dimanche 25 décembre 2011

Ancelotti au PSG : pour faire quoi ?

Si le  départ d'Antoine Koumbouaré peut choquer, après les 3 points ramenés par Sirigu de Saint-Etienne, qui sacrait le PSG du titre de champion d'automne, il n'a pas dû surprendre le lecteurs de Footballistico, qui annonçait son départ après la défaite à Marseille. Un nom pas assez clinquant, un jeu pas assez brillant, un joueur vedette qui étale ses états d'âme, plus l'élimination en Europa League. Face à cela, le bon bilan d'"AK" en championnat n'a pas pesé lourd. L'objectif de ce billet n'est pas de disserter sur l'"injustice" qui a frappé le coach kanak mais plutôt d'anticiper le jeu que proposera le PSG version Ancelotti.

Tout d'abord, le technicien italien est sans doute le meilleur entraîneur disponible sur le marché actuellement. Sans doute moins minutieux que Mourinho, moins innovant que Pep Guardiola, il dispose cependant d'un bilan impressionnant et il a gagné des titres quasiment partout où il est passé.

Ancelotti a été biberonné par Arrigho Sacchi, lors de la coupe du monde 1994 pendant laquelle l'Italie s'inclinera en finale face au Brésil. Autant dire que l'entraîneur adjoint de la "Nazionale" fut un adepte du 4-4-2 à plat, avec des lignes rapprochées et un pressing intense. Les premières équipes de club qu'il coacha (Reggiana, Parme) portent cette marque, avec un succès certain. Mais, Ancelotti s'aperçut vite que ce système avait un défaut : certains des meilleurs joueurs de l'époque (Baggio, Zidane) ne s'adaptaient pas à ce système : pas vraiment ailier, pas réellement attaquant, ils ne rentraient pas dans les cases du 4-4-2. Ancelotti adaptera son système grâce à Zidane, qu'il trouve à la Juve en 1999, en succédant à Marcelo Lippi. Cette période de 2 ans et demi sera toutefois mi-figue, mi-raisin. La juve finit 2 fois deuxième de Série A et ne gagne pas la ligue des champions Ancelotti gagnera ensuite le Milan AC, où il connaîtra ses plus grandes réussites.

En effet, le Milan AC de l'ère Ancelotti est sans doute l'une des plus grandes équipes de l'histoire récente : elle remportera 2 ligues des champions (2003 - 2007), perdra la fameuse finale de 2005 face à Liverpool, et empochera 1 scudetto et ce, malgré la rétrogradation due à l'affaire des matches truqués en 2006.

Pendant sa première saison complète à Milan (2002 - 2003). Ancelotti met en place un système innovant où Pirlo, protégé par Gattuso oriente le jeu depuis une position assez basse. Plus haut, l'animation offensive et assuré par Seedorf et Rui Costa. Les 2 attaquants sont le rapide Chevchenko et le finisseur Inzaghi. L'équipe qui pratique un 4-3-1-2 est brillante, offensive et comprend 3 milieux créateurs, une espèce qu'Ancelotti apprécie particulièrement. L'arrivée du jeune Kaka, pour la saison 2004 et la blessure d'Inzaghi allait modifier le système, qui allait passer en 4-3-2-1 (un "sapin de Noël"), Kaka prenant numériquement la place du buteur transalpin. Le milan devient plus central, plus créatif mais plus fragile. La défaite face à Liverpool après avoir mené 3 à 0 ne serait peut-être pas arrivée à un Milan plus défensif. Confronté à cette situation, Ancelotti va encore évoluer : en intégrant Ambrosini et en poussant Seedorf plus haut (à la place de Rui Costa), il donna une touche plus solide à son équipe, qui allait encore gagner une ligue des champions en 2007. Mais l'équipe est cette fois en bout de cycle. Et c'est l'un des défauts d'Ancelotti : admiratif de ses joueurs, il a du mal à les remplacer lorsque ceux-ci vieillissent. Il accompagne donc le déclin après l'avoir ingénieusement retardé.

A Chelsea, Ancelotti accomplira une première saison remarquable et une seconde juste bonne (vice-champion), ce qui lui vaudra d'être remercié par Abramovich. Encore une fois, l'italien se signalera par une tendance à rechercher le meilleur système pour les joueurs dont il dispose : il démarra la saison en 4 - 4 - 2 diamant, avec (tout le monde l'a oublié) Deco à la pointe du losange. Mais le manque de largeur inhérent à ce système (et l'absence de Drogba, parti à la coupe d'Afrique des nations) obligea Ancelotti à muter en 4-3-3, 4-3-2-1. En fait, la solidité en défense et au milieu allait construire le succès de Chelsea. Difficile de dire si l'équipe était séduisante mais elle finit avec 103 buts au compteur, le meilleur total depuis l'invention de la Premier League. En 2010-2011, un peu vieillie, jamais adapté à l'arrivée d'un Torres qu'il n'avait pas vraiment souhaité, l'équipe sombra après un départ canon. Deuxième, tout de même.

Qu'attendre d'Ancelotti au PSG, alors que les rumeurs les plus folles courent au niveau de l'effectif (Kaka, Tevez, ....). Quelques constantes tout d'abord.

- d'une part, Ancelotti est passé du tout au tout. Formé à l'école d'un système (le 4-4-2 de Sacchi), il est passé dans l'autre camp : celui des entraîneurs qui bâtissent leur dispositif en fonction des joueurs dont ils disposent. Ancelotti l'a même raffiné : il adapte son équipe en fonction de la forme de chacun.
- d'autre part, le tacticien italien est un fidèle. Il préfère un effectif stable à des changements permanents et il préfère toujours les joueurs qui par le passé lui ont rendu des services. Dans ce sens, la rumeur Kaka n'est sans doute pas vaine. Ancelotti se souvient qu'il lui a rendu des services par le passé.
- enfin, Ancelotti apprécie les manieurs de ballon et n'est pas un fan d'un jeu par les ailes. Il privilégie une construction central où seuls les latéraux (Cafu, Ashley Cole) sont parfois autorisés à donner de la largeur au dispositif.

Qu'attendre donc au PSG ?

Tout d'abord, en homme pragmatique, l'italien voudra tout d'abord jauger son effectif. Il est probable qu'il voit ce que tout le monde constate : une assise défensive (centraux + milieu) assez solide et fournie. Et 4 gars devant avec des possibilités, notamment un brésilien avec un bon pied gauche et un argentin qui lève la tête.

Scénario 1 : Kaka et le 4-3-2-1. Si la rumeur Kaka se confirme on pourrait avoir un 4-3-2-1. Le milieu serait composé d'un homme fort (Matuidi ou Sissoko) protégeant Beckham, qui orienterait le jeu. A gauche, Néné. Le brésilien faisant la navette entre le milieu et l'attaque. Pastore et Kaka seraient chargés de créer le danger et d'alimenter un attaquant (Tevez ? Gameiro ?). Problème de ce dispositif, il semble fragile défensivement car parmi les joueurs offensifs, peu d'entre eux ont l'énergie et le goût pour les tâches défensives. Jérémy Menez serait la grande victime de ce scénario.

Scénario 2 : Un nouvel attaquant costaud (Hulk ?) et un 4 - 4 - 2 diamant. En tête du diamant, Pastore, bien sûr, avec Gameiro et son nouveau copain à ses côtés. Le problème, dans ce cadre, ce sont les 2 milieux qui forment les côtés du diamant : ils doivent être à la fois défesnif et offensifs et suffisamment énergiques pour couvrir de grandes parties du terrain. Bodmer semble un candidat crédible (quoiqu'un peu lent) à droite mais Néné serait un peu court défensivement. C'est d'ailleurs la limite de ce système : outre Menez, peu à l'aise dans les tâches ingrates, Néné devrait aussi faire ses valises, car l'énergie à déployer est encore plus forte que dans le 4-3-2-1. A noter que pour donner un peu de largeur à son système, il apparaît vraisemblable qu'Ancelotti demande un arrière latéral au profil offensif de classe mondiale (à la Cafu, Ashley Cole).

Scénario 3 : le 4-3-3. C'est le 4-3-2-1 en plus écarté, avec au moins un vrai ailier (Néné), probablement un avant-centre musclé et un autre ailier, nominalement à gauche mais capable de repiquer au centre pour animer le jeu (à la Anelka, version Chelsea 2010) : Pastore repositionné plus latéralement. Le milieu comprendrait 3 individus énergiques : Sissoko-Matuidi mais les 2 autres places seraient à prendre (Bodmer ?, Jallet, nouveau venu ?).

Une seule certitude au vu du passé d'Ancelotti, le PSG 2012 sera différent du PSG fin 2011. Ancelotti demande beaucoup à ses joueurs, il aime les équipes à la fois techniques et puissantes mais n'est pas un fana du 4-2-3-1 version AK. Dans tous les cas, il semble que l'arrivée d'un attaquant version déménageur et probablement d'un latéral semblent s'imposer. Le pari de Footballistico est que Menez sera la victime de l'arrivée de l'italien : peu à l'aise défensivement et limité physiquement, le français aura du mal à s'insérer dans les dispositifs, sauf en tant que joker. Pastore (à condition de cravacher) et Néné ont plus de chances de survivre.

