samedi 21 novembre 2009

Tiens, Robby Keane n'a pas demandé à rejouer le match ?

Dommage, parce que si l'Irlande avait perdu face à la Géorgie, on n'aurait pas eu le plaisir d'affronter un tel fair play et un tel fighting spirit. A ne pas montrer aux enfant bien sûr.
 http://www.youtube.com/watch?v=auhH3X43gQc

Footballistico.

jeudi 19 novembre 2009

La main de dieu, reloaded

Évidemment, comme 60 millions de français et 9 millions d 'Irlandais, Footballistico ne pouvait pas laisser passer la journée sans réagir à la qualification de l'équipe de France, entachée d'un match brouillon face à des Irlandais, valeureux, donc. Ici, on se dispensera des couplets sur le fighting spirit et sur le peuple vert pour évoquer la fameuse "hand of frog" et la réaction curieuse du public et des médias français, qui en dit long, selon nous, sur l'état de délabrement de notre pays. Résumons donc, 102ème minute, un bon coup franc de Malouda, la balle lobe Squilacci (hors-jeu au départ mais peut-on juger qu'il faisait action de jeu ?) et Henry, qui a bien suivi, ramène délicatement le ballon de la main pour un centre vers un Gallas pousse-ballon. Voilà, l'Irlande est dehors. Merci et bravo pour avoir été digne de votre fighting spirit®, donc.

A partir de ce moment là, les commentateurs et tout l'Internet francophone, dans un bel ensemble de masochisme morbide habillé d'un voile d'amour de justice et du beau jeu, a voué Henry et Domenech aux gémonies, a regretté la qualification pour l'Afrique du Sud et a vomi sa bile sur l'EdF au jeu si "catastrophique", "désolant". A ce jeu d'auto-massacre, Lizarazu, qu'on a connu plus inspiré sur son côté gauche, était le premier à cogner. Dur. A tous ceux-là, nous voudrions rappeler quelques vérités :

- dans d'autres pays, Henry serait un dieu (l'Argentine), un héros, (l'Italie) ou juste un sacré roublard (tous les autres),
- depuis quand le football est un sport juste, qui récompense la "meilleure" équipe ? Si on aime le foot, c'est justement qu'il recèle en lui cette part d'incertitude qui fait qu'une bande de tâcherons bien organisée peut mettre à mal une soi-disant grande équipe,
- depuis quand le foot est fair-play ? Il y a des règles, des arbitres mais soyons lucides, les attaquants se laissent un peu tomber, les défenseurs accrochent un peu les maillots, les maladroits réclament un peu la touche. Cela se reproduit lors de chaque match et les pleureuses d'hier ne s'en offusquent pas chaque week-end. Pour un sport fair-play, Footballistico recommande l'escrime.
- Séville 82, où Schumacher démolit Battiston, Berlin, 2006 : Zidane, qui se fait insulter par Materazzi, on a demandé à rejouer le match ?
- quel exemple pour notre jeunesse ? Et oui, le monde est dur, injuste, pas beau. Alors, la prochaine fois que ce bel amour de justice vous prend, descendez dans la rue et accueillez des SDF à votre domicile.

Derrière cet appel à l'équité sportive, la France a donné hier l'image d'un pays qui se déteste profondément, qui lorsque les bleus gagnent (comme dans "l'enfer de Croke Park"), préfère diminuer l'adversaire (ils ne sont pas si terribles, ces Irlandais) et qui, lorsqu'ils manquent de perdre, les ravalent plus bas que terre. Si au moins, cette haine de soi se sublimait en amour de l'autre... Mais ne rêvons pas, le respect de l'adversaire invoqué hier n'est que le miroir déformant pratique que l'on se tend pour s'enlaidir. En fait, on abhorre tous les autres peuples autant que nous. Nauséabond mais égalitaire.

Hier, à Paris, les algériens, vainqueurs de l'Égypte au titre d'un match pénible, ont fait la fête toute la nuit par milliers. Ça créait peut-être des encombrements, quelques voitures ont brûlé mais leur réaction est infiniment plus saine que celles de nos donneurs de leçon.

Alors, certes, le match d'hier n'était pas terrible, certes Domenech n'a JAMAIS trouvé la solution pendant ces éliminatoires, sauf devant la Serbie, à 10 (une piste tactique, ça) mais toute l'équipe de Footballistico sera scotchée devant son téléviseur à partir de Juin 2010 et priera pour que Gourcuff, Henry and co aillent loin. Et si une main d'Anelka doit priver Materazzi d'une cinquième coupe du monde, alors ça sera vraiment la "main de Dieu"®.

Footballistico

mercredi 2 septembre 2009

Equipe de France - Anti-Direct 8

Pendant cet été, Direct 8 a eu la bonne idée de rediffuser les matches glorieux de l'équipe de France : l'épopée 1998, celle, plus récente de 2006, la finale gagnée de l'Euro 1984, celle de 2000, tout ça, quoi. A footballistico, nous avons eu envie de vous faire revivre les matches les plus piteux de nos bleus, ceux après lesquels, on aurait voulu émigrer en Belgique, en Bulgarie ou dans un pays qui ne joue pas au foot. Forcément subjectif, notre classement obéit à 3 critères. Il doit être lourd de conséquence, face à un adversaire de préférence médiocre et être vraiment calamiteux dans le jeu. Ainsi, nous avons éliminé les matches perdus de la demi-finale de 1982, à Séville ou la finale de 2006, tristes mais glorieuses cependant. Voici notre florilège, notre "worst of", notre programmation "anti-direct8".

