lundi 26 septembre 2011

MHSC - PSG : Paris déjà champion ?

Paris affrontait avant-hier (samedi soir) un test important pour jauger de sa véritable valeur à Montpellier : à l'arrivée, en dépit d'une victoire assez confortable, on a quand même l'impression que les parisiens ne tournent pas encore à plein régime.

En effet, à part le score final, TOUTES les autres statistiques sont en défaveur des protégés d'Antoine Koumbouaré. Voyons cela : Paris et Montpellier se présentaient tous les 2 en 4 - 2 - 3 - 1. Il était donc peu probable de voir l'une des 2 équipes déséquilibrées et c'est exactement ce qui s'est passé. Au début du match, la paire de milieu défensif montpelliérain a étouffé Pastore (seulement 28 passes) mais inversement, les parisiens étaient plutôt solides derrière. A noter que pendant les 30 premières minutes, Néné et Ménez jouaient de façon inversée par rapport à leur aile naturelle et que les buts parisiens sont venus juste après leur permutation. Il est probable qu'Antoine Koumbouaré s'attendait à souffrir au début du match et qu'il a positionné Néné (meilleur défenseur que Menez) face à la menace Utaka/Bedimo. Ce n'est qu'après que les ailiers ont repris leur position naturelle et que Paris a marqué. Au-delà de cette mini-victoire tactique, Paris a affiché 3 caractéristiques, assez innovantes cette saison :
  • il a laissé la balle à Montpellier sans remord apparent,
  • il a défendu plutôt bas mais de façon compacte, Menez et Néné redescendant faire l'effort, seuls Pastore et Gameiro étant délesté des tâches défensives,
  • surtout, et cela fait une différence énorme avec l'an dernier, il n'est pas mis en danger et ne souffre d'aucune fébrilité lorsqu'il tente de préserver le score. Rappelons que face à la même équipe, Paris s'était fait remonter 2 buts l'année dernière, à 11 contre 10 !
Pourquoi ? Au-delà de la qualité individuelle des joueurs et de leur montée en puissance physique, on peut avancer 3 hypothèses :
  • En passant en 4 - 2 - 3 - 1, Paris est naturellement plus compact qu'en 4 - 4 - 2 au milieu du terrain. C'est d'autant plus vrai que les ailiers ont tendance à se rapprocher de Pastore,
  • Le profil des joueurs y fait beaucoup : Menez et Pastore notamment sont beaucoup plus à l'aise avec le ballon que la triplette Giuly - Hoarau - Erding,
  • Enfin, avec Matuidi, les parisiens ont un milieu défensif, non seulement qui joue bien son rôle de muraille mais qui permet de donner de la verticalité au jeu par rapport à Makélélé, qui jouait plutôt transversalement.
Et Montpellier dans tout cela ? Les héraultais se sont heurtés au mur parisien et y ont laissé de nombreuses forces. 1 ou 2 de leurs actions auraient pu connaître un meilleur sort en 1ère mi-temps mais leur deuxième période est assez décevante, en dépit d'une possession, à l'exception du splendide retourné de Giroud, faussement hors-jeu. Surtout, on peut avancer que les héraulais ont commis quelques fautes, qu'ils vraiment "payé cash" comme le veut le poncif :
  • sur le premier but, Belhanda se fait prendre par l'avancée de Matuidi et lui passe le ballon,
  • sur le troisième faute de Jourdren,
A noter que les 3 buts sont intervenus en fin de mi-temps alors que les héraultais semblaient épuisés. C'est une constante des opposants à Paris : le club de la capitale a marqué 9 de ses 14 buts dans le dernier 1/4 d'heure de chaque mi-temps (c'est à dire, 64% de ses buts pendant 33% du temps). 

Bilan : un match que Paris a globalement maîtrisé mais dont le dispositif semble difficile à reproduire à domicile ou face à un mal classé qui viendra le couteau entre les dents. En gros progrès, néanmoins, surtout par rapport à la purge laissée à Evian-Thonon. PSG - Lyon s'annonce d'ores et déjà comme LE sommet de ce début de saison.

Footballistico

vendredi 23 septembre 2011

Un Barça désarticulé arrache le nul à Valence (2 - 2)

En ce début de saison, les cadors espagnols ont du mal. Après l'impuissance du Real Madrid face à Santander, la Barça se coltinait un adversaire d'un autre trempe, Valence, 3ème de la dernière édition de la Liga.

Valence se présentait en 4 - 2 - 3 - 1, avec l'originalité d'avoir 2 latéraux sur son côté gauche, Jérémy Mathieu et Jordi Alba, afin de contrer les montées d'Alves.
Il est difficile même après avoir lu 50 analyses d'appréhender précisément le dispositif du Barça : 3 - 4 - 3 ou 4 - 3 - 3 ? L'homme clé fut Alvès : doit-on le considérer comme un milieu, un ailier ou comme un défenseur latéral ? A priori, très avancé, Alvès était bien un milieu. Pep Guardiola anticipait sans doute que les Valenciens, terrorisés par le brésilien se contenteraient de défendre. L'autre joueur tactiquement important fut Fabregas. Théoriquement positionné devant, il joua dans les faits de façon très centrale et non pas comme un ailier. Sur son côté droit, le Barça n'avait donc qu'un joueur et Valence 2 latéraux. C'est peu de dire que Mathieu s'est engouffré dans la brèche. Le français n'est peut-être pas le joueur techniquement le plus doué du pré mais il possède un rythme élevé et sait centrer. Pep l'avait négligé. Comme il a sans doute sous-estimé l'apport d'Ever Banega, remarquable sur son milieu gauche.

