mardi 27 mai 2008

Tout faux footballistico !

Le jeu des pronostics est un exercice complexe. Et plus risqué que la critique des arbitres. La preuve : dans son dernier billet, l'équipe de footballistico prévoyait pour la finale de la Coupe de France que Lyon baladerait Paris mais que le PSG gagnerait. En fait, le contraire s'est passé : l'équipe de la capitale a dominé et a obtenu les occasions les plus franches. Les barres et les mains lyonnaises (celles de Boumsong et de Coupet) ont évité un sort fatidique au septuple champion de France dans un stade acquis au PSG (mais tous les stades de France, hormis Gerland, sont acquis aux adversaires des gones). Et Govou, un joueur "historique" a condamné les parisiens à une sacrée méditation.

On pourrait, comme toute la presse, se laisser aller à démolir M. Kalt, la mimine de Boumsong, le comportement de Keita mais on ne le fera pas. Ce serait oublier les coups donnés par Yepes, les fautes sur le même Govou. En fait, en termes d'arbitrage, on est toujours plutôt scotché par la nullité des juges de touche, qui laissent l'arbitre se débrouiller avec TOUT ce qui se passe sur le terrain et qui se contentent de lever leur drapeau (souvent à tort) en cas de hors-jeu ou de sortie de la balle de l'aire de jeu.

Quel contraste avec nos collègues de l'ovale. Tiens, Toulouse - Munster l'après-midi même :

- 2de mi-temps de la finale de la Coupe d'Europe de Rugby : regroupement et règlement de compte. Pelous met un coup de pied à un irlandais. Le juge de touche appelle l'arbitre pour lui signaler le geste du français. Carton jaune. Réaction du joueur (admirable) après le match : "je pense que cette sanction était justifée".
- 2de mi-temps PSG -Lyon : Keita met un coup de coude dans la figure d'Armand. Le juge de touche est à 10 mètres. Mutisme. Keita fait signe de la "fermer" au banc parisien.

(presque) Tout ce qu'on n'aime pas dans le foot est résumé par cette action : des joueurs violents et lâches, des juges de touche (pardon, des "arbitres assistant") inutiles. Des bancs stupides.

Autre leçon : il ne fait pas bon gagner en France.
- Perrin gagne la coupe de France pour la seconde fois d'affilée. Résultat : dehors.
- Le Guen perd la finale après un championnat pour le moins chaotique et un recrutement catastrophique. Il est confirmé.

En extrapolant un peu, on pourrait imaginer de jeter Govou dans n'importe quel club ibérique, de demander à Coupet de mettre un terme à sa carrière, de ne pas demander à Pauleta de rester et de lourder Diané comme un malpropre. Mais Footballistico a confiance dans la sagesse des 2 hommes forts du PSG et de l'OL (Bazin et Aulas). Ils sauront tempérer les mauvaises vibrations qui émanent de leur staff. Quoi, tout cela est déjà arrivé, ah bon ?

Heureusement, avec leur match, on est au moins sûr de ne pas avoir Boumsong et Squillaci à l'euro de foot. Ah, si ?

Enfin arrêtez, quoi : ne me dites pas qu'en plus, ils ont pris un arbitre français pour l'euro. Ah, bon. Nous voila rassurés. Le monde du foot tourne encore assez rond.

vendredi 23 mai 2008

Un doublé sinon rien

Les serial squatteurs du football français remettent ça demain
soir :
- à ma droite, l'OL, ci-devant septuple vainqueur du championnat de France, mais au palmarès en Coupe étique
- à ma gauche le PSG, terreur des finales mais absent des courses au titre depuis des années,

L'OL part hyper favori de ce match, qui représente un peu notre équivalent des MU - Chelsea d'outre-manche. Après des déconvenues en Coupe ces dernières années, notamment l'an dernier où Henrique avait "injustement" puni les champions de France, il semblerait incroyable que cette équipe laisse une chance à un PSG soulagé, déjà qualifié pour la Coupe de l'UEFA et où beaucoup de joueurs sont déjà sur le départ. D'autant plus que lors des derniers affrontements, l'OL a paru nettement supérieur aux parisiens, dans le jeu et dans les têtes. Sentant le coup, Aulas a mis la pression sur ses joueurs en promettant "un cabriolet" s'ils ramenaient la Coupe dans le Rhône. Simon Tahar, pour sa part, a promis un pot au Champomy, pour arroser la victoire (et son départ par la même occasion).

Cependant, au vu des exploits incroyables auxquels nous a habitué le PSG ces dernières années lors des parcours en Coupe, (victoire face à Carquefou, buts de Mendy et de N'Gog, arrêt propre de Landreau), l'équipe de Footballistico ne partage pas le diagnostic du monde du foot : Lyon dominera, outrageusement même, mais ne s'imposera pas.

Voici le déroulement (anticipé) du match :

Avant-match : des supporters parisiens porteurs de morceaux de banderoles sont arrêtés avant d'entrer dans l'enceinte du Stade de France. Le message reconstitué était à peu près celui-ci : "Ici, c'est Paris". Ecoeurée par un tel comportement anti-provincial, la ministre de l'intérieur promet "des sanctions exemplaires" et prône la dissolution immédiate de tous les clubs parisiens de football.

