mercredi 27 avril 2011

Présentation tactique : Real 4.0 vs Barça

Pour Footballistico, il est fascinant de constater combien le "Mou" a retouché son équipe depuis la raclée prise au Camp Nou pour la rendre de plus en plus efficace face à l'armada blaugrana.

Certes, on peut dire (comme Cruyff) que ce n'est pas du foot ou que le Barça d'Avril n'est plus celui de Novembre mais il n'empêche que le rôle d'un entraîneur est d'essayer de gagner et cela, Mourinho le fait à merveille, à voir les progrès fait depuis la "manita" encaissée au Camp Nou.

Décodons, donc.

1 - Une organisation défensive structurée autour d'un milieu à 3

Lors du match de championnat du 17/04, Mourinho avait positionné Pepe en 6 avec pour mission de neutraliser Messi lorsqu'il décroche et d'offrir un recours lorsque Xavi ou Iniesta s'avançait. Devant, le coach madrilène avait donc sacrifié Ozil mais conservait ses 3 titulaires habituels (Ronaldo, Di Maria et Benzema), avec une différence importante : en plaçant l'argentin à gauche, le Real offrait une opposition forte aux montées de Dani Alves. A noter aussi, le positionnement de Benzema, assez bas, qui venait perturber l'orientation du jeu de Busquets. Ainsi structuré, le Real était une vraie muraille mais semblait impotent devant (voir point 2 ci-dessous)  Toutefois, la précision et la coordination des joueurs du Barça devaient jouer un sale tour au Real puisqu'une longue balle de Busquets (qui avait légèrement avancé afin d'éviter Benzema) pour Villa allait provoquer une sale faute d'Albiol, expulsé sur le coup.
Lors de la finale de la Coupe du Roi, Pepe allait monter d'un cran pour s'occuper personnellement de Xavi, tandis que Xavi Alonso occupait le poste de 6. Cette décision est assez étonnante au vu de la bonne performance défensives des madrilènes 4 jours avant. Tout se passe comme si Mourinho avait décidé de couper l'alimentation du trio offensif catalan (Messi / Villa / Pedro), plutôt que de neutraliser la liaison Messi /Villa. Mourinho a peut-être considéré les éléments suivants :
- Ramos en défense centrale possède plus de rythme qu'Albiol et serait donc plus à même de contrer les plongées d'un Villa à court de forme
- les ballons récupérés plus haut permettraient mieux à son équipe de se mettre en évidence offensivement
- en coupant la liaison Xavi - Messi, l'argentin redescendrait et que sa menace diminuerait.
Toujours est-il que c'est exactement ce qui s'est passé : les madrilènes grâce à leur pressing n'ont jamais laissé les catalans respirer et qu'en première mi-temps tout au moins, aucune action en fut à mettre à l'actif du Barça, fait rare cette saison.


2 - Une organisation offensive orientée vers le contre mais qui se cherche

Lors du premier match, aucun joueur ne pouvait assurer le lien entre défense et attaque et le Real allait donc se contenter d'actions individuelles parfois brillantes (Ronaldo trouvait quelques coups francs intéressants) et de longues balles devant, notamment sur les côtés. Mais Mourinho allait vraiment faire parler tout son génie après l'expulsion d'Albiol : son Real à 10 fonctionnait mieux qu'à 11, Ozil, lancé dans le grand bain profitait de l'usure des barcelonais (et de la sortie sur blessure de Puyol) pour orienter le jeu et coulisser entre côté droit et centre du terrain pendant qu'Adebayor offrait un point de fixation qui accroissait encore l'avantage de taille dont jouissait le Real. Le penalty venait suite à une combinaison Ozil, Ronaldo, Marcelo de bonne facture avec un Ozil, positionné au centre.

4 jours après, prenant acte du faible rendement offensif de ses troupes, Mourinho réorganisait son attaque en positionnant Ronaldo au centre et Ozil à droite. Les avantages étaient évidents, l'allemand fournit le chaînon manquant entre défense et attaque, Ronaldo offre une rapidité incroyable face à une défense centrale orpheline de Puyol (avec Mascherano en intermittent). Chercher la menace aérienne fut aussi un souci permanent des madrilènes : l'action la plus dangereuse (poteau) et le but vinrent de cette façon.