Rapidement menée au score (12ème), le Barça n'a dû son salut qu'à un Messi parfait dans son rôle de 9 et demi, orientant les passes pour ses partenaires, qui pénétraient la défense (Pedro, 16ème). Mais Mathieu allait frapper de nouveau (centre pour Pablo Hernandes 23ème) avant que Soldado n'échoue inexplicablement face au but vide.

Mené à la mi-temps 2 à 1, Barcelone était miraculé, ayant marqué sur sa seule occasion, dominant de peu la possession et surtout étant totalement déstructuré dans son jeu, comme coupé en 2. Les 3 défenseurs sont demeurés très en retrait, rapidement aidés par Busquets et Keita. Les autres étaient devant à presser mais l'espace entre les lignes était très supérieur à d'habitude. En témoigne un Xavi, plus isolé et moins influent sur le jeu.

Après la pause, Guardiola faisait redescendre Alvés et tout de suite, l'équipe catalane faisait meilleure figure et reprenait la possession du ballon. Le reste du match peut s'apparenter au jeu du chat et de la souris entre les 2 coachs :

1 - En faisant entrer Adriano sur le côté droit de l'attaque catalane, Pep fixait ses 2 opposants (Mathieu et Alba). Au même moment, Villa remplaçait Pedro, à gauche de l'attaque du Barça. Fabregas se repositionnait en milieu gauche.
2- Quelques minutes plus tard, Puyol sortait, remplacé par Alcantara. Barça repassait en 3-4-3 avec un Busquets censé redescendre franchement pour aider le 3 de derrière
3 - Emery répliquait en 2 temps (Albelda étant sorti à la mi-temps sur blessure, il n'avait plus que 2 cartouches) :
- remplacer Canales par un "vrai" attaquant", Jonas, pour créer le surnombre face au seul Mascherano,
- remplacer Mathieu par un "vrai" ailier pour affronter Dani Alvés (Piatti),

Dans les faits, les remplacements opérés par le Barça ont été plus efficaces : le côté gauche de Valence est devenu inopérant et le milieu du Barça a retrouvé sa fluidité : Messi allait finir par en profiter grâce à une passe sublime vers Fabregas.


Conclusion : un match nul finalement mérité, chaque équipe ayant eu sa mi-temps. Mais, à force de jouer au plus malin, Guardiola a commis une erreur grossière en sous-estimant son adversaire et, surtout, en en réagissant pas pendant 45 minutes. La fin du 3 - 4 - 3 ?

lundi 19 septembre 2011

Lyon - Marseille : l'OM sombre à droite

Tout le monde a vu l'OM s'effondrer sur le côté droit de sa défense, hier (18/09) à Lyon. Le réflexe naturel est (au choix) de clouer Azpilicueta au pilori ou d'héroïser Bastos, l'ailier gauche Lyonnais. Trop simple évidemment, même si l'arrière espagnol n'a pas particulièrement brillé. Plusieurs éléments à sa décharge néanmoins (source : whoscored.com) :

1) Sur le schéma ci-joint, on s'aperçoit que le problème n'est pas uniquement du fait d'"Azpi"(N°2). Valbuena (N° 28) est positionné de façon très centrale. L'arrière latéral gauche lyonnais Cissokho s'est donc retrouvé souvent libre d'attaquer avec Bastos, se retrouvant souvent à 2 face au malheureux latéral espagnol.
2) Le défenseur central droit (N° 24) est Rod Fanni. Peu à l'aise dans ce rôle, le marseillais a hésité entre son rôle nominal et sa formation de latéral, sans se sentir à l'aise ni dans l'un ni dans l'autre. C'est particulièrement marquant sur le second but ou Fanni couvre, mais imparfaitement, Azpilicueta.
3) Le milieu marseillais à trois a plutôt joué en 4 - 3 - 3 qu'en 4 - 2 - 3 - 1, Cheyrou(N°7) et surtout Lucho (N°8) étant assez avancés, seul un Diarra (N°4) peu mobile restant en couverture. Résultat un boulevard sur la gauche de l'attaque de l'OL.
4) Au contraire, les 2 milieux récupérateurs Lyonnais (Kallström et surtout, Gonalons) ont pressé sans cesse leurs homologues marseillais, dès les 40 mètres, récupérant des ballons et lançant Bastos : 14 tacles (soit plus que toute l'équipe marseillaise réunie) et 6 interceptions à eux 2.
5) De l'autre côté, Morel (N°13) et Traoré (N°15) ont pêché de façon inverse : très présents défensivement, ils ont peu pesé offensivement, déséquilibrant l'équipe marseillaise.


Au-delà de ce problème global du 11 marseillais, 2 choses sont à noter :
  • si Didier Deschamps est un excellent entraîneur, c'est un piètre recruteur. Les 3 joueurs dans lesquels il a le plus investi et défendu devant la presse (Azpilicueta, Lucho et Diarra, qu'il "désirait depuis 2 ans") ont tous failli. Au contraire, les joueurs qui ont tenté de maintenir l'OM à flot étaient là avant l'entraîneur phocéen (Cheyrou, Valbuena).
  • A l'inverse de l'OM, les gones ont trouvé un truc qui fait que les changements de dispositif (4-2-3-1 hier, en l'absence de Lisandro) et de personnel (Grenier en 10, à la place du regretté Pjanic) ne semblent pas affecter. Cela s'appelle l'osmose, l'esprit d'équipe. Au rythme actuel, Gonalons et Gomis devraient découvrir la vie en bleu à la place de Diarra, Rémy et consort. Et ce ne serait que justice. Rémi Garde est-il le nouveau Pep Guardiola ? Cela demande confirmation mais on n'avait pas vu l'OL aussi convaincant depuis Gérard Houllier.
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