1ère mi-temps :

- 2ème minute : Govou chipe un ballon à Ceara et le transmet à Benzema qui s'avance et frappe. Alonzo se détend magnifiquement et capte le ballon qui prenait la direction de la lucarne. Le gardien serre un gant rageur sur lequel on peut lire : "Landreau avec la réserve"
- 9ème minute : faute de Clément sur Keita, à 30m. Juninho le frappe mais le ballon s'écrase sur la barre.
- 15ème minute : Yepes ceinture Fred dans la surface, qui tombe, avant de relever les bras en signe d'innocence. L'arbitre hésite mais fait signe de continuer à jouer après que Camara se plante devant lui d'un air méchant.
- 23ème minute : seul au second poteau après un débordement de Keita, Govou loupe l'immanquable, après avoir vu Raymond Domenech prenant des notes en tribune alors que ce dernier était censé être à Tignes.
- 35ème minute : les Lyonnais commencent à perdre un peu le fil après une première demi-heure menée tambour battant.
- 37ème minute : passe d'Armand à Rothen, qui donne à Clément. C'est la première fois du match que les parisiens alignent 2 passes sous les applaudissements du Stade de France.
- 45+2, Benzema s'échappe sur le côté gauche et centre pour Fred, qui contrôle. Yepes, distancé fait un tacle désespéré de 3 mètres, et vient contrer le brésilien au moment où celui-ci arme sa frappe. Le colombien se signe juste après. Le public décide de brûler 30 sièges du SdF à Marie pendant la mi-temps.

2ème mi-temps :

- 53ème : 234ème débordement de Keita, qui centre en retrait pour Juninho, étrangement seul. Le meneur de jeu Lyonnais reprend du plat du pied : but. Lyon 1 - PSG 0
- 57ème : premier ballon non hors-jeu pour Pauleta en profondeur. Le portugais frappe à 25 mètres mais le ballon s'envole en tribune.
- 65ème : remplacement de Keita, visiblement éprouvé, par Ben Arfa
- 66ème : un truc de dingue. Ben Arfa s'emmêle dans ses dribbles et perd le ballon, Ceara relance immédiatement pour Mendy. Le milieu droit parisien, comme habité, efface 3 joueurs, repique au centre, passe à Chantôme qui lui remet la balle en une-deux, un peu en l'air, le parisien frappe de volée, le ballon ricoche sur Clerc et prend Coupet, médusé à contre-pied. Lyon 1 - PSG 1
- 69ème : sur son banc, Perrin s'énerve, visiblement après Ben Arfa, qui ne fait aucun effort défensif.
- 72ème : pression terrible de l'OL, qui obtient son cinquième corner de suite. Au cinquième, Alonzo met un bon tampon à Benzema. Faute pour le PSG.
- 76ème : Fred met un coup de coude à Yepes, pour un énième tirage de maillot sur un ballon dégagé par Coupet. Rouge. Lyon va finir à 10.
- 79ème minute : Grosso s'avance et plonge dans la surface parisienne, effleuré par Rothen. Penalty.
- 80ème : Arrêt d'Alonzo, qui réussit à déconcentrer Juninho grâce à 2/3 grimaces. Le gardien parisien a changé de gants à la mi-temps. Sur celui-là on peut lire : "Landreau, retourne à Nantes"
- 83ème : l'OL continue pourtant d'attaquer mais Camara réussit discrètement à piétiner Benzema puis Govou, afin de calmer les ardeurs lyonnaises. L'arbitre était "mal placé".
- 84ème : sortie de Pauleta, remplacé par Luyindula. Le public est en transes : "Pedro, Pedro". Cela dure 5 minutes.
- 89ème minute : Enervé par le peu de considération du public, Luyindula tâcle Grosso, récupère la balle et frappe aux 20 mètres. Coupet repousse sur Diané, qui n'a plus qu'à mettre le ballon an fond.
- 92ème : Toulalan met une claque à Rothen, qui le chambre depuis 3 minutes. Début de bagarre générale.
- 95ème : Dernier corner Lyonnais. Coupet monte mais Chantôme s'arrache une fois de plus pour contrer la frappe de Bodmer. Paris gagne la coupe.

Après-match : Aulas s'insurge contre l'arbitrage, l'esprit anti-Lyonnais, l'arbitrage, la tactique du PSG "venu pour détruire", l'arbitrage, les rumeurs concernant Perrin et les marchands de cabriolet du 69, qui refusent d'annuler sa commande.

Toujours la magie de la Coupe.

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Footballistico est un club d'amis dont le but est d'apporter un regard original et décalé sur le football. Une lampée de tactique, une pincée d'ironie, un peu d'économie du sport, une dose d'histoire et un glaçon de respect pour le rugby et l'Argentine, secouez et c'est parti pour un blog à la fois populaire et élitiste.

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