Conclusion : 12 millions par pour Ancelotti, 3 millions d'indemnités pour Koumbouaré. Le technicien italien a intérêt à faire progresser le PSG si les qataris veulent rentrer dans leurs sous. Cela fera cher les innovations tactiques. Mais cela devrait renouveler l'intérêt des chroniques de Footballistico, las du sempiternel 4-2-3-1.

Footballistico

mercredi 14 décembre 2011

Chelsea is back (et ça va faire mal)

En un peu plus d'une semaine, Chelsea a laminé le 3ème du championnat d'Espagne afin de gagner sa place en 1/8ème de finale de la ligue des champions et a battu le leader, invaincu jusqu'alors, de Premier League. Ce résultat est d'autant plus remarquable que les "Blues" avaient quasiment toujours perdu face aux grosses écuries (défaite face à Arsenal, Liverpool, 2 fois, United).

Que s'est-il passé ?

Villas-Boas a voulu changer Chelsea. Or, l'équipe, façonnée par Mourinho, perfectionnée par Ancelotti possède une permanence, un style de jeu, qui semblent maintenant plus fort que les joueurs qui la composent.

En gros, un 4 - 3 - 3 solide, puissant, qui laisse la créativité et la vitesse aux 2 ailiers de son 3 de devant. Un jeu en triangle entre arrière latéral, ailier et milieu. Une remontée de balle lente à la récupération, qui privilégie d'abord les passes latérales. Devant, un mec puissant capable de tenir la balle (souvent sur les dégagements du gardien) en attendant la remontée du bloc et de choper de la tête les centres de ses compères. Une des 2 ailiers repique souvent au centre pour faire le lien avec son 9. Et sinon, un bloc bas, capable de supporter la pression.

Villas-Boas était donc désireux de modifier cette façon de jouer. Il souhaitait donner plus dans la technique, la vitesse et moins dans la puissance :

- le bloc-équipe était donc positionné plus haut, plus agressif. L'idée était de récupérer le ballon plus tôt et de jouer plus vite, si tel était le cas.
- conséquence : un joueur rapide devant, Torres, capable de prendre la profondeur dès la récupération de balle.
- en revanche, sur les balles récupérées basses, typiquement, par le gardien, privilégier une construction faite de passes courtes.

Mais l'entraîneur portugais a dû se rendre à l'évidence : au moins pour les gros matches, son équipe n'était pas capable d'être à la hauteur de ses attentes, pour au moins 3 raisons :

- des défenseurs trop lents et peu à l'aise pour se retourner. A l'exception d'Ashley Cole, les défenseurs de Chelsea (Ivanovic, Terry et David Luiz) sont trop lents pour suivre un attaquant lancé
- un gardien peu à l'aise dans ses sorties. Habitués à détourner des tirs de loin et à capter le ballon dans les airs, c'est peu de dire, que Petr Cech est peu à l'aise pour jaillir dans les pieds d'un attaquant : un peu lent, un peu pataud, il est facile à passer, comme l'a démontré Balotelli.
- enfin un Torres, qui lutte désespérément pour retrouver son meilleur niveau. L'espagnol a peu à peu disparu du 11 de Vilas-Boas au profit de Didier Drogba. Des statistiques misérables (2 buts et 1 passe décisive en 11 apparitions) pour un attaquant qui à 27 ans, devrait être au faite se son talent.




Devant ce manque de réussite, Villas-Boas a donc cédé, Chelsea est redescendu d'un (gros) cran dans son pressing, laissant Drogba seul devant, avec une relance souvent vers lui comme point d'appui.

Relance de Cech (en bas face à City, en haut face à Arsenal)

Villas-Boas a cependant ajouté sa patte. La technique de Mata, alliée à la vitesse de Sturridge permet à la fois de faire le lien avec un 3 du milieu bien bosseur (Romeu, Meireles, Ramires), avec un pouvoir de pénétration plus fort que l'ancienne triplette d'Ancelotti (Obi Mikel, Essien, Lampard). L'équipe est sans doute un peu plus rapide que l'année dernière, un soupçon plus technique mais sans doute un petit peu moins présente défensivement (Mata), ce qui limite considérablement l'apport offensif d'Ashley Cole.

De fait, l'équipe passe un peu moins sur la gauche, plus sur la droite pour profiter de Sturridge, qui s'appuie sur Ramires, plus que sur Ivanovic (qui a cependant progressé dans ses montées). De fait, le jeune anglais, étincelant hier, a profité de la titularisation de Boswinga, au profil plus offensif que le serbe. Villas-Boas ne semble pas croire en ses latéraux.

Un dernier mot, Gaël Clichy a livré une prestation atroce, dépassé sur l'égalisation de Chelsea, il a pris 2 cartons en 10 minutes, privant Manchester City de sa présence dans son match de Premier League, le plus rude de l'année. Espérons que Laurent Blanc n'était pas devant son poste.

Conclusion : certaines équipes sont plus fortes que leur coach. Cela semble être le cas de Chelsea. Déjà en autogestion à l'époque Avram Grant (où l'équipe était arrivée en finale de la Ligue des Champions, tout de même), Villas-Boas a dû se rendre à l'évidence : les blues peuvent évoluer mais par petite touche, sans rmettre en cause un plan général de jeu, peaufiné au fil des ans. Il faudra plus qu'un coac, tout special two soit-il pour changer cela.

mercredi 30 novembre 2011

Naples v Juventus 3 - 3 : la vieille dame et le chien fou

En termes d'opposition de style, il est difficile de trouver plus dissemblable en série A que Naples et la Juventus, dans le match qui les a opposés, hier, à San Paolo.

  • depuis l'arrivée de Polo Conte et de Pirlo, la "vieille dame" joue de passes orientées depuis le milieu du terrain tandis que Naples joue un jeu plus direct et plus explosif, qui utilise énormément les ailes (340 passes contre 520 mais 74 balles longues contre 43)
  • le dispositif de Naples est immuable (leur 3 - 4 - 3 copyright Mazzari) avec ses 2 joueurs de couloir, qui font la navette le long de la craie alors que la Juve s'adapte à ses adversaires et oscille entre un 4-4-2, un 4-1-4-1, un 4-3-3, un 4-2-3-1 et, donc, hier, un 3-5-2. 
Avec ce dispositif, inédit cette saison, l'idée de Conte était de contrer les joueurs de couloir adverses (hier Maggio et Zuniga) avec leur équivalent en énergie : Lichsteiner (qui est peut-être le meilleur latéral en Série A, actuellement) et Estigarribia. Le problème auquel le coach turinois a été confronté était d'une double nature :
  • d'une part, il copiait à la volée un dispositif pour lequel ses joueurs étaient peu préparés,
  • par ailleurs, les défenseurs turinois étaient 3 face au 3 de devant napolitain (où Pandev remplaçait l'immense Cavani). En outre, Pirlo, le milieu le plus reculé de la juve n'est pas un N°6 au sens Makélélien du terme et il fut à la fois incapable d'apporter de l'appui à ses défenseurs, à la Busquets, ni d'effectuer son rôle de demi défensif.
En revanche, le positionnement des attaquants de la Juve a posé des problèmes à la défense de Naples, qui a eu du mal à s'en dépétrer : Matri était au centre mais Vucinic clairement à droite et les 3 napolitains ont eu tendance à dériver sans cesse vers le côté de Vucinic, laissant leur côté droit grand ouvert.

Avec de tels dispositifs, il était peu probable que le match soit ennuyeux et il fut attrayant au-delà de toutes les plus espérances. Voyons cela :
  • la première mi-temps fut entièrement à l'avantage de Naples : 2 buts et 1 penalty raté. Sur le penalty et le second but, la responsabilité de Pirlo est clairement engagée : il tacle sauvagement Lavezzi sur le pénalty et perd la balle face à Maggio sur le second. Clairement si Pirlo permet d'organiser le jeu de loin et de relancer calmement et proprement la balle, sa faiblesse défensive (à 32 ans) va constituer un problème pour la Juve.
  • à la mi-temps, Conte ne fit aucun changement mais allait positionner Estigarribia un soupçon plus haut et faire redescendre Lichsteiner dans un 4 - 4 - 2. 
Les conséquences étaient rapides : la dérive de la défense napolitaine allait occasionner le premier but de la Juve : Matri s'élançant côté opposé. Sur le 3ème but napolitiain, Maggio centrait sur Pandev en profitant de nouveau positionnement d'Estigarribia...qui se vengeait 5 minutes plus tard, tout seul au second poteau (Maggio n'ayant plus d'énergie pour le suivre).

L'égalisation de la Juventus allait bénéficier à Simone Pepe, l'un des joueurs les plus énergiques de l'équipe, qui profitait de l'avantage que les turinois avaient acquis sur le côté gauche au fil du match...et d'un gros une-deux avec un adversaire.

Conclusion : ceux qui prétendent que la Série A est ennuyeuse depuis que les italiens n'ont plus que 3 représentants en Ligue des Champions seront punis par un exil estival à Manchester : des batailles tactiques épiques, des attaquants de feu (Pandev, Matri), des buts à foison. Que demande le peuple ?