Le seul petit problème de ce dispositif est la relative faiblesse défensive d'Ozil. Guardiola allait repositionner Pedro à gauche pour en profiter et le couple Arbeloa / Ozil allait souffrir le martyre face à Pedro / Adriano. L'attaquant espagnol se vit d'ailleurs refuser un but sur un hors-jeu très limite.


3 - Un barça, désespéré défensivement

La titularisation de Puyol, accélérée mais malheureuse, dit assez bien le désarroi défensif du Barça, déjà privé d'Abidal. Sans ces 2 joueurs, le Barça souffre de 2 maux :

- il laisse l'initiative à l'adversaire sur les coups de pied arrêtés. Seuls Piqué, Villa et Busquets sont à l'aise dans cet exercice
- la défense centrale est lente quelle que soit la solution de rechange (Busquets, Mascherano ou Milito).

En outre, le côté gauche de la défense devra faire sans Maxwell et Adriano et il n'existe pas de solution alternative évidente. Il est évident que Mourinho saura exploiter cette faiblesse en chargeant à droite et en insistant en hauteur.

Conclusion : la tension monte, entre insultes à peine voilées entre les 2 entraîneurs, gazon mal taillé pour soi-disant gêner le jeu léché du Barça et accusations d'influencer le choix de l'arbitre. Mais à un niveau tactique : que faire ?

Pour une fois, Mourinho est le plus à l'aise : son milieu à 3 donne satisfaction. Lass Diarra devrait prendre la place de Khedira, blessé. Xavi Alonso devrait être devant la défense. Derrière Albiol retrouvera Ramos (Carvalho est suspendu). Arbeloa occupera le côté défensif droit. La seule interrogation devrait être le choix de l'attaque. Si Di Maria sera vraisemblablement à gauche, Ronaldo pourrait finalement être titularisé à droite pour profiter du manque de latéraux catalans. Ozil serait donc sacrifié au profit d'un grand devant : Adebayor. La seconde option n'est sans doute pas à écarter : reconduire le dispositif qui a gagné la coupe du roi, avec Ozil à droite et Ronaldo au centre.

Guardiola doit d'abord trouver une défense : il est vraisemblable que le technicien catalan titularise Puyol, faute de choix. Mais où ? Le défenseur fut un latéral avant d'être central et il est possible que Guardiola le titularise à gauche pour neutraliser la menace Ozil. Ce n'est pas avec Puyol que Barcelone se montrerait menaçant offensivement mais alors le Barça pourrait glisser dans une défense à 3, Dani Alves s'avançant énormément pour obliger Di Maria à descendre. Mascherano occuperait avec Piqué la défense centrale.

Au milieu, le Barça sera vraisemblablement privé d'Iniesta et son remplaçant, Keita devra supporter le fox-terrier Diarra, pendant que Xavi se dépatouillera avec le pitbull Pepe. Mais c'est devant que Guardiola pourrait être tenté d'innover. Résumons : un côté gauche amputé d'Iniesta et d'Adriano, rendu assez inoffensif, Guardiola a donc 2 options :
- soit l'abandonner carrément. L'idée, révolutionnaire serait de sacrifier Pedro et de mettre un milieu de plus dans une tactique en 4 - 1 - 3 - 2. Un Affelay prendrait alors le milieu gauche. Avantage de ce dispositif : en mettant un milieu de plus, il rend inopérant le milieu à 3 des madrilènes. 2 inconvénients, Affelay ne pourrait pas couvrir toutes les montées d'Arbeloa, ce qui semble gérable. Mais surtout, l'arrière droit madrilène offrirait une voie royale pour sortir du pressing haut des barcelonais, arme génétique de leur jeu.
- soit, plus modestement, intervertir Messi et Villa sur le côté droit. L'argentin se trouverait ainsi dans une zone plus dégagée et pourrait combiner avec Dani Alves. Villa se trouverait avant-centre.

De toute façon, Guardiola se trouve dans l'obligation d'évoluer. Le technicien des blaugranas est un fanatique de tactique paraît-il. A lui de le montrer ce soir.

