dimanche 26 septembre 2010

OL - ASSE : avec les compliments de Payet

On ne sait pas si l'on a assisté au dernier match de Claude Puel sur le banc de l'OL hier soir mais au vu de la prestation de son équipe, ce serait injuste.

Les lyonnais se présentaient sur leur pelouse dans un ambitieux 4-3-3, avec Bastos et Briand encadrant Gomis, qui retrouvait sa place au centre de l'attaque, grâce à la 1157ème blessure de Lisandro. Au milieu, Gourcuff était basé à droite avec Toulalan en milieu reculé et Kallström à gauche. De leur côté, les verts se présentaient, en théorie dans un système hybride 4-3-3 / 4-5-1, qui ressembla de fait à un prudent 4-1-4-1, le 2 ailiers (Payet et Sako) descendant souvent au niveau des milieux. Dans cette configuration, le rôle du N°6, Matuidi, devant la défense est primordial.

Ce qui frappait hier, c'était le mouvement dans l'attaque Lyonnaise, Bastos et Gourcuff, notamment, dérivaient sans cesse antre leur côté et le centre et cela donnait une certaine fluidité au jeu des locaux pendant que la paire Kallström / Toulalan, retrouvée, remontait rapidement les ballons. Dès l'entame, sur un centre de Cissokho, Gomis touchait du bois. L'OL dominait le match et n'allait jamais lâcher la ballon.

Devant les chiffres de la domination lyonnaise (chiffre hallucinant de 44 centres), on est en droit de se demander ce qui n'a pas fonctionné et comment Saint-Etienne est parvenu à surnager. Plusieurs éléments de réponse :

- Lyon n'a pas su étirer suffisamment la défense stéphanoise. A force de repiquer au centre, de permuter entre ailiers "naturels" comme en deuxième mi-temps (un gaucher à droite, un droitier à gauche), l'une des conséquences fut l'innocuité des centres Lyonnais, déclenchés de trop haut, flottants, ils furent un régal pour la défense centrale Marchal / Monsoreau.
- le dispositif stéphanois sur corner. Il est inévitable qu'avec des tireurs aussi doués que Gourcuff et Bastos, les lyonnais allaient se procurer plusieurs occasions de but sur leurs 11 corners. Saint-Étienne a donc remis au goût du jour un vieux dispositif défensif : un joueur à chaque poteau. Le débat est connu : mettre un "piquet" à chaque montant diminue le surnombre en défense ou limite vos capacités en contre. Pourtant hier, Payet a sauvé 2 balles de but (Toulalan puis Briand) alors que Janot était archi-battu. Si le PSG avait adopté un tel dispositif, il n'aurait pas perdu face à Bordeaux.
- les coups francs mal tirés. Si l'OL a plutôt bien tiré les corners, les coup-francs furent une belle catastrophe : envolés, dans le mur, écrasés, toute la gamme des ratés y est passée. Bastos et Groucuff vont devoir réviser leurs gammes à Tola Vologe. Reviens Juni ! A comparer, donc, à l'insolente réussite des verts.
- les remplacements de Christophe Galtier. C'est passé inaperçu mais le but stéphanois intervient respectivement 6 et 3 minutes après les 2 changements opérés par le coach des verts. Cela a permis d'introduire Bergessio, qui, à la différence de Rivière, harcèle les défenseurs jusque très haut sur le pré.

Conclusion : l'OL a, selon nous, trouvé un réel équilibre même si elle doit gagner en efficacité, notamment sur coup franc. Quant aux Verts, footballistico est impressionné par le travail effectué par Christophe Galtier. Avec un effectif très peu remanié sauf en défense (arrivées de Bocanegra, Marchal et Ebondo), le coach stéphanois a su transformer une équipe de relégables en F1 de L1. Respects.

mardi 14 septembre 2010

Analyse tactique d'avant-match : AC Milan / AJ Auxerre

Parmi toutes les rencontres de Ligue des Champions qui nous attendent pendant ces 2 journées, celle opposant le prestigieux Milan AC et la sympathique Association de la Jeunesse Auxerroise  apparaît, sur le papier, comme l'une des plus déséquilibrées. Le prestigieux club milanais face aux débutants Icaunais, le pot de fer contre le pot de terre, etc. Pourtant, Footballistico préfère s'appesantir sur cet affrontement que sur nos représentants plus solides, l'OM et l'OL, car le goût du risque tenaille notre rédaction.

