samedi 29 mai 2010

EdF : moins de putes, plus de buts ?

C'est entendu, l'équipe de France est un ramassis de lavasses trop payées, tricheuses, immorales de surcroît, commandées par un sélectionneur attardé mental, illuminé et de plus critiqué par TOUT France 98. De quoi désespérer. De toute façon, son successeur, un VRAI bon entraîneur est déjà nommé. Circulez y aura rien à voir.

Nous allons donc faire un mondial difficile à vivre pour l'ego national. D'ailleurs, peu de français y vont en Afrique du Sud et une marque d'électro-ménager se paye donc le luxe d'offrir la télé si l'équipe de France remporte le trophée. L'assurance couvrant ladite société a coûté 1 € par poste vendu. Tu parles d'une promo...

Pourtant, à l'issue du match France - Costa-Rica, anticipant un mouvement médiatique optimiste suite à la performance du duo Malouda - Ribery, Footballistico a voulu prendre les devants en dégottant quelques raisons d'espérer dans cette marée noire de pessimisme. Les voici.

1°)  Les pronostiqueurs se trompent toujours.

Remember 1998 (Et on joue à 13 ?). Tout le monde s'acharnait sur la bande à Jacquet. En 2002, on se désolait d'avoir des équipes trop faibles au premier tour qui empêcheraient l'EdF de se mettre en jambe avant d'affronter les vrais cadors. En 2006, re-belote. Gros doutes sur la bande montée par Domenech jusqu'en huitième où TOUT LE MONDE la voyait chuter face à l'Espagne. Bref, fi des pronostiqueurs, plus ceux-ci sont pessimistes, plus l'équipe de France réussit. Esperons juste que cet esprit défaitiste dure jusqu'au 11 Juin.

2°) Des joueurs blessés ou remplaçants

Si l'on fait le tour, beaucoup de joueurs de la sélection et pas des moindres ont eu une saison plutôt reposante soit parce qu'une blessure les a éloignés des terrains (Gallas, Ribery, Abidal, Planus), soit parce que leur club ne voulait pas d'eux (Henry, Squillaci) à un moment de la saison. Au total, ces joueurs tournent à 30 / 35 matches quand les rivaux (ou leurs partenaires) en ont plutôt 55 dans les pattes. Au total, l'EdF tourne à 46 match de moyenne, soit le plus faible des grandes nations du foot (5 gros européens + Argentine et Brésil). Un bilan, qui pourrait compter si la France dure dans le compétition.

3°) Un 4-3-3 plein de promesse

Critiqué par Lizarazu le jour même du match, l'inauguration par Raymond Domenech du nouveau dispositif a plutôt réussi à l'Equipe de France. Un côté gauche en forme, avec un Ribery très bon, un Gourcuff plus saignant que dans ses dernières sorties. Certes, en face c'était le Costa-Rica mais ça faisait longtemps qu'on n'avait pas vu autant d'occases dans un match joué par l'Equipe de France. Après, on pourra dire ce que l'on veut (pas de vrai "striker" à la Drogba au centre de l'attaque, Malouda qui marche sur les pieds de Ribery, un milieu moins dense à la récup), la justification de cette tactique est simple : on aura de toute façon une défense centrale un peu pourrie en AfSud, alors autant tenter une équipe assez offensive (5 joueurs quand même). Tant qu'on aura le ballon, Gallas et Abidal ne pourront pas faire de bourdes. Lors du premier match, Domenech se lance dans un 2-5-3.