1 - France - Bulgarie : 1 - 2 (Parc de Princes - 17 Novembre 1993 - Éliminatoire CM 1994) : le but de Kostadinov à l'ultime minute hantera pendant les siècles des siècles le football français et Eric Ginola. Traversée de tensions internes, l'EdF correspond parfaitement à celles qu'on ne souhaite plus voir : des individualités brillantes (Cantona, Ginola, Papin) mais jouant séparément voire les unes contre les autres (parisiens contre marseillais) et incapable de conserver un résultat. On préfèrera ensuite un bonne escouade de bûcheurs limités mais accrocheurs. Traduction en forme de rédemption, le traumatisme était si grand que l'Edf de Jacquet gagna en 1998 avec un jeu défensif et limité où la seule option tactique était de passer la balle à Zizou. En 1 minute, la France avait donc gagné 30 ans de maturité tactique. Ça valait bien la peine de supporter l'horrible Hristo Stoichov frimer jusqu'en demi-finale de la World Cup ainsi que les commentaires TV d'Eric Cantona.

2 - Chypre - France : 1 - 1 (Eliminatoires Coupe du Monde 1990 - Limassol - 22 Octobre 1988) - Les années en 8 sont alternativement très bonnes (1958, 1978, 1998) ou très mauvaises (1968, 2008). Et donc 1988 ne fait pas exception à la règle. A Limassol, les bleus coachés par Henri Michel livrent un pensum et ramènent un point du match nul, qui leur donne un départ catastrophique dans ces éliminatoires, confirmé par la suite. Car, on l'oublie top souvent mais les 2 premières coupes du monde des années 90 se sont jouées sans les français.

3 - France - Danemark : 0 - 2 (CM 2002 - Incheon - 12 Juin). Après la défaite inaugurale face au Sénégal et le concours de faucheuses avec l'Uruguay, les français ont encore une micro-chance d'accéder aux 1/8ème de finale, s'ils battent les danois. Avec le retour de Zizou, enfin remis à la cuisse tout est possible. Malhereusement, les danois sont plus coriaces que prévu et marquent grâce à Tomasson et Romedahl : Larqué invective Candela et le web se déchaîne de façon rigolote sur les protégés de Roger Lemerre (la position des bleus dans l'avion de retour), dont c'est le dernier match en tant que sélectionneur.

4 - Yougoslavie - France : 5 - 1, (1/4 de finale Euro 1968 - Belgrade) : Décidément, l'année 68 est maudite. A l'époque l'Euro se joue en matches aller-retour, avant les demi-finales. Les français font match nul à Marseille mais se feront écraser par des yougos survoltés à Belgrade 2 semaines plus tard. 4 buts dans la première demi-heure. Les français ne s'en remettront pas avant 1978.

5 - France - RDA : 0- 1 (éliminatoires de l'Euro 88 - 18 Novembre 1987 - Parc des Princes). On l'a aussi un peu oublié mais la France post-Platini a vraiment connu un coup de mou. Témoin, cette lamentable campagne de qualification pour l'Euro 88, où la France récoltera 6 points en 8 matches, avec 1 seule victoire à la clé face à des ogres comme l'Islande, la Norvège et, donc, la RDA. Point d'orgue de cette série, le dernier match de qualification oppose une nation qui allait bientôt disparaître à des footballeurs français qui, eux aussi, ont sombré dans l'oubli (José Touré, Ayache, Fargeon). Le crépuscule des lopettes.

6 - France - Israel : 2 - 3 (Match de de qualification pour la CM 1994 - 14 Octobre 1993 - Parc des Princes). Avant Kostadinov, il y eut Israël. La France la joue facile. Malheureusement, les israeliens s'accrochent; La France prend l'avantage grâce à une merveille de frappe enroulée de Ginola. Papin rate 3 occases de 3 - 1. Berkovich et Atar, à l'ultime minute de jeu (déjà...) permettent à Israël d'arracher la victoire. Michel Platini traitera ce match de "pire résultat de l'histoire du football français". Le ver est dans le fruit : les bulgares n'ont plus qu'à ajouter leur yoghourt pour une grosse indigestion.

7- France - Pays-Bas : 1 - 4 (Euro 2008 - 13 Juin - Berne). Tous les joueurs qui sont aujourd'hui les rebuts du Real ont marqué ce soir là. La France pourra gloser pendant des années sur la "réussite de Robben, qui 99 fois sur 100 loupe son tir" (le 3ème but), celui-là est au fond, condamnant Coupet à couper les citrons pour Mandanda et Lloris. A l'époque, tout le monde voit les Pays-Bas gagner l'épreuve. Pas de bol, ils sont éliminés piteusement par la Russie, juste après... Trop fatigués par les français, sans doute.