Et, pour une fois, allons-y, osons carrément un pronostic kamikaze : Milan AC 1 - AJ Auxerre 2. Pourquoi et comment risquer cette côte à 500 contre 1 ? Voici les motivations de Footbetlistico.

1) Le Contexte. Le Milan vient de perdre contre Cesena (0 - 2). Pour bien comprendre la nature de cette défaite, il faut savoir que Cesena est un peu le Arles-Avignon transalpin : promu et 19 recrues.

2) L'analyse tactique. Les locaux possèdent une batterie de stars (Ronaldinho, Pirlo, Gattuso, Ibrahimovic, Pato, etc) impressionnante sur le papier. Cependant, Milan a aussi 2 problèmes : l'age de ses joueurs et leur complémentarité sur le pré.

Face à Cesena, le Milan s'est présenté en 4-3-3. Le 3 de devant était composé de Ronaldinho (à gauche), Ibra + Pato. Au milieu, et c'est peut être le plus intéressant, Pirlo est au milieu mais dans une position très reculée qui lui permet d'orienter le jeu. Devant lui, se trouvent Gattuso et Ambrosini. Les défauts de Milan sont de plusieurs natures. Tout d'abord, le 3 de devant travaille peu défensivement. Ibra a toujours été allergique au fait de presser, Ronaldinho a pris quelques années et Pato se contente de fixer son défenseur latéral. Plus bas, les problèmes sont les mêmes, les 3 du milieu ont dépassé leur prime jeunesse. En outre, Pirlo n'est pas un très bon défenseur ce qui pose des problèmes au centre quand Milan n'a pas le ballon. Notons cependant qu'à gauche, le coach Leonardo dispose d'une alternative avec Robinho.

Que faire face à Milan ? En un mot, c'est simple, du rythme et de la vitesse. Détaillons.

L'AJA va probablement se présenter en 4-4-1-1 à San Siro, système que Jean Fernandez semble favoriser depuis le début de saison, avec un attaquant décroché derrière Jelen. Le 4 de derrière ne fait guère de doute (Hengbart - Coulibaly - Mignot - Grichting). Pas de doute non plus sur les 2 du milieu (Pedretti à droite, Ndinga à gauche). Jelen en pointe, donc, et Oliech en ailier droit. Bien. Les 2 postes restant à pourvoir sont ceux du milieu gauche et d'attaquant décroché. L'absence de Roy Contout, suspendu est un vrai coup dur pour l'AJA car le gaucher pouvait grâce à sa rapidité terroriser ses vis-à-vis (Gattuso et Bonera). A sa place, on aura probablement l'occasion de découvrir Steven Langil. Car, et c'est notre pari, nous privilégions Valter Birsa en 9 1/2. Pourquoi ? Pour 2 raisons simples : sur ce match, le fait de neutraliser Pirlo sera important et Birsa, qui sera la joueur le plus proche du métronome italien est meilleur défenseur que Le Tallec. En outre, il est plus fin footballeur et pourra donc mieux orienter le jeu de contre vers Jelen / Oliech / Langil.

Le jeu d'Auxerre pourra donc déployer son jeu de contre selon 2 axes :
- un axe central Pedretti - Birsa - Jelen
- un axe à droite, soit le côté de Ronaldinho. Défendant peu, le brésilien a en plus tendance à dériver ver le milieu où il sera pris en charge par Pedretti. Cela devrait ouvrir des boulevards à Cédric Hengbart, qui s'est révélé capable de les prendre, avec son compère Oliech. Evidemment, si Robinho était titularisé, le scénario pourrait changer mais il n'est pas dit que le jeune brésilien soit encore apte physiquement. Et puis, il faudra saisir les occasions sur coup de pied arrêté comme face au Zenit.