Footballistico

mardi 19 avril 2011

PSG - Lyon : un match atypique à bien des égards

Contrairement à ce qu'anticipait Footballistico, Paris se présentait dans son 4-4-2 favori face à Lyon (lui bien en 4-5-1).

Claude Puel avait positionné Lisandro à gauche et Briand à droite. Toulalan formait la charnière centrale avec Lovren. Le duo Jallet - Ceara occupait le flanc droit parisien.

Le PSG allait prendre rapidement la mesure des rhodaniens, notamment sur les côtés. Les locaux pratiquaient un jeu direct, souvent fait d'initiatives individuelles et mettaient à mal la défense des gones. Pourtant, celle-ci pliait mais ne rompait pas. Dans les fait, Lyon était incapable de remonter le terrain et d'offrir une réelle opposition dans le jeu, sous le fait de 3 phénomènes :

1 - l'isolement de Gomis. Les ailiers Lyonnais ont eu tendance à s'écarter afin de tenter de contrer les duos latéraux parisiens et Gourcuff à reculer afin de venir chercher les ballons.
2 - Makélélé : les lyonnais, n'ont jamais pu récupérer un ballon dans le camp des parisiens à cause d'un petit homme de 38 ans. Ca a l'air pourtant simple : je ratisse, je passe, je me rends disponible, je reçois, je relance de l'autre côté mais personne (M'Vila ?) n'est parvenu à ce degré de maîtrise dans cet art simple du N°6 moderne.
3 - Gourcuff. L'inverse de Makélélé. Le meneur de jeu lyonnais a pu mesurer l'étendue de son impuissance et n'a jamais pesé sur le jeu.

Paris a eu 6 ou 7 actions très nettes, notamment sur coup de pied arrêté. Il faut s'appesantir ici sur l'absence de Cris. Toulalan ne pourra jamais égaler le brésilien de la tête et cela s'est senti (est-ce que ce fait a pesé sur la décision de titulariser Hoarau ?).

Cependant, entre Lloris et la bonne performance du "back four" lyonnais, l'OL tenait son match nul à la mi-temps. Les changements allaient se révéler déterminants. C'est Claude Puel qui tirait le premier en remplaçant Gourcuff par Ederson et en positionnant Lisandro plus haut. Lyon passait en 4 - 4 - 2 et tout de suite Gomis se trouvait moins isolé et allait se trouver approvisionné en ballons. En un quart d'heure, l'attaquant lyonnais allait obtenir 2 occasions très nettes. Les défenseurs centraux parisiens se trouvaient souvent aux prises avec 2 joueurs à marquer et Gomis disposait d'un marquage plus lâche. 2ème salve avec l'entrée en jeu de Giuly.Le lutin parisien prenait la place d'un Erding, sifflé par tout le Parc (pourtant même s'il n'a pas été décisif, il a encore eu une heure très active tournant sans cesse autour d'Hoarau). Avec Hoarau - Giuly devant on se serait cru revenu aux grandes heures de Jean-Paul Le Guen, quand le PSG luttait pour la 8ème place. Toujours est-il que Giuly allait redonner du punch à l'attaque parisienne et offrir davantage de solutions. La punition venait logiquement suite à une faute  . Coup-franc de Néné, tête de Hoarau. Le but est grotesque mais correspond à une séquence classique.

A noter qu'avec ce but, inscrit à la 75ème, Paris rompt avec l'une de ses particularités : c'est son 1/4 d'heure le moins prolifique (2 fois moins relativement que la moyenne de la L1).Autre stat amusante et confirmée celle-là : Paris n'a jamais marqué cette saison par l'un des remplaçants entrés en cours de jeu (en L1, en tout cas). Au moins, Giuly aura été passeur décisif.

La fin du match vit la tentative des lyonnais de remonter le score, Paris blindait (Clément puis Tiéné), et l'OL lançait ses chevaux légers (Pjanic, Delgado) mais en pure perte. Au total, l'OL aura été assez peu dangereux dans le dernier quart d'heure.

