noter que Hogdson était privé de Joe Cole (suite à son expulsion pour un méchant tacle sur Kolniescky) et avait donc renoncé à son 4-4-1-1, qui n'avait pas marché face à Arsenal,  pour un système avec 2 pointes, donc (David N'Gog, l'homme en forme, et Fernando Torres).

Manchester City a rapidement pris la direction du jeu. Les mancuniens ont dominé le milieu de terrain grâce à l'activité de la triplette Touré, De Jong et Barry (conjuguée à l'absence de Mascherano, il est vrai).

Devant, la paire Torres / N'Gog démontrait son inefficacité (seulement 1 passe réussie entre les 2 joueurs pendant le match) tandis que les citizens trouvaient sans problème un Tevez hyperactif.

Surtout, le plus évident, c'est la fluidité du jeu de City, hier, particulièrement sur les côtés. L'équipe commence à bien tourner et elle s'appuie aujourd'hui plus sur des joueurs techniques que sur un joueur de rupture comme pouvait l'être Bellamy. La démonstration fut faite dès la 13ème minute redoublement de passes Johnson / Touré, lancement de Milner dans le dos de la défense, centre parfait pour Barry, but. Beau, simple et efficace.

La fin de la première période et le début de la seconde n'apportèrent pas de changement majeur même si City continuait de se procurer les occasions les plus nettes. Il est étonnant qu'Hogdson, conscient des faiblesses de son équipe, n'ait pas tenté un réajustement tactique mais, a priori, la faiblesse de son banc l'en a dissuadé.

Le deuxième but fut presque comique. Corner concédé sur un énième débordement de Johnson, tête de Richards et Tevez, opportunément placé devant Reina, gêne le gardien des Reds. Le ballon passe entre les jambes du goal : 2 - 0.

Liverpool n'avait plus vraiment le choix et se rua à l'attaque. On sort dès lors de l'analyse tactique pour entre dans celui du hourra football, les Reds se projetant devant très vite (par Kuyt, notamment) et tentant de se mettre en position de centre ou de tir très rapidement avec énergie. S'il existe dans le football moderne une équipe capable de renverser un match à la seule force de son incroyable énergie, c'est bien Liverpool. Ils y parvinrent presque lorsque successivement, N'Gog et Torres butèrent sur le jeune gardien anglais Joe Hart. Ce fut le tournant du match. Liverpool découragé baissa la garde et Skrtl descendit dans la surface A. Jonhson, qui continuait à terroriser le côté gauche de la défense rouge. Penalty transformé par Tevez. La messe était dite et City n'avait plus qu'à gérer tranquillement la fin du match, en faisant tourner la balle dans ce qui ressembla parfois à du tiki-taka. 
Que retenir de cette rencontre ? Pour City, après son premier match un peu décevant face à Tottenham, il s'agit d'une première à domicile particulièrement réussie. Le jeu Mancunien est fluide, très animé (avec un Johnson, qui est un grand joueur en devenir) qui s'appuie sur un Tevez, dont on loue la grinta et la frappe de mule mais qui est aussi un joueur intelligent (ce qui est peu évident si in se fie à son allure) sachant particulièrement bien se positionner dans les endroits stratégiques où le ballon lui arrive dans les pieds.

Côté Liverpool, il y a beaucoup de travail. Aucun système (4-4-1-1 / 4-4-2) essayé par Hogdson n'a fonctionné et le banc des reds semble trop étriqué pour tenter beaucoup d'autres choses. Une fin de cycle pour l'équipe de la Mersey, qui semble pour le moment dépassée dans ce début de Premier League.

Pour le championnat anglais, enfin, cela pourrait signifier 2 choses :

-          Soit Liverpool disparaît du big four, sans être remplacé, et le haut de la Premier League va encore se resserrer  (Big 3, Big 2, etc).
-          Soit les nouveaux riches, comme City et Tottenham, se montrent à la hauteur des enjeux et on a une mêlée passionnante.


