PSG - Toulouse : le meilleur, c'est Néné

Après la purge subie à Lorient face à Locminé, les supporters du PSG pouvaient se montrer légitimement inquiets. Pourtant, le match d'hier après des débuts timides a montré une performance aboutie des parisiens et des innovations tactiques intéressantes.

Par rapport à l'arbre de Noël offert en Bretagne, Carlo Ancelotti présentait hier un 4 - 3 - 3 avec Néné, Menez et Pastore en pointe. A gauche de la défense, Maxwell honorait sa première sélection. Toulouse était privé de ses africains, et avait descendu Frank Tabanou à la place de M'Bengue et Etienne Capoue en défense centrale.

Le début du PSG fut plutôt hésitant : le 5 du milieu toulousain prit le dessus sur le 3 parisien sans se montrer trop menaçant, toutefois. L'une des difficultés du TFC fut à la fois de contenir les assauts parisiens et d'assister son attaquant, Bulut, trop isolé. Assez vite, cependant, les parisiens allaient dominer la possession et commencer à dominer grâce à 3 phénomènes :

- le problème posé par le mouvement des 3 de devant : si Néné était nominalement à gauche, Menez au centre et Pastore à droite, les 3 attaquants parisiens ont permuté sans cesse, ce qui a posé des soucis insolubles à la défense toulousaine. Congré et Capoue ont souvent été confrontés à ce dilemme : faut-il suivre un des 3 parisiens et laisser de l'espace derrière moi ou les laisser libre. Assez souvent, la défense centrale a laissé ses milieux traiter ce problème inédit pour eux.
- la compacité du 3 du milieu parisien. Si le milieu parisien ne peut pas se permettre d'occuper la largeur, il travaille beaucoup défensivement et a privé les toulousains d'espace (notamment Sissoko, remarquable, hier). A noter, cependant que cette tactique possède un revers : les 3 du milieu sont peu créatifs et n'ont pas été impliqués dans les 3 buts de Paris. La construction est souvent venue des défenseurs (balles longues ou centre des latéraux) ou des 3 de devant entre eux.
- la capacité des latéraux à occuper les couloirs. Plutôt que de donner de la largeur au jeu, Toulouse s'est échiné à affronter le milieu parisien dans sa zone, ce qui a ouvert des espaces à Bisevac et Maxwell. Sur le premier but, l'absence de M'Bengue se fait sentir, Tabanou n'étant pas un défenseur de métier.

Le premier but de Néné (centre de Bisevac) allait constituer une petite catastrophe pour Toulouse, déjà peu à l'aise depuis 10 minutes. En effet, obligé de se porter vers l'avant, le TFC s'offrait aux contres de la solide équipe parisienne. Le second but de Pastore, sur un ballon récupéré par Sissoko allait mettre un terme aux ambitions de Toulouse. Le 3ème était un peu sur le même modèle, un grand joueur finissant une action finalement assez peu construite.

Toulouse avait juste le temps de cadrer le programme des prochaines séances de Carlo Ancelotti : DEFENDRE SUR COUP DE PIED ARRETE et c'était tout.

Conclusion : un match solide et cohérent du PSG dans une relecture originale du 4 - 3 - 3 plus barcelonaise (pas vraiment de 9) que chelsienne. Seul problème, et de taille : que vaut vraiment cette équipe de Toulouse, privée de quelques joueurs clé en défense et qui vient de se faire éliminer de la Coupe de France ? Réponse le week-end prochain. En tout cas, avec cette défaite, Paris et Montpellier viennent de faire une cassure en tête, Lille pointant désormais à 7 points de Paris.

Liverpool - Newcastle : le retour de Gerrard

Même si, a priori, Liverpool - Newcastle n'était pas un de sommets du Premier League, il offrait 3 avantages substantiels :

1. Il était le seul des 5 grands championnat à se disputer le 30/12.
2. On murmurait que Steven Gerrard pouvait faire son retour, après plus de 2 mois d'absence.
3. Enfin, pour nous français, c'était l'occasion de voir Cabaye, Obertan et, peut-être, Ben Arfa.

La première mi-temps allait voir 2 visions du jeu assez différentes :
- Liverpool jouait en 4-3-3 et cherchait à vite porter le ballon vers les ailes (35 centres). Les latéraux (Johnson et Enrique) étaient très impliqués dans le jeu offensif.
- Newcastle cherchait davantage à établir un jeu de construction patient, en passant par Tioté en second temps de jeu qui relançait quasi systématiquement court et latéral.

Les 2 équipes allaient cependant connaître les affres inhérentes à leur choix en termes de jeu :

- étonnamment Liverpool allait tenter des centres au sol, ce qui n'est pas en soi problématique, mais le devient lorsque c'est un joueur puissant comme Carroll qui occupait le centre de l'attaque. De même, les reds ont très peu utilisé les longs ballons vers leur avant-centre, faute de joueur situé près de lui. En fait, Liverpool a continué à joué comme si Suarez était encore dans l'équipe, au lieu de purger des suspensions pour "injure raciste".


- quant à Newcastle, son jeu fait de passes courtes ne parvint nulle part, pour au moins 2 raisons :

Les passes de Vukcic : le slovène n'aime pas le risque

• le pivot Tioté - Cabaye s'est montré trop conservateur : peu de balles longues vers l'avant, peu de montées (surtout de la part de Cabaye, théoriquement plus porté vers l'avant). 
• en outre, le choix de Vukcic au centre du trident offensif derrière Ba, était sans doute une erreur. Le slovène n'a réussi que 2 passes vers l'avant dans la moitié de terrain de Liverpool pendant la grosse heure où il est resté sur le terrain.

Dans ces conditions, le but de Newcastle est une anomalie, l'une des rares montées de Cabaye, qui consacre le seul centre de Taylor, avec la complicité involontaire d'Agger : Newcastle menait au score sans avoir tiré une seule fois au but. En revanche, l'égalisation de Liverpool est totalement cohérente : un centre venu de la droite, puis de la gauche avant d'échouer sur Bellamy, étrangement seul à 15 mètres.

Cependant, le point focal du match fut l'entrée de Steven Gerrard, à l'heure de jeu. Tout de suite, le "captain" des reds se mettait en évidence pour réaliser ce qu'aucun de ses co-équipiers n'avait réussi à faire : trouver Carroll en profondeur, puis en hauteur. En outre, il amena du mouvement : nominalement à droite, il se trouva à gauche pour amener le troisième but des locaux.

Enfin, dernier point intéressant, sur le coup franc de Bellamy à 25 mètres, les "magpies" allaient tenter de positionner un homme près de leur ligne de but côté mur : ce fut une catastrophe, puisque Simpson allait gêner son propre gardien. La meilleure façon de contrer ce côté ouvert n'est pas résolue mais faire descendre un joueur rapidement à 3 mètres des cages est à abandonner.

Conclusion : Newcastle a peut-être fait une bonne première partie de championnat mais il paraît trop court pour perturber le "big six" de tête : 4 tirs et une seule occasion dangereuse en plus du but, ce fut définitivement trop peu pour une équipe technique mais insuffisamment portée vers l'avant. Quant à Liverpool, le retour de Gerrard devrait leur donner ce supplément d'âme et de créativité dont l'équipe a semblé manquer dans la première moitié du championnat.

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