8 - France - RFA - 1/2 finale CM 1986 - 0 - 2 Un adversaire de valeur mais une revanche montée en mayonnaise qui débouchera sur un non match des bleus. Platini, diminué, ne peut rien pour ses co-équipiers physiquement éprouvés après le 1/4 gagné contre les brésiliens à l'issue des pénaltys. Brehme a marqué dès la 9ème minute et les français courent après le score pendant toute la partie. Pas de bol, c'est Völler (le bien nommé) qui clôt la marque...

9 - France - Norvège 6 Novembre 1968 - Qualification CM 1970 : 0 - 1 . L'année 1968 ne fut pas terrible que pour les CRS. Ce sont les années noires d'une EdF, sans idées, sans joueurs talentueux, sans palmarès avant la renaissance platinienne. Les amateurs norvégiens viennent rafler la mise à Strasbourg. Ce seront les seuls points des Norvégiens. Trop bête, la France est éliminée.

10 - A vous amis lecteurs de trouver le N°10 : France - Danemark 1992 ? France - Grèce 2004 ? France - Roumanie 2009 ? A vos claviers. Et n'oubliez pas : le pire match est celui que l'on n'a pas encore perdu.

Footballistico

lundi 13 avril 2009

Lyon victime du complot du Sud

31ème journée : l'indicible (Lyon pas champion) s'est profilé, l'inconcevable a pris forme de façon évanescente, le fantôme d'un rictus de Jean-Michel Aulas s'est matérialisé l'espace d'un souffle vers 23 H Dimanche soir (12 Avril). Lyon est second et semble mal en point.

Les parisiens ont acheté une Notre Dame de la Garde sous la neige, les marseillais un Sacré Cœur, les toulousains ont acquis une bouteille de Médoc à crédit, les Bordelais ont bu un verre de Gaillac (ils l'ont craché juste après). Bref, en dépit des arguments assénés par footballistico, la dernière journée a laissé une désagréable odeur de fin de règne du côté du Rhône.

Pendant que Marseille mettait sa rossée à des Grenoblois dépassés en seconde période (ça ressemblait presque à un Barça Lyon, dis donc), on a vu une série d'événements proprement incroyables à Gerland :
- aucun membre de l'équipe de Monaco n'est sorti en boite la veille du match. Et, ça, c'est fort. Dépité par la défaite face au Havre, Modesto faisait le guet devant les chambres de ses co-équipiers pour les empêcher de prendre la tangente à "la Traboule".
- Lyon a presque joué en 4-4-2, pour la première fois depuis Alain Perrin. Sauf que Claude Puel ignore totalement ce que représente ce concept. Alors, il a eu du mal à à l'expliquer à ses joueurs, notamment à Ederson
- Frédéric Piquionne a marqué pour la première fois depuis qu'il a quitté Monaco,
- Lyon a perdu la première place pour la première fois depuis le 19 septembre,

On a donc des chances d'entendre davantage Erik Gerets à partir de la saison prochaine que Jean-Michel Aulas. On ne s'en plaindra pas car le Belge gouailleur possède plus de charme que le président Lyonnais engoncé dans sa parano et la défense de son capital. Essayons donc d'anticiper ce que pourrait donner la traduction geretsienne des interventions aulasiennes sur les principaux thèmes du foot (les déclarations d'Aulas sont authentiques, celles de Gerets sont imaginées par notre rédaction).

OL Land / Futur Stade marseillais

Aulas : "Si les travaux sur le site du Montout n’ont pas commencé dans deux ans, année de la Coupe du monde, je quitterai la présidence du club et partirai ailleurs. Et pas tout seul. Si pour des raisons politiques ou politiciennes, il faut mener mon projet ailleurs, je le ferai"

Gerets (à propos de l'hypothétique création d'un nouveau stade à Marseille) : "Ah mais c'est pas possible, ça, monsieur Gaudin , de jouer dans un stade comme ça, avec un vent pareil... On peut pas mettre de "goal". J'ai même dû acheter Brandao pasque Koné, y s'envolait comme un fétu de paille. Alors, venez jouer pour voir".

Météo
Aulas : "Avec ce genre de décision (de faire jouer le match), on transforme un match de football en partie de poker menteur. J'ai fait constater par huissier l'état du terrain avant la rencontre et je demande à être entendu par la commission d'éthique, avec l'arbitre Mr. Derrien et le délégué du match."

Gerets : "bon, on va pas se servir du temps comme escuse, non ? Chez moi, en Flandre, on dit que seuls les chats souffrent de la flotte. Si on n'a pas gagné, c'est qu'on était mauvais, nuls, tous, sauf Zubar. Bon, il a fait une ou 2 mauvaises relances et on prend 2 buts dessus mais on va pas lui en vouloir, hein. C'est toute l'équipe qui doit défendre."

Pronostics :
Aulas : Tous les spécialistes pensent que le Barça est favori et ils ont raison! Tout comme ils ont raison de penser que Bordeaux, l'OM et le PSG pratiquent un meilleur football que nous. Pour en revenir à l'Europe, je préfère offrir à la France un OL-Barcelone plutôt qu'un, laissez-moi réfléchir, un OM-Twente. Je dis ça au hasard..."

Gerets : Allez, tsais, si on joue pas un match pour le gagner, on n'a qu'à rester couché, hein. Alors, moi, je dis qu'on doit mettre 2 "goals" à Donietsk, sinon, je transfère Taïwo et Ben Arfa à Gend. Là, ils vont voir les entraînements durs, ce que c'est.