Footballistico

PS : A noter que 2 des équipes anglaises les plus excitantes du moment (Chelsea et donc,Manchester City) sont entraînées par des coachs italiens.Bientôt, plus de foot rital sur Footballistico.

lundi 23 août 2010

PSG - Bordeaux : injuste ou simple retour des choses ?

En surface, la défaite du PSG sur sa pelouse possède toutes les apparences du hold-up : comment les parisiens ont-ils perdu ce match qui leur tendait les bras au vu des occasions très nombreuses qu'ils ont eues ? Comment des girondins en perdition, qui se privaient de Gourcuff et de Cavenaghi, ont pu renverser cette équipe, au jeu si sûr ?

Certes, toutes les analyses sur la faiblesse des parisiens sur coup de pied arrêté sont valables. Sur les phases de corner, notamment, le dispositif parisien est étrange (nous y reviendrons).

Pourtant, ce match prouve ce que Footballistico prévoyait depuis un certain temps. Résumons : la stratégie du PSG est plutôt de laisser le ballon aux autres et de déployer leur jeu en contre, soit sur les ailes soit en alimentant rapidement les attaquants qui partent dans le dos de la défense. Depuis le début du championnat, les parisiens n'ont que la 18ème possession et le 17ème total en nombre de passes (moins que des équipes comme Arles-Avignon, Brest ou Sochaux). Or, une vérité du football demeure : plus vous avez le ballon, plus vous diminuez le nombre de chances que l'adversaire vienne vous mettre un but en même temps que vous accroissez celles d'en inscrire un. Bien entendu, dominer n'est pas gagner et une possession peut s'avérer stérile. En outre, les parisiens disposent de statistiques flatteuses en termes de corners et de tirs cadrés mais, ici, on atteint, les limites du supportable. En gros, nous avons une équipe qui dispose de joueurs talentueux, qui n'ont pas de problème à se créer des opportunités sur les rares ballons qui leur parviennent. Mais, il suffit que la mécanique de base se grippe sur les 3/4 joueurs clé (hier, un Erding, particuliérement mal inspiré) et le match dérive. Au contraire, Bordeaux, a donné l'impression qu'on pouvait faire sortir / entrer n'importe lequel de ses joueurs offensifs sans changer grand chose. 

Autre défaut du système du PSG, en étant en infériorité numérique au milieu face à un 4-5-1 (Jussié / Fernando /  Diarra - face à Makélélé / Bodmer), il imposait une charge de travail énorme aux parisiens tout en laissant de la liberté à l'un des milieux bordelais.

En fin de match, on a ainsi pu voir un "Maké" lessivé qui laissait filer Fernando sous son nez. Même plus assez d'énergie pour mettre un bon taquet, c'est dire s'il était épuisé. Le remplacement de Bodmer avait réglé le problème Bodmer. Il aurait fallu faire entrer Chantôme mais Kombouaré n'a pas su s'y résoudre. La rencontre a duré 10 minutes de trop pour les parisiens.

Dernier défaut, donc, les coups de pied arrêtés indirects. Cela semble une évidence mais si Paris continue dans son système, il lui faudra exceller dans cet exercice et hier le dispositif défensif appliqué sur les corners n'a pas bien fonctionné. Celui-ci fonctionne sur 3 base, apparemment.

- marquage individuel strict,
- un homme au premier poteau pour couper mais pas au second,
- Hoarau est une sorte d'homme de base au centre de la surface, qui descend pour couvrir le but lorsque le ballon le dépasse pour filer au second poteau.


Ce dispositif exige 3 choses :

- une combativité forte car on est souvent susceptible de se trouver en un contre un,
- une rigueur qui exige de marquer tous les attaquants présents dans la surface,
- des corners plutôt tendus mais les bordelais les ont tirés intelligement long, un peu flottant au second poteau.


Sur le premier but, Diarra (pourtant le bordelais le plus dangereux sur corner) n'est pas marqué par un parisien. Le défenseur du PSG le plus proche est Sessegnon (1m72) et il est derrière...

Le second est bien en 1 contre 1 (Ciani vs Camara) mais le défenseur bordelais prend simplement le dessus sur un corner feuille morte.

