lundi 3 décembre 2007

16ème journée : avalanche et descente

L'équipe de Footballistico avait décidé d'abandonner le PSG à son triste sort et de jeter un voile pudique sur la parodie de football qui s'est jouée au Parc samedi soir (01/12). A la place, on devait se focaliser sur l'avalanche de buts de la 16ème journée (Bordeaux - Toulouse, Lyon - Strasbourg), sur l'échappée des Lyonnais ou sur un intéressant Metz - Auxerre (0-1). Mais, on ne se refait pas. Décidément, à force d'avoir raison et de titrer sur "les 3 erreurs de Paul Le Guen" ou sur "Reviens Guy, ils sont devenus pires", ça va de mal en pis. Peut-être nous faudrait-il imaginer des chroniques intitulées "Luyindula, ballon d'or" ou "N'Gog, sacré meilleur buteur de L1" pour faire sortir le club de la Capitale de l'ornière où il s'est fourré.

Depuis des lustres (depuis Francis Borelli), les dirigeants parisiens réclament du temps et du calme afin de préparer un grand club lors de saisons "de transition". Ce type de saison purgatoire devant ouvrir la voie à un paradis à l'italienne où Paris est une Roma et Lyon un Milan. Las, cette année, la saison de transition risque bien d'amener le PSG tout droit en Ligue 2 tant l'agitation qui prévaut habituellement a cédé le pas à l'apathie et les crises d'hystérie au concensus mou.

Résumons-nous donc : sur le terrain, une équipe molle dont la seule idée était de passer la balle à Rothen jusqu'à ce que la patte gauche de ce dernier se fatigue. En tribunes, un public, le plus terrible de France avec son confrère Marseillais, qui encourage poliment ses joueurs comme si le drame de l'année dernière avait paralysé les Kops. Dans les bureaux enfin un staff tout entier, aussi indéterminé que l'équipe, qui renouvelle sa confiance à un président sans trop d'idée, qui libère du budget pour un entraîneur, qui n'en veut pas. Mais réveillez-vous tous !!! Butler, je suis sûr qu'un chauffeur de la Sernam qui roule à 30 à l'heure tandis qu'un client attend un colis urgent, tu le dégages sans broncher. Cayzac, un mec à la créa d'Havas te pondait un slogan de naze, tu l'envoyais au purgatoire rédiger des scripts pour les pubs locales qui passent dans les cinémas Gaumont. Hé, les Boulogne Boys, vous vous rappelez le traitement infligé à Vahid et à Guy Lacombe. Hé, Gallardo, Yepès, vous vous rappelez les coups de poing dans les couloirs du vélodrome, les adversaires stoppés en pleine surface.

Alors, nous on dit qu'à ce PSG gentillet, qui cherche à se constuire dans la durée (un peu comme Lille, qui essaie depuis 10 ans ou comme Clermont Foot), on préfère le PSG flambeur et dispendieux d'un Borelli (remember), un PSG irrégulier mais brillant par accoups, un PSG dont la pire infamie était de concéder un match nul au Vélodrome ou de finir 12ème (huées et danette) mais qui toujours se rattrapait en Coupe. Un PSG, enfin, qui préférait recruter un brésilien fêtard et toute sa famille (payée au black) plutôt qu'un milieu défensif international espoir et tout son désespoir.

OH, LES GARS, REVEILLEZ-VOUS PUTAING !!! (ou on soutient le FC Metz)

mercredi 28 novembre 2007

Lyon - Barça : la hargne mais pas la gagne

Ce mardi, Lyon n'a pas gagné dans son match de LDC. Il a même été dominé, le Barça confisquant le ballon en dépit d'abscences très nombreuses (Henry, Eto'o, Deco). Et pourtant, Lyon n'a pas perdu.

Enfin, les Lyonnais ont su -du moins certains d'entre eux et puis pas tout le temps- contrebalancer leur évident déficit technique par un engagement supérieur. Ils semblaient même déçus de ne pas l'avoir emporté alors que le résultat nul aurait plutôt dû les satisfaire au vu de la physionomie du match.

Aidé par un arbitrage remarquable et équilibré et par un Stuttgart à l'esprit impeccable, les Lyonnais ont encore "leur destin entre les mains". Seraient-ils enfin une grande équipe, les sueurs froides du début de saison leur offrant le surplus d'âme nécessaire pour ne pas mourir ? Pas si vite. Tout d'abord, la grinta semble inégalement répartie : Juninho, bien sûr, Fabio Santos, Toulalan, Squillaci, peut-être Vercoutre. Mais certains joueurs trop sages, Réveillère, Govou ou même le surdoué Ben Arfa semblent encore un peu tendres pour des joutes où la hargne doit permettre de déchiqueter la jambe de Messi (en dehors de la surface, Toto), lorsque celui-ci se permet des envolées ou de faire sortir de ses gonds Yaya Touré. Abidal n'aurait jamais dû sortir debout de Gerland (ça ne serait pas arrivé avec un Cana ou un Heinze)

A Ibrox Park (dans le "colisée" écossais), les lyonnais auront l'occasion de faire valoir ces nouvelles qualités. Nous, on verrait bien un finish à la Panucci histoire de faire passer le goût de l'automne aux écossais. Mais l'OL a souvent raté ces dernières marches (PSV, Roma), qui leur promettait un avenir radieux. Alors, un peu de motivation serait judicieux. Recettes pour JMA et Alain Perrin :

- prétendre que Govou est intransférable et qu'il est "lié à l'OL comme Totti à la Roma, c'est à dire à vie",
- menacer Benzema de lui préférer Baros,
- dire à Cléber Anderson qu'on sélectionne finalement Cris, même avec des béquilles "mais tu seras quand même sur le banc, si jamais ses bras sont fatigués en fin de match",
- laisser filtrer dans la presse des informations selon laquelle Ben Arfa serait prêté au PSG en échange de N'Gog,
- réaffirmer que l'UEFA est une très belle compétition.

Et si tout cela ne fonctionne pas, condammer les joueurs de l'OL à lire tout Footballistico depuis le début !

lundi 26 novembre 2007

Reviens Guy, ils sont devenus pires

Après la journée d'hier, une seule certitude, le PSG broie du noir. Les "performances" du club à l'extérieur avaient masqué son indigence à domicile et le faible écart qui le séparait des dernières places du classement mais dimanche soir, à l'issue d'un match indigne à Nice, tout le monde a pu constater la réalité trouble. Le PSG n'a pas d'équipe, pas de fonds de jeu, pas de défense, même pas de hargne.
A cette occasion, même le placide Paul Le Guen, s'énervait en fuyant les caméras. C'est qu'il va falloir maintenant un peu plus qu'un passé prestigieux de joueur et d'entraîneur des gônes pour s'en sortir.

Comme Footballistico le laissait entendre le mois dernier, les atermoiements tactiques de Le Guen et son incapacité à construire une ossature stable commencent à se payer aujourd'hui. Paris a pu sauver les meubles grâce à 2 joueurs cette saison, Rothen et Landreau. Dimanche, ces 2 là ont flanché, plongeant le club dans les affres de la médiocrité face à des Niçois, qui ont pourtant joué le jeu jusqu'au bout de "l'équipe qui veut se faire rejoindre en fin de match en se tenant recroquevillée sur son but".

Sur le 1er but Niçois, Landreau fait un joli plongeon hors sujet. Sur le second, Rothen remonte bien la balle vers son camp, la perd, fait faute, Koné, but. Ce but est intéressant car même si Rothen s'est auto-crucifié, après le match, il montre surtout la passivité de l'ensemble de l'équipe Parisienne, qui le regarde jouer sans lui donner de solutions et qui ne se replace qu'à pas lent.

Il y a peu de chose à sauver du jeu Parisien : quelques jolis coups de patte de Rothen, qui malgré un match médiocre, reste au-dessus du lot, un Ceara technique mais bien seul à droite, et un N'Gog remuant et décidé sur sa reprise. Sinon, pas grand chose. Et une grosse inquiétude pour les mois qui viennent.

Quelques pronostics, donc, pour cette fin de saison :

- vers mi-décembre, les relations joueurs-entraîneurs commencent à se détériorer. Pauleta demande carrément à être transféré au Sporting de Lisbonne. Gallardo se répand en déclarations fracassantes dans la presse.
- les supporters du Parc brandissent des banderoles : "rendez nous Laurent Fournier" , "Paul La Haine"ou l'humiliant "Guy = Paul",
- Luis Fernandez déclare dans la presse qu'il est "disponible"
- après avoir renouvelé toute sa confiance en Paul Le Guen pour la bonne année et avoir déclaré qu'il était irremplaçable, Alain Cayzac débarque Paul Le Guen le 15/01 et le remplace par Ricardo en délicatesse à Monaco.
- après avoir recruté 1 ou 2 argentins teigneux à la fin du mercato et Ciryl Rool, le PSG finit 15ème.
- Colony Capital vend sa participation dans le PSG aux Boulogne Boys pour 1 000 €.
- Alain Cayzac renouvelle toute sa confiance à Ricardo et déclare dans la presse que la saison prochaine sera "une saison de transition" dans le cadre de son projet de refaire du PSG un grand club français.
- Digard, Bourillon, Luyindula et Camara sont transférés. Sakho, N'gog et Ngoyi sont prêtés à des clubs de L2.

Bon courage, quand même, Paul et bonne chance. Au fait, Guy Lacombe et Laurent Fournier sont toujours en attente d'un club, à notre connaissance.

jeudi 22 novembre 2007

Gols et Goals

Kiev : une équipe de France assez tranquille, avec un Thierry Henry trop classe, ramène un point face à l'Ukraine (2 - 2) démontrant ainsi à tous les écosso-pleureurs que les bleus n'ont pas volé leur place dans un lieu de villégiature alpin l'été prochain.

Londres : l'Angleterre est terrassée par le monstre Croate (2-3) et restera tranquillement dans les lofts de Chelsea ou les Mc Mansion de L.A, c'est selon.

Pourtant, ces 2 matches qui ont montré un croisement de destins intéressant entre France /Angleterre et Football / Rugby, (ce qui prouve que notre XV devra intégrer plus de guadeloupéens s'il veut atteindre une finale de Coupe du Monde), a surtout mis en évidence un phénomène étonnant : la difficulté pour les nouveaux gardiens de s'imposer au sein d'une sélection nationale. Ces 2 matches, avec des conséquences bien différentes pour les 2 équipes ont en effet éclairé d'un jour original l'un des principes chers à footballistico (et à Pablo Correa), celui de la stabilité.

En titularisant Frey, à la place de Landreau, notre Raymond récompensait un gardien qui piaffe depuis des années à la porte de l'équipe de France et que tous les supporters transalpins mettent quasiment à égalité avec Buffon, et punissait un Landreau, un peu en dedans face à l'Ecosse et au Maroc.

Le résultat n'a pas été très probant, et Frey invoquait un projecteur pour expliquer sa bourde sur une tête de Chevchenko. Qu'importe, l'Equipe de France était déjà qualifiée et on se quitte ainsi bons amis avec les Ukrainiens. Coupet est ainsi dans un fauteuil, et sauf nouvelle blessure, devrait sans trop de souci s'installer comme portier indiscutable de l'équipe de France.