Arbitrage :
Aulas : (à propos d'un crachat de Kalström, qui lui vaut une explusion) "On ne peut pas arbitrer à ce niveau là et ne pas connaître la personnalité des joueurs. Il y a des réactions étonnantes".

Gerets : "L'arbitre, je lui ai dit à la fin du match, allez tu t'es trompé c'est pas si grave, hein. La prochaine fois avant de siffler un penalty, tu viens prendre une bière à la maison".

Concurrence :
Aulas : "Lyon est là où il est parce qu’il a fait les investissements et bien travaillé depuis 20 ans. Il ne faut pas que la médiocrité se regroupe pour essayer de pénaliser les gens qui font bien leur travail."

Gerets : "Je lui ai dit à Laurent Blanc et à Paul Le Guen, allez, vous cachez pas derrière votre petit doigt, faut avoir la courage de ses ambitions, hein. Nous, on veut être champion paskon attend depuis trop longtemps et que si jamais on ne l'est pas, je me retrouve à entraîner l'équipe nationale de Belgique et ça, je veux pas, hein".

Bon courage, Erik, mets des "goals", continue de tancer Taïwo quand il marque 2 buts et n'oublie pas de brûler quelques cierges avant Bordeaux - Lyon, Lyon - PSG et Toulouse - Lyon.

dimanche 5 avril 2009

"Grand quatre" à la française ?

Après les résultats d'hier soir (30ème journée de L1), on peut tirer sans crainte les enseignements suivants :

- Rennes et dans une moindre mesure Toulouse sont les seuls à perdre des points, dans le rythme effréné des équipes de tête. Pour Rennes, cela semble fini. La terreur de la mi-calendrier a cédé la place à une équipe maladroite, un peu falote et friable. Après avoir bien rigolé, le striker sochalien Erdling a laissé son copain Sverkos s'amuser aussi, en lui cédant sa place. Comme dirait Obelix : les romains (et les défenses passives) c'est pour tout le monde. De plus en plus, notre championnat ressemble à une étape de montagne du Tour de France : les hommes forts et les grimpeurs emmènent le groupe et la sélection s'effectue par l'arrière avec les faiblards décrochés les uns après les autres.
- Comme prévu, après avoir tout perdu, Lyon se refocalise sur le championnat et cela fait mal. Quant aux manceaux, s'ils ne trouvent pas d'autres parades que les jérémiades de leur président, la fin de saison risque d'être pénible. Concernant Benzema, il a profité de sa sélection en équipe de France pour se faire désenvouter à Kaunas. Il est redevenu Ben la foudre.
- Paris s'offre un répit dans son calendrier démentiel en battant un Nice assez obligeant. Traoré, l'une des idoles de footballistico, a marqué de son empreinte cette rencontre. Bientôt une statue à l'entrée du Parc ?
- François Modesto avait décidé d'inaugurer sa nouvelle Testarossa au New Star Flash Laser Light Action Club, une boite près de Nice, avec quelques amis de l'ASM. La musique est cool et puis les nanas sont bôôôôônnes. Le résultat face au Havre (0-1) démontre, qu'effectivement, les distractions qu'offre cet endroit semblent sympathiques.
- Bordeaux est sponsorisé par le Ligue pour maintenir le suspense. Lyon a 5 points d'avance, 5 point, 5 points, ah, bah, non. 3, en fait.
- il y a bien un "big four à la française" : Lyon, 1er, 1er budget, l'OM 2d, 2d budget, Bordeaux, 3ème, 4ème budget, Lille, 4ème, 6ème budget, PSG, 5ème, 3ème budget. Lille fait donc un peu tâche dans le quatuor. Paris aura l'occasion dès la semaine prochaine de remettre un peu d'ordre dans la hiérarchie. Merci aux Lillois de ne pas s'opposer à cet ordre immanent. A noter que Monaco possède un budget aussi important que Lille mais préfère le dépenser en Testarossa, donc.

Ce soir on fera un petit focus sur Lorient. En dépit d'un budget étriqué (17ème de L1) et de joueurs au physique de benjamin (Gameiro, Vahirua), les merlus continuent à produire un football alléchant avec 2 des plus beaux buts de le 30ème journée :

- le premier, une relance depuis les 22, dont le 15 de France rêve depuis Blanco, qui se termine avec une frappe croisée d'Obertan,
- le second, un lob de 40 mètres d'Amalfitano. Qu'un joueur comme Amalfitano se permette ce genre de geste Ronaldinhesque prouve l'immense talent de Gourcuff (Christian).

A noter une excellente chronique sur l'univers de l'entraîneur (www.lunivers-de-lentraineur.com/index.php?option=com_content&task=view&id=1360&Itemid=1) sur le club de Lorient et la méthode du mathématicien des merlus : concentration et explosion, complémentarité, anaérobie, tout y passe et c'est passionnant.

Depuis le club des débuts, qui s'appelait les grondins (!), fondé par une certaine Mme Cuissard (!) et qui était réservé aux employés du port (!), ils en ont fait du chemin tactique, les bretons. Sinon, le maillot Tango, c'était celles du chemisier de la Charlotte Cuissard susmentionnée. Et, ça, quand même, ça fait vraiment foot profond.