A noter qu'un troisième corner, frappé de la tête par Modeste (tout seul...au second poteau) aurait logiquement dû, déjà, finir sa cours à l'intérieur des filets.

Il serait sans doute plus utile de :

- mettre Hoarau au marquage du joueur de tête adverse le plus dangereux,
- défendre avec 1 parisien à chaque poteau quitte à diminuer la menace en contre,

Conclusion : n'écoutez pas les médias qui crient au "braquage". Le PSG récolte d'une certaine façon les fruits de ce qu'il a semé. Pas assez de possession et système d'animation trop dépendant de 2 ou 3 joueurs. En fait, on peut sans doute argumenter qu'avec un arbitrage moins "compréhensif" (léger hors-jeu sur l'égalisation de Hoarau et penalty sur Jussié), Paris aurait pris 0 - 3.

Des défauts à corriger au plus vite si Paris ne veut pas vivre une nouvelle saison-désillusion. Quant à Bordeaux, il est frappant de constater que l'équipe a mieux joué sans ses leaders offensifs habituels. Ca commence à devenir embêtant pour Gourcuff, qui voit systématiquement ses partenaires s'en sortir mieux quand il est absent. En tout cas, les girondins semblent avoir retrouvé une assise au milieu et un gardien qui les sauve en cas de coup dur. En attendant le retour de Planus pour solidifier une défense centrale qui a tout de même souffert.

Footballistico

mercredi 18 août 2010

OL : des ambitions en berne

Après avoir souffert mille morts la saison dernière pour se qualifier en LDC, on pouvait penser que l'OL consentirait à investir pour, au moins, remplacer les partants. Las, cette année, pas de vente de Benzema. Donc pas de transfert. Seul, Jimmy Briand est venu renforcer le secteur offensif Lyonnais est c'est à se demander entre les départs, les blessés et les repositionnements qui jouera milieu cette année à Lyon.

Si l'on résume, on a en effet les mouvements suivants :

- Clerc, Boumsong, Bodmer et Govou sont déjà partis,
- Ederson, blessé devrait être indisponible plusieurs mois,
- Makoun et Kalström "ne seront pas retenus",
- Toulalan, repositionné en défense centrale.

En tout état de cause, l'OL disposait de 11 joueurs pour les 5 postes situés entre le "back four" et l'attaquant de pointe. Il en possède aujourd'hui...6 sûrs de rester (Bastos, Gonalons, Ederson, Briand, Delgado, Pjanic).

Quelles sont les options tactiques de Puel avec l'effectif dont il dispose ? Les 2 premiers matchs de l'OL donnent déjà des indications.

Face à Monaco et à Caen, Lyon a joué en 4-3-3. La défense (Réveillère, Cissokho en latéraux, Cris épaulé par Toulalan) ne devrait pas bouger beaucoup. Si les latéraux sont assez actifs (notamment Cissokho), la défense centrale se signale par une qualité technique assez forte. Il est donc probable que ça relance propre. Il reste à voir si la paire ne sera pas un peu lente face à des attaquants rapides (comme Park). Il semblerait logique que la défense Lyonnaise joue assez bas, ce qui ne devrait pas favoriser un pressing très haut ou une communication parfaite entre les lignes. Néanmoins, l'alternative (jouer haut pour se rapprocher des milieux, face à Caen), a entraîné plusieurs catastrophes

Mais la véritable innovation vient du dispositif plus haut sur le pré, le 3-3 donc.

Devant, l'OL joue pour l'instant avec Gomis au centre, Briand à droite et Bastos à gauche. Assez logiquement, Briand joue plus haut que Bastos et défend moins. La question à poser concerne le rôle de Lisandro. Si l'argentin s'est avéré précieux l'année dernière dans un rôle de soliste en 4-5-1, sa fonction dans une 4-3-3 est moins claire (pivot, finisseur ?) dans lequel Gomis a plus sa carte à jouer

Au milieu, les gones jouent en triangle avec un milieu défensif décroché (Gonalons, puis Makoun) un peu à la Barcelonaise, où un joueur reste proche de sa défense et distribue le jeu (Busquets), pendant que ses acolytes sont plus avancés à droite et à gauche (Xavi, Iniesta / Pjanic, Kalström)


Que conclure des 2 premiers matches de Lyon ?