Conclusion : Un match déséquilibré sur le papier. Mais pour peu qu'Auxerre ne soit pas trop impressionné et que les milanais ne marquent pas d'entrée, il est possible que nos gentils bourguignons raflent la timbale à San Siro en imprimant du rythme à une équipe vieillissante, qui est encore en tout début de championnat.

Quelques commentaires de nos valeureux héros après leur victoire :

Benoit Pedretti : ils nous ont pris pour des jambons, on leur a joué un tour de cochon.

Ireneusz Jelen : moi très content jouer ici, San Siro beau stade, bonne ambiance, Milan belle ville. Maintenant shopping avec femme. Mieux que Auxerre.


Jean Fernandez : cette victoire nous a pompé énormément de ressources physiques et mentales. Je crains énormément pour le match de Dimanche à Lille.

Footballistico

lundi 13 septembre 2010

OM - Monaco : Rémy, en futur sauveur ?

Le match d'hier a offert une opposition de style, de coaching et d'ambition. Il laisse un goût un peu inachevé tant les 2 équipes ont semblé riches d'un potentiel qu'elles n'exploitent pas totalement. A la décharge de l'OM, les indisponibilités d'Ayew, Diawara, Remy et Cissé ont empêché Didier Deschamps d'aligner son équipe type.

L'OM se présentait sur sa pelouse avec un 4-3-3 assez ambitieux avec Lucho à la baguette, côté droit, derrière une triplette d'attaquants Brandao-Gignac-Valbuena.

Monaco de son côté était dans un système un peu hybride entre 4-5-1 et 4-4-1-1. Les hommes clés du dispositif de Lacombe étaient Dieumerci M'Bokani, en 9 avancé et Niculae juste derrière. Les 2 ailiers Aubameyang et Park furent assez vite confinés dans des tâches défensives. Nous y reviendrons.

Le début de partie fut plutôt dominé par les Monégasques, au moins en termes de percussions, les 2 ailiers rouge et blanc prenaient bien la largeur et Niculae glissait lui aussi sur les côtés. Les monégasques procédaient pas passes rapides sur les aile et s'appuyaient sur M'Bokani, en pivot, qui parvenait sans trop de difficultés à se défaire du marquage des centraux. Le premier but (15ème), allait venir dans cette configuration : un dégagement vers l'avant-centre monégasque, qui échappait à Hilton et frappait. Son tir contré était suivi par l'attaquant roumain, qui marquait dans un angle fermé.

Le problème des monégasques à ce moment fut de se replier en priant pour sauvegarder ce résultat alors que Marseille s'exposait à leurs contres. M'Bokani était un joueur d'appui intéressant mais il lui est difficile de s'exprimer lorsqu'il est aussi isolé. De leur côté, les ailiers redescendirent pour s'acquitter de tâches défensives et l'on ne vit quasiment jamais Adriano et Muratori aux avant-postes. Marseille allait donc prendre la direction du jeu. Les locaux furent longtemps confrontés à un problème face à cette défense regroupée : le manque de complémentarité entre Gignac et Brandao. En 4-4-2, l'idée d'avoir 2 attaquants, l'un dans la profondeur, l'autre en appui a du sens. En 4-3-3... Notons que le Brésilien s'est acquitté de sa tâche avec conscience, délivrant un nombre impressionnant de centres (une constante marseillaise hier soir)...trop longs, alors que ses co-équipiers s'échinaient à plonger au premier poteau. Évidemment, la performance de Valbuena sur son côté droit qui avait l'avantage en outre de bénéficier de l'appui de Lucho, était beaucoup plus convaincante. Muratori, d'abord teigneux, finissait par prendre un carton et comme une conséquence, l'égalisation venait peu après, sur coup de pied arrêté. A noter que les 2 milieux défensifs monégasques, assez actifs, étaient très réticents à venir défendre sur les côtés ce qui poussait Marseille à attaquer sur les ailes et a donc généré un nombre de centres impressionnant (33 hier, un record cette saison)

Les Marseillais poussaient (tirs de loin, centres, corners) et les monégasques dominés s'en remettaient à la vitesse d'Aubameyang, qui faillit bien tromper Mandanda.