Bonne soirée et à bientôt.

mercredi 11 mars 2009

A casa, como siempre

Comme annoncé sur le post précédent par Footballistico, Lyon a donc perdu face au Barça (5 - 2). Certes, en dépit des émois de la France du foot, point n'était besoin d'être grand Clerc (mppfff) pour prévoir l'issue du match. Lorsque l'on perd face à Lille 4 jours avant, le risque que ce soit difficile face à une équipe de classe mondiale est élevé. Les blaugranas ont donc disposé d'un OL grâce à une première mi-temps merveilleuse de maîtrise et de talent. Face à cette marée catalane, même le bon OL de l'année dernière face à Manchester n'aurait pas suffi, alors, celui de ce soir, énervé et emprunté, n'avait aucune chance. Barcelone, en grand seigneur a tout de même fait semblant d'entretenir un peu le suspense, avec un zeste de décontraction juste avant et juste après la mi-temps.

C'est peut-être la fin d'une époque pour l'OL avec un Juninho en bout de course, dépité pas son choix de carrière initial (rejoindre les bords du Rhône) et Benzema, qui aimerait gagner autre chose dans sa carrière que la L1.

On pourrait ergoter sans fin sur l'incapacité des lyonnais depuis 23 saisons à hausser leur niveau de jeu dès qu'ils atteignent les 1/8èmes de finale de la Ligue des Champions. Mais plutôt que de se pencher sur le passé, Footballistico prèfère lever un regard fier vers l'avenir radieux, forcément radieux et aborder ainsi les 2 seules questions qui comptent.

1°) Mais quel OL l'année prochaine ?
Quels joueurs ? On l'a dit, Juni limité physiquement et Benzema attiré par les sirènes de l'étranger, le duo de l'OL ne survivra pas à cette élimination. Heureusement, il restera toujours Toulalan, Boumsong et Bodmer. Sans se laisser décontenancer par des voix hostiles qui appelent à un grand coup de balai, Aulas récupère Gignac et Bastos pour un remplacement poste pour poste. Moins glam mais moins cher. Ah, et puis Govou cherche à partir mais débute finalement sa 17ème saison à l'OL. Cerise sur le gateau, grâce au montant du transfert de Benzema, Aulas arrache Sessegnon au PSG dans l'unique but d'affaiblir un rival pas réellement de le faire jouer.

Quel entraîneur ? Au 2 tiers de la saison, le bilan de Claude Puel est forcément un peu maigrichon. Eliminé des 2 coupes nationales, de la Ligue des Champions et talonné en championnat, ça fait un peu désordre. Surtout, la défaite à Barcelone, pour un entraîneur qui érige la rigueur défensive en valeur suprême, ne plaide pas en sa faveur. En toute logique, Puel devrait partir (foi d'Alain Perrin) mais son sort sera suspendu au 8ème titre de l'OL.

Quel style de jeu ? Puel a méthodiquement transformé la belle machine patiemment construite par Le Guen et Houillier en équipe "diable sortant de sa boite" avec le seul Benzema en pointe. Dans ce dispositif, Juninho parachève les succès lyonnais en mettant 1 ou 2 coups francs de temps en temps. Ca marche des fois (Bordeaux) mais d'autres ça échoue (Rennes). Surtout, l'OL ne fait plus peur et n'est plus capable de priver l'adversaire de ballons en l'ensorcelant méthodiquement d'une aile à l'autre. Soyons clair, l'OL de Puel ne sera pas capable d'évoluer vers un style de jeu plus ambitieux mais peut-être que si (soyons fou) un Gourcuff (Christian pas Yoan) est recruté, ce sera le Camp Nou à Gerland, avec Ederson, Abriel (recruté pour 2 millions d'euros) et Klasnic faisant tourner en bourrique toutes les défenses de l'hexagone.

2°) Quid de la L1 ?

Les débats sont ouverts pour savoir si l'OL ira soigner sa dépression dans le ventre mou du championnat, avant de voir certains de ses cadres s'exiler vers d'autres cieux ou si, enfin remotivés par la perspective d'une saison blanche, ils s'envoleront vers les cimes du jeu en terrorisant Grenoble, Sainté et l'OM afin de gagner brillamment leur 8ème titre. Nous, on penche plutôt pour la seconde solution. En récupérant ses blessés petit à petit et une fois la déception du Camp Nou surmontée, l'OL devrait quand même parvenir à faire la fête une fois de plus (Café de Paris ce coup ci, plus de champagne). Aujourd'hui, seul le PSG semble en mesure de l'en empêcher mais la distraction de l'UEFA, un calendrier assez hostile et un banc limité devraient faire caler Paris.

A moins évidemment que tout le monde s'engueule dans le vestiaire lyonnais (Puel, Aulas, Duverne, Lacombe, Juninho, Govou, Cris, Keita). Et maintenant Fred ne sera plus là pour unir tout le club contre lui.

dimanche 8 mars 2009

Paris, Sûr de Gagner ?

Depuis hier (27ème journée), l'impensable s'est produit : le scénario d'un championnat qui ne se finirait pas en fiesta décalée dans un Novotel, 6 journées avant la fin, et d'un trophée qui pourrait finir ailleurs que sur les bords du Rhône est devenu crédible.