Footabllistico

lundi 28 novembre 2011

OM - PSG : Au revoir, Antoine et merci

Si Léonardo cherchait des motifs pour se passer d'Antoine Koumbouaré, il doit en avoir trouver plein sur la pelouse du stade vélodrome. Non pas que le coach parisien soit intégralement responsable du match raté de ses troupes hier mais c'est la loi, l'entraîneur paye plus vite que les joueurs.

Les 2 équipes se présentaient hier dans un schéma assez identique un 4 - 2 - 3 - 1. Les 2 coachs avaient même effectué des choix relativement identiques :

- muscler l'entrejeu : Diarra et M'Bia d'un côté, Sissokho et Matuidi de l'autre : la consigne était claire : on ne passe pas.
- côté Marseillais, Deschamps avait choisi de titulariser Lucho, comptant sans doute sur son activité inlassable pour gêner la relance parisienne.
- côté parisien, le choix de Lugano aux côtés de Sakho a subi le feu des critiques mais il se justifie au moins par 2 aspects :
  • en jeu de tête, l'uruguayen est sans doute le meilleur défenseur parisien
  • en qualité de relance, il pouvait suppléer par la précision de ses passes à l'absence d'un vrai "N°8" dans l'entre-jeu parisien.
Le match se trouvait donc lancé sur la base d'un combat assez physique avec des marseillais qui cherchaient au maximum à gêner les parisiens dans leur camp. Du Deschamps... C'est peu de dire que Paris, qui devait pourtant s'y attendre, n'a pas trouvé la solution : pour preuve le fait que ses défenseurs aient sans cesse cherché à sauter le milieu de terrain pour trouver les attaquants (Lugano, 8 passes, Sakho, 16, par opposition à N'Koulou, 6 et Diawara, 5). A noter la différence de méthode en terme de pressing, les marseillais harcelant les parisiens dès la perte de balle, les parisiens se repliant sagement dans leur camp (40 interceptions côté OM contre 13 pour le PSG). C'est l'origine du second but.

Même si Paris a essayé de construire en début de match, il s'est vite heurté à un mur :
- le taux de succès des balles envoyées en hauteur vers Pastore et Gameiro est resté très faible, ces 2 joueurs étant opposés aux baraques comme Diawara et Diarra.

- sur le côté gauche, la doublette Armand / Néné est clairement moins performante qu'avec Tiéné
- seul le côté droit (Jallet, Menez) a un peu bougé les marseillais en début de match, avant de baisser pavillon, physiquement.


Ils ne travaillent pas les phases défensives au PSG ?












Défensivement, les ailiers parisiens ont eu du mal à suivre les latéraux marseillais, au tempérament offensif. Le fait qu'ils aient eu tendance à "rentrer" pour se rapprocher de Pastore, a plutôt aidé Morel et "Azpi" à se précipiter devant. Sur le premier but, Néné est clairement dépositionné. A noter d'ailleurs, que sur ce but, au moins 4 parisiens sont mal placés (Sissoko, qui devrait marquer Lucho, Sakho, qui ne marque personne et Lugano qui anticipe la passe sur Lucho).


Conclusion : un OM plus agressif face à un PSG un peu endormi, qui a confié les clés du jeu à Pastore et qui se trouvé dépourvu quand l'argentin se trouve peu en forme mais aussi mal alimenté.


Rétrospectivement, le choix Sissoko / Matuidi n'était pas le meilleur possible : le centre du terrain n'était pas là où le danger s'est créé même si, faible satisfaction, Lucho a été mis sous l'éteignoir. En outre, les problèmes individuels se sont ajoutés aux choix collectifs, Gameiro et Pastore étant en-dessous de ce que l'on peu raisonnablement attendre d'eux. L'entraîneur parisien est au moins demeuré fidèle à ses valeurs : il n'a pas hésité à changer ses 2 stars chancelantes mais sans succès. Sur le troisième but, le changement opéré par Koumbouaré 4 minutes auparavant, qui a amené Armand à occuper le couloir gauche se révèle catastrophique, l'ancien nantais étant débordé par Amalfitano et Ceara (le nouvel entrant) se troue sur le marquage.

Les paris sont ouverts pour identifier le successeur. Bientôt une monographie sur Footballistico

lundi 21 novembre 2011

PSG : Retour à la normale

On a eu peur. L'espace d'un mois, on a cru que la magie de l'Orient avait opéré (y compris au sein de la rédaction de Footballistico). Que le PSG était devenu un "grand" club, immune aux crises périodiques qui touchent ses vassaux nationaux, tout juste bons à servir de faire-valoir lors de championnats joués d'avance. Heureusement, il n'en est rien, la génétique du PSG, avec un penchant pour les coupes nationales, les joueurs achetés à prix d'or décevants en attendant la crise de l'automne, tout semble présent pour cette permanence que les millions du Qatar ne peuvent pas changer. On peut y voir un miracle ou une déception, c'est selon. Mais c'est la preuve que l'argent ne peut pas tout acheter : l'âme du PSG est inaltérable et, quelque part, c'est rassurant.

Hier, Paris affrontait un problème nouveau, devenu très rare, une défense à 5. Dépouillé de ses atouts offensifs au mercato (Feret, Hadji), Jean Fernandez en a tiré les conséquences : un système ultra-défensif et une capacité à jaillir en contre, notamment via ses latéraux (Lemaître et Calvé). Face à cela, Antoine Koumbouaré affichait son 4-2-3-1 classique, avec Jallet en lieu et place de Menez. On peut arguer du fait que le coach Kanak ne sait pas s'adapter à une situation tactique inédite et, à sa décharge, le banc parisien est fort dépourvu d'attaquants ou d'ailiers. Un 4 - 4 - 2 avec Hoarau / Gameiro en pointe aurait été judicieux en offrant une solution alternative devant mais Erding / Gameiro ne présentait guère d'avantage. En outre un 2 de devant face à un 3 derrière joue plutôt en faveur de l'équipe qui défend tandis qu'un seul attaquant crée un surnombre inutile en défense centrale. De fait, l'entrée d'Erding, n'a rien changé. En fait, la meilleure pratique face à une défense aussi regroupée est d'écarter le jeu au maximum et de profiter des opportunités sur coup de pied arrêtés ou sur frappe de loin. Et là, peu de choses ont fonctionné. D'un côté, à gauche, Armand est demeuré très prudent (aucun centre en 90 minutes) même si Néné était extrêmement actif. Le choix de Tiéné (3 centres en moins de 10 minutes), au profil plus offensif, aurait sans doute été plus adapté d'entrée de jeu. De l'autre côté, Jallet et Ceara s'est montré honorable mais l'ailier parisien, multi-tâche, s'est retrouvé à contre-emploi face à une défense hyper regroupée. Enfin, il faut bien parler du cas Pastore. Englué dans le dispositif nancéien, l'argentin a tenté de se déplacer, notamment en allant chercher Néné ou en décrochant carrément. Mais mêm s'il na pas été bon offensivement, c'est défensivement que Pastore a failli : aucun tacle, aucune interception, rien. Dans un match où un ballon récupéré haut aurait pu faire la différence, cela compte. Enfin, RAS côté coup de pied arrêté : parmi les leaders de la L1, le PSG possède le pourcentage de but sur coups de pied arrêté le plus faible (15%), quand ses concurrents direct tournent plutôt à 25% (43% pour Toulouse).

La suite : elle est connue. Les qataris dépensent sans compter pour changer toute l'équipe (plusieurs clubs italiens débouchent l'Asti). Gameiro est prêté à Lorient à la trêve et Pastore au Velez Sarsfield. Benitez remplace Koumbouaré lors de la première défaite du club en Janvier. Paris rate la qualification pour la coupe de l'UEFA, suite à une boulette de Sirigu, lors de la dernière journée. Heureusement, une frappe de Luyindula, à la 89ème minute de la finale vient crucifier l'OM et offre la Coupe de France à Paris. Plus ça change...

Footballistico

mercredi 16 novembre 2011

Edf : une déception attendue


EdF contre EdF : 4 - 2 - 3 - 1 contre 4 - 3 - 3
Le bilan des 2 matches amicaux de l’EdF (victoire 1 - 0 contre les USA et et match nul hier face à la Belgique) n’est pas réellement une surprise même si sur certains cas individuels, on attendait beaucoup plus (Martin, Ribéry). Certains verront un verre à moitié plein (défense et gardien solide, 17 matches sans défaite), d’autre le verre à moitié vide (pas d’animation offensive, un système de jeu et un onze type introuvable). Laurent Blanc a fait beaucoup d'essais (dispositifs en 4-2-3-1, 4-4-2 et 4-3-3, plus de 30 joueurs sont aujourd'hui sélectionnables). 
Mais peut-il en être autrement ? 

Lorsque l’on regarde les compétitions les plus récentes, on s’aperçoit qu’il y a 2 façons de construire une équipe nationale exceptionnelle : soit de posséder un onze majeur rodé au fil des ans dans un club ou dans les équipes de jeunes, soit de posséder 1 ou 2 joueurs exceptionnels et de mettre l’équipe à leur service en fournissant notamment une assise défensive solide.
Manière 1 :Espagne (Euro 2008, Coupe du monde 2010), Allemagne (coupe du monde 2010, Euro 2008)
L’Espagne possède sans doute le projet de jeu le plus cohérent de toutes les équipes nationales. Il est fédéré par une majorité de joueurs jouant au Barça, avec un apport des madrilènes. En 2010, (Xavi, Iniesta, Busquets, Piqué, Puyol + Xavi Alonso, Sergio Ramos et Casillas). C’est la même ossature qui fonde le succès espagnol depuis 4 ans. Le succès des entraîneurs espagnols réside plus dans leur capacité à faire taire les rivalités catalano - madrilènes qu'à élaborer un projet de jeu.
Pour l’Allemagne, nous avons également un plateau assez homogène : 5 joueurs titulaires de l’équipe si séduisante en 2010 jouaient au Bayern. D’autres avaient pu parfaire leur entente dans les sélections de jeunes, notamment Khedira, Özil, Boateng, Marin.