- Tout d'abord, les équipes adverses semblent trop ravies de laisser la possession aux Lyonnais : 59% sur les 2 premiers matches. Cela n'a qu'un objectif, attirer les Lyonnais pour les tuer en contre.

- le côté droit Lyonnais est faible défensivement. Ni Briand, Ni Pjanic ne sont très présents. Réveillère a été laissé à lui-même et ne pouvait s'en sortir qu'en faisant des fautes. Son expulsion est représentative : Mollo enrhume Pjanic avant de se retrouver face au défenseur latéral Lyonnais. A noter qu'avant cela, le second but Caennais était venu du côté droit de sa défense.
- appréhender un nouveau système prend du temps et un nouveau poste itou. Hier, Toulalan a compris que les pertes de balle se payent cash quand on est défenseur central.

- dans le système utilisé (4-1-2-3 si l'on veut). Le joueur clé est le milieu central. Il doit être à la fois physique (Obi Mikel) et technique (Busquets) pour à la fois tacler, aller au duel, relancer proprement et se rendre disponible tant pour les arrières que pour ses compères du milieu, lorsqu'ils se font presser. C'est peu de dire que Jean II Makoun (coupable d'indolence sur le premier but caennais) ou Gonalons ne répondent pas aux fortes exigences du poste.
- l'entente Briand / Gomis est très positive. En outre, le rôle de Gomis pivot ou poison toujours à la limite du hors-jeu semble mieux adaptée à un 4-4-2 qu'à un 4-3-3.



Que faire si l'effectif reste grosso modo le même ? En fait, Puel a probablement le choix entre 2 évolutions de son système :

- soit basculer en 4-4-2 en losange, avec Briand et Gomis devant, Pjanic en pointe avancée du "diamant", Makoun ou Gonalons près de la défense, Bastos à gauche et Ederson/Delgado à droite. Comme toujours, ce système manque de largeur, les 4 milieux étant dans une zone relativement centrale mais il permettrait de solidifier le centre du terrain Lyonnais et de profiter de la bonne entente Briand - Gomis. Pjanic serait dans un rôle près des attaquants qu'il ne dédaigne pas. Il pose cependant 2 problèmes. Potentiellement, 3 joueurs délaissent les tâches défensives. Et puis que faire de Lisandro ?
- soit refaire un système en 4-3-3, en se rapprochant d'un 4-5-1. Deux milieux défensifs, à gauche et à droite (Makoun + Gonalons) et un distributeur (Pjanic, Kalström étant sacrifié). La différence avec le 4-5-1 étant dans le rôle des ailiers, plus avancé en 4-3-3 et préoccupé défensivement uniquement de bloquer et suivre leur arrière latéral. C'est plutôt ce système que Footballistico recommenderait à l'OL car il permettrait de moins perturber ses joueurs. Il est sans doute plus stable défensivement (arrières latéraux adverses bloqués +2 milieux défensifs) mais laisse le problème Lisandro entier.


En conclusion, dans les 2 cas, on peut dire qu'il manque des joueurs clé à Lyon, quel que soit le dispositif utilisé :

- un milieu défensif, qui permettrait d'épauler/remplacer la paire un peu tendre Makoun / Gonalons,
- un défenseur central rapide complémentaire,
- un arrière latéral offensif jouant plutôt à droite (en 4-4-2).

L'autre option étant de faire une confiance absolue aux jeunes pousses (Lacazette, Pied, Grenier, Novillo, ...) mais là, on sort de l'analyse tactique pour entrer dans celui des paris...



Footballistico

PS : Pour tous ceux qui s'intéressent à l'OL, il faut savoir que le centre d'entraînement de Tola Vologe porte le nom d'un sportif lyonnais (Anatole Vologe, dit "Tola"), d'origine russe (et juive par sa mère), arrêté par la milice et tué par la Gestapo en mai 1944. Ça méritait d'être su.

lundi 16 août 2010

Le PSG "tactiquement énorme" autoproclamé

Antoine Kombouaré a le sens de la formule. Après avoir voulu "casser mentalement" les lillois au retour des vestiaires, il a assuré que son équipe avait été "tactiquement énorme".