La problématique de Steve Mc Laren était un peu différente. Il avait à sa disposition "Calamity" (de son vrai prénom David) James ou Paul Robinson, pour lequel toutes les ressources de l'Ouest en surnoms potentiels ne suffisent pas et, donc, Scott Carson. Le premier étant définitivement grillé par son historique effrayant, le second avait raté totalement le match aller face à la Croatie, encaissant un but de cauchemar sur une passe en retrait. Bref, les anglais se sont retrouvés dans un match couperet à faire peur, avec un jeune gardien de 22 ans, qui n'avait comme seul fait d'armes en Equipe Première qu'un match amical face à l'Autriche et à qui son jeune âge donnait l'insigne privilège de ne pas avoir fait de gaffes dans les cages. Voilà qui est fait.

Même affligé par le niveau de ses aînés, Mc Laren aurait dû savoir qu'un match international couperet pour un gardien est une mauvaise manière de commencer en équipe nationale. Outre le simple fait d'être ému par les circonstances (Wembley, les hymnes, etc), Carson n'avait absolument pas eu le temps de se coordonner avec sa défense, de connaître ses points forts et ses faiblesses. Plus grave, au niveau international, tout va plus vite, plus haut et plus fort et un grand gardien de club peut très bien se retrouver minable dans son équipe nationale, surtout quand les joueurs en face sont pour lui de parfaits anonymes, avec des noms bizarres. Carson s'est donc retrouvé face à une triple inconnue, sa défense, les attaquants adverses et l'environnement du match. Même pour Mandada, cela aurait été dur, alors, pour un gardien moyen de Premier League, à qui on a préféré Charles Itandje comme doublure de Pepe Reina...

On le voit, même pour le poste le plus individuel du foot, des joueurs excellents (Landreau, Frey en sont) doivent appréhender l'environnement et leurs équipiers avant de faire des étincelles. Vive Coupet ! (c'est rare, ça).

mardi 13 novembre 2007

14ème journée : l’OM, ce mystère

Pour ceux qui n’ont pas la chance de vivre à Marseille, les prestations de l’OM, vues à la télé, se résument à peu de matches : Porto (2 fois), Liverpool et donc Lyon, dimanche soir. Pour ceux là, un regard en contreplongée vers le classement de la L1 a dû les immerger dans des abîmes de perplexité : soit la L1 est devenu le meilleur championnat du monde pour que l’OM s’y retrouve à osciller entre 17 et 19ème place, soit l’équipe phocéenne est une bande d’ectoplasmes qui retrouve vie et football lors des grands rendez-vous (les nuits de pleine lune ou d’halloween). La première hypothèse étant infirmée par les brillantes performances de Rennes et Toulouse face à des cadors norvégeo-tchéques la semaine dernière, il nous reste la seconde. Que peut-il vraiment se passer pour que cette équipe passe en une semaine d’un bloc compact (comme dirait Eric Gerets) avant de s’auto-mutiler face à Sochaux dans un mélange joyeux d’autogols et de pénaltys loupés ? Certes, l’OM nous a déjà habitués à des alternances contrastées au cours d’une même saison, souvent brillants en coupe, parfois décevants en championnat mais là, on atteint une dimension jamais égalée. Les analystes rationnels de footballistico ont beau y perdre leur latin, ils doivent une tentative d’explication à leurs lecteurs. Nous avons ci-dessous énuméré 3 motifs possibles : à vous de choisir.

- Contrairement à une légende bien ancrée, les couleurs de l’OM ne sont pas le ciel et blanc mais bien le noir et blanc, couleurs à la fois complémentaires et opposées telles qu’on les retrouve dans le yin et le yang, Cissé et Nasri. Unité donc (Taïwo joue avec Rodriguez, Zubar avec Givet) mais dualisme (Taïwo joue plus mal que Bonnard, Mandanda mieux que Cheyrou). L’OM porte cette opposition traditionnelle au plus haut, le noir peut ainsi être alternativement bon (Niang) et mauvais (Cissé) comme le blanc (Cana - Cheyrou), rendant ainsi illusoire une quelconque analyse ou une répartition des rôles lune/féminin/défaite, soleil/masculin/victoire. Cette opposition se retrouve au sommet entre Pape Diouf en charge du secteur sportif et Thierry de la Brosse qui endosse la responsabilité du marketing et du financier (plutôt risqué comme job à l’OM) et qui se mettent des peignées en coulisses. Alternativement éclipsé par ses plus médiocres adversaires ou éclatant devant les cadors de la scène européenne, l’OM possède donc une nature Tao post-moderne. Et nous qui croyions que la Ligue 1 était un spectacle médiocre joué par des buses (comme le dit Canal+) !
- Gerets tente de reproduire la dualité de la Belgique par les performances du terrain. Issu d’un pays double, Gerets en est le digne symbole (flamand de naissance mais wallon, le Standard de Liège, d’adoption) et cherche à reproduire sur le terrain les antagonismes que connaît actuellement le royaume entre néerlandophones et francophones. Il y a donc un OM Wallon et un OM Flamand, sans que l’on sache bien quel OM va jouer lors du prochain match ni d’ailleurs qui a joué lors du dernier.
- A l’OM, les bons joueurs sont les rebuts : les joueurs recrutés cheap pour faire office de bouche-trou (Mandanda, Bonnard), les jeun’s issus du centre de formation (Ayew et surtout Valbuena) ou les anciens parisiens (Cana, Mbami) + Niang. Au début forcément, ça surprend, Emon ne s’y est jamais fait, lui, pauvre garçon qui persistait à titulariser Cissé, Zenden et Nasri. Eric Gerets, en dépit de toute son expérience commence juste à y voir clair : laisser enfin les joueurs coûteux en tribune ou à la limite sur le banc s’ils se tiennent bien sages en encourageant leurs camarades. Ce n’est qu’à ce prix, que l’OM, avec une équipe type de hasard, qui symbolise tout ce que Paul Le Guen voudrait réussir au PSG, pourra gagner cette saison. Une saison de transition (comme toutes les précédentes) à n'en pas douter.

Et ce n’est pas le moindre paradoxe que cette équipe, que l'on souhaiterait haïr, à cause des turpitudes de ses dirigeants, de ses coups bas et du mistral qui souffle sur son stade mais que l’on se surprend parfois à aimer pour la seule chose qui compte, son football.

Aristotelicien

lundi 29 octobre 2007

PSG : les 3 erreurs de Paul Le Guen

Après 2 parties pénibles au Parc face à Rennes (1-3) et Lyon (2-3) , il est légitime de se demander si Paul Le Guen est bien l’homme de la situation. Pourtant, le breton partait avec une série d’a priori favorables longue comme le bras : ancien joueur des années de gloire du PSG, sauveur d’une équipe en perdition l’année dernière et vainqueur de titres avec l’OL, Le Guen a le C.V qui claque.

Malheureusement, même si avec ce genre d’homme notre patience (et celle des supporters du Parc) est infinie, on doit bien admettre que dans son recrutement et sa gestion des hommes, Le Guen a commis des erreurs, qui ont été aggravée par une gestion financière étrange.

Erreur N°1 : Une politique de dégraissage curieuse. Certes, il fallait dégraisser mais était-il opportun de le clamer sur tous les toits et de mettre les différents joueurs aux enchères. Les joueurs partis correspondaient à un profil-type, les « joueurs pas trop mauvais et pas trop chers » (Cissé, Rozenhal). Les joueurs « mauvais » (à Paris, c'est-à-dire 80% des joueurs de l’effectif)) ou trop vieux ou trop chers ont été bradés (Hellebuyck, Bueno, Rodriguez) ou, pire, sont restés. La machine a failli s’emballer en fin de période quand les vrais bons joueurs (Rothen, Armand) on failli prendre le TGV pour Lyon. Mais Paris les a retenu : à quel prix. Dès lors, il est permis de se demander si l’objectif de qualité au moins égale à coût inférieur a bien été atteint.

Erreur N°2 : un Jeunisme risqué : entre les entrées d’Arnaud à Lens alors que tout le monde attendait Pauleta et le capitanat de Sakho, on a compris que la chance d’être titularisé était inversement proportionnelle à l’âge. Tout cela est bel et bon mais s’il suffisait de titulariser les jeunes pousses pour tout gagner, le Barça, M.U et l’Inter auraient déjà recruté Ngoyyi. Donc, soit le PSG dispose dans son écurie d’une sacrée bande de petits Messi ou sinon…Et puis, Pauleta (avec qui l’entraîneur n’a « aucun problème ») qui score face à l'OL pour rappeler que les cheveux blancs, ça a encore du bon.

Erreur N°3 : une rotation accélérée de tout…Visiblement Paul Le Guen cherche sa formule. C’est un euphémisme. Au PSG, on a 3 couches de joueurs : les anciens (Yepes, Pauleta, Armand, Landreau), les Paulistes, arrivés avec le nouvel entraîneur (Clément, Digard, Luyindula, Bourillon) et les ptits jeunes (Arnaud, Sankharé, Sakho, N’Gog). En termes de compo, on a eu 3 tendances successives : vieux + paulistes, paulistes + jeunes et la dernière jeunes + vieux (Rothen + Pauleta + Sakho + Sankaré + Yepes). En termes de tactique, pas de dispositif très défini non plus : on a commencé en 4-3-3, avant d’enchaîner sur un bon vieux 4-4-2. La dernière tendance au fixing s’appelle un 4-3-1-2, le 1 (le support aux attaquants), étant occupé alternativement par 2 joueurs. Une tournante, en fait.

Le résultat de tout cela, ce sont 26 joueurs (à moins que depuis hier, Paul ait fait signer son premier contrat pro à un gosse de 15 ans, qu’il pense titulariser à la place de Landreau) assez perdus, qui ne savent pas s’ils ont la confiance de leur entraîneur, à quel poste ils joueront, ni avec quel partenaire. Or, le foot, ce n’est pas que de l’envie et de l’enthousiasme, c’est aussi de la complicité et des automatismes.

Bref, soit Paul finit par trouver la bonne mayonnaise entre briscards motivés et jeunes surdoués et le PSG finit en trombe (1-2% de chance) et c’est un génie, soit ça finit vraiment mal et ça fera encore une saison longue et pénible…

Aristotelicien

mardi 2 octobre 2007

A la niche, le Lyon !

Certes, on pourra dire que l’équipe de footballistico possède un biais anti-Aulas marqué. Qu’elle mange du Rhône-Alpin à tous ses petits déjeuners. Que poursuivis dans les traboules en étant jeunes, ils ont nourris une haine partagée pour tout ce qui venait de la capitale des Gaules y compris son football. Pourtant, les faits sont là, cruels. Comme l’année dernière, quand Lyon se baladait en tête du championnat et se faisait battre par la Roma, la défaite ce soir correspond à bien à une humiliation. Rien à voir avec une défaite de l’équipe de France 0-1 sur un coup de dés. Lyon a été dominé, archi-battu, atomisé. Et voila nos Lyonnais avec 6 buts dans leurs valises, dernier de leur poule de Ligue des Champions au moment même où ils viennent de rejoindre Nancy en tête de la glorieuse Ligue 1.

La première défaite de Lyon, face à un Messi en « état de grâce » était excusable, d’autant plus que Perrin, fidèle à une tactique déjà éprouvée avec l’OM face au Real, apprécie les dispositions tactiques totalement inconnues de ses joueurs dans un grand stade (Camp Nou, en l’occurrence) histoire de les perdre un peu. Mais la gifle face aux Rangers va laisser des traces. De ce soir, on peut en déduire plusieurs choses :
- Lyon ne gagnera pas la Ligue des Champions cette année (mais cela footballistico le pronostiquait dès l’année dernière),
- Houllier était génial après tout,
- Perrin a atteint son seuil d’incompétence en Coupe de la Ligue (c’est toujours mieux que Hantz)
- La crise du subfoot : l’OL va se faire chahuter en bourse.