Manière 2 :    France (coupe du monde 1998 et 2006), Pays-Bas (coupe du monde 2010).
-   
Pour la France (2006, 1998, 2000) et les Pays-Bas, la logique est différente : les joueurs de ces équipes étaient éparpillés dans tous les clubs d’Europe et aucune osmose n’était possible. La méthode utilisée par Domenech, Van Marwijk et Jacquet fut donc de solidifier leur arrière garde : un dispositif en 4-2-3-1, (on peut arguer que le dispositif préféré de Jacquet était un 4-3-2-1), avec en 2010, un solide duo de milieu Petit, Karembeu, Deschamp, Makélélé, Vieira / Van Bommel, De Jong au service des artistes qu’étaient Zizou ou Sneijder et Robben. La caractéristique de ces équipes c’est qu’elles marquent peu et plutôt sur coup de pied arrêté.

L’Equipe de France est aujourd’hui dans la pire des configurations, les 354 joueurs utilisés par Blanc depuis son intronisation se répartissent dans 243 clubs (Lyon et Paris clubs les plus sollicités n’ont que 4 représentants, dont seulement 2 Lloris et Menez sont titulaires très régulièrement). Aucun projet de jeu cohérent et travaillé ne saurait émerger dans ces conditions pendant les quelques jours de préparation qui précèdent les quelques rencontres de . En outre, la seule demi-star (Benzema) est à la conclusion et pas à la construction. A noter que des formations encore mieux dotées que nos "bleus" rencontrent elles aussi les pires difficultés à trouver une animation offensive (Brésil, Argentine)

Il faut s’y résoudre : à moins de l’éclosion soudaine d’une superstar, l’EdF est aujourd’hui une équipe moyenne, qui mérite son classement dans le 4ème chapeau et qui, à moins d’un miracle à la grecque, aura bien du mal à performer à l’Euro. Le rendez-vous face à l’Allemagne permettra à l’équipe de s’étalonner. Le réveil risque d'être cruel mais Blanc n'a pas les moyens de faire mieux.

Footballistico

lundi 7 novembre 2011

Villas-Boas, Bielsa, Gilot, Gasperini : les transferts d'entraîneur n'ont plus la cote

Étonnamment, un vieux dicton du football semble prendre corps en cette saison : la stabilité paye. Lorsque l'on regarde les clubs dominant les différents théâtres nationaux, on peut s'apercevoir que les clubs ayant osé des paris assez ambitieux en termes de "coach" se trouvent loin derrière. Les différents championnats sont dominés soit par des entraîneurs reconduits dans leurs fonctions (Antoine Koumbouaré, Mancini, Ferguson, Guidolin, Guardiola, Mourinho) ou vieux de la vieille en tant que joueur (Antonio Conte à la Juve) ou ancien entraîneur (Jupp Heinckes au Bayern).

Les entraîneurs qui ont attiré l'attention des médias et qui tentent de chambouler les habitudes de leurs équipes ont déjà plié bagage ou se traînent à des places déshonorantes (9ème pour l'Athletic Bilbao, 15ème pour Bordeaux, 4ème pour Chelsea, loin de la performance des blues à la même époque l'année dernière). Ces entraîneurs ont tous pour point commun de posséder une vision du football (mouvement pour Bielsa, offensif pour Gillot, pressing haut pour Vilas-Boas, défense à 3 pour Gasperini), d'avoir sublimé les équipes qu'ils ont coachées (Sochaux, Chili, Porto et Genoa). Et c'est la combinaison des 2 qui semble pour le moment poser problème : les 4 entraîneurs ont pris en main des équipes qui n'ont été que peu modifiées et qui ont du mal à s'adapter à ce que leur demandent leurs nouveaux coachs. Voyons cela :
- Gasperini est sans doute celui qui a le plus été confronté à la difficulté de faire évoluer une bande de vieux briscards, toujours fan de Mourinho, et ancrée dans son 4 - 3 - 1 - 2. De toute façon, Sneijder veut jouer derrière 2 attaquants et de toute façon, tout que Mourinho ne sera pas rentré on ne jouera plus. Avec son 3 - 4 - 3, privé d'Eto, Gasperini n'avait aucune chance. A noter que le bilan de Ranieri, revenu à une tactique beaucoup plus traditionnelle est pour l'instant à peine meilleur (2 victoires, 1 match nul et 3 défaites). L'Inter semble de toute façon trop engoncée dans ses habitudes pour redevenir un vrai grand club sans changement profond de l'effectif. Pour mémoire, Mourinho avait chamboulé l'équipe en 2 saisons (Eto'o, Milito, Thiago Motta, Lucio entre autres). Une nouvelle ère à écrire...
- Pour Francis Gillot, l'affaire est sans doute moins critique mais le doué tacticien n'avait sans doute pas percuté que le mal qui rongeait les girondins depuis Janvier 2010 était aussi profond. Démoralisé depuis son élimination en Ligue des Champions par l'OL. Décapité en 2 temps (Gourcuff, Chamackh à l'été 2010, Fernando, Wendel en 2011), les girondins qui demeurent sont soit médiocres, soit loin de leur meilleur niveau. Alors, Gillot bricole avec Gouffran, Maurice-Belay et Diabaté. A noter que le technicien girondin cherche toujours sa formation : en 4 - 4 - 2 (à plat ou diamant), 4-4-1-1 et 4-2-3-1. Un catalogue. A noter que les joueurs les plus médiocres de l'effectif sont les historiques du club champion de France 2009-2010 (remember...) : Chalmé, Trémoulinas, Carasso et Planus (source whoscored.com).
- l'argentin fou Bielsa a pris les rênes d'une équipe très peu habituée à des dispositifs exotiques (Bielsa est un amateur du 3-1-3-3) avec son vieux 4-2-3-1 avec un Llorente en pointe. En outre, le technicien n'a pas la latitude d'embaucher en dehors du pays basque afin d'obéir à la ligne exigente de l'Athletic. Mais comme l'a montré l'intéressant match d'hier face au Barça, Bielsa semble être sur le point de réussir quelques chose (le PSG l'a appris à ses dépens) : agressivité, déplacement, pressing haut, jeu rapide dans les 40 derniers mètres. La recette de Bielsa, si ses joueurs le suivent, semble fonctionner dans son nouveau club. Pas champion d'Espagne cette année mais apte à concurrencer les Valence et Villareal et de jouer un rôle en Europa League.
- mais celui qui a défrayé la chronique, c'est le "special two" qui est arrivé de Porto en voulant changer Chelsea, . L'équipe puissante, qui procédait en construction et en triangle avec Drogba devant c'est fini. Aujourd'hui, Chelsea presse haut, a abandonné le jeu patient de construction et tente d'introduire plus de technicité. Le problème, c'est qu'à l'exception de Mata, l'effectif est resté le même, avec 1 année de plus. Or, la plupart des joueurs de Chelsea ont dépassé la trentaine (Malouda, Lampard, Terry, Cole, Drogba) ou ne sont pas joueurs de rythme (Ivanovic, Mikel). Aujourd'hui, Villas-Boas est probablement un grand entraîneur mais possède-t-il l'effectif pour aller taquiner les 2 Manchester. Cela semble peu probable.

Conclusion : aujourd'hui, le bilan est mitigé et cela tend à prouver qu'un grand entraîneur n'est rien sans un effectif de qualité. De façon plus précise, il faut à minima un effectif prêt à écouter et un discours convaincant, pour emmener l'équipe plus haut que la seule valeur intrinsèque de ses joueurs. Bielsa semble le plus proche de cette alchimie, Ranieri devrait souffrir, Gillot rester au milieu de tableau. Quant a Villas-Boas, son équipe semble trop juste pour jouer le titre dès cette saison même si une qualification en ligue des champions ne semble pas inabordable.

Footballistico

lundi 24 octobre 2011

Man U / Man City : Umilié

Quelle différence une année peut représenter ! La saison dernière lorsqu'il affrontait les gros de Premier League, Man City se présentait en mode prudent avec 2 demis défensifs plus Yaya Touré en N°10 et le seul Tevez en pointe : le mieux a espérer, un 0 - 0 (ce qui arriva effectivement à Old Trafford).

Cette année, City se présentait chez son voisin mancunien dans un 4 - 4 - 2 "à plat" en apparence très classique, avec Balotelli et Aguero en pointe, soutenu par les 2 ailiers, Silva et Milner.

En face, Manchester United se présentait dans son 4 - 4 - 1 - 1 préféré avec Wellbeck en pointe, soutenu par Rooney.