Conclusion : quoi qu'on en dise et même si Lyon refuse de le reconnaître, il semble bien que le titre se soit échappé Dimanche soir. Il faudrait véritablement une mutation incroyable pour voir cette équipe prendre les 18 points qui restent à attribuer tout en voyant Lille et Marseille en perdre 5. Il va falloir batailler maintenant pour s'accrocher à cette troisième place synonyme de LDC. Car, Paris a les crocs et va continuer à déployer son jeu chatoyant...mais éphémère : la tactique parisienne, faite de prises de risques et de chevauchées sur les ailes semble marquer les joueurs. Soit, Paris parvient à vite prendre l'ascendant au score, soit la seconde mi-temps est longue et pénible. Au moins, l'équipe possède une âme entre vieux guerriers pas blasés (Maké, Coupet, Giuly), djeunz qui n'en veulent (Sakho, Chantôme) et bons joueurs de L1 qui souhaitent accéder à un statut supérieur (Jallet, Armand).

Footballistico

vendredi 15 avril 2011

Real Madrid - Barça : un clasico pour quoi faire ?

Même si toute la planète foot salive d'avance à l'annonce du 1er clasico sur les 4 qui nous attendent, celui de samedi est peut-être le moins intéressant : le Barça possède 8 points d'avance sur le Real à 7 journées de la fin et même si l'escouade de Mourinho gagnait ce week-end, ils n'ont plus quasiment aucune chance de coiffer le Barça au poteau.

Néanmoins, le match va voir l'affrontement de 2 des 4 meilleures équipes européennes de la saison et il est normal de couvrir celui-ci. En outre, les madrilènes n'ont toujours pas digéré la "manita" que leurs adversaires leur montraient au match aller : une main ouverte avec 5 doigts comme autant de pions encaissés par Casillas.

Que va-t-il donc se passer, Samedi soir, à Santiago Bernabeu ?

Les effectifs et les tactiques des 2 équipes sont assez stables et connus :

- Barcelone affichera probablement son 4-3-3 qui l'a rendu fameux. La seule inconnue constitue la défense des catalans, où Abidal et Puyol seront toujours absents. Il est probable que Guardiola sélectionne Piqué et Busquets. Keita devrait prendre la place de l'espagnol en 6 avec Xavi et Iniesta devant lui. L'attaque sera constituée de Messi entouré de Pedro et Villa (qui, notons le n'a pas marqué depuis 10 matches, série rare chez lui).
- La composition de Madrid est, normalement, connue. Le 4-2-3-1 est maintenant bien établi même si le  poste de 9 est très disputé entre Higuain, Benzema et Adebayor. Mais Mourinho peut compter sur son onze majeur avec le retour de Pepe et en bonus, Kaka. Cependant, tous les regards des observateurs sont tournés vers le technicien portugais. Celui-ci possède une expérience énorme des combats tactiques et a la réputation de modifier son équipe en fonction de l'adversité. Cette saison, il n'a pas eu à le faire : il n'évolue que face à des adversaires plus forts et ni la Liga, ni la Ligue des Champions ne lui ont offert de motifs suffisants, au-delà de micro-arrangements (Arbeloa, à la place de Marcelo à Gerland...). Cependant, avec la visite du Barça, Mourinho possède un défi à sa mesure : 4 défaites d'affilée, pas de but marqué depuis plus de 5 heures de match et la plus grosse défaite jamais subie par le "Mou", ça mérite de se gratter un peu la tête sur les 3 variables clé :

1 - Le dispositif. Même si le Real a joué toute la saison en 4 - 2 - 3 - 1, il est possible de jouer avec un milieu défensif de plus (Lassana Diarra, aux cotés Xavi Alonso et Khedira) pour gêner les 3 catalans. Le problème c'est que la défense centrale du Barça étant affaiblie, cela semble plutôt une bonne idée de laisser un 10 central.