4°) Des rivaux affaiblis

Les fins de saison sont toujours difficiles pour les grands clubs : saisons longues, fins de saison au couteau, blessures de fatigue. Petit état des lieux :
- Angleterre : la perfide albion n'a même pas besoin des blessures (Beckham, Barry). Les scandales, qui ont emaillé la fin de saisons des joueurs de l'équipe devrait à eux seuls affaiblir l'équipe au lion : Bridge en "non-sélection" permanente. Terry déstabilisé. Ca sent bon la coupe du monde pourrie.
- Allemagne : même si l'Allemagne ne fait jamais figure de favorite, elle est toujours là. Cette année, ça risque d'être compliqué : sans Ballack , le maître à jouer, sans Adler, le gardien titulaire et sans Rolfes. Quand les meilleurs joueurs se nomment Podolski, Klose et Lahm, il y a de quoi s'inquiéter.
- Espagne : avec les blessures assez graves de Torres, Iniesta et Fabregas, c'est toute l'animation offensive de l'Espagne qui pourrait souffrir. Certes, la "furia roja" a du banc et possède des statistiques impressionnantes mais ce sera un peu différent sans el niño ni l'orfèvre du Barça.
- Brésil : l'autre équipe qui fait peur Alors, Luis Fabiano et Kaka sont sur le flanc. Pas de chance, il s'agit probablement des 2 meilleurs joueurs... Comme Dunga s'est privé des 2 autres créatifs (Ganso, Neymar), restés au pays, on risque de s'ennuyer ferme.

En fait, seule l'Italie arrive au top même si son équipe est vieillissante. La place pour un outsider, voire pour la France ? Pour les bleus l'absence de Lassana Diarra si elle permet de faire évoluer l'équipe dans un dispositif plus conforme à ses possibilités, ce sera salutaire.

5°) Le meilleur joueur du monde est français

Et on nous disait rien ? En fait, fi de Messi, Rooney ou CR9, Malouda est simplement le meileur joueur de la meilleure équipe de la meilleure ligue du monde. Cela peut paraître incroyable mais Chelsea a marqué plus de but que le Barça cette saison et le gaucher de Cayenne n'est pas étranger à ces succès. Des stats impressionnantes, un rôle constant d'agitateur de couloir, un repositionnement en milieu défensif gauche occasionnel souvent réussi. Bref, Malouda est juste devenu énorme. Primé par le prix du meilleur joueur du mois en Mars en Premier League, c'est surtout sa deuxième partie de saison qui impressionne. Alors, la "world cup de Malouda ?

Pour conclure, il paraît que Zahia D a adressé un courrier au Ray pour lui renouveler toute sa confiance  "ainsi qu'à toute l'équipe de France, qu'elle encourage de tout son coeur". Elle souhaite les inviter au Zaman Café (ça tombe bien c'est en bas des Champs, NDLR), en cas de victoire des bleus

Et ça, ça, ça peut-être le supplément d'âme sans lequel il n'est pas de grandes équipes.

vendredi 21 mai 2010

Mascotte



Au moment où les bleus sont en stage à Tignes, le temps est donc venu de s'intéresser à la World Cup 2010 en Afrique du Sud. On apprend que le comité d'organisation a enfin pondu sa mascotte. Elle s'appelle Zakumi et figure un petit Léopard.

Pour Footballistico, c'était l'occasion de faire un petit post rétrospectif sur ces fameux objets. D'après nos recherches, ces symboles sympathiques nés pour la coupe du monde 1966 sont censés engendrer une vague de sympathie pour la compétition et le pays hôte tout en remplissant les poches du comité organisateur pour compenser les investissements en infrastructure et en stades flambant neuf. C'est ainsi que les aimables personnages déclinés en peluche, en porte-clés et en ballon se retrouvent par millions dans les foyers de la planète avant de finir à la poubelle ou dans les chambres d'enfants de parents peu regardants. D'habitude, les mascottes sont de petits personnages facétieux ou des animaux (lion, lapin ou petits oiseaux) qui se veulent attachants. La plupart du temps, ils sont juste oubliés. Heureusement, certains designers (?) ont dépassé les canons du genre pour créer des horreurs vraiment repoussantes qui suscitent au choix le dégoût pur et simple, le mépris ou la pitié pour les malheureux pays qui ont pu créer CELA. Voici les 5 phénomènes de notre hit parade. Footballistico ne s'est pas contenté des mondials mais est aussi allé chercher du côté des Euro et Copa America.