Dès le début du match, les locaux prenaient l'ascendant et tentaient de passer par les ailes avec Nani et Young. Là, première surprise, l'opposition ne s'en laisse pas compter et luttait pied à pied. Au centre, le couple Fletcher / Anderson avait du mal à orienter le jeu, avec beaucoup de passes courtes et non décisives. En outre, à la différence de l'année dernière, Fletcher a eu du mal à trouver ses latéraux / ailiers. Quant à la manœuvre préférée d'Anderson (se ruer devant), il s'est heurté au solide duo Barry / Touré. Même si le duo du milieu citizen est à créditer d'un match globalement réussi (9 passes ratées, seulement à eux 2), c'est sur les ailes, que l'escouade surpayée de Mancini allait construire son succès. Avec une règle simple : surcharger les ailes en groupant ses 2 ailiers (Silva et Milner) sur un seul côté. Sur le premier but, Silva et Milner échangent la balle A GAUCHE (Clichy est dans le coin), avant que l'anglais ne centre sur Balotelli (Silva sert de leurre). Sur le second, Silva passe la balle à Milner A DROITE, qui centre sur Balotelli.

Évidemment, lors du second but, MU était déjà réduit à 10,  ce qui a dû simplifier le travail des citizens. Une question à ce niveau se pose : pourquoi M.U n'a pas profité de la désertion d'une aile pour placer des contres sur le coté opposé de Milner / Silva ? D'une part, les déplacements des ailiers de City étaient difficiles à prévoir parce qu'assez aléatoire, d'autre part, City fut suffisamment adroit pour presser haut lors de ces pertes de balles et gêner leurs voisins.

En termes de scénario, la période 46ème (expulsion d'Evans) et 60ème (2ème but de Balotelli) fut particulièrement intéressante. Fletcher allait passer latéral droit, Smalling arrière central et Rooney descendait d'un cran. Ainsi organisé, Man U allait connaître sa meilleure période jusqu'à la 60ème avec 3 frappes. Fletcher, notamment, combinait bien avec Rooney pour centrer sur Young. Ainsi échaudé, Man City n'allait jamais cessé d'attaquer et inscrivit donc le deuxième but dans les conditions décrites plus haut. Mais Man U continuait de tout faire pour revenir au score : Hernandez entrait à la place d'un calme Nani pendant que Jones était censé solidifier le milieu à la place d'Anderson.

Cependant, les actions en contre allaient se multiplier : Aguero marquait à la 69ème (centre de Richards). Paradoxalement, le but de Fletcher allait sans doute transformer la victoire des Citizens en triomphe : Man U se ruait à l'attaque mais les latéraux n'étaient plus en défense et l'adroit Silva était partout. En 5 minutes, Man U allait sombrer, encaissant 2 buts sur des contres et 1 sur corner.

Conclusion : il est difficile de choisir l'homme de ce match historique : Balotelli (2 buts et son défenseur expulsé), Milner, 2 passes décisives, Silva, 1 passe décisive et 1 but, Micah Richards, Dzeko (2 buts et une passe décisive en 20 minutes) ? Mais il est du côté de City. Quant aux protégés d'Alex Ferguson, la belle armada de début de saison semble avoir inexplicablement sombré. Temps de se ressaisir sous peine de voir Newcastle ou pire, Arsenal, lui ravir la seconde place.

Footballistico

jeudi 20 octobre 2011

OM / Arsenal : Marseille en rade

Le match d'hier qui mettait aux prises l'OM (15ème de Ligue 1) aux Gunners d'Arsenal (10ème de Premier League) avait tout pour être une purge : il le fut et au-delà de la performance respective de chaque équipe (faible dans l'ensemble), il convient de s'interroger sur le fameux "manque d'animation offensive" qui fait de Marseille l'une des plus mauvaises attaques de L1 (seuls Brest et Nancy font pire) avec 10 buts marqués en 10 journées.

Et encore, cette statistique cache le fait que dans les 6 dernières journées (depuis début septembre), l'OM n'a marqué que 4 fois, sans marquer jamais plus d'un but par match. La seule exception à cette série est constituée par le joli match face à Dortmund.

Fort heureusement, la rencontre d'hier, face à des gunners loin de leur niveau de l'année dernière, offrait plusieurs leçons intéressantes sur les causes du manque évident d'idées dans cette équipe. Les raisons :

  1. pas de rampe de lancement. Hier, l'OM évoluait en 4 - 3 - 3. L'orientation initiale du jeu offensif dépend donc, soit des 2 arrières centraux, soit de Diarra, la sentinelle. Ces 3 joueurs se contentent de passes latérales ou courtes entre eux. Le jeu n'est pas vertical mais latéral dans cette phase d'élaboration du jeu. Quelle différence avec le "2" du 4 - 2 - 3 - 1 d'Arsenal : Arteta a tenté et réussi 9 passes longues, Song, 7 contre 2 à Diarra.
  2. pas de construction du jeu. Le premier point ne serait pas dramatique si l'OM avait adopté un style de jeu patient fait de passes courtes privilégiant la construction. Mais ce n'est pas le cas : leur moyenne de passes suivie est faible (4) et les passes longues sont de fait imprécises (13 réussies sur 41) et faites par des joueurs dont ce ne devrait pas être le mode d'expression principal (Cheyrou, Morel).
  3. un Rémy isolé. L'attaquant olympien s'est souvent retrouvé seul devant, approvisionné un peu au flan par ses co-équipiers. Un attaquant qui court vite, de nombreuses ballons balancés, peu de passes, ça vous rappelle le "kick and rush" ? Vous avez raison.
  4. sur les côtés, la situation n'a guère été meilleure : Valbuena et Azpi ont plutôt bien combiné en première période et Santos aurait même pu être exclu suite à sa main volontaire mais il est parvenu à endiguer les assauts du lutin marseillais. De l'autre côté, Morel est resté très en retrait pour surveiller Walcott et si, défensivement, l'ancien lorientais s'en est plutôt bien sorti, il a peu pesé, privant Ayew de soutien.
  5. enfin, Lucho. L'argentin baisse de match en match. Il a perdu pas mal de ballon, rien produit offensivement, peu défensivement. Il n'est pas responsable à lui tout seul de la "crise" de l'OM mais sa baisse de régime semble laisser ses partenaires démunis. A noter cependant que la solution alternative, Amalfitano, n'a pas laissé non plus un souvenir imperissable après son entrée en jeu.

En termes de scénario de match, l'OM a baissé pied physiquement en seconde période (Rémy, Lucho) et laissé Arsenal construire plus tranquillement. En outre, les changements ont plutôt favorisé Arsenal. Gervinho a apporté le surcroît de dynamisme à des gunners qui en avaient bien besoin et Ramsey a marqué, alors que le dernier changement de Deschamps, Kaboré, n'a pas stabilisé la défense mais a plutôt encouragé les marseillais à descendre d'un cran.

En définitive, une victoire méritée par Arsenal dans un match que les anglais auront dominé en termes de possession, d'occasion, de qualité de banc et d'intelligence de jeu.

Footballistico

lundi 17 octobre 2011

Lazio - Roma : l'Italie, pays des pâtes et du 4 - 4 - 2 losange

Au-delà d'un derby toujours haut en couleurs (avec chants fascistes à la clé), le derby entre Lazio et Roma permettait d'observer un affrontement tactique devenu rare sous nos contrées : deux 4 - 4 - 2 en losange où l'animateur du jeu (respectivement Hernanes et Pjanic) se trouve positionné derrière les 2 attaquants.

Ailleurs, en Europe, le 4 - 4 - 2 est minoritaire (de belles exceptions tout de même, avec Manchester United ou l'OL avec Lisandro) et le losange a quasiment disparu (Sochaux, l'année dernière) au profit du 4 - 2 - 3 - 1 et du 4 - 3 - 3. Et lorsqu'un animateur arrive sous nos contrées, on le met au centre mais derrière 1 attaquant (Pastore) tandis qu'en Italie celui-ci jouait son rôle de pointe dans le losange de Palerme. Pourquoi ?

Le 4 - 4 - 2 losange souffre, a priori, de 2 défauts :
- il manque de largeur. Sur les ailes, on a un seul joueur, le latéral et celui-ci va se trouver de fait souvent confiné aux tâches défensives. Le résultat : pas de possibilité d'écarter le jeu et de passer par les ailes.
- il rend le jeu offensif très dépendant du meneur. En cas de méforme ou plus simplement, si un milieu adverse le prend efficacement en charge, l'équipe se trouve impuissante.

Pourtant, en Italie, ce système a survécu. Mieux, il semble proliférer : au-delà des 2 équipes romaines, le losange est privilégiée cette saison par le Milan AC, l'Inter, le Chiévo Vérone, le Genoa et Novara. Indépendant donc du classement et du budget même s'il y a une meilleure représentativité des grosses écuries capables de sortir le chéquier pour avoir un "10" convenable.

Alors, pourquoi ? On peut penser qu'il y a plusieurs raisons :
- le fait de masser 4 joueurs au centre du terrain donne un avantage en termes de possession sur quasiment tous les autres systèmes (4 contre 3 en 4-2-3-1, 4 contre 2 en 4-4-2 à plat). Les équipes qui utilisent ce système vont sans doute dominer le ballon et tenter d'en priver leurs adversaires (les stats donnent raison à ce concept à l'exception du Chievo Vérone),
- alternativement, l'amélioration de la condition physique des joueurs permet aux  2 milieux latéraux, de prêter défensivement main forte à leur latéral et même de se transformer occasionnellement en ailier,
- enfin, le triangle de devant est devenu plus fluide, avec un 10, qui n'hésite plus à se déporter sur l'aile et à un attaquant qui s'excentre ou qui décroche pour faire le lien avec ses milieux.

