lundi 25 décembre 2017

Real - Barça : les blaugranas se dirigent vers le titre

 Quelle différence 4 mois font... En août, le Real humiliait les catalans dans la Supercopa avec un Asensio en feu et tout le monde considérait que Barcelone, qui venait de perdre Neymar, se dirigeait vers un avenir assez sombre. A la Noël, pourtant, les catalans règnent sur la Liga avec 14 points d'avance sur leur grand rival et la presse a changé de cible en s'en prenant à Zidane.

Le Barça se présentait dans son dispositif devenu classique en 4-4-2 depuis la blessure de Dembélé.  Paulinho occupe nominalement un poste à droite mais dans les phases offensives se situe souvent entre les lignes. Vermaelen remplaçait Umtiti. C'est Zidane qui innovait tactiquement. Isco était laissé sur le banc et laissait sa place à Kovacic.

Première mi-temps : il est assez drôle de constater que bien qu'évoluant en 4-4-2, aucune des 2 formations ne disposait d'un véritable ailier mais de 4 milieux de terrain classiques. C'est Madrid, qui partait le plus fort en mettant d'entrée une grosse pression sur les visiteurs. Nominalement, chacun des 8 joueurs étaient mobilisé dès la perte de balle :


  • Benzema et Ronaldo étaient chargés de contrôler les 2 centraux,
  • Les 2 latéraux montaient sur leur vis-à-vis,
  • Les 4 milieux effectuaient également un barrage et Busquets en particulier, marqué par Kovacic ne put pas jouer son rôle de plaque tournante du jeu du Barça. 
On vit souvent Ter Stegen privé de solution, souvent hésitant dans la marche à suivre. 

Domination à gauche: Ronaldo prit la plupart du temps le couloir gauche de l'attaque merengue. Comme Paulinho était souvent avancé et recentré, le duo Marcelo / Ronaldo prit le dessus sur Sergi Roberto. Piqué dut intervenir en catastrophe comme à la 37ème minute quand Marcelo réussit un joli centre sur la tête de Benzema ou quand Ronaldo déborda pour délivrer une frappe que Ter Stegen détourna du bout du pied : les 2 seules occasions de Madrid en première période. 

En effet, le Barça ne commit pas de grosse bourde défensive. Souvent, les catalans jouèrent contre nature en balançant de longs ballons devant avec une efficacité relative, ce qui permit au Real de dominer la possession mais peu de ballons furent perdus dans les 30 mètres, ce qui aurait offert des munitions aux attaquants du Real. 

Messi : en phase offensive du Barça, Kovacic défendait en individuelle sur Messi, en le suivant partout sur le pré. Il pouvait se retrouver au niveau de ses centraux ou aux 40 mètres pour suivre l'argentin. Même si le Barça eut relativement peu le ballon en première période, cette disposition eut tendance à déséquilibrer les lignes madrilènes. Les merengues se trouvaient dans des situations en 3 contre 4. Défensivement non plus, le bilan de Kovacic ne fut pas non plus étincelant, L'argentin trouva Paulinho 2 fois, une fois dans la profondeur, une autre sur un centre après une percée. Petit à petit, le Barça refaisait son retard en termes de possession jusqu'à dominer 

Seconde période : le Real sembla incapable physiquement de renouveler le pressing de la première période. Kroos et Kovacic notamment plongèrent physiquement et furent dans l'incapacité de mettre de l'intensité. Il est normal qu'une équipe éprouve des difficultés à maintenir un rythme intense pendant 90 minutes mais les madrilènes n'adaptèrent pas leur dispositif : ils pressaient par à-coups, en restant à 1 mètre de leur adversaire direct tout en campant dans le camp adverse. Ce fut évident à la 54ème, quand 3 milieux et les 2 latéraux madrilènes se retrouvèrent piégés par une passe en profondeur de Busquets sur Rakitic. Seul Kovacic s'était replié mais préféra s'occuper de Messi plutôt que gêner le croate, qui attendit tranquillement que Varane monte sur lui avant de glisser à Sergi Roberto pour un centre vers Suarez totalement isolé. 

Temps 1 : Busquets a échappé au marquage et lance Rakitic


Temsp 2 : Rakitic s'enfonce mais pas de problème pour Kovacic,
qui contrôle Messi (derrière lui)
Varane a dû monter sur Rakitic. Dans quelques secondes Sergi Roberto va centrer
sur Suarez laissé totalement seul

Zidane demanda alors à Bale, Asensio et Isco d'accélérer leur échauffement. On ne saura jamais ce que le tacticien français avait dans sa manche car à la 63ème minute, Piqué perçait une équipe madrilène complètement coupée en 2. Le défenseur catalan poursuivit sa course, occupant Varane pendant que Messi trouvait Suarez dans la profondeur. Encore une fois, les latéraux madrilènes étaient hors de position laissant le duo Varane - Ramos gérer (mal) la situation. Cela se termina dans la confusion avec un pénalty pour le Barça et un exclus, Carvajal.  

Menés 0-2 à 25 minutes de la fin et réduits à 10, autant dire que l'issue du match ne faisait plus de doute. 

Le technicien français préféra alors sortir Benzema pour Nacho pour rétablir une défense à 4, avant de faire entrer Asensio et Bale et passer ainsi en 4-3-2. Bizarrement, le Real fut plutôt meilleur à 10 qu'à 11 en mettant de nouveau de l'impact offensif face à des catalans, qui eurent toutes les peines du monde à les contrer. Ter Stegen réalisa encore un arrêt de grande classe face à Ramos. 

Mais, il n,'était pas dit que le Barça allait laisser au score une vague allure respectable et corsait la mise de nouveau sur une défense médiocre de Marcelo, qui laissait Messi adresser une merveille de centre en retrait pour Vidal.

Conclusion : il n'est pas évident, rétrospectivement, de comprendre la tactique de Zidane. Certes, empêcher de jouer le Barça en mettant un pressing effréné est possible mais en poussant ses latéraux à mort, il est évident que les catalans allaient en profiter. Casemiro est souvent la stabilisateur du milieu du Real mais sur les buts ils est occupé à un pressing vain dans le camp adverse. En outre, lorsque le Real a immanquablement fini par baisser pied physiquement, le technicien merengue n'avait visiblement pas de plan B. Pour finir, si le marquage individuel a disparu, c'est pour de bonnes raisons : sur un grand joueur le marquage n''est jamais parfait et celui-ci balade son défenseur d'un bout à l'autre en désorganisant le dispositif défensif adverse. 

Le Barça profite en plus des défaites de Valence et de l'Atletico pour se rapprocher du titre. Pas mal pour une équipe qu'on disait diminuée, avec un recrutement raté. Dans les faits, le Barça est sans doute moins brillant offensivement mais beaucoup plus solide défensivement pour laisser à ses 2 stars de devant le soin de finir le travail. Bon Nadal !

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