2 - Le côté gauche madrilène.C'est là où va débouler Dani Alves. A l'aller, Mourinho avait interverti ses 2 ailiers en début de match, Di Maria,meilleur défenseur que Ronaldo était passé à gauche, l'ailier portugais se retrouvant à droite. Le résultat offensif fut catastrophique, Ozil ne parvenant plus à combiner ni à gauche ni à droite et Di Maria semblant beaucoup moins à l'aise en phase d'attaque. Cela dit, le problème demeure entier : comment bloquer Dani Alves (et accessoirement Pedro devant lui)

3 - Le positionnement des lignes. Toujours au match aller, le Real avait commencé avec une ligne relativement profonde (juste devant les 18 mètres) sans empêcher les catalans de marquer. En remontant après avoir encaissé 2 buts, ils s'exposèrent à la fameuse doublette Messi /Villa, Villa prenant la profondeur pendant que Messi attirait un défenseur avec lui en décrochant. Cependant, il n'est pas faux de dire que les équipes qui ont le plus mis en danger le Barça (Arsenal, Villareal) furent plutôt celles qui tentèrent de l'empêcher de jouer et de lui disputer le ballon plutôt que d'attendre lamise à mort tranquillement dans leurs18 mètres. Le problème est donc de bloquer le milieu de terrain du barça en attaque et de relancer par les ailes lorsque l'on regagne le ballon.

Donc, que faire ? Dans son 4-2-3-1 classique, il est probable que Madrid ne tienne pas la route. Dès lors, Madrid possède 2 impératifs :

- offrir une véritable alternative offensive par le milieu de préférence rapide afin de profiter de la relative lenteur de la paire Busquets / Piqué.
- offrir un mur défensif plus compact an centre du terrain qu'à l'aller.

Dès lors, 2 alternatives s'offrent selon nous à Mourinho :

- passer en 4-4-1-1. L'objectif : bloquer Alves en faisant monter Marcelo en milieu gauche et en positionnant Arbeloa en latéral. Marcelo offre la capacité de défendre et d'attaquer et il sera particulièrement précieux lors des relances. A droite, Di Maria, positionné légèrement plus bas que d'habitude pourrait participer à la lutte du milieu pour bloquer Iniesta, sachant qu'Adriano (le latéral gauche du Barça) devrait rester davantage derrière pour couvrir les montées d'Alves. Dans ce dispositif, le rôle de Ronaldo (le "1" derrière Benzema) serait crucial. Il devrait à la fois gliiser à gauche pour retrouver son compère Marcelo, lors de ses montées, repiquer au centre pour profiter de sa rapidité afin de terroriser l'arrière-garde catalane et tenter de presser Keita, sans doute peu à l'aise dans son rôle de N°6 inhabituel (notons que Mascherano est suspendu).
- jouer en 4-3-1-2.  Ici, devant le back four classique (Marcelo reprenant son rôle de latéral gauche), le Real positionnerait 3 milieux bosseurs (Xavi Alonso, Khedira et "Lass") avec un milieu offensif (Kaka à notre préférence) avec Ronaldo et Benzema devant. Ronaldo glisserait le plus souvent à gauche offensivement. C'est Kaka qui se retrouverait en charge défensivement de Keita, pendant que les 3 du milieu tenteraient de coulisser afin d'apporter une solution au problème Alvés.

Conclusion : le Real possède une chance dans son malheur d'affronter l'une des plus grandes équipes de tous les temps. Puyol et Abidal indisponibles, Mascherano suspendu, Guardiola ne dispose pas de solution de rechange dérrière. A Madrid d'en profiter en terrorisant la paire de centraux catalans et son N°6 improvisé (probablement Keita).Si le Real parvient à atteindre ces 2 objectifs, il est probable que le résultat soit un peu différent de l'aller. Pour mémoire, Mourinho apprend beaucoup de ses défaites.

Footballistico

mercredi 13 avril 2011

Naples - Udinese : une friandise tactique pour les amateurs

Naples, la sudiste rencontre la capitale du froid Frioul, autrichien pendant des siècles, dans un sommet incongru du Calcio. A ma gauche, le Napoli en 3 - 4 - 3 de Walter Mazzarri, à ma droite, l'Udine en 3 - 5 - 2 de Francesco Guidolin, que l'on connaît en France pour avoir fait un passage éclair -raté- à Monaco. Naples vise le titre alors qu'Udinese va devoir cravacher pour une place en Ligue des Champions.