Pendant ce temps, Albert Emon, lui, gagnait face au Besiktas. Honneur à lui, nous ne t’oublierons pas, Albert. Bonne chance à l’OM demain à Anfield, on ne parierait pas grand-chose sur eux, mais sur l’OL, c’est sûr, la moindre cacahuète serait de trop.

lundi 13 août 2007

JMA : Je suis le mal-aimé

Il n’aura pas fallu attendre longtemps cette saison pour voir Lyon chuter et Aulas critiquer l’arbitrage, l’adversaire, les médias, TOUT. Pour un peu, on se serait cru de retour en finale de la Coupe de la Ligue. Cependant, cette fois, le président Lyonnais a ajouté une autre corde à son arc de pleureuse : Lyon est victime d’être mal-aimé « même Canal + se réjouit de nous voir perdre ». Cette prise de conscience est touchante bien que tardive puisque ce phénomène a germé vers 2005 quand on s’est rendu compte que même médiocre, Lyon n’avait plus d’adversaire à sa mesure en L1. Le pire, c’est que JMA se trompe de cible : en expulsant Källstrom, M. Thual a pris une décision logique (le suédois, plus calme que son président, s’est d’ailleurs excusé, après le match) même s’il est vrai que le coup de coude sur le lyonnais aurait dû valoir un petit quelque chose à Nicolas Dieuze. Dans sa grande sagesse, JMA (à la différence du roublard Tapie) a donc oublié une seule chose, les grandes équipes naissent dans les grandes épopées ou une adversité forte.

Face à Lyon, Toulouse a donc repris une tactique vieille comme le monde quand on rencontre un adversaire plus fort techniquement : jouer dur. Cela n’est pas forcément glorieux mais c’est parfois efficace surtout quand l’adversaire, surpris de tant d’âpreté pête un peu les plombs. Visiblement, à Lyon, cela ne va plus du tout : pour remplacer Cris, le nom de Yepes circule et pour le gardien, on va même jusqu’à évoquer Barthez (ça ferait plaisir à Coupet…). On espère qu’un miracle pourrait sortir de cette mauvaise passe : un recrutement astucieux, une coupe d’Europe et le titre de vice-champion de L1.

PSG : Mal à droite

C’est un PSG solide à défaut d’être très inspiré qui a ramené un nul prometteur de Bollaert. Face à un Racing un peu en reconstruction, l’équipe n’a pas déchu et aurai presque mérité de l'emporter. A noter que la plupat des éléments clé du dispositif parisien (défense centrale, côté gauche, paire d’attaquants) ne compte que des joueurs choisis par Le Guen (Clément/Digard, Luyindula, Bourillon/Camara) ou qui se sont imposés à ses yeux (Rothen/Armand, Diané) à une solide exception près : le flanc droit de l’équipe parisienne formé de Mendy et Frau. Si aucun des 2 joueurs n’a vraiment démérité hier, on sait qu’ils sont titulaires par défaut comme si le PSG n’avait pas eu le portefeuille ou le nez suffisamment profonds pour détecter des droitiers plus talentueux. Sinon, l’événement du match ne s’est pas déroulé sur le terrain mais juste à côté, quand Le Guen a désigné le remplaçant de Pierre-Alain Frau, justement, à la 70ème minute. A la surprise générale, il a fait entrer Loris Arnaud, un jeunot de 20 ans, de préférence aux trentenaires qui garnissaient le banc (Yepes, Gallardo, Pauleta), de façon à faire passer un message très clair : CASSEZ-VOUS LES MECS ! N’IMPORTE QUEL GAMIN EST MEILLEUR QUE VOUS. Apparemment, le message a été reçu 5/5 par Pauleta dès ce matin.

Pour finir, des 3 leaders c’est Le Mans qui a fait l’impression la plus agréable : Sochaux a parfois eu l’air un peu perdu sur sa pelouse. A quand De Melo à Lyon pour succéder à Fred ?

Aristotelicien

vendredi 10 août 2007

Reprise : plus ça change…

Alors, que la plupart des équipes de L1 ont bouclé leur recrutement, après quelques vacances bien méritées, et que tout le monde a glosé sans fin sur l’affaiblissement supposé de notre championnat, ce qui frappe, à l’issue du premier match de cette nouvelle saison, c’est bien une espèce de permanence immanente de notre élite malgré la valse des entraîneurs et le transfert de l’émission dominicale de TF1 à France 2. Certes, on n’attendait pas de miracle de renouvellement du côté de Nancy ou de Lorient mais cette année même les clubs nantis, à l’exception peut-être de Marseille, ont laissé le chéquier de côté. Même Jean-Michel Aulas, semble plus préoccupé par la rentabilité de sa franchise que par ses performances européennes. Résumons-nous donc :
- un Lyon triomphant. 3-1 face à Auxerre et le score aurait pu être plus lourd. En dépit d’un changement d’entraîneur, de la quête sans fin d’un attaquant enfin décisif dans les grands rendez-vous et la disparition du « meilleur couloir gauche du monde » (Malouda + Abidal), ne nous leurrons donc pas, Lyon sera cette année encore dur à battre… En attendant bien sûr les pleurs et les grincements de dent qui surviendront cet hiver à l’occasion de sa campagne européenne face à une équipe italienne ou batave.
- un Marseille décevant. Cette fois, c’était juré, craché, s’il y avait une équipe qui pouvait taquiner le club du confluent Rhône/Saône c’était bien l’OM. Avec Nasri, Cissé, Zenden, Givet et Ziani, un recrutement à la fois sage (joueurs prometteurs ou stars confirmées peu coûteuses) et ambitieux, on allait voir ce qu’on allait voir. Et puis, rien. Premier match triste, nul sans saveur face à un promu, Niang et Nasri out, la cata. Dans son euphorie, l’OM a peut être oublié qu’elle a perdu l’un des meilleurs joueurs français du moment, Ribery, parti faire un malheur au Bayern et que les Pagis et Maoulida n’étaient peut-être pas des buses après tout ?
- un PSG, bafouillant son football. A Paris, contrairement à Marseille, on n’avait pas grand-chose à vendre (au vu de la saison du club) et peu d’argent pour acheter. Comme aucune offre mirifique n’est venue pour Rothen ou Rodriguez, Paris a fait ce qu’il a pu, récupérant quelques millions par ci par là grâce à des joueurs n’ayant pas démérité (Cissé, Rozenhal) et recrutant des jeunes plein d’avenir (Bourillon, Digard) au nom d’annuaire mais un peu tendres encore. La formule de Le Guen (18 joueurs d’expérience + quelques jeunes) fait un peu peur quand les joueurs d’expérience s’appellent Mendy ou Traoré, et quand les jeunes (Mulumbu) font regretter les premiers nommés. Ceci dit, un motif d’espoir : le même match face à Sochaux joué avec Guy Lacombe aurait été perdu. Et ça c’est déjà une satisfaction énorme.
- Un Nancy en état de grâce, un Rennes à l’agonie. Patience, rennais, l’équipe de Dréossi va peu à peu monter en puissance pour échouer, comme chaque saison, au pied du podium. Patience, Nancéens, votre banc encore un peu plus dégarni que l’année dernière (départ de Lécluse, Kroupi, Diakkaté, Hamdani) devrait vite nuire à votre belle homogénéité dès les premières blessures.
- Un Toulouse, indigne de son nouveau statut. Après l’incohérence de l’année dernière, gageons que Toulouse va perdre face à Liverpool (là, pas de chance les gars) perdre Elmander et redevenir la ville de rugby qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être (du coup des tafioles en maillot rose représenant l’Île-de-France brandissent un bouclier, qui sert normalement de plat au Cassoulet).
- Metz, Strasbourg, Caen : bon courage mais l’ascenseur attend certains d’entre vous.
Aristotelicien

samedi 30 juin 2007

L1 : un anti-bilan

Plutôt que de vous parler des transferts au PSG (voilà, c’est fait) et du pillage régulier des bons joueurs de L1 par des écuries secondaires de Premiership, l’équipe de Footballistico a décidé de revenir sur la saison 2006-2007 de notre ligue nationale à l’aide des statistiques (empruntées à nos confrères de Football365) qui présentent l’intérêt d’offrir un regard proprement scientifique à un sport par essence difficile à rationaliser. Cela nous permet donc d’établir un classement alternatif tout aussi pertinent que l’autre et finalement pluu attrayant puisque l’OL ne les domine pas systématiquement.

Catégorie médailles en chocolat :
Plus grand nombre de matches officiels : PSG (54 matches)
Plus grand nombre de joueurs utilisés : FCNA (33). Un immense bravo à Jean-Luc Gripond.

Catégorie losers :
Joueurs ayant passé le plus de temps sur le banc : Alonzo, Hamel (intégralité des 38 matches).

Catégorie chat noir :
Club ayant frappé le plus les poteaux : Lyon, 17 fois, Sedan, Troyes et les PSG, 16 fois. On ne m’ôtera pas de l’idée que si le classement de Lyon est dû à son écrasante supériorité, celui des 3 autres clubs montre que leur classement est simplement le résultat de la malchance et qu’en L1, l’offensive ne paie pas…

Catégorie information bidon :
En L1 y a plus de spectacle. FAUX. 855 buts 2006-2007 contre 811 en 2005-2006.

Catégorie mythe à la peau dure :
Le penalty, sanction suprême inratable. En fait, seuls 76 penalties sur un total de 94 (soit 80%) ont été inscrits (ce qui est d’ailleurs plutôt élevé à l’échelle européenne).

Catégorie martyr autoproclamé : Nice.
A en croire Antonetti, son club fait l’objet d’un sombre complot des hommes en noir chaque week-end. En fait, le club de la côte d’Azur a eu plus de penalty signés en sa faveur (10) que contre lui (7). Bien entendu, TOUTES les sanctions suprêmes sifflées contre Nice étaient injustes.

Catégorie dernier et bon dernier :
Nantes. Plus mauvaise attaque, dernier aux matches retour, dernier sur le classement à la mi-temps, … Si la place de 21ème existait afin de punir les clubs particulièrement peu méritants, le FCNA l’aurait gagnée haut la main.

Catégorie intermittents du spectacle :
Sakho 13 minutes de jeu en 3 matchs, Pedron 17 minutes en 3 matchs, Arrache 30 minutes en 5 matchs. Payer les intermittents 30 000 € par mois et continuer à les payer même s’ils ne tournent plus, voilà une solution à tous leurs problèmes.

Voilà, bientôt une chronique sur les transferts (parce que vous n’y couperez pas) à moins que sur la Copa America…

Aristotelicien

jeudi 31 mai 2007

OL, OM, PSG : focus sur la politique de recrutement des 3 poids lourds de Ligue 1

Cette année encore, 3 clubs vont animer le marché des transferts : l’OM et Lyon forts de leur place en Ligue des Champions et de leur prime de performance et le PSG fort de son augmentation de capital de 25 millions d’euros et des économies générées par le transfert de ses éléments les plus coûteux. Chacun de ces 3 clubs aborde la saison des transferts avec une culture qui lui est propre et une méthodologie brévetée. Décryptage.