Footballistico ne pouvait pas passer au travers d'une telle autosatisfaction et se devait d'analyser un peu plus la performance du PSG face à Lille.

En termes de dispositif, pas de nouveauté. Toujours en 4-4-2 (presque devenu une rareté en L1), le PSG enregistrait le retour de Jallet à droite et Ceara glissait à gauche pour constituer un axe 100% brésilien avec Néné. Lille de son côté affichait aussi le 4-3-3 qui a fait sa réputation (et son surnom de "Barcelone à la française") avec Gervinho à gauche, Hazard à droite et De Melo au centre.

Paris se retrouvait donc face à une équipe qui dispose d'un potentiel offensif intéressant, capable d'écarter avec notamment un arrière latéral droit (Debuchy) au tempérament très offensif, de combiner au centre et d'effacer en solo (Hazard, Gervinho). Face à une telle équipe, l'option prise par Kombouaré était simple : défendre bas pour priver les Lillois d'espace. Éventuellement, faire des fautes lorsque l'on risque d'être dépassé individuellement.

Paris a laissé les Lillois venir : le PSG a la possession la plus faible de toute la journée de L1 (39%, ce qui est très faible). Paris a dû beaucoup regarder les cassettes de Barça - Inter pendant les vacances.

Les points positifs à retirer de cette terre du nord sont évidemment nombreux. D'une part, Néné et Sessegnon ont prouvé qu'ils étaient capables d'aller au charbon défensivement, bloquant les latéraux lillois assez bas. Néné n'est pas un bon défenseur (carton sur un dribble où il était dépassé) mais il a fait preuve d'une grosse activité en étant le seul parisien présent à la fois devant et derrière. De son côté, Bodmer jouait un peu plus bas que lors du premier match et a dû se cantonner aux tâches défensives. A noter également le bon match et le calme de la charnière centrale Sakho / Camara. Le prix à payer était toutefois important puisque Paris n'a jamais pu prendre le jeu à son compte et a dû se contenter des miettes. La raison en est simple. D'une part le fait de faire descendre ses milieux offensifs plus bas empêchait les parisiens de trouver des relais en phase de contre. D'autre part, au milieu l'axe Makélélé / Bodmer se trouvait assailli dès la récupération par les très actifs Balmont / Cabaye empêchant une relance propre.

Alors, quoi ? Lors de ses rares tentatives offensives, Paris a fait 2 choses :

- balancer devant. Le péché mignon des parisiens. Hier soir, en pure perte.
- par l'axe gauche, Néné / Ceara, qui a montré des choses intéressantes, malheureusement trop rares, car après 2 ou 3 incursions dans le camp lillois, le latéral brésilien a vite été repositionné plus bas.

En fin de match, la baisse de régime physique des lillois associée à l'entrée de 2 hommes frais (Clément + Luyindula) a apporté incontestablement un plus à l'entre-jeu parisien, Lille se contenant de remplacer ses 3 attaquants. Paris s'est alors prudemment porté vers l'avant et on a un peu vu Sessegnon et Jallet. Insuffisant, toutefois, pour faire basculer le match.


Enfin, au delà de sa performance individuelle, excellente dans le contexte, Néné apporte aux parisiens, ce qui leur manquait l'année dernière, la performance sur coup de pied arrêté. Les 3 actions parisiennes les plus dangereuses l'ont été sur ces phases de jeu (1 corner, 1 coup franc rapidement joué et le coup franc aux 20 mètres direct).

Quant aux Lillois, ils sont désormais attendus et il faudra qu'ils trouvent la solution car de nombreux entraîneurs de L1 vont trouver que défendre bas face à cette équipe est un bon moyen de les bloquer.

En conclusion : un match défensif qui permet au PSG de se rassurer mais il faudra montrer autre chose, notamment à domicile, pour espérer quelque chose cette saison.