Les tactiques des 2 équipes ont été longuement débattues dans ces colonnes. En gros, une défense à 3, avec 2 joueurs de couloir, les "carrileros" (Isla, Armero / Dossena, Maggio). Le reste est totalement différent :


Udinese : le centre du terrain est occupé par un milieu en triangle par l'Udinese (Inler, le plus reculé avec Asamoah à gauche et Pinzi à droite). Devant, Alexis Sanchez fait le lien entre ses milieux et Di Natale, le buteur maison (26 pions, tout de même). Il serait d'ailleurs plus exact de dire qu'Udinese joue en 3 - 5 - 1 - 1.

Naples :  2 milieux, seulement (Gargano / Pazienza le plus souvent, ou Yebda). La différence clé tient donc à la largeur de l'attaque, avec Lavezzi en ailier gauche, Hamsik à droite et Edison Cavani au centre (25 buts seulement, lui).

Quelles sont les clés de ce  match ?

- en théorie, Udinese possède un avantage au centre du terrain (3 contre 2) et pourrait s'en servir d'autant plus que Sanchez fait mieux le lien que Cavani avec ses milieux. Malheureusement, le chilien risque fort d'être indisponible.

- l'efficacité d'Udinese dépend de ses 2 attaquants : Sanchez et Di Natale ont marqué plus de 70% des buts de leur équipe (ils sont d'ailleurs en course comme "meilleur duo de l'histoire de la Série A, à 3 buts de Trézéguet / Del Piero). Si Sanchez est réellement absent, cela risque d'être un handicap énorme pour Udine. Si l'on se fie au dernier match de l'équipe frioulane, Guidolin pourrait titulariser Denis. Mais celui-ci est un attaquant classique, un point d'appui, et c'est Di Natale qui redescend alors, ce qui a pour effet de faire décrocher le renard  le plus régulier du calcio sans garantie de fluidité.
- 3ème point clé, les couloirs. Là, le Napoli possède, outre ses deux carrileros, les 2 ailiers, Lavezzi et Hamsik, qui sont redoutables. Cela signifie que tandis qu'Isla et Amero sont tout seuls à occuper leurs couloirs, les Napolitains le font à 2 (comme dans un 4 - 4 - 2) et peuvent combiner, redoubler, etc.
- enfin, le positionnement de la défense. Cela risque d'être un problème crucial pour Udine, qui va se retrouver avec 3 défenseurs face à 3 attaquants. Un risque énorme. Autre option, positionner les 2 carrileros derrière pour marquer Hamsik et Lavezzi mais là, l'inconvénient est d'avoir 5 joueurs derrière contre 3 attaquants, c'est à dire de limiter les options offensives.


Conclusion : Guidolin n'a pas le choix, si Sanchez est bien absent, il doit changer de dispositif et jouer en 4-3-3, ce qui aura pour mérite de bloquer les couloirs et de conserver son triangle du milieu. Si Sanchez peut tout de même jouer, alors il fera probablement évoluer son équipe en 3 - 5 - 2 comme d'habitude en tentant de passer par le milieu du terrain. Dans ce cas, toute l'équipe d'Udinese devrait coulisser intelligemment du côté du ballon pour bloquer les côtés de Naples : une gageure pour une équipe peu habituée à faire cela.

Mazzarri peut attendre et voir. Son option probable est de ne pas hésiter à faire suivre Sanchez (au cas où il joue) par l'un de ses 3 "centraux" et d'écarter dès que possible pour jouer sur la fragilité supposée d'Udinese. Naples a les faveurs du pronostic de Footballistico.

mardi 12 avril 2011

Présentation tactique : PSG - Lyon

Au mois d'Avril, Footballistico a décidé d'inaugurer une série de présentations tactiques pour les matches décisifs qui se déroulents sur les terrains aux 4 coins de l'Europe.

On commence par le match de dimanche de notre belle L1 avec la rencontre décisive au Parc entre Paris et Lyon.