PSG : Que les gros salaires claquent la porte !
Si l’on a bien compris, TOUS les titulaires à l’exception de Landreau et Armand sont priés d’aller voir ailleurs. Pour cause de performance médiocre ou de coût sans rapport avec leur performance. Petite revue d’effectif avant dissolution :
- Rothen : y va se casser le blondinet ???
- Pauleta : toléré l’année prochaine mais s’il décidait subitement de prendre sa retraite sportive, on lui trouverait certainement un poste d’ambassadeur du club aux Açores.
- Kalou : transférable à n’importe quel prix du moment qu’on ne pays plus son salaire
- Mendy : transférable à n’importe quel prix du moment qu’on ne le voit plus toucher un ballon au Parc
- Rozenhal : pas mauvais mais pas franchement bon non plus, le tchèque sera échangé contre un petit chèque,
- Yepes /Rodriguez / Bueno : Le Guen, c’est pas Fernandez, pas de tafiole latino, place aux brestois comme Makélélé.
- Luyindula : comment prouver à un joueur qu’on l’aime bien sans l’augmenter d’un centime ?

L’OM : le calme avant la tempête.
Visiblement, on s’active en coulisse afin de trouver un remplaçant à Emon. En fait, la seule chose qui ennuie les dirigeants marseillais, ce sont les bons résultats obtenus par leur entraîneur, qui les empêchent de manier la hache avec jubilation, selon un tempo à 3 temps bien connus.
1) On vire l’entraîneur, jugé « pas au niveau »,
2) On fait le recrutement tout seul dans son coin entre Diouf, Anigo et…le porte-monnaie de RLD, afin de construire une « équipe compétitive »
3) On embauche enfin un entraîneur, qui débarque quelques jours avant la fin du mercato, amène en catastrophe 1 ou 2 joueurs.

Cela se finira en général dans le sang et les larmes avec un procès pour blanchiment et un entraîneur viré pour une cause sordide.

Cependant, cette année, même Ribery avec ses contacts au Real n’arrive pas à réveiller la saison des transferts marseillaise. Tout le monde semble suspendu au sort d’Emon, qui présente un bilan et un jeu flatteurs pour l’OM et qui semble même chercher à recruter malin, afin de réellement renforcer l’équipe. Nul doute qu’un tel comportement totalement atypique lui attirera des ennuis, et ce dès la première défaite en championnat ou en coupe d’Europe.

L’OL : le jeu de dupes.

Entre les billards tactico-financiers à 3 bandes Aulas-Plessis-Perrin, les cadres qui clament haut et fort leur envie de partir mais qui sont jugés « intransférables », les doutes existentiels de Coupet et la sempiternelle recherche de l’attaquant mythique (qui rappellerait l’âge d’or d’Anderson), décrypter la stratégie de recrutement Lyonnaise n’a jamais semblé aussi difficile et engendre des migraines tenances. La volonté farouche de négocier se mélange ici aux ambitions affichées de Ligue des Champions et à celle de déstabiliser les adversaires potentiels. A force de faire tout ça à la fois, l’OL se retrouve à négocier des indemnités de transfert microscopiques, tout en surenchérissant sur des joueurs médiocres mais clé dans le dispositif d’autres clubs et à prolonger des joueurs dont il ne veut plus mais qu’il espère ainsi vendre plus cher. Tout cela devrait également mal finir et créer quelques psychodrames.

Bref, l'année prochaine, les petits clubs peuvent espérer. Avec un peu de chance et si tout se passe mal pour les grosses écuries. Ils ont une chance de gagner le championnat.

Aristotelicien

lundi 28 mai 2007

38ème Journée. Toulouse : la pelouse et le tapis verts

« Au bout du suspense », Toulouse est donc devenu le 3ème club français qualifié pour la Ligue des Champions (du moins son tour préliminaire). Si, lors du match précédent, les toulousains avaient gagné grâce aux supporters nantais, ils ne doivent la victoire face à Bordeaux qu’à eux-mêmes et à la médiocrité consternante de leurs adversaires. Les girondins commençaient en effet leur partie bien aidés par le malheureux Douchez. Et ensuite, ils se sont laissés tranquillement dominer par des Toulousains, il est vrai, déchaînés. Au total, 60% de ballons laissés aux pensionnaires du Stadium. Apparemment, du côté de Toulouse, c'était la grosse fête : on était aussi surpris que les Rennais cueillis à froid par Fauvergue. Du côté de l’Aube, Lens faisait son pire match de la saison (ou Troyes son meilleur, c’est selon) : un expulsé à la 34ème minute, un but pris dès la 8ème, une défense passive, avec 342 mauvaises relances. Bref, un match catastrophique. On a beau invoquer « le manque de profondeur du banc », on se pose quand même des questions sur la préparation physique et le mercato lensois, surtout quand 9 lensois sont actuellement prêtés…

De son côté, Rennes échoue donc au pied du podium mais gagne probablement le titre d’équipe poissarde de la saison, après le match gagné par Toulouse sur tapis vert, et l’égalisation de Fauvergue dans les arrêts de jeu. S’il n’y avait pas cette détestable polémique sur le match gagné par Toulouse à Nantes, on la trouverait sympathique cette équipe rennaise, avec Utaka, Briand, Melchiot et Pouplin. On se prendrait même à lui souhaiter bonne chance pour la saisons prochaine.

Il est difficile de trouver un guide pour la saison prochaine tant l’intersaison devrait être riche en mouvements. Pas en joueurs, les clubs français n’ont apparemment toujours pas les moyens en dépit du bouclier fiscal mis en place par Nicolas Sarkozy. Mais les entraîneurs devraient valser en masse. Outre les partants sûrs (Houllier, Furlan, Hasek), il y a aussi ceux dont l’avenir s’inscrit en pointillés (Banide, Emon, Papin, Puel, Perrin, Hantz) sans compter les surprises toujours possibles. Si l’on ajoute les entraîneurs virés en cours de saison, les coachs qui auront connu le même banc 2 saisons de suite se compteront sur les doigts d’une main : Fernandez à Auxerre, Ricardo à Bordeaux, Antonetti, Correa, Baup, Kombouaré. La plupart de ces clubs ne conservent pas leur technicien à cause de leur immense talent tactique mais surtout parce qu’il est parvenu à maintenir le club et que dans le contexte financier, c’était tout ce qu’on lui demandait. Les cours de flute accélérés auxquels se livrent les dirigeants sur la « nécessaire stabilité » n’ont donc pas trouvé de conclusion dans les faits. En fait, la France reste prisonnière d’un atavisme hérité de la période des clubs des villes de foire où tout le monde donne son avis sur tout et où l’entraîneur n’est souvent qu’un des acteurs des jeux de pouvoir sourds qui se jouent en coulisse. Les 10 dernières années ont déjà vu un progrès énorme : les entraîneurs débarquent avec leur staff (adjoint, préparateur physique, voire une partie de l’équipe médicale). Il reste un pas énorme à franchir, celui de transformer les entraîneurs en « manager sportif », supervisant l’ensemble du domaine sportif (formation, recrutement, préparation d’avant-saison), laissant uniquement la gestion financière et le marketing aux « autres ». Cette transition semble en cours au PSG où Le Guen est arrivé en pleine déconfiture et a pu dicter ses conditions. Elle semble évidemment très lointaine à Lyon, où l’on a un président qui se mêle de tout et à Marseille où tout le monde s’occupe de tout et tous les autres, où le but de l'entraîneur est simplement de survivre.

Bref, on aura l'an prochain une saison mouvementée. Un seul pronostic, l'OL survolera moins que l'an passé.

vendredi 25 mai 2007

Foot français : La guerre des villes de Foire

Le Foot en France possède une particularité intéressante à l’échelon européen. Plutôt que de rassembler des affrontements intra-villes sanglants, il donne en effet lieu à des rivalités picrocholines entre des bourgs en général voisins et sympathiques même s’ils sont peu représentatifs de la puissance enviée de notre football. Ces batailles de village, plus dignes de la guerre des boutons que de la Ligue des Champions sont propres à notre pays de terroir, de football de haut niveau récemment éclos (dans les années 80, en fait) et de l’étendue de notre bel Hexagoal. A l’étranger, ce sont plutôt des guerres de quartier avec la culture associée socio-ethnico-religieuse qui ont forgé l’imagerie du foot. Avec au choix :

- les catholiques du Celtic Glasgow (les émigrés d’Irlande) face aux natifs des Rangers,
- les bourgeois du Real Madrid face aux prolos de l’Atletico,
- les catalans purs et durs du FC Barcelona face aux émigrés de l’Espanyol venus des autres régions pauvres d’Espagne.

Le foot représente donc là-bas la métaphore sublimée du substrat de haine et de mépris qui existe dans toute société et qui s’exprime plus violemment à l’égard du voisin différent que de l’étranger.

Au contraire, dans notre beau pays jacobin, le football est plutôt vécu comme un facteur d’unification identitaire qui vise à recréer les solidarités de voisinage face à un étranger, souvent proche, mais toujours odieux. Dans ce contexte, la rivalité entre l’OM et le PSG, 2 grands clubs lointains, fait plutôt figure d’exception que de règle mais obéit sans doute à une même logique : le refus de la logique centralisatrice. L’autre, le "parisien" en l'occurrence étant vu comme une danger pour l'identité locale footballistique. Quelques remarques sortis du verbatim des supporters nous aident à mieux cerner cette haine si haute en couleur, souvent citée en exemple de culture locale bien enracinée par le Guide du Routard :

Bastia / Ajaccio : "Plutôt descendre en L2 que perdre face à Bastia". (note, ça, c’est fait, NDLR) "Un bon supporter d’Ajaccio est un supporter mort" (et là bas, on ne plaisante qu’à peine, NDLR).

Nancy / Metz : "Et les mecs, c’est Guillaume II qui vous a appris à jouer au foot" (un historien du football Nancéen). "L'année prochaine, vous retournerez jouer sur la jolie place Stanislas, qu evous n'aurez jamais dû quitter" (Joël Muller)

Rennes / Nantes : "Y s’prétendent bretons, ces tafioles de Nantais, qu’i z’aillent raconter ça aux pédés de Ligue 2. Les bretons de L1, c’est nous maintenant, eux c’est un club des Pays de Loire, comme Auxerre" (un supporter Rennais). "Le cœur historique, culturel et footballistique de la Bretagne bat ici au bord de l’Erdre et non pas en plein pays Gallo, chez nos amis Rennais où l’on parle un mélange de suédois et de langue romane" (Coco Suaudeau).

Lyon / St Etienne : "Les Stéphanois m'ont fatigués pendant 20 ans. Tout leur réussissait. C'est ce qui m'a fatigué. Je suis Lyonnais. C'est la base ça. Je le suis dans l'âme, dans le coeur, donc anti-stéphanois. Je n'ai qu'une envie, c'est qu'on parle de l'OL et que St Etienne devienne la banlieue de Lyon." (Raymond Domenech). "Mes début à Lyon n'ont pas été faciles. Je cumulais les handicaps: j'étais Stéphanois, je venais de D2, et je succédais à Olmeta... c'est beaucoup pour un seul homme. Les supporters, à mon arrivé, ont tagué le siège de l'OL: "Olmeta président, Breton titulaire, pas de chien vert à l'OL". Quant à l'entrainement, un joueur me marquait un but, j'entendais les supporters qui me criaient: "ça tu vois, c'est un but lyonnais!". Une fois quelque supporters m'ont même lancé des boules de neige!" (Grégory Coupet).
Plus étonnant, la rivalité entre Strasbourg et Mulhouse, réincarnée en rivalité Strasbourg – Sochaux, par les Alsaciens du Sundgau (la région de Mulhouse, donc) par défaut. Avec des banderoles « allez Mulhouse », affichée face à Strasbourg à Bonal !