Cette fluidité permet donc de résoudre certains dilemmes sans toutefois en faire une arme absolue. Le 4 - 4 - 2 losange demeure un dispositif plutôt étroit et 10-dépentant.

Décortiquons cela à la lumière du match d'hier.

Les 2 équipes romaines ont pas mal renouvelé leur effectif, notamment offensif, pendant l'intersaison. C'est notamment le cas de la Roma, qui présentait un trident offensif totalement nouveau avec Pjanic, Osvaldo et Krkic. Les leçon à tirer sont les suivantes :

1°) Un manque de largeur avéré dans la construction des occasions. Les 3 buts sont similaires dans leur construction, une petite balle en cloche ou en profondeur, perforant la défense. En outre, la plupart des occasions ont eu lieu sur ce type de ballons ou sur des frappes de loin, notamment d'Hernanes.
2°) Pourtant, on a noté le rôle clé des arrières latéraux, qui ont déclenché un grand nombre de centres, notamment Angel pour la Roma. Il est frappant de constater que les latéraux offensifs comme Angel ou Lulic (entré à la place de Radu) ont pu franchir simplement tout le terrain, souvent balle au pied pour pouvoir se retrouver seul face à leur vis-à vis.
3°) Une incapacité de la Lazio à s'adapter à la situation, née de l'expulsion de Kjaer. Après la sortie de son défenseur central, la Roma passa en 4 - 3 - 2, formation ambitieuse. La logique aurait voulu que la Lazio écarte le jeu pour contourner le 3 du milieu mis en place par Luis Enrique. Mais, à part Lulic, l'entraîneur laziale n'a pas voulu réorgnaiser son équipe, qui a acquis la possession à partir de ce moment là même si elle n'a jamais réussi à mettre hors de position la défense adverse
4°) La victoire d'Hernanes sur Pjanic. Homme-clé, le brésilien s'est vite déporté sur la gauche en 2de mi-temps, côté romain faible, après la sortie de Rosi, l'expulsion de Kjaer et le remplacement de Perrotta. Assez mobile, il a fait de nombreuses misères aux joueurs de la louve.
5°) une plus grande fluidité des "giallorossi" que des "laziale". Tant dans le mouvement des 2 de devant (Cissé et Klöse sont des attaquants très traditionnels), que dans le mouvement des latéraux, au moins en première mi-temps, la Roma a sans doute gagné tactiquement ce match, avant de le perdre à la 93ème.

Conclusion : Footballistico n'est toujours pas convaincu par le 4  - 4 - 2 losange, qui serait sans doute mis à mal par un couple latéral - ailier efficace. Mais, si celui-ci a un avenir, il est plutôt à rechercher du côté de Luis Enrique que de Reja. A noter d'ailleurs que les résultats de la Lazio en Europa League (sans parler de l'Inter) ne sont guère encourageants pour l'instant.

lundi 3 octobre 2011

PSG : OL. Paris, ville lumière ?

Paris a sans doute livré hier soir (2/10) sa partition la mieux aboutie depuis le début du championnat. Aidé par des lyonnais un peu timorés, ils ont su à peu près gérer leurs temps faibles (malgré quelques périodes de flottement). Comme on va le voir, les raisons du succès de Paris ne tiennent pas seulement au talent de Pastore mais commencent à s'inscrire dans un projet de jeu.

Pourquoi Paris l'a-t-il emporté ?

1°) Un dispositif plus naturel que l'OL

Le PSG avait composé son 4 - 2 - 3 - 1 standard. L'OL au contraire jouait dans un 4 - 4 - 2 un peu hybride où Lacazette était présent défensivement mais ne participait pas à la construction du jeu. Le dépositaire du jeu Lyonnais était donc Kallström, qui a eu tendance à écarter systématiquement.

2°) Une domination aérienne flagrante

Personne ne semble l'avoir remarqué mais, Lugano, notamment, a rappelé au monde qu'il était titulaire dans l'équipe qui vient de remporter la Copa America. En prenant systématiquement le dessus sur Gomis dans le jeu aérien (76% de duels aériens gagnés par l'équipe de la capitale), il a privé l'OL de son point d'appui privilégié tout en fatiguant visiblement l'attaquant lyonnais. Explication de son raté à la 71ème ? Peut-être. En outre, les coups francs et les corners de Kallstrom n'ont absolument rien donné.

3°) Un vrai banc

Lorsque l'OL a quelques blessés, cela commence à se voir. Hier, Grenier, Lisandro, Cris et Gourcuff n'étaient pas là et les remplaçants s'appelaient Belfodil (entré à l'heure de jeu), Koné, Fofana, Pied. Pas étonnant que Rémi Garde n'en ait fait entré qu'un. Côté Parisien, Sissokho, Jallet et Chantôme sont entrés enjeu, une belle recrue (violente, la recrue...) + 2 titulaires de l'année dernière. Sur le premier but, c'est Chantôme qui sert Bodmer en relais et Jallet marque le second. Tout est dit.

4°) Un jeu offensif lyonnais trop stéréotypé :

100% des tentatives lyonnaises ont été tentées depuis le centre (source whoscored.com) : le jeu de l'OL s'est donc résumé à 2 options :
- centrer pour Gomis (ça a failli marcher 1 fois),
- tirer de loin.

Paris, via son meneur, a eu un jeu plus varié : en contre, sur coup de pied arrêtés, sur les côtés ou en combinaison via le centre, comme sur le tir qui fait poteau.

5°) Une capacité à tenir la balle quand on mène. Toujours une série moyenne de passes de 5 quand l'OL est à 4. Et cette tendance ne s'est pas calmée après le but (sauf quelques minutes, voir ci-après)

Il demeure quand même des problèmes à Paris mais qui semblent gérables :

1°) Le positionnement défensif : le permutation fréquente des ailiers parisiens et peut-être un certaine décontraction fait que si un couple ailier - latéral adverse fonctionne bien, il peut facilement créer le surnombre. C'est particulièrement vrai côté gauche lyonnais hier où Bastos a réalisé 9 centres à lui tout seul. En outre, 2 joueurs parisiens sont exemptés de tâches défensives (Gameiro et Pastore). Si l'on ajoute les 2 ailiers, cela fait simplement trop à supporter pour les 6 autres joueurs parisiens.

2°) Des sautes de concentration, qui peuvent coûter cher. Outre les problèmes de repositionnement, Paris connaît parfois d'incompréhensibles baisses de régime qui pourraient se révéler coûteuses dans une autre contexte. Hier, Paris a été absent du jeu pendant 7 à 8 minutes, juste après le but. Puis a rechuté sur une corner ou Sirigu est à peine dans sa cage et Néné à peine au poteau quand Bastos le frappe. Gomis passe à 5 cm du ballon.

Globalement néanmoins, 3 points mérités pour Paris. De quoi être confiant en attendant la mythique "crise d'automne" à laquelle le club francilien nous a habitué...

Footballistico

lundi 26 septembre 2011

MHSC - PSG : Paris déjà champion ?

Paris affrontait avant-hier (samedi soir) un test important pour jauger de sa véritable valeur à Montpellier : à l'arrivée, en dépit d'une victoire assez confortable, on a quand même l'impression que les parisiens ne tournent pas encore à plein régime.