Le tournant du match allait survenir à la 72ème lorsque Guy Lacombe procéda à un double changement. Niculae et M'Bokani laissaient leur place respectivement à Igor Lolo (qui gagne chaque année le trophée du nom le plus rigolo de la L1) et Chris Malonga. Park montant à la pointe de l'attaque et Lolo devenant le milieu en soutien du 4-4-1-1. Cela signifie que l'on passait d'une attaque avec un avant-centre en pivot (avec plus personne vers qui pivoter depuis un bon moment) à un avaleur d'espace. Ce réajustement allait payer immédiatement, la défense marseillaise ayant mis du temps à prendre la mesure de la nouvelle donne tactique. But de Park, sur une relance d'Aubameyang depuis une action partie de la surface monégasque. Entre le tacle d'Hanson et le ballon franchissant la lign de but de Mandanda, 3 joueurs monégasques toucheront le ballon (comme sur le premier but) et moins de 12 secondes s'écouleront. On ne peut pas faire plus direct.

Dans la foulée, les marseillais inscrivaient un but (mérité) sur un centre de l'hyperactif Valbuena détourné dans ses filets par Adriano.

Toujours sur un centre, Marseille manquait l'estocade à cause d'une faute de Brandao sur Hanson. A noter que Marseille aura effectué 33 centres dans ce match, record à notre connaissance, cette saison en L1.

Que retenir de ce match ? Que les 2 équipes ont bien des raisons d'espérer une belle saison.
Étonnamment pour un match de L1, Didier Deschamps n'aura procédé à aucun changement sur le match. Ce manque de banc, causé par les blessures et les départs lui a sans doute coûté la victoire, tant un dispositif avec une solution alternative à Brandao à gauche (Rémy ?) aurait pu améliorer la complémentarité de l'attaque marseillaise. En outre, les erreurs de sa charnière centrale (Hilton / M'Bia) lui ont coûté les 2 buts. Là encore, avec Diawara, les choses auraient peut-être été différentes.

Guy Lacombe doit se dire de son côté que son équipe, en dépit de sa jeunesse, possède un potentiel offensif intéressant tant dans un dispositif conquérant (4-3-3) que calibré pour le contre (4-5-1 avec Park en pointe, qui nous semble plus à l'aise que M'Bokani dans cet exercice). Une faiblesse toutefois, les latéraux. Adriano et Muratori nous ont semblé peu à l'aise en situation offensive, ce qui est rédhibitoire en 4-3-3. Vivement Bonnard !

Footballistico

dimanche 12 septembre 2010

PSG - Arles-Avignon

Arles-Avignon arrivait au Parc des Princes nanti d'un buzz tenace de plus mauvaise équipe de L1 depuis des lustres, renvoyant Grenoblois, Messins et Strasbourgeois à leurs chères études. Ils se sont montrés dignes de leur réputation.

Disposés en 4-5-1, avec Meriem en soutien de Dja DjéDjé (passé par le PSG, Strasbourg et Grenoble !), c'est peu dire que le promu n'a rien montré de cohérent offensivement. Mais c'est défensivement que les sudistes semblent totalement dépassés, malgré sa charnière passée par le Real Madrid. Incapable de suivre les déplacements des attaquants parisiens, très faible sur leur flanc gauche, coupables de fautes bêtes à 20 mètres du but, ils ont grandement facilité la tâche de parisiens. C'est d'autant plus étonnant qu'on attendait une équipe avec certaines qualités individuelles mais des problèmes collectifs. En fait, ils ont des soucis tant collectifs qu'individuels.

De leur côté, les locaux se présentaient dans leur 4-4-2 à plat, avec Giuly et Chantôme en lieu et place de Sessegnon et Bodmer, suspendus. Edel et Armand reléguaient Coupet et Camara sur le banc, victimes des colères présidentielles.