Bref, ne nous leurrons pas, la haine de voisinage a encore de beaux restes dans notre pays et c’est le carburant d’un grand nombre des supporters toujours plus nombreux, loués par le Ligue.
Aristotelicien

dimanche 20 mai 2007

37ème journée : Hexagône

Pauvres Lyonnais ! Déjà réduits à festoyer leur 6ème titre de champion dans un Mercure, ils vont en plus se retrouver affublés lors de la dernière journée du nouveau trophée inauguré par la Ligue : Hexagoal, baptisé par les internautes (plus de 27 000 votes, selon Frédéric Thiriez) face à...Nantes. Les Nantais, eux, devraient être soulagés de ne plus jouer à la Beaujoire pendant 2 mois après cette saison pénible et le débordement de colère d’hier soir (19/05). A la fin de ce pensum horrible offert face à Toulouse, et qui devrait être perdu sur tapis vert, Savinaud, qui est le seul à être resté sur la pelouse pour demander aux supporters de remonter et Da Rocha qui a eu des mots responsables (« j’ai honte pour tous les salariés du club qui vont avoir des problèmes à cause de nous »). Un exemple de dignité...qui ne les sauvera pas. Il est vrai que le FCNA possède des dizaines d’autres joueurs plus talentueux (Oliech, Guillon, Norbert, Stojkovic, ...) et que débarquer les derniers représentants du jeu à la nantaise s’impose donc. Je me demande quand même toujours comment Gripond, Roussillon and co peuvent se regarder dans une glace. A leur place, j’aurais déjà vendu le club au premier Kachkar venu avant de me recycler dans le redressement d’entreprises en difficultés (« les erreurs à ne pas commettre », Editions du Management). Le PSG devient ainsi le club le plus ancien dans l’élite. Triste présage.

Au-delà de ces péripéties trophéo-historiques, la 37ème journée a confirmé les tendances lourdes de notre championnat :

- des buts, des buts et encore des buts (26 au total) mais des attaquants en berne avec l’aigle des Açores en route pour son 3ème sacre. Bien qu’un peu usé, l’aigle, donc, continue à survoler le classement de nos pichichis. Lachuer, lui, reste meilleur passeur. Il y a des traditions comme ça…
- la prime au jeu a récompensé l’OM, qui va disputer la ligue des champions et toucher le pactole associé. De quoi préparer la prochaine saison avec sérénité. Malheureusement, ce mot n’existe pas dans le vocabulaire olympien sauf pour désigner un cocktail à base de Pastis.
- Au contraire, Bordeaux et Lens ont failli faire mourir les spectateurs d’ennui. Pour Bordeaux, c’est une politique assumée. Pour Lens, des soucis à intégrer dans les jolies villes du Nord, des attaquants talentueux, brésiliens notamment.
- Paris a touché ses limites. Après une mi-temps pendant laquelle Troyes a eu un nombre incalculable d’occasions et où la défense s’est fait balader, on a compris que le PSG était à sa place (la 15ème) et que si Furlan avait acheté des lentilles de contact à ses joueurs, le club de l’Aube n’en serait pas là.
- Rennes va échouer au pied du podium, comme d’habitude, ainsi que Toulouse, malgré son match gagné sur tapis vert.

Bref, si l’on excepte la descente de Nantes, tout le reste est du domaine du normal. Rendormez-vous. L’équipe de Footballistico vous réveillera s’il se passe quelque chose d’extraordinaire (Savidan, meilleur buteur ou Metz champion, par exemple).

vendredi 18 mai 2007

Ligue 1 : un été en pente raide

Le championnat n’est pas encore terminé mais tandis que Troyes essaie désespérément de se sauver et Lens, Bordeaux et Marseille d’accrocher une place en Ligue des Champions, les jeux sont quasiment faits. Et les équipes peuvent donc faire leur introspection. Pour beaucoup d’entre elles, ce bilan est largement insatisfaisant, d’autant plus que pour certaines il a semblé briser un élan prometteur. Pour d’autres, il est logiquement décevant, à l’aune des saisons précédentes. Enfin, pour quelques unes, on a frisé voire atteint l’apocalypse (la Ligue 2). Dans tous les cas, dans une Ligue de petites villes qu’on se plaît à décrier, l’été devrait être agité entre règlements de compte intra-staff, « volonté de construire une équipe compétitive » et prétentions salariales de joueurs déçus, qui lorgnent vers l’Espagne, l’Angleterre ou le Qatar. En vrac, voici l'état des lieux des principales écuries de L1, alimenté per les nombreuses rumeurs (qui feront l’objet de démentis formels dans les prochains jours comme Aulas avec Essien), remontées par notre équipe terrain, ainsi que nos prévisions pour la saison 2007-08.

- Marseille. Déçu par le coaching d’Emon en finale de la Coupe de France, RLD prend les commandes opérationnelles du club, vire le malheureux entraîneur ainsi qu’Anigo et Diouf, engage Rijkaard, qui rameute Zenden, Cocu et Van Der Sar sur la canebière. Après un mercato d'hiver agité suite à un mois de Décembre catastrophique, le club finit 12ème du championnat et perd en finale de la Coupe de la Ligue face à Auxerre.
- Lille, déçu par des résultats très mitigés et des salaires peu en rapport avec l’ambition du «petit Lyon», le club se disloque. Puel quitte le club, comme Jean II Makoun, Plestan, Bodmer, Tavlaridis, Odewingie et Tafforeau. Le club est rétrogradé en Ligue 2 en 2008, malgré l’embauche de Courbis en Avril.
- Nantes est rétrogradé en National, jugeant la L2 « trop physique ».
- Lyon vit un été compliqué avec le départ de 8 titulaires et de Gérard Houllier, pour le Rotor Volgograd. Didier Deschamps est appelé à la rescousse. Exceptionnellement, le club fait un bon parcours en Ligue des Champions (finale perdue face à Barcelone) mais finit troisième de Ligue 1. A la fin de la saison, J.M. Aulas renouvelle toute sa confiance à Deschamps tout en s’activant en coulisse pour débaucher Mourinho.
- Après avoir débarqué tous ses titulaires (à l’exception de Landreau et Traoré), l’intégralité du staff médical et l’équipe technique, Paris vit un début de saison grandiose : 1er à la dixième journée, le club est encore 3ème à la pause. Malheureusement, un changement d’actionnaire, qui amène ses « hommes de confiance » modifie l’équilibre de l’équipe parisienne. Le club de la Capitale finit 13ème (juste dérrière Marseille) mais remporte la Coupe de France, face à Lens.
- Ricardo teste à Bordeaux pour la première fois une organisation en 10-0-0, après les départs de Chamakh, Darcheville, Obertan et Faubert et le recrutement de Plestan, Diakhaté et Signorino. Le club de gironde finit 10ème avec la meilleure défense mais la moins bonne attaque du championnat.
- Saint-Etienne débarque Hasek et la moitié de son effectif au profit de Roussey et de joueurs d'un niveau "international" (mais international slovaque et burundais). Après une bonne première partie de saison, le club loupe la qualification pour une compétition européenne et retombe dans la crise.
- Metz et V.A sont rétrogradés en Ligue 2 malgré une grande stabilité d’effectif, comme quoi, la stabilité…
- Malgré une armada de recrues croato-libéro-argentines, Monaco se traîne tristement en seconde partie de classement. Banide est remercié au profit de Claude Puel. L’équipe de la Principauté remonte en flèche mais échouera au pied du titre
- En effet, Sochaux est champion après un recrutement équilibré de « joueurs moyens » mais constants. Richert et Jérôme Leroy deviennent respectivement le gardien et l’animateur offensif de l’équipe de France. Grégory Coupet et tous les nostalgiques de Zidane se suicident avant l’Euro.

Aristotelicien

lundi 14 mai 2007

OM : Une coupe pour rien ?

Samedi 12/05, une valeureuse équipe de Sochaux a vaincu l’OM après une éprouvante séance de tirs au but. Le club marseillais poursuit donc pour la 18ème année consécutive sa disette de titres. Pourtant, cette année, même les vœux de footballistico, séduit pas le beau jeu déployé actuellement par l’équipe phocéenne, accompagnaient l’OM. A croire que quand des fidèles du PSG encouragent sincèrement Marseille, cela s’apparente au baiser de la pieuvre. On pourra tout dire sur les causes de cette finale perdue : l’échec de l’année dernière qui traînait dans les mémoires, la supériorité tactique de Perrin, qui a dû réajuster le placement de ses ouailles (notamment de Karim Ziani, baladé sur tout le front de l’attaque) au moins une douzaine de fois pendant la partie ou la fatigue manifeste de l’équipe marseillaise (pas de carton et quasiment pas de faute pour Cana, il devait vraiment être épuisé), qui a parfois semblé attendre un peu la fin des événements. Et puis, le choix de Zubar, comme sixième tireur n’était peut-être pas optimum.
Néanmoins, je pense que les vraies causes sont ailleurs : le club ne s’est jamais remis de l’ère Tapie et a totalement intériorisé ce doute permanent qui pourrait planer sur ses performances. Afin de prouver sa probité, Marseille s’est focalisé sur un objectif simple : perdre (surtout si l’on est favori), avec parfois une touche d’invraisemblance tant le scénario du match paraît incroyable. Depuis 1993, et ce fameux but de Boli, l’OM a perdu 2 finales de coupe de France, 2 finales de coupe de l’UEFA et a fini 2 fois vice-champion comme s’il s’ingéniait à rester un dauphin éternel, de façon grossière de surcroît. Face à Parme en 1999, c’est une erreur bête de Laurent Blanc (pourtant peu coutumier du fait) qui avait déclenché la victoire des italiens (0-3). Face à Valence, c’est un penalty concédé par Barthez. L’année dernière, toute l’équipe, Ribery en tête, avait failli face à un PSG médiocre en championnat mais qui s’était sublimé pendant la finale. Cette année, Cissé et Nasri ont été à la hauteur mais Ribery a encore été en-dessous (au point de ne pas tirer son tir au but). En 1999, l’OM loupe le coche de champion à 1 point, face au Bordeaux de Wiltord, Laslandes et Micoud. A chaque fois, les opposants n’étaient pourtant pas des cadors mais de bonnes équipes bien solides et bien pénibles. Marseille est arrivé en situation de favori, quasiment à chaque fois, mais ne s’est pas montré à la hauteur de l’enjeu. Hier, c’est Leroy qui a été l’artisan de la victoire sochalienne et Le Tallec son bourreau : un loser et un revenant.
Il existe d’autres séries mystérieuses : l’échec de Lyon ou de Chelsea en Champions League, les victoires épisodiques du PSG dans les compétitions de Coupe. Seul un puissant sortilège peut briser ce type de cycle : un entraîneur fort en gueule qui possède une vision ou une personnalité hors du commun, un changement de stratégie qui consiste à construire le club dans la durée plutôt que de monter des coups à coups d’emprunts et de brésiliens « géniaux ». Un exemple entre tous : avant 2001, jamais Lyon, seconde ville de France, n’avait remporté le Championnat. Un Aulas et 6 ans plus tard, on connaît la suite. Apparemment, la révolution culturelle à l’OM, qui permettra de secouer le joug des années Tapie, de l’argent enterré dans les arrière-cours et de la honte de gagner n’a pas encore eu lieu. Qui, maintenant que Kachkar est hors-jeu, pourra mener cette tâche à bien ? Diouf et RLD peuvent s'énerver, cet échec est un peu le leur.

