lundi 26 août 2013

Nantes - PSG (1-2) : déroulé d'un match en 3 actes



Les dispositifs au début du match

Une fascinante bataille tactique entre 2 clubs qui ont fait évoluer leur dispositif en fonction des événements du match. Déroulé en 3 actes.

Acte 1 : 5-3-2 vs 4-3-3. Der Zakarian s'attendait à un 4-4-2 et avait adapté son dispositif en conséquence en prenant comme exemple les bonnes prestations défensives d'Ajaccio ou de Lyon la saison précédente avec une défense à 5 pour enquiquiner les 2 pointes parisiennes. L'idée était de garder un défenseur en surnombre. Sur les cotés, outre le latéral, un milieu pouvait se décaler pour conserver un 2 contre 2 en cas de montée des latéraux Maxwell / Van Der Wiel. 

Malheureusement pour les nantais, Laurent Blanc changeait son dispositif pour un 4-3-3 inédit avec un trio offensif Lavezzi / Ibra / et Thiago Motta en meneur reculé. Dès lors, la défense à  5 devenait inopérante :
  • pas de surnombre au centre de la défense ou alors 5 joueurs occupés à en marquer 3,
  • du coup, souseffectif sur les côtés, les 2 milieux latéraux étant occupés au centre du terrain,
  • liberté presque totale pour Thiago Motta dans son rôle d'animateur du jeu parisien.

Paris tentait donc de jouer à la fois sur son égalité numérique devant et d'occuper les ailes. A la décharge des Nantais, la défense à 5 était nouvelle pour eux et les 3 centraux ont semblé assez lents à comprendre les mouvements parisiens, à coordonner leurs montées ou à se déporter sur l'aile pour compenser le surnombre.

Paris jouait donc en profondeur : Motta tenait de trouver directement l'un de ses ailiers qui plongeait vers le centre ou de s'appuyer sur Ibrahimovic, typiquement en remise : 


  •  4ème minute, avec une passe de Motta en profondeur pour Ibrahimovic,
  • Jolie frappe de Cavani au ras du poteau,
  • tentative de coup du foulard d'Ibra pour Cavani, détournée du bout du crane par la défense nantaise,
  • et enfin, but de Cavani, à la 24ème minute sur une passe en pivot d'Ibra,

A l'issue de l'ouverture du score, on croyait que les nantais allaient se faire manger tout cru mais c'est ici qu'intervint le premier réajustement tactique.

Acte 2 : 4-3-3 vs 4-3-3

Bessat passait sur l'aile gauche et Veigneau montrait d'un cran au milieu. Du coup, la défense nantaise revenue à 4 était plus équilibrée et les locaux montaient d'un cran sur les parisiens. Ceux-ci pouvaient moins déployer leurs offensives librement jusqu'au 40 mètre et se mirent à perdre des ballons. La réaction nantaise à mis en évidence l'une des faiblesses récurrentes des parisiens depuis des lustres : leur incapacité à faire tourner le ballon pendant leurs temps faibles. A priori, face à une équipe plus faible techniquement mais remobilisée, le PSG a peiné pour aligner 3 passes de suite après la trentième minute. Le résultat : Paris pouvait s'estimer heureux de regagner les vestiaires à 0 - 1, les locaux ayant eu 2/3 occasions très franches, notamment sur coup de pied arrêté (autre faiblesse parisienne).

La même configuration durait au début de la seconde période et, inévitablement, Nantes allait rejoindre Paris au score, inévitablement sur coup de pied arrêté. Ouverture de l'acte 3.

Acte 3 : 4-3-3 vs 4-4-2

A la 63ème minute, Laurent Blanc faisait entrer Moura à la place de Pastore et Paris passait en 4-4-2. Brusquement, Lavezzi, un peu décevant jusque là, sortait la tête de l'eau et multipliait les déboulés côté gauche et les centres vers Cavani. On se serait cru à Naples, cru 2011-2012. Les 2 graphiques ci-dessous montrent l'apport de l'argentin entre la 1ère et la 62 et la 63ème et la 82ème.

Lavezzi 0-62 (source FourFourTwo)

Lavezzi 63-82 (source FourFourTwo)
 En 20 minutes l'argentin a créé autant d'occasions (flèches bleu ciel), réalisé plus de centres que pendant la première heure de jeu. Et bien entendu, il a scoré, suite à un jeu de billard.

A noter que Nantes payait aussi un pari dangereux, celui de positionner Bedoya, nominalement milieu offensif, face au rapide parisien.

Blanc pouvait blinder (Verratti puis Rabiot), Nantes n'avait plus les ressources même si le FCNA aurait pu trouver la faille dans les dernières minutes .

Pour Der Zakarian, ce match est plein d'espoir : il montre que son équipe a les moyens d'inquiéter les gros quand elle joue son jeu. Pour Laurent Blanc, beaucoup de chantiers sont ouverts :

  • Comment tenir le ballon dans les temps faibles,
  • Comment défendre sur coup de pied arrêté,
  • Comment mieux jouer les contres : Paris a paru beaucoup plus faible dans cet exercice que la saison dernière : ici, Cavani et Ibra ont paru se marcher dessus et l'absence de Menez prive les parisiens de vitesse.

 Footballistico

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