C'est donc peu dire que les parisiens ont dominé. Avec(pour une fois) une possession de balle supérieure (56%), et des milieux incisifs, les parisiens terrorisaient l'arrière-garde Arlésienne, notamment sur le côté droit où la paire Giuly- Jallet se montrait particulièrement convaincante. C'est sur ce côté que la première action allait commencer avant de revenir sur Giuly, qui servait en profondeur Hoarau sur un petit ballon en cloche. Mauvais placement de la défense Arlésienne (2 parisiens seuls et pas hors jeu). But.

Sur un corner côté gauche, but de Sakho du plat du pied. C'est le premier but du PSG sur coup de pied arrêté et c'est à signaler.

En fin de mi-temps les locaux laissaient un peu venir Arles mais sans danger.

Les parisiens allaient enfoncer le clou à la reprise. Une faute un peu bête aux 20 mètres. Coup franc direct de Néné, but. Puis, belle action à gauche. But. Le PSG allait ensuite accumuler les occasions de but (ratées) par Hoarau, Erding (dont l'impuissance devant le cadre commence à devenir inquiétante), Giuly puis Kezman. Cela aurait dû se finir à 6/7 à 0. Ou 7-1, car les visiteurs eurent 2 occasions dont 1 sur corner, ce qui devrait encore engendrer des séances de travail au Camp des Loges.

Paris s'est un peu rassuré et Giuly se pose en alternative de plus en plus crédible à Sességnon au moins face aux équipes, supposées plus faibles.

Quant à Arles-Avignon, son entraîneur doit, paraît-il, "réfléchir à ce qui n'a pas trop fonctionné". Ca risque d'être long.

Footballistico

mercredi 8 septembre 2010

Bosnie soit qui mal y pense

L'EdF a battu la Bosnie-Herzégovine (0-2) et la France est prise d'un indicible espoir. Et si Laurent Blanc avait trouvé son équipe ? Son système ? Sa foi ?

On va se calmer 5 minutes et analyser tranquillement tout ça parce que Footballistico (qui s'était trompé dans son prono) aime bien prendre le contre-pied des thuriféraires comme des haineux.

Comme annoncé, les bleus se présentaient en 4-5-1/4-3-3 qui ressemblait plus à un 4-1-4-1, avec Alou Diarra en sentinelle devant la défense et Benzema seul en pointe. L'originalité du système (et sa faiblesse) reposait sur l'absence d'un véritable "playmaker" au centre. Pour pallier ce défaut, Malouda repiquait très souvent vers le milieu du pré, ce qui privait l'équipe de largeur, à gauche.

De leur côté, les Bosniaques étaient fidèles à leur 4-4-2 diamant, avec Misimovic en soutien de ses deux attaquants Dzeko et Ibisevic. Que croyez-vous qu'il arriva ? Les Bosniaques avaient la (relative) maîtrise du ballon mais totalement stérile. Les Français les attendaient à l'entrée de leur camp. L'infériorité Bosniaque au milieu de terrain leur coûtait cher (4 vs 5) et ils se montraient quasiment incapables de trouver leurs attaquants. Le positionnement central de Malouda aurait pu leur donner des idées sur leur côté droit mais jamais ils ne l'exploitèrent à cause de la timidité de leurs arrières et de l'obligation des milieux latéraux de ne pas trop s'excentrer pour ne pas trop dégarnir le centre. Les bleus se contentaient (ce qui est déjà très bien), de gratter des ballons et de jaillir vite en profitant des  espaces. Valbuena fut d'ailleurs particulièrement teigneux dans ce rôle. En phase offensive, toutefois, la France se retrouvait avec un problème, l'absence de milieu offensif axial empêchait d'offrir un soutien à Benzema. Diaby, en dépit de sa technique de passe et de sa bonne volonté souffrait d'un manque de précision dans le dernier geste.