En tout cas, cette finale a montré aux yeux de tous que la Coupe de France est une VRAIE compétition, qui s’inscrit dans un patrimoine footballistique chéri, et qui donne par conséquent lieu à des matches à suspense, joués par des acteurs passionnés et une finale qui ne s’achève pas sur un but de Henrique suite à une erreur de Vercoutre.

Bref, vive la Coupe de France et bravo à Sochaux.

jeudi 10 mai 2007

36ème journée : Allez l’OM !

Pour ceux qui sont habitués aux chroniques de footballistico, ce message de soutien azuréen proféré en titre a de quoi surprendre. Un supporter du PSG déçu par le résultat à Nice ? Des rumeurs de transfert d’Heinze du côté de la canebière ? La nostalgie du tandem défensif Cana – M’Mbami ? Que nenni, notre équipe de rédacteurs reste un peu allergique aux manœuvres d’Anigo, aux transferts bizarrement financés, à Bernard Tapie et au complot sexuelo-judiciaire permettant l’éviction d’Alain Perrin. Mais force est de reconnaître que les challengers de l’OM pour cette fameuse seconde place qualificative pour la ligue des champions offrent quand même un piètre spectacle par rapport à l’écurie olympienne :

- Bordeaux défait par Nantes à domicile (le FCNA n’avait pas gagné à l’extérieur depuis 259 journées).
- Lens, apathique devant un champion lyonnais bien décidé à l’humilier pour avoir refusé d’entretenir le suspense.
- Toulouse, qui perd match après match, après avoir touché le ciel (un reflet de la saison 2004-05 où Toulouse, 3ème à la 30ème journée, perdit 8 matches d’affilée avant de finir 13ème)

Face à cela (et contre toute attente), Albert Emon (ancien attaquant lui-même, à la différence, de Ricardo, Baup et Gillot) a choisi de construire une armada offensive. Il est vrai qu’au vu de son effectif, les cadors ne se trouvant pas en défense, il y a été un peu obligé. Mais, les hasards du recrutement olympien mariés à l’intelligence de l’entraîneur ont créé une équipe au jeu alléchant, qui fonctionne un peu par à-coups, certes, mais qui est capable de développer des séquences de jeu où le talent individuel explose. On pourra dire qu’il y a un peu de Ribery-dépendance dans ce jeu-là et que Nasri est encore trop frais ou trop seul pour animer l’entrejeu quand son aîné n’est pas là. Cependant, un entraîneur capable d’unifier Pagis, Niang, Cana et Rodriguez dans un fonctionnement collectif cohérent mérite tout notre respect. En outre, Emon a eu le mérite de ne pas hurler avec les loups et de conserver toujours une place à Cissé, sachant que son buteur aux coiffures exotiques possède une classe d’avance sur ses concurrents en L1 mais qu’il relève d’une grave blessure qui a forcément handicapé sa condition physique.

Tout cela dans un environnement financier (vente avortée du club) peu propice à un travail serein.

Si tout se passe donc normalement, Marseille devrait finir second (il faudra quand même faire mentir « la malédiction des dauphins » déjà évoquée dans ces colonnes) puis mener une politique de recrutement en dépit du bon sens (faire partir Cissé et Ribery, garder Maoulida et faire venir un buteur brésilien inconnu, cher et médiocre) et réaliser une saison 2007-08 «difficile», le tout épicé par un scandale d’argent des transferts blanchis dans des clubs de strip-tease de la côte. En attendant l’année prochaine, savourons donc ces matches dont nous gratifie l’OM en ce moment. Cela ne durera peut-être pas.

Aristotelicien

Argentine : la classe biberon albiceleste

Comme lors de chaque mondial depuis la retraite de Maradona, l’équipe Argentine est arrivée en 2006 en Allemagne bardée de certitudes et d’un effectif à faire peur :
- des vieux routiers inusables et talentueux : Crespo, Ayala, Heinze, Sorin,
- des jeunes remplis de fougue : Tevez, Mascherano, Messi,
- du talent pur : Riquelme, Maxi Rodriguez

Surtout, l’Argentine paraît apte à marier les qualités traditionnelles des équipes européennes, rigueur défensive, engagement, qualité des gardiens avec un côté latino-américain talentueux fait de combinaisons et d’individualités brillantes. Pourtant, une fois de plus, l’Argentine, après un premier tour remarquable, s’est inclinée face à une équipe d’Allemagne moins technique mais plus volontaire. Surtout, c’est le scénario de ce match qui a retenu l’attention. Après avoir dominé copieusement le pays hôte pendant toute la première mi-temps, Ayala, s’envole horizontalement et donne l’avantage aux siens. A partir de là, les argentins vont arrêter de jouer. Riquelme sera même sorti par le coach Pekerman. On ferme, on vous dit ! Insuffisant face à Klose et à Lehmann pendant la séance tirs aux buts. Ce match ravivait les défaites des mondials précédents : 2002 au premier tour, 1998 en ¼ de finale face aux Pays-bas, 1994 face à la Roumanie. Bref un pays qui à l’instar de l’Angleterre, serait incapable de s’imposer loin de ses bases, sauf si elle a dans ses rangs un joueur capable de marquer des buts de 50 mètres, en éliminant tout seul l’équipe adverse comme Maradona. Et bien maintenant, elle en a un : Messi. Tout le monde a vu son but face à Getafe (cf. vidéo à droite du blog) et tout le monde est conscient de ses immenses qualités. Plus étonnant encore, l’Argentine a produit ces 2 dernières années une nouvelle génération, à rendre le Brésil grisonnant : Gago, Higuain, Belluschi, en plus de Mascherano et Tevez. En outre, cette génération semble équilibrée (des bons joueurs à tous les postes) et joue, déjà, dans les plus grands clubs européens (notamment espagnol), confirmant une tendance qui vise à importer les joueurs de plus en plus jeunes avant la case Boca Junior ou River Plate. Nous avons donc imaginé ce que pouvait être le parcours d’une équipe-type argentine au mondial 2010.

Equipe-type : Carrizo-Burdisso-Milito-Heinze-Bottinelli-Gago-Mascherano-Belluschi-Zabaleta-Higuain-Messi (ou Tevez).

1er tour : l’Argentine est dans le même groupe que la Croatie, le Maroc et le Mexique. Elle gagne son premier match 2-0 sur le Maroc grâce à 2 penalties litigieux sifflé par l’arbitre péruvien de la rencontre. Sur le premier, Tevez, rentre dans la surface en percutant un joueur marocain comme un taureau mais l’arbitre siffle inexplicablement la sanction suprême. Le second face aux Croates est gagné 4-0. 2 croates ont été expulsés en fin de rencontre. Comme tentait de la justifier Krancjar après la rencontre : « nos joueurs ont été privés de ballons et c’est une situation très frustrante ». Le dernier match de poule face au Mexique, pourtant revanche du 1/8ème de finale est l’occasion d’un triste 0-0, les 2 équipes étant qualifiées toutes les 2.

1/8ème de finale : l’Argentine est opposée au Nigeria, rescapée africaine du 1er tour avec l’Afrique du Sud. Après, un début de match dominé par les africains, Messi s’empare du ballon remonte tout le terrain dribble 4 joueurs, revient sur ses pas alors qu’il est tout seul face au gardien, en dribble un 5ème, se place la balle et marque d’un retourné acrobatique. Il déclarera après le match « et maintenant, qu’est ce qu’il dit Maradona ? ». Le deuxième but sera inscrit par Heinze de la tête, porté par ses coéquipiers (et le dos d’un adversaire) sur un corner un peu haut de Belluschi.

¼ de finale : Face à l’Espagne, la presse ibérique se déchaîne. Quelques titres au hasard piochés chez As « Respectez vos employeurs, perdez », « Mettez Messi au chômage », « Laissez Higuain prendre ses vacances ». Malheureusement, le match se passera mal pour les ibériques, qui ouvrent pourtant la marque par Torres. Messi dribble ses co-équipiers du Barça (Iniesta, Puyol, Xavi) avant d’offrir la balle d’égalisation à Higuain. Le but de la victoire sera l’œuvre de Belluschi sur la centième passe de Mascherano, récupérée dans les pieds espagnols (entaché d’une obstruction, diront les ibères). Bref, As aura en couverture « Lo de siempre… »

½ finale : Angleterre. C’est la dernière campagne de Lampard, Terry et Gerrard, qui sont hyper-motivés pour ce match. Pourtant, l’Angleterre est critiquée pour un jeu standardisé et ennuyeux, sauvée par un parcours assez facile et l’opportunisme de Rooney, qui a su par 3 fois perforer des défenses grâce à sa vitesse et ses frappes instantanée. Dans un match âpre, les argentins dominent la première mi-temps. Après une série de passes en 1 touche de balle, Gago effectue un centre anodin sur Paul Robinson qui relâche le ballon sur Tevez (préféré à Higuain), qui n’en demandait pas temps. Les argentins vont se replier dans leur coquille en 2de mi-temps. Dans une période tendue, l’arbitre suédois va distribuer 6 cartons jaunes et expulser Milito. Alors qu’il reste moins de 10 minutes, Gerrard dans un raid solitaire suivi d’une frappe va égaliser. A 10 contre 11, on donne peu de chance aux argentins. Pourtant, une fois de plus les anglais vont retomber dans leurs travers : balancer des centres imprécis et des longs ballons devant. La situation des anglais ne s’améliore pas quand Rooney, victime de la 50ème faute d’Heinze, pète les plombs et frappe l’argentin. Une bagarre s’ensuit. L’arbitre expulse l’anglais dans la foulée. C'est le moment que va choisir Mascherano pour devenir le héros de tout un peuple. Dernier joueur à courir sur le terrain, il va remonter tout le terrain effectuer un relai avec Messi et placer le ballon entre les jambes du pauvre Robinson. A la dernière minute du match, Terry est expulsé pour un coup de tête sur Tevez…ainsi que Heinze, qui se venge sur Crouch. Au coup de sifflet final, les 2 bancs, qui se chambraient depuis la fin du temps réglementaire, déclenchent une bagarre générale.

Finale : Privé de 5 titulaires expulsés lors du match précédent ou victime de 2 cartons jaunes, l’Argentine perd face au Brésil 3 – 0.

Rendez-vous en 2014 ?


Aristotelicien

mardi 8 mai 2007

35ème journée : gaffes, bévues et boulettes.

Si Footballistico s’est souvent fait l’écho de l’excellence du niveau des gardiens en France (comparée à la Premier League) et de la relative qualité défensive du championnat, alors la 35ème journée donnera des raisons de désespérer du niveau de la Ligue 1 dans ce secteur du jeu :
- Landreau (PSG), reprend à la main une passe d’Armand dans sa surface. Coup franc indirect à 3 mètres de la cage parisienne, occasion que Juninho ratera avant de se rattraper quelques minutes plus tard.
- Lloris (Nice) : un centre anticipé et PAF, but de Fortuné grâce à une belle frappe au premier poteau. La soirée sera cauchemardesque pour le gardien niçois, qui voit un penalty lui passer sous le ventre et un tir détourné mourir dans sa cage. Grégorinisation avancée du jeune portier Niçois ?
- Chelle (V.A) : A la lutte avec Le Tallec, le défenseur valenciennois lobe superbement son gardien, Penneteau, avancé
- Regnault (Sedan) : se couche bizarrement sur une frappe déjà basse de Taïder afin de passer en dessous du ballon. But.
- Dabo (Saint-Etienne) : Belle relance dans les pieds de Mirallas. Le tir du joueur lillois est légèrement contré et finit sa course dans le petit filet de Janot.
- Remi Riou (Lorient) : Frappe de Noro sur le gardien. Celui-ci ferme ses mains après le passage du ballon, qu’il détourne pourtant suffisamment pour éviter que sa tête ne le repousse. But pour Sedan.