Toute la France du foot est bercée d'un indicible espoir : rabattre son caquet à Aulas. Peu importe que le club qui porte ses espoirs soit le plus détesté de notre pays (hors l'Ile-de-France). Tout plutôt que l'OL.

Si l'on regarde le scénario de 2 matches d'hier, le déroulement laisse clairement à penser que le PSG possède la "réussite du champion". Rentrer à la mi-temps avec un but d'avance au Moustoir s'apparentait clairement au hold-up. Mais Paris a appliqué méticuleusement sa tactique (dans sa variante 2), finement décryptée dans un précédent post de Footballistico : on balance haut (une chandelle de Ceara) sur Hoarau, qui remet dans la direction de Giuly, qui frappe. But. Simple. Lorient de son côté a tout raté même un penalty. On a l'impression que de toute façon, ça ne voulait pas rentrer du côté de Landreau hier même, avec 5 penos.

L'OL de son côté a accumulé les problèmes : Clerc revenu visiblement trop tôt, Benzema re-blessé, Juninho sorti avant la mi-temps. Puel semble chercher la solution. Et Lille qui sans être brillant appuie au moment où ça fait mal et tue le match "à la lyonnaise" à 2 minutes de la fin.

Évidemment, mû par un enthousiasme bien compréhensible, toute le Pays, hors 69, serait bien heureux que ça continue comme ça. Malheureusement, un simple examen du calendrier devrait mettre à bas pas mal d'illusion.

Car Paris a mangé son pain blanc. Sur les 11 journées restantes, il lui reste à rencontrer Marseille, Nice, Toulouse, Lyon, Rennes et Lille. 6 matches quasiment à la suite (avec Le Havre comme seule récré) où le club de la capitale devrait logiquement laisser des plumes. A moins évidemment que Traoré marque souvent de la cuisse ou de l'omoplate lors de ses montées sur corner.

Une fois éliminés par Barcelone, les Lyonnais, hormis le PSG, ne trouvera sur sa route "que" Toulouse, Bordeaux et l'OM. Cela dit au concours du calendrier le plus fastoche, c'est Bordeaux qui l'emporte. Outre les plaisantins du calibre de Lorient, Nancy ou Sochaux, les Girondins n'auront à affronter que Nice, Lyon et Rennes. Il faut ajouter que les Girondins n'ont plus de compétition de coupe, hormis leur finale rigolote de Coupe de la Ligue (face à Vannes, donc).

En computant donc dans notre super-ordinateur, le nombre de points actuels, l'indice de difficulté des matches restants et la dynamique actuelle, on obtient le résultat suivant sur le podium de L1 :
- 3ème PSG. Bon allez, on y croit quand même.
- 2d Bordeaux. Il faudrait cependant que les girondins réapprennent à jouer au foot.
- 1er...et oui, les gars, l'OL. Avec 4 points d'avance. Notre super-ordinateur s'excuse envers la France du Foot.

En dépit de ses bons résultats actuels, notre ordinateur a refusé tout net de placer Toulouse sur le podium en affichant un message "unknown information, please input a football team".

lundi 2 mars 2009

Suspendu par le bas

Tous ceux qui aiment le L1 (2/3 personnes à en croire TF1, 15 000 d'après Orange, 150 Millions d'après Canal+) ont les yeux rivés sur le haut du classement avec cette question : Lyon sera-t-il assez solide pour résister aux assauts du PSG, de l'OM et de Bordeaux ? Footballistico s'est intéressé pour sa part à la queue du classement où devant les malheureux Havrais, la lutte est encore plus intense. Entre Lorient (9ème, 31 points) et Sainté (19ème, 26 points), une poignée de longueurs et des difficultés partagées. Point sur les faiblesses en présence :

Lorient : les merlus dans la nasse. Si Lorient séduit parfois (épatant match à Gerland), son jeu baisse régulièrement de niveau de mois en mois jusqu'à se limiter à quelques fulgurances d'Abriel et de Gameiro. Notre pronostic : Lorient alterne le très bon (retourné de Gameiro suite à un relais avec Saïfi, encore une Madjer d'Abriel (face au PSG) et le moins bon : Vahirua, placé stoppeur. Les merlus oscillent entre la 10ème et la 15ème place. Gourcuff cherchera à recruter Cyril Rool pour densifier son entrejeu lors du prochain mercato.

Auxerre : ça sent l'Irancy. Quasiment condamnée en Janvier, Auxerre fait preuve depuis lors d'une étonnante capacité de survie. Ce renouveau a coïncidé avec le retour d'Ireneusz Jelen. Que l'équipe vénère le natif de Cieszin en dit long sur le niveau de jeu des Bourguignons. En attendant même Sorin est devenu intraitable, alors... Notre pronostic : Sorin et Jelen passent en 10 journées de l'ombre à la lumière. Le polonais devient meilleur buteur de la L1 grâce à un coup du chapeau lors de la dernière journée face à Nantes. Et le portier de l'AJA est appelé en équipe de France par Domenech et qualifie quasiment à lui tout seul les bleus pour la Coupe du Monde en arrêtant 2 penalties face à l'Autriche. Auxerre finit 6ème.