Les 2 équipes tenaient leur 0 - 0 à la pause (et Footballistico son prono) et le plus incroyable est que Safet Susic n'ait pas réajusté son dispositif à la pause alors qu'il ne fonctionnait visiblement pas. La qualité du jeu s'étiolait à la reprise et les français entrevoyaient le cauchemar sur un coup-franc de Pjanic. Pourtant, la fin du match allait s'avérer fatale aux Bosniaques. Pour une simple raison, la fatigue. Footballistico y voit 2 raisons, le même 11 a joué 2 matches en 3 jours (contrairement à l'EdF)  et, surtout, le 4 du milieu bosniaque s'étant retrouvé en infériorité numérique pendant toute la rencontre a dû batailler pour couvrir les espaces. A la 72ème, la France, pour une fois, prenait les ailes (où la vie est belle) et Clichy réalisait l'un des seuls centres du match. Benzema faisait alors un geste de classe (qui échappe à l'analyse technique). But. Les Bosniaques se ruaient à l'attaque et effectuaient 2 changements mais se replier était trop leur demander d'où cette situation où 3 bleus se retrouvent dans les 16 mètre adverses, sans opposition.

0-2 à la 78ème minute. Le match était plié. Une victoire méritée tant les bleus ont dominé en nombre d'occasions, de tirs, de corners, etc.

Conclusion : au delà du bilan comptable et moral, que faire de cette victoire ? Le paradoxe est que la Bosnie a perdu dans le système préconisé par Blanc lors de son premier match officiel (avec Nasri en pointe du diamant).Dès lors, il est difficile de préjuger du dispositif que la France emploiera lors de ses prochaines sorties. Et dire que Ribéry et Gourcuff vont bientôt resonner à la porte... Un vrai casse-tête. Heureusement, Footballistico est là pour épauler notre sélectionneur dans ses choix difficiles.

lundi 6 septembre 2010

Bosnie : 14-18 reloaded

28 / 06 / 1914, l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand servait de prétexte au déclenchement des hostilités de la première guerre mondiale

7 / 09 / 2010, l'équipe de France a déclaré que le match serait un "combat physique". Remisé au placard les ambitions de beau jeu (?) et place à la muraille. Face à une Bosnie en treillis, donc (ce qui est plutôt surprenant au vu des dipositions plutôt techniques de l'équipe de Safet Susic), Laurent Blanc s'apprêterait à reconstruire la ligne Maginot et à réinstaurer un bon vieux 4-5-1.

Attention, hein, pas le 4-5-1 à l'allemande, estampillé World Cup 2010, fluide et fait de projections rapides vers l'avant. Non, un 4-5-1 bien replié avec 3 milieux à vocation plutôt défensive (Diarra, M'Vila et Diaby) et un attaquant isolé (Benzema), capable, comme à sa grande époque Lyonnaise, de tuer le match avec des miettes.

Au delà de l'aveu d'impuissance que constitue le fait de calquer son dispositif sur le jeu présumé de la 57éme nation mondiale à l'indice FIFA (entre Pologne et Équateur), Footballistico discerne plusieurs raisons d'émettre de sérieux doutes sur la pertinence du dispositif. Les voici en vrac :

- en attaque, l'équipe de France n'aura pas de milieu central à vocation offensive, seul capable d'orienter le jeu dans ce 4-5-1 (Sneijder, Ozil, Gourcuff à Bordeaux).
- l'autre option offensive, les côtés, n'a pas validé toute son efficacité dans l'affrontement avec la Biélorussie. Il est à craindre que Clichy - Malouda + Sagna - Valbuena) ne fassent pas des miracles, qui plus est sans milieu relais capable de développer un jeu en triangle
- la dernière option devant (balancer loin sur Benzema) pourrait fonctionner avec un Milito ou un Drogba mais apparaît risquée avec un joueur qui n'a pas encore fait 90 minutes avec son club cette saison.
- défensivement, il est peu probable que le centre de l'EdF soit menacé. Les bosniaques devraient donc insister sur les côtés où il est possible que sur le côté gauche de la défense (aucun milieu défensif ne joue à ce poste), les opportunités se créent.
- mais la Bosnie jouant plutôt en 4-4-2 diamant (avec Ibisevic et Dzeko en pointe), il est cependant peu probable qu'ils utilisent cette option. Avantage, donc, du système Blanc 2.0, les français devraient avoir la possession du ballon, sans en faire grand chose et Pjanic et consort buter sur notre barrière défensive.


