dimanche 24 août 2008

Equipe de France : Domenech applique les consignes

Depuis quelques temps, on sent bien que Raymond Domenech a perdu le contrôle sur les compositions de l'équipe de France. Cela a commencé avec les 23 pour la SuissAutriche (Gomis), s'est poursuivi lors des compos des matchs de l'Euro et cela n'a fait qu'empirer avec le bouffonnerie de son prolongement par le conseil fédéral. Sous tutelle, sommé d'appliquer un jeu d'attaque "comme l'Espagne", l'EdF a donc présenté son nouveau visage, mercredi 20 Août à Stockholm.

Le "Ray" avait donc une équipe en 4-4-2 : 2 vrais attaquants, 2 joueurs de couloir (Malouda et Govou) et 2 arrières latéraux à vocation plutôt offensive (Sagna et Evra). Le moins que l'on puisse dire c'est que cette équipe a montré d'importantes lacunes, notamment défensives, face à des suédois privés de leurs 2 attaquants vedette et encore justes physiquement où le seul Kallström a semé la panique dans l'arrière-garde française.

Étonnamment, les vieux qui n'étaient pas sélectionnés (Vieira, Thuram, Abidal) nous ont plutôt manqué et ceux qui étaient là (Henry, Malouda, Gallas) nous ont plutôt déçu comme si le mélange des générations était impossible à réaliser.

En fait, il n'existe que 2 solutions pour avoir une équipe réellement offensive en 4-4-2. Soit votre 4 est un losange (à la Lyon, période Houllier) avec à la tête du losange un joueur intelligent, technique et capable d'être décisif. Mais cela nécessite de posséder un tel joueur et impose une pression défensive forte sur les 3 autres. Soit, en 4-4-2, (comme l'Espagne du dernier Euro, jusqu'à la finale - Silva, Xavi, Senna, Iniesta- alimentant Villa et Torres), mais cela nécessite 4 joueurs latéraux (les 2 demi et les 2 latéraux) à vocation offensive, complémentaires, techniques et rapides et surtout 2 "défensifs" capables, outre leur rôle de récupérateur, d'orienter le jeu et de donner des ballons longs, courts, dans l'espace voire de se créer eux-mêmes des décalages. Malheureusement, en dépit de leurs qualités, Lassana Diarra et Toulalan ne sont pas réellement sur un modèle Xavi - Senna. Concernant les ailiers, Malouda fait quelques apparitions par match (un centre et le beau relais sur Govou) mais son entente avec Evra est imparfaite tant défensivement qu'offensivement. Quant à Govou, excellent mercredi soir, avec 2 buts, cela rappelle le match de rentrée face à l'Italie en 2006 : 2 buts et plus grands chose après

En fait, la France semblerait beaucoup plus équilibrée avec un 4-5-1 avec un milieu renforcé mais Ray n'a sans doute pas le droit depuis l'obligation d'attaque.

En fait plutôt que l'attaque, c'est la défense centrale, où Gallas et Mexes n'ont pas semblé au diapason et le milieu défensif où Diarra - Toulalan joue 1 ou 2 niveaux en dessous d'une paire Makélélé -Vieira en forme, qui semble préoccupante et qui allie une relative faiblesse dans la relance avec une certaine incapacité à poser le jeu (à 1-3).

Néanmoins face à l'Autriche, cette équipe devrait suffire surtout si le bondissant Mandanda réédite ses exploits. Après tout, si l'équipe de France continue à marquer 1 but de plus que son adversaire grâce à des talonnades aériennes et des arrêts réflexes, on ne va pas s'embêter en AfSud 2010... si on y arrive.

jeudi 14 août 2008

Recrutement du PSG : un fauteuil pour deux

Au fil des annonces, on s'est rendu compte au cours de l'été que les stratégies de recrutement du nouveau président du PSG, Charles Villeneuve et de son entraîneur n'étaient pas seulement différentes : elles sont simplement antinomiques. En général, un entraîneur et son président ne s'opposent que par les moyens que le club peut consacrer à son effectif. Façon pour l'entraîneur de rappeler l'exigence d'une saison au plus haut niveau de l'élite et de se dédouaner en cas d'échec (exemple récent : Guy Lacombe). Façon pour le président de rappeler l'exigence de sa fonction et de rappeler qui est le chef.
Au PSG, c'est le contraire, Paul Le Guen et Charles Villeneuve ne sont unis que par le manque de moyens. Mais ils en tirent des enseignements radicalement opposés :

- Le Guen privilégie des joueurs jeunes (moins de 25 ans), "à potentiel" au profil plutôt discret, adaptables et capables de se fondre dans un collectif édicté par l'entraîneur sans faire trop de vagues. 2 pistes : les clubs un peu lose (L2 française ou brésilienne, Ecosse, Ukraine, pauvres hères de L1) : Clément, Ederson, Digard, Hoarau, Sessegnon et le centre de formation : Sakho, Mabiala, Chantôme, etc. Les vieux un peu ombrageux (et surtout trop chers), DEHORS : Alonzo, Mendy, Yepes...