En effet, à part le score final, TOUTES les autres statistiques sont en défaveur des protégés d'Antoine Koumbouaré. Voyons cela : Paris et Montpellier se présentaient tous les 2 en 4 - 2 - 3 - 1. Il était donc peu probable de voir l'une des 2 équipes déséquilibrées et c'est exactement ce qui s'est passé. Au début du match, la paire de milieu défensif montpelliérain a étouffé Pastore (seulement 28 passes) mais inversement, les parisiens étaient plutôt solides derrière. A noter que pendant les 30 premières minutes, Néné et Ménez jouaient de façon inversée par rapport à leur aile naturelle et que les buts parisiens sont venus juste après leur permutation. Il est probable qu'Antoine Koumbouaré s'attendait à souffrir au début du match et qu'il a positionné Néné (meilleur défenseur que Menez) face à la menace Utaka/Bedimo. Ce n'est qu'après que les ailiers ont repris leur position naturelle et que Paris a marqué. Au-delà de cette mini-victoire tactique, Paris a affiché 3 caractéristiques, assez innovantes cette saison :
  • il a laissé la balle à Montpellier sans remord apparent,
  • il a défendu plutôt bas mais de façon compacte, Menez et Néné redescendant faire l'effort, seuls Pastore et Gameiro étant délesté des tâches défensives,
  • surtout, et cela fait une différence énorme avec l'an dernier, il n'est pas mis en danger et ne souffre d'aucune fébrilité lorsqu'il tente de préserver le score. Rappelons que face à la même équipe, Paris s'était fait remonter 2 buts l'année dernière, à 11 contre 10 !
Pourquoi ? Au-delà de la qualité individuelle des joueurs et de leur montée en puissance physique, on peut avancer 3 hypothèses :
  • En passant en 4 - 2 - 3 - 1, Paris est naturellement plus compact qu'en 4 - 4 - 2 au milieu du terrain. C'est d'autant plus vrai que les ailiers ont tendance à se rapprocher de Pastore,
  • Le profil des joueurs y fait beaucoup : Menez et Pastore notamment sont beaucoup plus à l'aise avec le ballon que la triplette Giuly - Hoarau - Erding,
  • Enfin, avec Matuidi, les parisiens ont un milieu défensif, non seulement qui joue bien son rôle de muraille mais qui permet de donner de la verticalité au jeu par rapport à Makélélé, qui jouait plutôt transversalement.
Et Montpellier dans tout cela ? Les héraultais se sont heurtés au mur parisien et y ont laissé de nombreuses forces. 1 ou 2 de leurs actions auraient pu connaître un meilleur sort en 1ère mi-temps mais leur deuxième période est assez décevante, en dépit d'une possession, à l'exception du splendide retourné de Giroud, faussement hors-jeu. Surtout, on peut avancer que les héraulais ont commis quelques fautes, qu'ils vraiment "payé cash" comme le veut le poncif :
  • sur le premier but, Belhanda se fait prendre par l'avancée de Matuidi et lui passe le ballon,
  • sur le troisième faute de Jourdren,
A noter que les 3 buts sont intervenus en fin de mi-temps alors que les héraultais semblaient épuisés. C'est une constante des opposants à Paris : le club de la capitale a marqué 9 de ses 14 buts dans le dernier 1/4 d'heure de chaque mi-temps (c'est à dire, 64% de ses buts pendant 33% du temps). 

Bilan : un match que Paris a globalement maîtrisé mais dont le dispositif semble difficile à reproduire à domicile ou face à un mal classé qui viendra le couteau entre les dents. En gros progrès, néanmoins, surtout par rapport à la purge laissée à Evian-Thonon. PSG - Lyon s'annonce d'ores et déjà comme LE sommet de ce début de saison.

Footballistico

vendredi 23 septembre 2011

Un Barça désarticulé arrache le nul à Valence (2 - 2)

En ce début de saison, les cadors espagnols ont du mal. Après l'impuissance du Real Madrid face à Santander, la Barça se coltinait un adversaire d'un autre trempe, Valence, 3ème de la dernière édition de la Liga.

Valence se présentait en 4 - 2 - 3 - 1, avec l'originalité d'avoir 2 latéraux sur son côté gauche, Jérémy Mathieu et Jordi Alba, afin de contrer les montées d'Alves.
Il est difficile même après avoir lu 50 analyses d'appréhender précisément le dispositif du Barça : 3 - 4 - 3 ou 4 - 3 - 3 ? L'homme clé fut Alvès : doit-on le considérer comme un milieu, un ailier ou comme un défenseur latéral ? A priori, très avancé, Alvès était bien un milieu. Pep Guardiola anticipait sans doute que les Valenciens, terrorisés par le brésilien se contenteraient de défendre. L'autre joueur tactiquement important fut Fabregas. Théoriquement positionné devant, il joua dans les faits de façon très centrale et non pas comme un ailier. Sur son côté droit, le Barça n'avait donc qu'un joueur et Valence 2 latéraux. C'est peu de dire que Mathieu s'est engouffré dans la brèche. Le français n'est peut-être pas le joueur techniquement le plus doué du pré mais il possède un rythme élevé et sait centrer. Pep l'avait négligé. Comme il a sans doute sous-estimé l'apport d'Ever Banega, remarquable sur son milieu gauche.

Rapidement menée au score (12ème), le Barça n'a dû son salut qu'à un Messi parfait dans son rôle de 9 et demi, orientant les passes pour ses partenaires, qui pénétraient la défense (Pedro, 16ème). Mais Mathieu allait frapper de nouveau (centre pour Pablo Hernandes 23ème) avant que Soldado n'échoue inexplicablement face au but vide.

Mené à la mi-temps 2 à 1, Barcelone était miraculé, ayant marqué sur sa seule occasion, dominant de peu la possession et surtout étant totalement déstructuré dans son jeu, comme coupé en 2. Les 3 défenseurs sont demeurés très en retrait, rapidement aidés par Busquets et Keita. Les autres étaient devant à presser mais l'espace entre les lignes était très supérieur à d'habitude. En témoigne un Xavi, plus isolé et moins influent sur le jeu.

Après la pause, Guardiola faisait redescendre Alvés et tout de suite, l'équipe catalane faisait meilleure figure et reprenait la possession du ballon. Le reste du match peut s'apparenter au jeu du chat et de la souris entre les 2 coachs :

1 - En faisant entrer Adriano sur le côté droit de l'attaque catalane, Pep fixait ses 2 opposants (Mathieu et Alba). Au même moment, Villa remplaçait Pedro, à gauche de l'attaque du Barça. Fabregas se repositionnait en milieu gauche.
2- Quelques minutes plus tard, Puyol sortait, remplacé par Alcantara. Barça repassait en 3-4-3 avec un Busquets censé redescendre franchement pour aider le 3 de derrière
3 - Emery répliquait en 2 temps (Albelda étant sorti à la mi-temps sur blessure, il n'avait plus que 2 cartouches) :
- remplacer Canales par un "vrai" attaquant", Jonas, pour créer le surnombre face au seul Mascherano,
- remplacer Mathieu par un "vrai" ailier pour affronter Dani Alvés (Piatti),

Dans les faits, les remplacements opérés par le Barça ont été plus efficaces : le côté gauche de Valence est devenu inopérant et le milieu du Barça a retrouvé sa fluidité : Messi allait finir par en profiter grâce à une passe sublime vers Fabregas.


Conclusion : un match nul finalement mérité, chaque équipe ayant eu sa mi-temps. Mais, à force de jouer au plus malin, Guardiola a commis une erreur grossière en sous-estimant son adversaire et, surtout, en en réagissant pas pendant 45 minutes. La fin du 3 - 4 - 3 ?

lundi 19 septembre 2011

Lyon - Marseille : l'OM sombre à droite

Tout le monde a vu l'OM s'effondrer sur le côté droit de sa défense, hier (18/09) à Lyon. Le réflexe naturel est (au choix) de clouer Azpilicueta au pilori ou d'héroïser Bastos, l'ailier gauche Lyonnais. Trop simple évidemment, même si l'arrière espagnol n'a pas particulièrement brillé. Plusieurs éléments à sa décharge néanmoins (source : whoscored.com) :

1) Sur le schéma ci-joint, on s'aperçoit que le problème n'est pas uniquement du fait d'"Azpi"(N°2). Valbuena (N° 28) est positionné de façon très centrale. L'arrière latéral gauche lyonnais Cissokho s'est donc retrouvé souvent libre d'attaquer avec Bastos, se retrouvant souvent à 2 face au malheureux latéral espagnol.
2) Le défenseur central droit (N° 24) est Rod Fanni. Peu à l'aise dans ce rôle, le marseillais a hésité entre son rôle nominal et sa formation de latéral, sans se sentir à l'aise ni dans l'un ni dans l'autre. C'est particulièrement marquant sur le second but ou Fanni couvre, mais imparfaitement, Azpilicueta.
3) Le milieu marseillais à trois a plutôt joué en 4 - 3 - 3 qu'en 4 - 2 - 3 - 1, Cheyrou(N°7) et surtout Lucho (N°8) étant assez avancés, seul un Diarra (N°4) peu mobile restant en couverture. Résultat un boulevard sur la gauche de l'attaque de l'OL.
4) Au contraire, les 2 milieux récupérateurs Lyonnais (Kallström et surtout, Gonalons) ont pressé sans cesse leurs homologues marseillais, dès les 40 mètres, récupérant des ballons et lançant Bastos : 14 tacles (soit plus que toute l'équipe marseillaise réunie) et 6 interceptions à eux 2.
5) De l'autre côté, Morel (N°13) et Traoré (N°15) ont pêché de façon inverse : très présents défensivement, ils ont peu pesé offensivement, déséquilibrant l'équipe marseillaise.


Au-delà de ce problème global du 11 marseillais, 2 choses sont à noter :
  • si Didier Deschamps est un excellent entraîneur, c'est un piètre recruteur. Les 3 joueurs dans lesquels il a le plus investi et défendu devant la presse (Azpilicueta, Lucho et Diarra, qu'il "désirait depuis 2 ans") ont tous failli. Au contraire, les joueurs qui ont tenté de maintenir l'OM à flot étaient là avant l'entraîneur phocéen (Cheyrou, Valbuena).
  • A l'inverse de l'OM, les gones ont trouvé un truc qui fait que les changements de dispositif (4-2-3-1 hier, en l'absence de Lisandro) et de personnel (Grenier en 10, à la place du regretté Pjanic) ne semblent pas affecter. Cela s'appelle l'osmose, l'esprit d'équipe. Au rythme actuel, Gonalons et Gomis devraient découvrir la vie en bleu à la place de Diarra, Rémy et consort. Et ce ne serait que justice. Rémi Garde est-il le nouveau Pep Guardiola ? Cela demande confirmation mais on n'avait pas vu l'OL aussi convaincant depuis Gérard Houllier.
Footballistico

lundi 29 août 2011

Le nouveau PSG est-il arrivé ?

