lundi 14 mai 2007

OM : Une coupe pour rien ?

Samedi 12/05, une valeureuse équipe de Sochaux a vaincu l’OM après une éprouvante séance de tirs au but. Le club marseillais poursuit donc pour la 18ème année consécutive sa disette de titres. Pourtant, cette année, même les vœux de footballistico, séduit pas le beau jeu déployé actuellement par l’équipe phocéenne, accompagnaient l’OM. A croire que quand des fidèles du PSG encouragent sincèrement Marseille, cela s’apparente au baiser de la pieuvre. On pourra tout dire sur les causes de cette finale perdue : l’échec de l’année dernière qui traînait dans les mémoires, la supériorité tactique de Perrin, qui a dû réajuster le placement de ses ouailles (notamment de Karim Ziani, baladé sur tout le front de l’attaque) au moins une douzaine de fois pendant la partie ou la fatigue manifeste de l’équipe marseillaise (pas de carton et quasiment pas de faute pour Cana, il devait vraiment être épuisé), qui a parfois semblé attendre un peu la fin des événements. Et puis, le choix de Zubar, comme sixième tireur n’était peut-être pas optimum.
Néanmoins, je pense que les vraies causes sont ailleurs : le club ne s’est jamais remis de l’ère Tapie et a totalement intériorisé ce doute permanent qui pourrait planer sur ses performances. Afin de prouver sa probité, Marseille s’est focalisé sur un objectif simple : perdre (surtout si l’on est favori), avec parfois une touche d’invraisemblance tant le scénario du match paraît incroyable. Depuis 1993, et ce fameux but de Boli, l’OM a perdu 2 finales de coupe de France, 2 finales de coupe de l’UEFA et a fini 2 fois vice-champion comme s’il s’ingéniait à rester un dauphin éternel, de façon grossière de surcroît. Face à Parme en 1999, c’est une erreur bête de Laurent Blanc (pourtant peu coutumier du fait) qui avait déclenché la victoire des italiens (0-3). Face à Valence, c’est un penalty concédé par Barthez. L’année dernière, toute l’équipe, Ribery en tête, avait failli face à un PSG médiocre en championnat mais qui s’était sublimé pendant la finale. Cette année, Cissé et Nasri ont été à la hauteur mais Ribery a encore été en-dessous (au point de ne pas tirer son tir au but). En 1999, l’OM loupe le coche de champion à 1 point, face au Bordeaux de Wiltord, Laslandes et Micoud. A chaque fois, les opposants n’étaient pourtant pas des cadors mais de bonnes équipes bien solides et bien pénibles. Marseille est arrivé en situation de favori, quasiment à chaque fois, mais ne s’est pas montré à la hauteur de l’enjeu. Hier, c’est Leroy qui a été l’artisan de la victoire sochalienne et Le Tallec son bourreau : un loser et un revenant.
Il existe d’autres séries mystérieuses : l’échec de Lyon ou de Chelsea en Champions League, les victoires épisodiques du PSG dans les compétitions de Coupe. Seul un puissant sortilège peut briser ce type de cycle : un entraîneur fort en gueule qui possède une vision ou une personnalité hors du commun, un changement de stratégie qui consiste à construire le club dans la durée plutôt que de monter des coups à coups d’emprunts et de brésiliens « géniaux ». Un exemple entre tous : avant 2001, jamais Lyon, seconde ville de France, n’avait remporté le Championnat. Un Aulas et 6 ans plus tard, on connaît la suite. Apparemment, la révolution culturelle à l’OM, qui permettra de secouer le joug des années Tapie, de l’argent enterré dans les arrière-cours et de la honte de gagner n’a pas encore eu lieu. Qui, maintenant que Kachkar est hors-jeu, pourra mener cette tâche à bien ? Diouf et RLD peuvent s'énerver, cet échec est un peu le leur.

En tout cas, cette finale a montré aux yeux de tous que la Coupe de France est une VRAIE compétition, qui s’inscrit dans un patrimoine footballistique chéri, et qui donne par conséquent lieu à des matches à suspense, joués par des acteurs passionnés et une finale qui ne s’achève pas sur un but de Henrique suite à une erreur de Vercoutre.

Bref, vive la Coupe de France et bravo à Sochaux.

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