A moins d'une énorme surprise, Lyon devrait se présenter à Paris en 4 - 2 - 3 - 1. C'est dans ce dispositif que Claude Puel après avoir tangué en 4 - 3 - 3 puis un peu en 4 - 4 - 2 a stabilisé son équipe, notamment à l'extérieur, à défaut de lui inculquer du génie. Les interrogations ont plutôt trait à la composition de celle-ci, notamment à 3 postes clé : en défense centrale (et corrélativement en N°6), en "tetraquista" (milieu central offensif) et en milieu gauche. Si l'on en croit le dispositif de dimanche dernier, Claude Puel devrait aligner Toulalan aux côtés de Lovren (reléguant Cris sur le banc). C'est un peu retour vers le futur (la grande tendance de cette fin d'année) puisque Toulalan était censé occuper ce poste au début de saison avant d'être rapatrié d'urgence en milieu défensif. Gonalons devrait donc débuter à ce poste avec Källström à ses cotés. En N°10, hésitation entre Gourcuff et Pjanic, le breton devant finalement garder son bien. Devant, à droite Briand, avec au centre Lisandro. Dernière hésitation : le côté gauche de l'attaque, Ederson, après des bouts de match, pourrait occuper ce poste, en l'absence de Bastos.

Pour Antoine Koumbouaré, le dilemme est beaucoup plus crucial. Le technicien Kanak a toujours privilégié le 4-4-2 mais confronté à l'inefficacité du duo Hoarau - Erding, il semble s'être résolu à afficher également un 4-2-3-1, pas vraiment par conviction mais pour mettre sur la pelouse ses 11 meilleurs joueurs. En ce moment, donc, c'est Bodmer qui replace le fantomatique Hoarau. Erding ne score pas tellement plus mais au moins, il s'arrache. Si toutes les autres places semblaient prises, le match remarquable à droite de la doublette Jallet / Ceara contre Caen devrait donner des idées au coach parisien. Le fait que Jallet défende mieux que Giuly permet à Ceara d'être plus offensif et de combiner avec son ailier.En outre, le brésilien a relativement peu joué et arrive donc en forme à un moment où le reste de l'équipe tire la langue.

Malheureusement, si les 2 équipes jouent en 4-2-3-1, le risque est qu'elles se neutralisent. Côté parisien, Makélélé s'occuperait de Gourcuff et Gonalons de Bodmer. Sur les côtés, ni les parisiens, ni les lyonnais ne partiront à l'abordage, Tiéné restant souvent en couverture lorsque Néné joue devant lui. La seule inconnue concerne la forme d'Ederson, qui à gauche pourrait manquer encore un peu de gaz. Il est probable que Claude Puel le remplace pendant le match.

Quelles pourraient être les options offensives des 2 équipes dans ces dispositifs mutuellement annihilant ?

1 - Pour le meneur de jeu, descendre pour venir cherche les ballons ou sans doute mieux, s'excentrer.A ce dernier jeu, Gourcuff est sans doute meilleur que Bodmer qui aime plus orienter le jeu depuis le centre. En se décalant sur la droite, comme il le fait souvent, le breton pourrait échapper à son garde-chiourme et retrouver Briand, voire Lisandro, lui aussi capable mieux qu'Erding de s'excentrer.

2 - Le rôle du 8. Si Gourcuff et Bodmer ont de bonnes chances d'être annihilés, Chantôme et Kälström auront beaucoup plus de latitude et pourraient venir soit chercher leur attaquant, soit combiner à 3 avec l'ailier et le latéral, soit enfin, tenter un 2 contre 2 au centre du terrain avec leur N°10. Sur ce point, aucun des 2 joueurs ne semble disposer plus de prédispositions que l'autre.

3 - Les côtés. Sur ce point, au vu des dernières sorties, Paris possède un avantage.On a déjà parlé de Jallet / Ceara (mais l'alternative Giuly/Jallet est pas mal non plus) et à gauche, Néné est capable de terroriser toute une défense à lui tout seul.

Conclusion : il est probable que le match soit très serré, surtout au vu des enjeux pour les 2 équipes qu'une défaite condamnerait à l'abandon définitif du titre (OL) et de la ligue des champions (Paris). La différence pourrait se faire non pas avec les grands joueurs mais avec les porteurs d'eau de service, Källström et Chantôme.

samedi 9 avril 2011

Ligue des champions : le retour en grâce du 4-4-2 ?

Dans le grand débat tactique de ce début du XXIème siècle, presque théologique (4-2-3-1 vs 4-4-2), les quarts de finale de LdC offraient un visage innovant avec le retour au premier plan du fameux 4-4-2, intronisé par Arrigho Sacchi (cf. photo). Parmi les 8 équipes qui concouraient cette semaine :

- 5 affichaient donc un 4-4-2 (Tottenham, Chelsea, Manchester, Schalke, Inter),
- 2 un 4-2-3-1 (Donetsk, Real),
- 1 seul en 4-3-3, le Barça (évidemment).