Pronostic de Footballistico : une belle empoignade au milieu du terrain avec un 0-0, qui n'arrangera personne.

Footballistico

vendredi 3 septembre 2010

EdF : c'est grave, docteur Footballistico ?

En un mot, oui, c'est grave.

Cela semble incroyable, mais il y a 12 ans, l'EdF gagnait une compétition modeste (le coupe du monde) dans cette même enceinte, où elle a perdu, ce soir, face aux cadors biélorusses (0-1).

On peut penser ce que l'on veut de Domenech mais les problèmes semblent dépasser le seul sélectionneur. Ils sont d'ordre mental, individuel et tactique. C'est sur ce dernier point que notre équipe basera sa chronique puisque c'est sa spécialité même si ce type d'analyse ne peut évidemment pas tout expliquer.

Comme prévu par Footballistico, les bleus commençaient en 4-4-2. La seule surprise était la titularisation de M'Vila en lieu et place de Diarra en sentinelle devant la défense. Le problème c'est que jamais l'EdF n'a réellement joué dans ce dispositif, à cause du rôle étrange de Jérémy Menez. Au début, Menez a joué plutôt entre milieu avancé centre et droit. Ceci voulait dire que Bakary Sagna était tout seul en défense côté droit et, logiquement , les Biélorusses poussaient et avaient leurs premières incursions de ce côté-ci. Les co-équipiers de Hleb jouaient en 4-5-1 de façon assez défensive mais équilibrée. En conséquence, Rémy et Hoarau ne parvenaient pas à se trouver, privés d'espace par cette défense asse basse. Conscient du problème défensif, Laurent Blanc passait ensuite à un 4-3-3, en faisant coulisser Rémy à droite.Ce ne fut qu'un pis-aller, Rémy étant peu à l'aise dans ce rôle très excentré, tant offensivement que défensivement.Sagna ne délivra qu'un seul centre alors que ce type d'exercice semblait mettre la défense Biélorusse au supplice et tous les corners furent obtenus côté gauche. La sortie de Rémy, remplacé par Valbuena peu après la demi-heure de jeu stabilisait la défense côté droit. Menez de son côté, jouait son rôle d'électron libre, majoritairement du côté gauche où ça jouait mieux mais où les Biélorusses pouvaient masser les défenseurs. Les français furent dangereux une fois sur corner (Rémy) et une fois sur un ballon gratté au milieu de terrain, par Malouda.

On aurait pu penser qu'en seconde mi-temps, les biélorusses allaient baisser pavillon physiquement et que des ouvertures allaient se créer. En fait les français demeuraient avec les mêmes problèmes. Malouda repiquait souvent à l'intérieur mais Clichy s'avérait incapable de prendre l'espace ainsi libéré. Menez, évoluait de droite de gauche mais le romain s'avérait peu à l'aise dans ce rôle improvisé de meneur de jeu. Les français rebasculaient en 4-4-2 avec l'entrée de Saha (vite remplacé par Gameiro). C'est à peu près à ce moment où les français pouvaient compter sur leur fraîcheur physique pour s'imposer enfin, qu'en libérant une place au milieu du terrain, ils permettaient aux biélorusses de reprendre le contrôle du ballon, qu'ils allaient utiliser de la meilleure des façons, sur un très beau centre en retrait.

En seconde mi-temps, les français allaient avoir en tout et pour tout 3 occasions, une balle récupérée par M'Vila, un ballon en cloche de Valbuena et un ultime tir de Gameiro, sur corner.Trop peu, trop tard.

Conclusion : un match horrible à tous les points de vue. L'équipe de France a failli tactiquement, individuellement et mentalement. En termes d'organisation, les bleus n'ont jamais trouvé ni profondeur (balles par-dessus la défense, diagonales), ni largeur. Certes, les excuses sont nombreuses (absences conjuguée de certains "leaders") mais il semble que le mal soit vraiment profond. Il ne suffit pas de chanter la Marseillaise pour retrouver les accents de 98.

Footballistico

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