Sinon, la soirée a connu un nombre de lobs impressionnants (Moussilou, Pujol, Chelle/LeTallec, …) qui confirme que ce geste, rare encore il y a quelques années, est devenu le favori des attaquants qui y voient un bon moyen de franchir des gardiens de plus en plus rapide et de plus en plus adroits dans les duels.

Mais revenons à notre sujet principal, l’accumulation de bêtises chez des joueurs pourtant avares en la matière (Landreau, Lloris, Riou, …). Bien sûr, la fameuse « toile » fait partie de l’imaginaire footballistique : les vidéos d’un gardien se vautrant dans les cages en accompagnant le ballon fait toujours bien rire et s’interroger sur la vanité des schémas tactiques mis en place par les techniciens. En général, on en a une ou 2 par soirée (au moins en France) et là, d’un coup, paf. Au-delà de la fameuse loi des probabilités (le même phénomène qui rend muet les attaquants pendant toute une journée de L1), il y a aussi le "stress". Pas forcément le stress du classement mais surtout celui des transferts qui approche à grand pas et la volonté de faire une grosse impression à de futurs recruteurs. C’est ainsi que le fonctionnement du foot et l’argent qui y circule ne trouble pas seulement l’été des agents et des dirigeants mais également l’hiver et le printemps des clubs de L1. On avait déjà vu des joueurs se mettant quasiment en grève début décembre ou début juin pour forcer un transfert, des étés occupés par des crises psychologiques, des enchères faites pour ruiner des clubs concurrents, des blessures diplomatiques. Voici venu le temps du stress, des matches ratés et…des compositions d’équipe qui tiennent compte de ces nouveaux facteurs. Franchement, nous n’aimerions pas être à la place de Frédéric Antonetti ou Antoine Kombouaré qui doivent maintenir leur club face aux appétits de poursuivants tout en alignant la meilleure équipe en fonction des critères forme/talent/opposant classiques tout en tenant compte des volets psychologiques susmentionnés. On pardonne F. Antonetti pour ne pas y arriver, visiblement, et d’aider ainsi à maintenir le suspense en offrant une bribe d’espoir à Troyes et Sedan. Il est vrai que personne ne s’intéresse à Pujol (ce qui intrinsèquement est une erreur) ou à Lachuer, ce qui pourrait fausser la fin du championnat en faveur de Troyes et de Sedan.

Comme quoi, le capitalisme a du bon.

Aristotelicien

vendredi 4 mai 2007

Nantes : les canaris peuvent-ils reprendre leur envol ?

Depuis que tout le monde (sauf Der Zakarian) à Nantes a compris que la L2 était promise au club, un nouveau discours plus positif a vu le jour. Discours que l’on peut résumer ainsi : "suite à certains impondérables indépendants de notre volonté, le club est aujourd’hui menacé. Mais si d’aventure le club descendait, malgré tous les efforts de son duo d’entraîneurs, cela serait simplement l’occasion de remettre les choses à plat, de retrouver ce qui a fait notre force et de remonter en L1, à la messine en quelque sorte".

Ce constat est abondamment partagé par tous les observateurs du foot. Nantes DOIT remonter en L1 pour peu qu’il s’en donne les moyens. Pourtant, l’équipe de footballistico se permet humblement de jeter le voile du doute sur cette rédemption promise après une année de purgatoire qui laverait le club de ses errements passés. Au vu de 3 constats :
- la L2 est truffée de clubs très désireux de revenir en L1 et qui se promettaient d'abréger leur séjour en division inférieure. Certains semblent en route pour le National (Montpellier, Istres) ou plus sûrement bien calées dans le ventre mou (si j’ose dire) du classement : Châteauroux, Bastia, Ajaccio, Gueugnon, Guimgamp. Certes peu de clubs semblent aussi prestigieux que le FCNA mais l’on a aussi Le Havre ou Reims dans le genre institution.
- Le club semble tout à fait désireux de reconduire l’équipe qui a échoué jusque là : Gripond, Roussillon, Der Zakarian/N’Doram + l’actionnariat éclairé de Dassault. Le premier, en menant une politique de « valorisation » du club a vendu année après année, les éléments formés sur place afin d’empocher les plus-values et a ainsi vidé le club de sa substance. Le second en tentant de sauver le FCNA mal parti en 2005 a cherché à engager des joueurs étrangers chers et difficiles à adapter dans un contexte nantais toujours un peu autiste. Ils sont quasiment tous partis ou en train de cirer le banc (Wilhemson, Stojkovic, Oliech, …). Les troisièmes sont peu coupables au vu de la situation de l’équipe mais, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne sont pas parvenus à renverser la situation : si les joueurs ont adhéré au discours combatif de Der Zakarian, ils s’y tiennent jusqu’au 1er but encaissé. Là, le collectif se disloque. Dassault, enfin, semble se désintéresser totalement de sa propriété, constatant tranquillement la moins-value sur ses livres de compte (40-50 millions d'euros).
- Les mauvaises habitudes prises vont sûrement conduire le club à l’abandon de ce qu’il a de plus cher : son esprit et sa culture. La volonté de remonter vite conduira à recruter quelques joueurs coûteux et expérimentés. Le budget en L2 n’étant pas extensible, on rognera sur ce qui a fait le club, son centre de formation (celui-ci a fourni à Nantes les meilleurs joueurs de cette saison, comme Faé ou Payet). Au nom de la recherche d’efficacité, on abandonnera le jeu léché traditionnel de Nantes au profit d’un "bloc équipe" et l'on travaillera particulièrement les phases de coup de pieds arrêtés à l’entraînement.

Bref, sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, tout cela ne sent pas la remontée face aux killers comme Amiens, Sedan ou Montpellier entraîné par Courbis. A moins de nommer Barthez entraîneur ?

Aristotelicien

jeudi 3 mai 2007

½ finale de la Ligue des Champions : Chelsea à la sauce Lyonnaise


A priori, peu de choses en commun entre l’ogre anglais, gavé de titres et de trophées depuis 4 ans et soutenu par la manne financière inépuisable de Roman Abramovitch et des chaînes de Télé anglaise et notre OL national, qui fête son sixième titre dans un campanile (ou un Mercure, les sources divergent) de la banlieue d’Auxerre.

Pourtant, l’échec de Chelsea, mardi, en Ligue des Champions face à une équipe de chair et de sang (rouge), pourtant jugée plus modeste, a révélé certains traits communs : à la base, les 2 équipes ont choisi un effectif de renom, chacune avec ses moyens (Chelsea possède le 5ème chiffre d’affaires des clubs de foot européen + les largesses d’Abramovitch, Lyon le 11ème), avec des flopées d’internationaux. Une différence de taille toutefois : Chelsea a surtout connu des entraîneurs étrangers et a constitué une espèce d’Internationale du Football où les joueurs anglais sont icôniques mais minoritaires (Lampard, Terry) tandis que Lyon, qui a toujours fait dans le coach franchouillard, préfère les tauliers bien de chez nous (Abidal, Malouda, Coupet) tandis que les stars sont étrangères (Juninho, Fred ou Sonny Anderson). En termes de « sourcing » comme on dit maintenant, chacun son école. Lyon fait dans le brésilien, qu’il importe directement cueilli dans le club de foot local (Cris, Caçapa, Juninho, Fabio Santos, Nilmar, Fred), Chelsea dans l’africain, qu’il préfère faire transiter par une équipe d’acclimatation avant de l’importer dans son stade froid et brumeux (Essien, Drogba, S.Kalou, Geremi).

Les 2 équipes sont ambitieuses : Mourinho comme Aulas prétendent vouloir tout gagner, les joutes nationales et européennes. L’entraîneur portugais a d’ailleurs été recruté dans ce but précis après la victoire impressionnante de Porto en Champions League.

Les 2 équipes raflent des titres nationaux à la pelle : 2 titres de champions et 2 League Cups pour Chelsea en 3 ans, 6 titres de champions pour notre insatiable gone rhodanien.

Les 2 équipes partagent une philosophie de jeu qui, à mon sens est similaire et est fondé sur les principes suivants :
- supériorité physique sur l’adversaire, en termes d’engagement, de vitesse, de résistance. Ce n’est pas pour rien si les Diarra, Essien, Cris d’un côté et Obi Mikel, Lampard, Makélélé (et encore Essien) de l’autre sont les vedettes. Sur les bords de la tamise comme du Rhône, on fait plus dans le puissant que dans le fluet.
- système à 1 seul attaquant privilégié. En dépit de l’affection d’Abramovitch pour Chevchenko, on sent bien que le dispositif préféré de Chelsea, c’est Drogba. Concernant Lyon, Fred n’a pas la même efficacité mais il est souvent aligné seul cette saison
- affection concomitante pour les hommes de couloir, à la Joe Cole + Govou/Malouda qui sont censés créer le décalage et alimenter l’attaquant susnommé par des débordements incessants,
- pressing, remontée en bolc rapide, perte de balle limitée, patience dans les attaques (ça ne marche pas à gauche, on réessaie à droite). Et si ça ne passe toujours pas parce que les autres sont aussi physiques/bien organisés/plus limités mais sacrément motivés, alors on balance des ballons devant vers l'attaquant.
- grosse importance des coups de pieds arrêtés dans le total des buts inscrits, directs pour Lyon avec Juni, plutôt indirects pour Chelsea avec typiquement Ballack + Terry ou Drogba.

Bref, les 2 équipes finissent par étouffer leur adversaire. Plus Boa que Cobra : redoutable.

Les 2 équipes possèdent des entraîneurs qui n’ont jamais été joueurs et qui possèdent en conséquence une approche très intellectuelle et « stratégique » du football.

Enfin, elles possèdent toutes 2 comme emblème un Lion stupide, placé debout (?)

Comment se fait-il alors, bardé de tous ces atouts, que nos 2 monstres rentrent systématiquement bredouilles de leurs campagnes européennes et qu’ils en soient aujourd’hui réduits à s’interroger sur l’avenir de leurs entraîneurs respectifs quand les concurrents (en Angleterre du moins, en France, Lyon est plutôt un exemple de stabilité) reconduisent systématiquement les vieillards cacochymes qui ont construit l’équipe depuis des décennies. 2 raisons simples : l’âme et le talent collectif. Le talent collectif ne s’exprime pas seulement à travers la glorification dudit collectif (c'est-à-dire la capacité à couvrir 20 Km par match) mais la belle capacité à « sentir » ses partenaires, à combiner, à lancer de fausses pistes pendant qu’un co-équipier ondoie gracieusement entre les défenseurs. Depuis 4 ans, Chelsea est tombé à chaque fois sur l’un de ces 2 écueils (2004 – Monaco, 2005/2007 - Liverpool, 2006 - Barcelone) : 2 fois éliminés par l’âme, 2 fois par le talent. Certes Zenden et Riise n’ont pas les moyens physiques de Makélélé ou Obi Mikel mais quand ils sont portés par les chants de 60000 spectateurs, ce sont 120 000 jambes qui ratissent les ballons : 1000 par minute de match ! Quant à Barcelone et Monaco, comment courir après Messi quand on l’attendait ici et qu’il est passé là. Comment arrêter les démarrages de Giuly, alerté par Rothen, dans une équipe monégasque qui proposait pendant une année ce qui s’est sans doute fait de plus racé en France ?