Footballistico

dimanche 15 août 2010

Chelsea : le rouleau compresseur est de retour

La campagne de recrutement de Chelsea a été plutôt prudente jusqu'à présent et les experts de tout poil jugent que l'équipe est toujours efficace, certes, mais vieillissante et en perte de vitesse avec 7 joueurs de l'équipe-type au-dessus de 30 ans et des départs (Carvalho, Ballack, Joe Cole) non compensés (arrivée du seul Benayoun).

En fait, le gros transfert de l'année à Chelsea s'appelle Michael Essien : il est de retour (et il semble content) et avec lui, Chelsea sera encore plus impitoyable cette année, ne laissant que des miettes à ses opposants plus faibles (hier West Bromwich Albion). Il reste à voir comment se comportera Chelsea face aux gros bras de la Premier League et lors des joutes européennes, face à des équipes qui n'auront comme défenseur central un rebut de l'AJ Auxerre (Tamas).

D'une façon plus personnelle, cela faisait plaisir de revoir quelques héros de l'été (Malouda, Anelka) et de les situer dans un autre contexte. C'est très simple : ils ont tout déchiré, à l'instar de toute l'équipe. 6-0 avec des buts réussis dans quasiment toutes les phases de jeu possibles (coup franc direct, corner, tir de loin, combinaison dans la surface, départ dans le dos de la défense).

En termes tactiques, Chelsea applique toujours sa fameuse formule 4-3-3, qui lui a si bien réussi l'année dernière (Ferreira/Ivanovic-Alex-Terry-A.Cole, Lampard-Mikel-Essien, Malouda-Drogba-Anelka). Comme souvent, ce n'est pas seulement le dispositif en lui-même mais les détails donnés par Ancelotti, qui lui donnent toute sa richesse.

Face à une équipe défensive comme WBA, Chelsea joue en 2-1-4-3 dès qu'ils ont la possession du ballon. John Obi Mikel descend au niveau de ses défenseurs centraux pour servir de relais pendant que les 2 latéraux montent comme des balles devant. En fait, on pourrait argumenter qu'Ashley Cole a joué comme un ailier (2/3 des ballons touchés dans la moitié de terrain de WBA). Devant, Malouda joue à gauche mais se trouve donc un peu plus libre d'évoluer vers le centre qu'un véritable ailier tandis qu'Anelka est beaucoup plus libre de ses mouvements. On l'a vu dans 2 des buts de Chelsea où, sur le premier Anelka se situe à gauche pour servir de relais à Ashley Cole avant le but de Lampard. Sur le second, il est à droite et lance Malouda. Anelka en passeur décisif, donc. Tout cela (le rôle et le talent d'A.Cole, les décrochages d'Anelka, le rôle plus avancé de Lampard qu'Essien) fait que le jeu de Chelsea penche incontestablement vers la gauche, ce qui pourrait donner des idées à  d'autres équipes mais pour l'instant la domination territoriale, l'activité inlassable d'Obi Mikel et d'Essien et l'efficacité sur coup de pied arrêté (une autre arme fatale de Chelsea) a lancé un avertissement à tous les autres cadors de Premier League.

En conclusion, une équipe impressionnante, encore plus soudée que l'année dernière et qui avec le retour Michael Essien devrait dominer la possession de balle encore davantage. Bon courage à leurs opposants à Stanford Bridge. Ça risque d'être difficile...

Footballistico

mardi 10 août 2010

PSG : un 4-4-2 pour quoi faire ?

Footballistico a décidé de réorienter légèrement sa ligne éditoriale en devenant plus tactique dans ses analyses sans abandonner toutefois le ton parfois décalé qui a fait sa légende.

Il était logique de commencer par notre club de coeur (comme disait Frédéric Dehu) après sa brillante prestation de Samedi (7/08) face à l'ogre stéphanois à l'occasion de la première journée de Ligue 1.

Tout d'abord un petit mot sur les transferts : le PSG a donc réussi (du moins, a priori) à conserver ses meilleurs éléments grâce à un marché atone et à faire venir 2 renforts en la personne de Néné et Bodmer. Sans crier au génie, on peut affirmer que ces joueurs pallient 2 faiblesses récurrentes du PSG de la saison dernière : l'inefficacité chronique sur les coups de pied arrêtés et le manque de banc au milieu de terrain.