Le Mans : des gens de peu. Souvenez-vous, Le Mans en Août : toute la France du foot s'extasiait sur la capacité des manceaux à reconstituer un effectif pillé pendant l'été et à dénicher des perles rares (les norvégiens Helstad et Stromstad). Depuis, plus rien, à tel point qu'on était content de retrouver Gervinho ce week end. Les déclarations martiales de Jeandupeux n'y feront rien, Le Mans devra sérieusement se battre pour s'en sortir. Notre pronostic : Le Mans se sauve grâce à un but de Gervinho, qui dribble Vahirua placé au marquage par Gourcuff lors de Lorient - Le Mans. Pelé stoppe un penalty lors de ce match. Jeandupeux renvoie immédiatement les 2 norvégiens et annonce le recrutement d'une paire d'attaquants zimbabwéens.

Monaco : Un crash princier. Ah, Monaco, une politique de recrutement à l'emporte-pièce, des dizaines de départs et d'arrivées, un président qui s'en va pour "raisons personnelles", un jeu qui se délite sans s'être jamais trouvé mais les joueurs tous les soirs au casino ou sur la plage... Heureusement, les jeunes aux noms rigolos sont là (Mollo, Leko, Lolo, Nkoulou). Est-ce que cela sera suffisant ? Réponse fin mai. Notre pronostic : les joueurs précités passent la dernière nuit en boite (au Queen) avant le match couperet face au PSG. Résultat 5 - 0. Monaco finit 18ème et passe en L2. Commentaire de Leko : "on a juste suivi la même préparation d'avant match qu'à Monaco". Un décret princier rétablit la peine de mort et Ricardo demande l'asile politique au Brésil.

Grenoble : Rois de la descente. Grenoble faisait l'admiration avec son équipe faite de bric et de broc. A y regarder de plus près, c'est une recette traditionnelle d'un promu, qui a fonctionné le temps que ça a fonctionné : tous en défense et on balance. Résultat : un jeu affligeant et des résultats qui prennent la direction de la sortie. Grenoble, c'est un peu Toulouse sans Gignac et sans Carasso... Notre pronostic : Malgré le record absolu de 0 - 0 depuis l'existence de la Ligue 1, Grenoble finit 19ème sans gloire. A l'issue de ce piètre résultat, le club est déclaré en cessation de paiement et tous ses joueurs et salariés sont remerciés. Grégory Wimbée devient gardien du musée des Alpes et Moreira, jardinier municipal.

Nancy : Ambition Sportive Naturellement Limitée. A l'instar de la plupart des saisons précédentes, l'ASNL connaît une seconde partie de championnat complexe... malheureusement sans avoir connu de réelle embellie avant la trêve. La stratégie de Pablo Correa (engueuler en Espagnol tous les joueurs latinos des équipes adverses) rencontre ses limites. Notre pronostic : finalement, Correa réussit son coup lors de l'ultime match Lille - Nancy en traitant Bastos et De Melo, rudoyés par ses défenseurs, de "tafioles brésiliennes". Les 2 joueurs se ruent sur le banc Nancéen et sont exclus. Nancy l'emporte 0 - 1 (but sur corner de Hadji). Comme d'habitude aucun recrutement à l'intersaison.

Nantes : Canaris bientôt cuits ? Après un début de saison calamiteux, les canaris pensaient avoir trouvé leur homme providentiel avec Elie Baup. Malheureusement, le choc psychologique n'a duré qu'un petit mois et les limites des nantais (en gros l'équipe de L2 + quelques recrutements ratés) apparaissent aujourd'hui dans toute leur horreur. Heureusement, les nantais échappent au pire grâce à un but d'Alonso, qui, point serré, vient arracher le match nul sur un ultime corner face à Auxerre lors de la sernière journée (3 - 3). Baup en mange sa casquette.

Valenciennes : Val-nouvelles. Depuis une reprise en main par Kombouaré et l'arrivée du sauveur Darcheville au mercato, V.A va mieux et produit même du jeu. L'impossible semble sur le point de se produire. Et si V.A se sauvait ? Notre pronostic : Darcheville commence à négocier sa prolongation de contrat en Avril et se met tout le monde à dos (staff, dirigeants, public, co-équipiers). L'équipe, qui tournait plutôt bien jusque là connaît un piqué dangereux. V.A finit 17ème et Darcheville en CFA (avant un transfert houleux en Ouzbekistan).

Caen : Bad tripes. Caen s'est fait une spécialité des immenses talents des antipodes jamais confirmés (Eluchans), des buteurs trop vite héroïsés (Savidan), de meilleurs joueurs de l2 (Ben Khalfallah), qui ont du mal à franchir le gap... Dans n'importe quelle équipe, ces joueurs probablement doués mais hors de forme seraient en CFA. A Caen, ils sont toujours titulaires et ça, ça fait peur... Notre pronostic : pour la première fois depuis 4 mois, Savidan score face à Bordeaux lors de la 38ème journée et Caen sauve sa place parmi "l'élite".