Bref, Chelsea et Lyon doivent acquérir une âme afin d’acquérir des titres européens : en la vendant au diable ?

lundi 30 avril 2007

34ème journée : la malédiction des dauphins

Dans mon ode répétée à la Ligue 1 qui vise à défendre contre TF1 et marées la plus glorieuse des compétitions nationales, la 34ème journée a apporté hier de l’eau à mon moulin. Comme si les meilleurs joueurs européens ne s’appelaient pas Gerrard, Cech et Rooney mais Emana, Rothen et Lloris, voire comble de non conformisme Job, Matuidi et Regnault. Le match Troyes – Sedan s’est fini sur le même score que la rencontre d’anthologie M.U – Milan AC. Avec en plus un scénario dramatique à faire pâlir les Mancuno-milanais. A la clé, 26 buts (dont un seul vraiment casquette), et, outre le Troyes – Sedan susmentionné, l’OM et Paris, qui, souvent unis dans la gloire et le malheur, ont livré 2 matches splendides face à 2 belles équipes de Toulouse et Sochaux. Le foot est beau quand des lobs de Rothen répondent à des déboulés de Mansaré ou quand des extérieurs de Ribery mettent Richert au tapis. On n’entendra pas ce soir non plus les analystes défendre la Ligue 1 en ces temps où, pourtant, l’identité nationale se porte bien dans les médias. On glose sur la fin de Nantes et de Barthez, annoncée dans ces colonnes depuis bien longtemps.

Pourtant, il existe bien un phénomène troublant en ces temps de pré-bilan (même si la lutte pour les places qualificatives en Ligue des Champions risque d’être acharnée jusqu’au bout) : l’incapacité d’être N°2. Dans les autres championnats européens, les N°2 sont comme les N°1, juste en un peu moins bien (Roma, Real, Chelsea). En France, c’est un carrousel où les victorieux d’un soir s’installent par dépit et qu’ils quittent au plus vite par crainte d’être repéré. Crainte de l’ogre Lyonnais ou d’enfiler un costume trop grand pour eux ? En tout cas, un gros tiers des équipes de L1 ont occupé cette place avant de la quitter vers le bas, en général précipitamment, pour n’y jamais revenir ou alors très longtemps après, à l’issue d’une bonne crise.

- Nancy : 2ème et 12ème journée
- Bordeaux : 1ère et 34ème journée
- Marseille : de la 6ème à la 11ème journée puis à la 21ème
- Lille : journée 13, 14, 15et 22
- Lens : de 16ème à la 20ème journée la puis de la 23ème à la 31ème
- Toulouse : 32ème journée
- Lyon : 3ème à 5ème journée

Le diagnostic est terrible car on pourrait croire que c’est l’assaut frénétique des poursuivants qui fait descendre las dauphins successifs mais en général ceux-ci butent sur leur propre médiocrité et ratent quelques matches, ce qui permet à d’autres de s’installer sur ce siège décidément éjectable. Si mon analyse est la bonne, Bordeaux devrait perdre rapidement sa place actuelle et Rennes, qui ne l’a jamais occupée devrait s’y installer au soir de la dernière journée. En fait, ce constat est révélateur d’une des tares (réelles) de la Ligue 1 : le niveau homogène des poursuivants de Lyon. Les équipes sont tellement proches qu’une simple baisse de régime (blessés, suspendus, changement tactique, décision arbitrale, situation de doute) suffit à plonger une écurie triomphante en ramassis de tanches. L’absence du PSG cette saison et le sous-régime permanent de Marseille malgré un "line-up" intéressant ont fait le reste.

A noter les échecs des équipes qui essaient de construire "à la Lyonnaise" une performance stable, de haut vol et établie sur des bases solides comme Lille ou Monaco.

Bref, la saison prochaine, nous aurons encore 2 bizuths en Champions League et ce sera de nouveau le carnage.

Aristotelicien

dimanche 22 avril 2007

33ème journée de League 1 : des buts comme s’il en pleuvait

Comme nos analystes l’annonçaient la semaine dernière tandis que la France du Foot déplorait le manque de buts de la Ligue 1, les artilleurs de notre championnat se sont déchaînés et ont offert un spectacle d’une très bonne qualité aux quelques rares qui avaient bravé les comptes-rendus des spécialistes, la semaine dernière. Etonnamment, ces bonnes performances n’ont absolument pas eu droit à un article de ceux qui étaient si prompts à dégaîner leur plume vengeresse. Ceux qui crachaient sur les attaquants préfèrent s’appesantir sur l’agonie du FCNA. Ce serait déchoir que de reconnaître quelques mérites aux Pauleta, Pagis, Pujol & Co.

Pourtant, à ceux qui désespéraient, la 33ème journée a offert quelques moments palpitants avec en prime :
- des buts à la pelle : 23 en 8 matches, avant Auxerre-Lyon et Saint-Etienne-Bordeaux
- plus que la quantité, c’est la qualité qui a compté. En vrac :
  • une frappe de 45 mètres d’Emana, qui "avait vu le gardien avancé"
  • un but de volée dans un angle impossible de Rothen
  • 2 superbes coups francs directs de Pauleta et Marveaux dans 2 genres très différents (subtil et en force),
  • une magnifique reprise de volée contre son camp d’Echouafni,
  • des arrêts incroyables de Pelé, Richert et Lloris, qui ont longtemps retardé l’échéance,
  • des attaquants, qui mettent les défenses à genoux, notamment lors d’actions rapides et tranchantes : Pauleta, Luyindula (simplement incroyable hier, impliqué dans les 4 buts parisiens), Cissé (le mal aimé), Gigax, Grax, Menez,
  • des arbitres inspirés qui, malgré un penalty peut être sévère (sifflé contre Sedan), ont, pris leurs responsabilités et n’ont pas faussé les résultats,
  • des fins de match palpitantes avec des retournements incroyables,

Et encore, si Steve Savidan n’avait pas été suspendu, on aurait sans doute connu une soirée encore plus riche.

Au niveau des résultats, rien de bien étonnant, si ce n’est l’étonnante capacité des dauphins de Lyon à perdre dès qu’ils atteignent cette seconde place maudite :
- Nantes et Sedan sont condamnés. Les analystes de footballistico versent une petite larme pour les ardennais qui ont toujours tenté de développer un jeu agréable et offensif malgré un classement uniformément médiocre.
- Pour Troyes, 18ème à 6 points de Nice, cela semble mal embarqué. Seul un miracle ou la déconfiture totale de Nice, V.A ou le PSG pourrait encore sauver les aubois.
- En revanche, on reste en plein flou du côté des places d’honneur. Toulouse ayant perdu, toutes les équipes situées entre la seconde place (Lens) et la 7ème (Sochaux) + Saint-Etienne (avec un match en moins) peuvent espérer jouer la Ligue des Champions.

Bref, pour ceux qui aiment simplement le vrai spectacle dénué de tout suspense, juste par amour du beau jeu : restez connecté sur la Ligue1 !



Aristotelicien

vendredi 20 avril 2007

Un champion en demi-teinte.

Le match en retard de la 31ème journée entre Lyon et Rennes a apporté l’éclatante confirmation de ce que l’on pressentait. Personne, malgré les dénégations de Jean-Michel Aulas, n’a rien à faire du 6ème titre de champion de l’OL. L’absence d’opposition sérieuse, alliée à la répétition des titres, a depuis longtemps lassé les joueurs, les spectateurs et même l’encadrement. Bref, ce qui devait être une fête s’est transformée en spectacle pénible, accompagné d’un geste probablement raciste de Baros et des huées des spectateurs. Entre Gérard Houllier prétendant que c’était fini et Aulas rappelant qu’il fallait "respecter" la Ligue 1, on a vraiment l’impression que la saison pour Lyon a déjà été trop longue, qu’elle s’est achevée un soir d’Avril face à Bordeaux ou plus sûrement de février face à la Roma. C’est dommage, car à l’automne l’équipe proposait sans doute un des jeux les plus alléchants d’Europe et aurait pu tenir la dragée haute à n’importe quelle grosse écurie avant de finir battue par Troyes et Henrique. A la fin des matches aller, Lyon avait déjà 50 points, soit seulement 20 de moins qu’aujourd’hui (2,63 point par match). 13 journées plus tard, Lyon possède un total de 70 points (soit 1,53 point par match retour). Pourtant dans cet intervalle, Lyon a accru son avance sur son poursuivant direct, de 3 points. Le drame Lyonnais est là : sans rival digne de ce nom, le titre n’a plus aucune valeur. « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ». Jamais cette maxime ne s’est mieux appliquée à Lyon, aujourd’hui menacé d’implosion à cause de ses rivaux. A moins que ce ne soit un piège diabolique tendu par Toulouse, Rennes ou Lille pour ravaler l’OL au rang d’un club de L1.

Si l’on ne fait rien, l’OL pourrait même ne plus se présenter lors des derniers matches et finir quand même champion. De toute façon même s’il faut "respecter la L1" à quoi bon jouer ces matches pourris. Fort heureusement, toute l'quipe de footballistico (renforcé pour l'occasion par Yannick Noah) a établi un prgramme spécifique de motivation dans le cadre des 6 dernières journées afin d’aider le groupe à se remobiliser histoire de garantir le spectacle.
- 33ème journée (Auxerre) : faire jouer l’équipe avec Baros seul en pointe et porter un tee-shirt frappé du slogan « les blacks sont des lopettes ». Essayer de maintenir le but de Coupet et l’intégrité physique du tchèque inviolés (face à Issa, Akalé et N’Diaye).
- 34ème journée (Le Mans) : faire jouer l’équipe en 4-2-4 avec Malouda, Govou, Fred et Baros (s’il s’en est sorti) en pointe. Leur transmettre tous les ballons pour qu’ils se mettent en valeur. Inviter parallèlement tous les recruteurs des clubs européens à cette soirée. Si certains des 4 font un bon match, proposer une promo de 50% de type « cash & carry ». Si quelqu’un achète Fred ou Malouda, offrir Govou en prime.
- 35ème journée (PSG). Perdre. Afin de sauvegarder l’intérêt économique de la L1 (à défaut de son intérêt sportif).
- 36ème journée (Lens). Jouer bien, vite et fort. Ecraser les artésiens afin de bien faire mesurer à Lens le poids de sa culpabilité. Sa faute : ne pas avoir entretenu le suspense, alors que l’OL lui a offert 13 occasions de revenir sur ses traces.
- 37ème journée (Monaco). Aller se baigner. Ca sera la dernière occasion de rigoler tous ensemble avant de prendre des chemins différents.
- 38ème journée (Nantes). Encaisser 2 buts dans les 5 premières minutes afin de faire croire à Nantes qu’ils vont se maintenir. Puis faire entrer Benzema et Källström en 2de mi-temps. Marquer 3 buts (dont un sur une erreur de Barthez) et condamner le FCNA, histoire de lire leur désespoir dans les yeux des joueurs d'un ex-grand club français. S’en souvenir. C’est ce qui attend l’OL un jour.

Aristotelicien

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