En termes de tactique, Antoine Koumbouaré souhaite donc se fixer sur un 4-4-2 strict avec 2 "vrais" attaquants, Erding en percussion, Hoarau en pivot. Néné se fixe donc à gauche, Sessegnon arrêtera de râler en étant repositionné à droite. Makélélé garde sa place préférée devant la défense et Bodmer de son côté devrait être légèrement plus avancé que Clément.

Le problème, c'est qu'il est difficile de tirer des conclusions définitives sur le match de samedi puisque Saint-Etienne a toujours été mené au score à l'exception de 6 minutes de jeu et que le reste du temps, Paris s'est livré à son péché mignon : reculer. On peut quand même avancer quelques pistes :
- Paris est une équipe de contre ou plutôt d'explosivité. Dès qu'une balle est récupérée,on se projette très vite vers l'avant en privilégiant plutôt les départs dans le dos de la défense qu'un travail sur les ailes. A cette aune, l'entrée en jeu de Giuly est très intéressante, au vu de sa rapidité (en général, Giuly parvient à être rapide 20 minutes par match). Un joker intéressant, donc.
- Sessegnon dispose d'une certaine liberté en repiquant parfois au centre tandis que Néné colle plus à gauche même s'il leur arrive de permuter.
- les arrières latéraux sont assez peu impliqués dans le jeu offensif tandis que les avants le sont assez peu dans le jeu défensif (sauf sur coup de pied arrêté où Hoarau a détourné un nombre invraisemblable de corners).

Au vu de cette tactique, Paris demeure toutefois avec plusieurs problèmes qui devraient lui coûter des points (et occasionner des psychodrames) si les scénarios des rencontres lui sont moins favorables que samedi dernier.

Premier problème : face à une équipe jouant en 4-5-1 (de plus en plus nombreuses en L1) ou, encore mieux, en 3-5-2, Paris sera dominé au milieu de terrain et ne pourra donc pas compter sur une possession de balle supérieure pour construire.

Second problème : l'utilisation des ailes. Défensivement, Néné et Sessegnon ne sont pas des cadors. En outre, le béninois a l'habitude de se balader au milieu pour aller titiller les défenses en s'appuyant notamment sur Hoarau. Paris risque donc d'être fragile, notamment sur le côté droit de sa défense. Conclusion : les latéraux parisiens (Ceara, à droite, Armand/Jallet/Makonda à gauche) se cantonneront à des tâches défensives et il est donc vraisemblable que le danger ne viendra pas des ailes.

Troisième problème : une sur-utilisation du centre du terrain pour la relance. C'est un corollaire du point précédent : il est vraisemblable que la courroie de transmission Makélélé - Bodmer soit l'une des clés du jeu parisien, cette année, afin de projeter vite le ballon vers l'avant. Si les équipes d'en face réussissent à bloquer l'ancien Lyonnais dans les phases de récupération (pas trop dur avec un milieu de plus, sur un joueur qui n'est pas réputé pour sa mobilité), ben, faudra balancer devant...

Néanmoins, tout n'est pas noir, Paris, en dépit d'une possession de balle très médiocre (46%) est l'une des équipes qui a le plus tiré au but (et cadré, d'ailleurs) mais, simplement, les observations ci-dessus incitent à la prudence. L'affrontement, la semaine prochaine face à Lille (a priori en 4-3-3) risque d'être un révélateur plus cruel que les gentils stéphanois.

Footballistico

PS : un petit mot sur Lassana Diarra. Hier en conférence de presse, il a défendu Raymond Domenech. Dans la curée actuelle et alors que rien ne l'y obligeait, c'est à mettre à son crédit.

Qui sommes-nous ?

Footballistico est un club d'amis dont le but est d'apporter un regard original et décalé sur le football. Une lampée de tactique, une pincée d'ironie, un peu d'économie du sport, une dose d'histoire et un glaçon de respect pour le rugby et l'Argentine, secouez et c'est parti pour un blog à la fois populaire et élitiste.

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