Après la victoire poussive obtenue à domicile face à Valenciennes, Paris s'est imposé ce week-end face à l'autre équipe ambitieuse du mercato (12 millions d'euros, tout de même), Toulouse.

Paris a présenté dans ces 2 matches le visage tactique qu'il devrait adopter pendant la saison (aux ultimes mouvements du mercato près). C'est à dire un 4 - 2 - 3 - 1, avec Pastore à la baguette. Bodmer étant relégué sur le banc.

Quelles sont les implications d'un tel dispositif tactique et quelles sont les chances de réussite de Paris ? C'est ce se propose d'analyser le blog du jour.

Dans son 4 - 4 - 2 "à plat" de l'année dernière, Paris se présentait dans le positionnement ci-contre (nous avons choisi le match à domicile face à Marseille, peut-être l'un des matches les plus aboutis des parisiens). Comme on le voit,les 2 attaquants parisiens (Hoarau et Erding) sont très proches l'un de l'autre. Giuly (7) est très excentré et soutenu par Jallet (26). Néné (19) sur son côté gauche est à la fois un joueur de débordement et de contre.Il fait assez peu de passes (25), la moitié d'entre elles sont des centres et il porte beaucoup la balle. Paris possède donc 3 voies privilégiées pour attaquer :
  1. des balles longues vers Hoarau, qui sert alors de pivot pour remettre à l'un de ses coéquipiers (Erding ou Néné, le plus souvent),
  2. Giuly, qui percute ou qui s'appuie sur Jallet pour redoubler (3 centres pour l'un, 3 pour l'autre),
  3. Néné, qui profite de sa technique pour s'enfoncer ou centrer.
Paris est une équipe qui pratique une jeu direct, rapide, souvent via les ailes.

Évidemment, le fait de basculer en 4 - 2 - 3 - 1 est totalement différent. Le PSG est devenu une équipe de "toque" qui procède plutôt par passe courte, en essayant de dominer la possession. L'impact est réel sur plusieurs aspect de leur jeu (les schémas sont fournis par whoscored)

- la grosse différence avec l'année dernière : Menez (7). L'ex-romain n'est pas du tout un ailier plutôt un meneur qui aime de temps à autre se décaler sur son aile. En témoigne, le 3ème but de Paris où il se trouve au centre.
- Pastore (27) se trouve au centre du triangle Gameiro (19), Menez (10), Néné. L'argentin a fait le plus de passes, souvent vers l'avant et a distillé les caviars.
- le 4 de devant effectue davantage de passes sur un Paris nettement plus "toque". En moyenne, le PSG a tenté 470 passes sur les 2 matches face à Valenciennes et Toulouse contre 430 en moyenne sur la saison dernière. Une série moyenne de passes parisienne atteint 5 contre 4 en 2010-2011.
- une permanence en revanche, on ne peut pas parler de "double pivot" pour Paris, puisque Chantôme conserve un positionnement nettement plus avancé que Matuidi au milieu. Koumbouaré n'a sans doute pas voulu trop perturber ses joueurs.

Alors, quoi ? Tout est parfait. Non, bien sûr. D'une part, l'équipe parisienne profite un peu moins de la largeur. A priori, les équipes adverses vont donc pouvoir masser un dispositif défensif au centre. Par ailleurs, positionner un meneur central peut faciliter le rôle de l'équipe d'en face. Hier, Capoue a plutôt bien réussi cet exercice pendant une mi-temps avant de baisser pavillon car Pastore semble très mobile mais quid d'un bon "chien de garde" en pleine possession de ses moyens ?

Enfin et surtout, comment faire jouer ensemble Néné et Pastore ? Si l'argentin s'entend plutôt bien avec Menez et Gameiro (le lorientais est particulièrement actif dans ses appels), le brésilien ne semble pas vraiment comprendre ce que l'on attend de lui dans le dispositif. En témoigne, cette incompréhension au moment de son remplacement par Bodmer. Ce n'est pas un hasard si le N°10 parisien a fait son meilleur match alors que Pastore n'était pas là (face à V.A) et que Paris a finalement gagné en fin de match... sans Néné.

Si Antoine Koumbouaré parvient à faire jouer ensemble ses 2 cracs, alors, Paris sera irrésistible. Dans le cas contraire, cette saison pourrait rester (une fois de plus) comme celle des illusions perdues.

Enfin, et sur un autre ordre d'idée, Paris a encaissé 3 de ses 4 buts sur des centres venus de la droite, dont 2 sur coup de pied arrêté. Il est temps de faire quelque chose.

Footballistico

mercredi 24 août 2011

Premier League : quelqu'un pour arrêter Manchester United ? (M.U - Tottenham)

Cela peut sembler contre-intuitif mais Manchester United a énormément changé pendant l'intersaison. A titre d'exemple, seuls 2 joueurs alignés Lundi soir par Alex Ferguson ont participé à la finale de Ligue des Champions face à Barcelone (Rooney et Evra). Seulement voilà, pendant que les clubs anglais ont pour la plupart balbutié leur mercato (Chelsea, Tottenham) voire implosé (Arsenal), Manchester a mené le sien de main de maître :

  • en s'y prenant très tôt au début de l'été (Young, Jones, De Gea),
  • en rapatriant des jeunes issus de son centre de formation, prêtés à des écuries anglaises de milieu de tableau (Cleverley, Welbeck).

Le résultat : sa jeune équipe (23 ans de moyenne d'age) a fait preuve de plus de fluidité que les Hotspurs, demeurés très stables pendant l'été.

M.U n'a pas seulement changé dans son effectif, cependant. La façon de jouer (cf le post de ZonalMarking sur le sujet : http://www.zonalmarking.net/2011/08/07/manchester-united-community-shield-2011/) a légèrement évolué. Si les "red devils" aiment toujours autant passer par les ailes (cf. les buts 1 et 3), il a ajouté dans son jeu des combinaisons centrales et une fluidité, qui rappellent le Barça (cf. le but 2).

Regardons tout cela. M.U se présentait donc en 4-4-2. Le dispositif tactique est inchangé par rapport à la saison dernières, avec un Rooney, qui aime décrocher pour venir faire le lien avec les ailiers (Nani etYoung) ou les milieux. La différence provient de plusieurs facteurs. L'an dernier, Ferguson privilégiait Carrick et Fletcher, qui distribuaient tranquillement le jeu depuis le milieu du terrain. Anderson et Cleverley sont plus mobiles et plus énergétiques, n'hésitant pas à venir prêter main forte à leurs avants. En outre, les ailiers sont encouragés à se rapprocher des 2 attaquants. Inversement, Welbeck dérive souvent vers l'aile et participe à la construction, sans se contenter de se poster à la limite du hors-jeu comme le fait Chicharito. Le résultat : un jeu fluide et mobile.

Pourtant, Tottenham n'est pas resté les bras croisés. Soit en lançant ses flèches, Lennon et Bale, sur les côtés, soit en essayant par le centre via Van Der Vaart. Les latéraux de M.U terrorisés par les ailiers londoniens allaient se montrer très prudent en première mi-temps.

Le problème de Tottenham résidait dans son incapacité à  trouver Jermaine Defoe, notamment en position avancée. L'attaquant des Spurs fut isolé de ses co-équipiers et ne déclencha qu'une seule frappe en première mi-temps. Van Der Vaart en profitait pour déclencher un nombre très impressionnant de tirs, cadrés, mais de 25 mètres, qui se contentèrent de chauffer les gants de De Gea.

En seconde période, M.U allait mettre davantage le pied sur le ballon, Rooney décrochait plus pour combiner avec les milieux et Bale disparaissait de la situation (2 fois moins de passes en seconde mi-temps), permettant à Smalling de se montrer davantage aux avant-postes. Le pressing mancunien permettait de récupérer le ballon et le centre de Cleverley allait permettre à l'excellent Welbeck de scorer. Harry Redknapp allait ensuite prendre une décision qui allait plomber la fin de partie des Spurs. Il fit sortir ses 2 milieux centraux au profit de Pavlyuchenko et Huddlestone et passait en 4 - 4 - 2 à mi chemin entre plat et diamant (Van Der Vaart reculait un peu mais pas suffisamment). Cela allait ouvrir des espaces au centre et Welbeck, encore lui, remettait du talon un ballon pour Anderson qui s'enfonçait dans la défense des visiteurs comme dans du bon beurre. Pour le troisième but,on revenait aux fondamentaux : centre de Giggs pour Rooney face à une défense de Tottenham, qui semblait épuisée.


Conclusion : un effectif rajeuni et renforcé, un banc de folie, des options offensives enrichies. Qui arrêtera M.U cette année en Premier League ? Pour un peu, on pourrait penser que le seul match de la saison intéressant Ferguson sera la revanche de M.U face au Barça, si elle a lieu.

Footballistico

Qui sommes-nous ?

Footballistico est un club d'amis dont le but est d'apporter un regard original et décalé sur le football. Une lampée de tactique, une pincée d'ironie, un peu d'économie du sport, une dose d'histoire et un glaçon de respect pour le rugby et l'Argentine, secouez et c'est parti pour un blog à la fois populaire et élitiste.

Suivez nous aussi sur Twitter (footballistico)