N°5) Footix
Footballistico ne peut pas s'empêcher par moment d'éprouver un petit sentiment cocardier. Le souvenir de ce début d'été 1998 où ce petit coq souillait tout Paris en balafrant des T-shirts, des ballons et des coussins évoque en nous des souvenirs plutôt doux. Même ce volatile stupide, qui ne ressemble ni à un coq ni à un gaulois a fini (nostalgie quand tu nous tiens) par susciter plus de tendresse que de pulsion de coquicide. Avouons-le tout de même, que la patrie de Ronsard, d'Yves-Saint-Laurent et de Watteau ait pu commettre ça dépasse l'entendement. Et Footix a été depuis longtemps remisé au placard aux horreurs de tant Berthe où il voisine avec la tour Eiffel sous la  neige et l'assiette en faïence bretonne (avec recette de crêpes). Bientôt un revival Footix avec des danses dédiées dans les campings de l'Hexagone ?

4) Choclito

La mascotte de la Copa America 1993 organisée en Equateur fait dans l'originalité puisqu'elle rompt avec le bestiaire pour donner dans le végétal. Raté, ce petit épi de maïs (choclo signifie maïs à Quito) dont les jambes jouent gracieusement évoque plutôt au choix :
- un pays rongé par la faim, où même les mascottes doivent rassasier les foules,
- un graphiste mal payé, qui décide de jeter un coup d'œil à son casse-croute avant de bâcler un projet,
- un héros d'émission enfantin ("Viens t'amuser avec Choclito, des crayons de couleur à gagner"

Las. Même les autres pays latino se sont gaussés. Et le football équatorien est retourné à son relatif anonymat. On prie pour qu'ils n'accueillent pas une conférence de la F.A.O.


3)Ato, Nik et Kaz
En matière de mauvais goût, l'Asie devait absolument montrer au monde qu'elle demeure une place forte.La coupe du monde 2002 lui offrait une occasion unique de rattraper son retard face aux latino-américains et aux européens. Ce fut un coup de maître : les 2 co-organisateurs réussirent une mascotte très moche mais originale, qui possédait un style néo-moderne qui rompait avec le tiers-mondisme de Choclito, par exemple. Donc, en haut de l'image, j'ai nommé Ato, le coach de l'équipe d'Atmo-ball. En bas,  Nik et Yaz, les joueurs. Créés par ordinateur, noms choisis par vote sur Internet. Pas de doute, les nouvelles technologies dépassent parfois l'homme même en terme de laideur. On tremble pour les prochaines world cup de cricket en Inde où le mariage de la 3D, du kitsch hindouiste et du mauvais goût traditionnel en termes de mascotte devrait faire vomir tous les téléspectateurs.

2) Pique

En 1986, le Mexique remplace au pied levé la Colombie, qui préféra jeter l'éponge. On ne sait pas si c'est le manque de préparation mais les designers mexicains semblent pris de court devant cette obligation de dernière minute.On ne le devine pas au premier regard, mais Pique est un piment, orné du fameux chapeau (ça, on le voit bien), des moustaches et d'un large sourire accueillant. Le nom est subtilement choisi car il fait référence au goût du piment mais aussi à la notion d'affrontement.
Comme on le voit, les latinos font toujours référence à des plantes : nous on préférait les mexicains allongés sur les voies ferrées dans Lucky Luke. Ca maniait aussi bien les poncifs mais au moins c'était rigolo.
Caramba !

1) Najanrito

Pour gagner notre concours, il ne suffisait d'être grotesque, ridicule ou se contenter de se vautrer dans les idées reçues. Il fallait aussi être mal dessiné et constituer une atteinte au bon goût. Naranjito remplit parfaitement ce cahier des charges exigeant. Là encore, on peut s'étonner qu'un pays de grande culture se soit à ce point roulé dans la fange. Peut-être l'Espagne, à peine sortie du franquisme, à peine remise de son adhésion à l'OTAN, n'avait pas recouvré toute sa lucidité. En tout cas, Najanrito n'allait pas porter chance à l'équipe espagnole, ni dans cette compétition, ni dans toutes toutes les coupes du monde qui ont suivi. Alors, 2010, année de rédemption?

Footballistico

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