
Néanmoins, je pense que les vraies causes sont ailleurs : le club ne s’est jamais remis de l’ère Tapie et a totalement intériorisé ce doute permanent qui pourrait planer sur ses performances. Afin de prouver sa probité, Marseille s’est focalisé sur un objectif simple : perdre (surtout si l’on est favori), avec parfois une touche d’invraisemblance tant le scénario du match paraît incroyable. Depuis 1993, et ce fameux but de Boli, l’OM a perdu 2 finales de coupe de France, 2 finales de coupe de l’UEFA et a fini 2 fois vice-champion comme s’il s’ingéniait à rester un dauphin éternel, de façon grossière de surcroît. Face à Parme en 1999, c’est une erreur bête de Laurent Blanc (pourtant peu coutumier du fait) qui avait déclenché la victoire des italiens (0-3). Face à Valence, c’est un penalty concédé par Barthez. L’année dernière, toute l’équipe, Ribery en tête, avait failli face à un PSG médiocre en championnat mais qui s’était sublimé pendant la finale. Cette année, Cissé et Nasri ont été à la hauteur mais Ribery a encore été en-dessous (au point de ne pas tirer son tir au but). En 1999, l’OM loupe le coche de champion à 1 point, face au Bordeaux de Wiltord, Laslandes et Micoud. A chaque fois, les opposants n’étaient pourtant pas des cadors mais de bonnes équipes bien solides et bien pénibles. Marseille est arrivé en situation de favori, quasiment à chaque fois, mais ne s’est pas montré à la hauteur de l’enjeu. Hier, c’est Leroy qui a été l’artisan de la victoire sochalienne et Le Tallec son bourreau : un loser et un revenant.
Il existe d’autres séries mystérieuses : l’échec de Lyon ou de Chelsea en Champions League, les victoires épisodiques du PSG dans les compétitions de Coupe. Seul un puissant sortilège peut briser ce type de cycle : un entraîneur fort en gueule qui possède une vision ou une personnalité hors du commun, un changement de stratégie qui consiste à construire le club dans la durée plutôt que de monter des coups à coups d’emprunts et de brésiliens « géniaux ». Un exemple entre tous : avant 2001, jamais Lyon, seconde ville de France, n’avait remporté le Championnat. Un Aulas et 6 ans plus tard, on connaît la suite. Apparemment, la révolution culturelle à l’OM, qui permettra de secouer le joug des années Tapie, de l’argent enterré dans les arrière-cours et de la honte de gagner n’a pas encore eu lieu. Qui, maintenant que Kachkar est hors-jeu, pourra mener cette tâche à bien ? Diouf et RLD peuvent s'énerver, cet échec est un peu le leur.
En tout cas, cette finale a montré aux yeux de tous que la Coupe de France est une VRAIE compétition, qui s’inscrit dans un patrimoine footballistique chéri, et qui donne par conséquent lieu à des matches à suspense, joués par des acteurs passionnés et une finale qui ne s’achève pas sur un but de Henrique suite à une erreur de Vercoutre.
Bref, vive la Coupe de France et bravo à Sochaux.
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