samedi 29 mars 2014

Real - Barça (3-4) : Ancelotti de retour au tableau noir

Pour la première fois depuis plus de 5 ans, le Real partait favori, même assez largement, face à son rival catalan. Les 2 équipes se présentaient dans leur 4-3-3 traditionnel. Iniesta prenait l'aile gauche devant Fabregas.

Première mi-temps : 

Le mode de fonctionnement du match se mit en place d'entrée : le Barça dominait largement la possession (68%) et le Real menait des contres rapides. Iniesta se joignait au milieu de terrain à 3 des catalans et à Messi, en 9-et-demi. L'ensemble tissait une toile de passes soyeuses sur la pelouse de Bernabeu. Confronté à cela, le Real tenta en début de match de presser haut dès qu'un ballon se trouvait sur un côté avec l'ailier, le milieu et le latéral aidé par Benzema. Ce fut sensible à la 3ème minute quand le français hérita d'un ballon perdu aux 20 mètres. Lorsque la récupération s'effectuait plus bas, le Real tentait de remonter rapidement le ballon pour profiter du positionnement haut des latéraux adverses, notamment de Dani Alvés.

On n'eut toutefois pas le temps de s'engager dans une passe à 10 ennuyeuse à Bernabeu car au bout de 6 minutes, Iniesta concluait une longue séquence de passes (24) d'une jolie frappe dans la lucarne de Diego Lopez. La défense madrilène située aux 25 mètres fut à la fois désarçonnée par la suite de passes et par le placement d'Iniesta. Celui-ci , qui se recentrait sans cesse, s'écarta sur la passe de Messi et ne fut pas suivi par Carvajal. Le show Di Maria pouvait commencer.

Di Maria

Pour bien analyser la performance de l'argentin, il faut bien comprendre la différence entre les 2 côtés Catalans. Tandis que sur la gauche, Iniesta et Alba étaient très disciplinés défensivement, Neymar se repliait peu et Dani Alvès fut souvent pris dans son dos ou se retrouva seul face à Ronaldo et Di Maria (voire Marcelo). Au fur et à mesure que la mi-temps s'avança, l'argentin fut de plus en plus intrépide dans son positionnement :

  • 12ème minute, il s'enfonça dans la défense catalane comme dans du bon beurre avant de centrer en retrait pour Benzema (au-dessus)
  • 19ème minute, il ajusta un centre pour le français (but).
  • 23ème : suite à combinaison avec Marcelo, Di Maria centrait de nouveau sur Benzema (but).
  • 27ème : Di Maria efface Alvès et centre sur Benzema. Piqué sauve sur la ligne.
Ni Xavi, Ni Mascherano (occupé par Ronaldo, qui prenait l'intérieur lors des déboulés de Di Maria) ne purent apporter un soutien défensif au brésilien, laissé à lui-même la plupart du temps. 


Erreurs défensives : si la performance offensives des madrilènes a de quoi impressionner, leurs errements défensifs sont à remarquer (Dortmund, as-tu pris des notes ?).
  • incapacité de contrer Messi. Face à l'argentin, Xavi Alonso, nominalement seul milieu défensif dans sa zone eut du mal à intervenir, craignant visiblement que les partenaires de l'argentin en profitent pour occuper le centre du terrain. Les 2 centraux madrilènes s'y collèrent donc à tour de rôle (notament Ramos) mais du coup des boulevards s'ouvraient derrière. La plupart du temps, cependant, la pulga put distiller ses passes sans opposition. Outre sa passe décisive sur Iniesta, il fut à l'origine du pénalty sur Neymar et fut à l'origine de 4 occasions (cf. schéma ci-dessous)

Messi : ordonnanceur du jeu offensif du jeu catalan (source fourfourtwo)

  • manque de patience. Souvent, Madrid fut incapable de rester bien en place devant les longues séquences de possession du Barça. Outre le but, à la 15ème minute, ce fut Pepe qui déserta sa défense pour tenter d'intercepter un ballon, laissant un boulevard pour Messi, qui rata son tir à 15 mètres.
  • pas d'alignement sur les hors-jeu. Ici, c'est Marcelo qui fut pris au moins 2 fois en restant derrière l'attaquant blaugrana, dont le pénalty.
Ceci dit, le Barça ne fut pas exempt de tout reproche. Outre la performance abyssale d'Alvès (impliqué sur les 3 buts du Real), les blaugranas ont encore fauté sur les ballons aériens. 


Menant 2-1, insensiblement, Madrid recula. Mais, encore une fois, suite à une longue séquence de passes (droite, gauche, droite), Messi prit la balle aux 30 mètres et après un double une-deux avec Fabregas puis Neymar remit son équipe à hauteur.

Seconde période :

Au retour des vestiaires, le Real réussit probablement sa meilleure période de l'ensemble de la rencontre. Plus compacts, les merengues se montraient surtout capables de construire des séquences de jeu intéressantes. Un de celles-ci fut conclue par l'un des rares moments intéressants de Ronaldo, qui prit le dessus sur Alvés.

Le Real tenta ensuite de contrôler le jeu mais cette équipe n'est décidément pas à son aise lorsqu'elle tente simplement de tenir le ballon. Sur un longue ouverture de Messi dans le dos de la défense merengue, Neymar, plus rapide que Marcelo et Sergio Ramos, était déséquilibré par le central espagnol, exclu sur le coup.

Neymar : les commentateurs se sont déchaînés sur le brésilien jugé moyen. Étonnant, pour un joueur qui est à l'origine des 2 égalisations catalanes. En fait, en prenant l'aile ou la profondeur, Neymar offre simplement une alternative au jeu normal des balugranas, plus en percussion qu'en combinaison.

Réduits à 10, Ancelotti réagissait en  sortant Benzema pour Varane. Evidemment, le Barça jouait maintenant sur du velours et multipliait les occasions sur le but de Diego Lopez. Pourtant, ce ne fut pas le fait de jouer en infériorité numérique qui fit perdre le match à Madrid mais le vieil adage "qui perd ses nerfs, perd le match". Le plus étonnant n'est pas la faute grossière en tandem Alonso - Carvajal sur Iniesta mais le fait que les madrilènes se permettent de hurler sur l'arbitre lorsque la sanction tomba.

Conclusion :

Peut-être Pep Guardiola a-t-il raison, il est devenu simplement difficile de motiver ses joueurs dans des matches lambda. Ceux-ci n'acceptent de sortir de leur lit que pour les grandes occasions. Celle de dimanche soir au Bernabeu faisait partie de celles-ci et les catalans ont montré qu'ils étaient toujours là. Quant à Ancelotti, d'un coup, le spectre d'une saison blanche resurgit, comme celle d'un vulgaire Mourinho.

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