Sochaux : A l'est du nouveau ?. C'était presque fini mais le surplace des équipes immédiatement devant a replacé les protégés de Francis Gillot à portée de points du maintien. Un miracle au vu de la première partie de saison et de la poisse qui les a accompagnée lors de certains matches. Avec l'attaque la plus "nouvelle europe" de L1 (un slovéne et un turc), Sochaux s'est découvert une nouvelle idole avec Sverkos. Nous, on demande à voir, mais après le plombier polonais, le footballeur slovène a redonné de la crédibilité au projet d'extension de l'Europe vers l'est. Notre pronostic : Sochaux se sauve en arrachant un 0 - 0 à Grenoble qui n'avait pas compris que ce match nul les reléguait en L2.

Saint-Etienne : Le vert est dans le fruit. Sur le papier, Sainté possède l'une des écuries les plus glam de L1 (Gomis, Ilan, Matsui, Matuidi, Tavlaridis, Monsoreau). Sur le terrain, les verts ont perdu leur âme, entre révolution de palais et rivalités entre les 2 co-présidents. Saint-Etienne sait livrer de gros matches (notamment en coupe d'Europe) mais avec une belle inconstance. Le PSG du pauvre. Notre pronostic : Gomis redevient peu à peu le tueur qu'il fut l'espace de quelques matches en avril-mai dernier. Il permet à Sainté de renverser des situations compromises. Un boulet dans la lucarne de Matuidi fait le reste lors de la dernière journée. 16ème. Ça n'empêche pas Perrin d'être dégagé pour "manque de résultats".

jeudi 19 février 2009

Bordeaux et Paris, destins croisés

Au soir du 11 Janvier, Bordeaux écrasait Paris et gagnait ainsi son trophée de dauphin officiel de l'OL, tandis que Paris retombait dans ses doutes ataviques. Plus d'un mois après les situations se sont curieusement inversées : les girondins sont en plein doute alors que les parisiens écrasent tout sur leur passage, sans doute et sans brio. Depuis ce soir fatidique ou magique, c'est selon, les parisiens n'ont plus perdu un point en championnat et les bordelais n'ont plus gagné à domicile.

Les tactiques des 2 équipes sont fondamentalement différentes et aident à apprécier le degré de réussite des uns et des autres. Le PSG fonde sa réussite sur les éléments suivants :
- une base défensive solide : un demi récupérateur (Makélélé) qui s'essuie les crampons sur les chevilles des attaquants adverses afin de les mettre en échec.
- une tactique offensive simple : on centre haut sur Hoarau (le meilleur passeur décisif est Sylvain Armand), quelle que soit la position du ballon (y compris Landreau, et Armand, donc, sur des dégagements). Hoarau frappe au but ou, amusante variante, dévie pour Giuly, qui frappe.
- Enfin, un lutin, Sessegnon, qui affole un peu les défenses afin d'éviter une massification des arrières sur l'avant-centre parisien. En résumé : le mince qui cogne, le grand qui score, le petit qui tricote. Simple et efficace comme un scénario de western spaghetti. Pas forcément moral (les chevilles de Belaouane en témoignent) mais attachant. Un bon vieux kick and rush, en somme.

Bordeaux affiche une variété de jeu bien plus riche, avec au moins 4 joueurs qui peuvent marquer à tout moment (Cavenaghi, Chamakh, Gourcuff, Bellion), des passeurs décisifs (Wendel, Gourcuff, encore) et d'autres qui peuvent animer leurs couloirs (Gouffran, Chalmé, Jussié). Comme défensivement, on a aussi des grands blacks qui impressionnent (Diarra, Diawara), ça fait un peu invincible armada.

Pourtant, ceux qui aiment l'histoire savent que l'armada en question a fini au fond de la Manche. Si, face à Paris, le fait de pouvoir proposer des solutions offensives variées a mis en échec la tactique du tâcle au garrot. Il a fallu qu'en fait la paire Gourcuff - Cavenaghi (la moitié des buts en championnat à eux 2, tout de même) se grippe pour que les défauts de Bordeaux réapparaissent dans toute leur horreur :
- un recrutement à moitié raté, malgré l'exception Gourcuff (Gouffran, Placente)
- une complémentarité Wendel / Gourcuff jamais trouvée
- des jeunes doués mais qui resteront éternellement des espoirs du foot (Obertan, Ducasse, Marange)

Bref, une belle mécanique déréglée. Qui, à part face à Paris, ne réussit plus grand chose et voit Toulouse, les roturiers du sud, leur passer devant.

Le jeu parisien plus frustre permet une plus grande efficacité face à des équipes faibles (60% des équipes de L1). Surtout, le jeu offensif n'a aucune importance. Ce qui compte c'est de balancer haut, on l'a dit. Seul problème, la Hoarau-dépendance. Il est remarquable de constater que la seule fois de la saison où les parisiens montrèrent un jeu alléchant fut le match à Nantes, où les parisiens ont dû démontrer qu'ils savaient parfois jouer au ballon sans leur échalas. Il faut dire qu'avec Luyindula devant, il vaut mieux se montrer créatif. Cependant pas de risque de déréglage dans ce type de tactique : Paris, c'est robuste comme une vieille Lada.

Quel bilan en fin de saison pour ces 2 équipes ? Bordeaux aura sa coupe de la ligue, le PSG fera un beau parcours en coupe UEFA et gagnera SA coupe de France. Lyon sera champion devant Toulouse et Lille. Et Gourcuff retournera à Milan, accompagné par Hoarau, destiné à épauler Inzaghi.

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