Ce qui nous a paru intéressant c'est de voir la plasticité de ce système dans les différentes versions que les coachs lui ont donné :

- une version en 4 - 4 - 1 - 1 : Manchester United et Tottenham,
- une en 4 - 4 - 2, "à plat" : Chelsea,
- une en 4 - 1 - 3 - 2 : Schalke 04
- enfin, le 4 - 4 - 2 diamant (Inter).

Le seul regret de cette semaine prolifique, c'est l'exclusion de Crouch, dès la 15ème minute. Cette faute de l'attaquant anglais nous a privé du seul affrontement 4 - 4 - 2 / 4 - 2 - 3 - 1 de la soirée. Footballistico ne lui pardonnera jamais.

Les autres systèmes ont pu mettre en évidence leurs forces et leurs faiblesses :

- la version diamant de l'Inter était une belle démonstration des limites de ce dispositif. Schalke avait simplement positionné un chien de garde, Papadopoulos, sur Sneijder (la tête du losange). Celui-ci décrchait donc rapidement laissant les 2 attaquants seuls. Le seul moyen de les trouver était donc de balancer devant. Le manque de largeur inhérent à ce système (les 2 milieux positionnés sur les côtés) laissent une grosse responabilité aux latéraux. Malheureusement pour l'Inter, Schalke a très bien su utiliser les couloirs (Farfan, notamment) et ceux-ci furent donc vite cantonnés à un rôle défensif. On peut quand même s'interroger sur le choix tactique de Leonardo, qui savait, notamment depuis un certain Schalke - Lyon, que les hommes de couloir allemands sont capables de terroriser toute une défense.

- le 4 - 4 - 2 à plat de Chelsea a plutôt montré les limites individuelles des joueurs que Carlo Ancelotti avait choisi. Dans ce système, beaucoup de responsabilités offensives reposent sur les épaules des 2 ailiers (Zirkhov et, oui, Ramires) et de leur entente avec les latéraux. Malheureusement, à gauche, Zhirkov - Cole, sur le papier la paire la plus intéressante, fut totalement éteinte par Valencia et Rafael. Paradoxalement, c'est le côté droit (Ramires - Boswinga), qui fut le plus interessant offensivement. Ramires ne prenant pas son côté, il laissa paradoxalement le champ libre au portugais, qui maltraita Patrice Evra. Autre problème, récurrent, Torres. A priori, l'espagnol a du mal à se glisser dans une équipe qui a tissé son succès sur un jeu patient de passes ou sur les coups de pied arrêtés. La vitesse de démarrage de l'espagnol semble superflue dans ce système. Et son manque de déplacement latéral a privé les londoniens d'un point d'appui pour leurs offensives.

- Manchester, enfin, fut innovant sur 2 aspects. Tout d'abord, le rôle très différent des attaquants, Rooney décrochant pour faire le lien avec les milieux et Hernandez toujours à la limite du hors-jeu. L'autre particularité du jeu de M.U fut les permutations entre Giggs et Park. Nominalement, le gallois était derrière le coréen mais, dans les faits, Giggs pris souvent le couloir, et sur l'une de ses montées que Rooney allait scorer. Il ne faut tout de même pas exagérer la domination de Manchester, souvent, les balles furent perdues et si Valencia a bien défendu, il a aussi peu produit offensivement. Enfin, en termes de façon de jouer, l'un des aspects intéressants de la tactique mancunien fut les renversements de jeu d'un côté à l'autre du terrain, la balle de Carrick vers Giggs sur le but en fut l'illustration. L'idée était de prendre à revers l'offensif Boswinga et de déséquilibrer la défense de Chelsea. Pari réussi.

Le bon vieux 4 - 4 - 2 de Sacchi a donc encore une vie. Plus plastique que l'exigeant tacticien italien l'avait initialement conçu, cette évolution montrée en LDC devrait se retrouver bientôt dans notre championnat (très 4-2-3-1, 4-3-3).

Footballistico

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