- Villeneuve négocie avec des joueurs de caractère, plutôt monoposte, de plus de 30 ans, capable de mener une équipe (Makélélé) ou de mettre de l'ambiance dans un vestiaire (Giuly) en attendant le buteur serbe mystique (Kezman) et peut-être un jour le pensionnaire de l'infirmerie milanaise (Vieira). Faut que ça flambe un peu même si c'est old school. Peu importe s'ils plombent la masse salariale du PSG : leur recrutement est quasi-gratos car on les prend un peu en repêchage.

La seule question qui peut se poser est donc celle-ci : ce mélange qui sur le papier ressemble un peu à la carpe et au lapin, à l'huile et à l'eau, à Laure Manaudou et à Pékin va-t-il finir par se fondre dans une mayonnaise harmonieuse une fois sur le terrain ou bien va-t-il s'écrouler tel un chateau de carte branlant. Nous, on est un peu sceptique ne serait-ce que parce que tout le monde a clamé que c'était "le meilleur recrutement du PSG depuis longtemps" et qu'on a vu le mach face à un Monaco qui possède l'équipe la plus "work in progress" de L1.

Faute de pouvoir lire dans le marc de café, nous avons imaginé ce que pouvait donc être l'équipe du PSG d'ici 2 ans lorsque les 2 têtes pensantes du club auront façonné l'équipe à leur guise, en fonction de leurs goûts irréconciliables :

Goal : Landreau. Dans cette future équipe, Landreau est une exception. Il a aujourd'hui 31 ans mais a toujours une tête de benjamin. Et puis, pour des raisons mystérieuses, Le Guen irait chercher le gardien parisien dans les feux de l'enfer (comme Orphée son Eurydice) même si celui-ci avait lâché dans ses filets 25 ballons la saison d'avant. Villeneuve a bien essayé de rappeler Lama mais son entraîneur lui a opposé à une crise d'hystérie. Subtil, il a pensé qu'il pourrait en profiter pour imoser ses préférés à d'autres postes

Arrière latéral gauche : Gabriel Heinze, qui râle parce qu'il souhaiterait jouer en défense centrale mais Le Guen lui répète que les places sont prises. Apprécie toujours les déboulés rageurs, les tacles au garrot et les centre un peu longs.

Défenseur central : Yanis Takerboucht (16 ans). Beaucoup de bonnes choses montrées, l'année dernière en championnat de France de moins de 16 ans.

Défenseur central : Mamadhou Sakho (20 ans). Pour rigoler, Landreau l'appelle le taulier. Il est vraiment capitaine maintenant et ça ne fait même plus rire personne.

Arrière latéral droit : Sakolatr Nitiphon. Recruté en D2 thaïlandaise, le jeune (19 ans) défenseur doit encore progresser physiquement. Mais selon Le Guen, il possède un vrai profil à la Roberto Carlos, rapide avec une excellente frappe. Makélélé l'appelle Tryphon parce qu'il joue comme Tournesol.

Demi défensif : Karembeu. Pas pour ses performances mais pour sa femme. Ainsi, les supporters du PSG auront le plaisir de voir la superbe Adriana passer dans les travées avec sa sébile demandant de l'argent pour recruter un stoppeur ("le Parisien" parle de Pocchetino).

Demi défensif : Makélélé. Villeneuve aime trop ses bagnoles kitées qu'il fait venir d'Angleterre. 2 ans de plus, "à condition de ne pas jouer la Coupe de La Ligue".

Demi offensif droit : Raï. Plutôt que de le laisser mariner dans un bureau ou de faire la teuf au brésil avec (soi disant) des futures joueuses de l'équipe féminine du PSG, Villeneuve a remis le 10 sur les épaules de Raï. "Toi, tu es glam, le public va se rappeler les grandes années".

Demi offensif gauche : Rothen. Ah, Jérôme, son enfance à Meudon, sa Porsche, son amour affiché pour le PSG. A 32 ans, il espère toujours gagner un titre avec le club de son cœur. Mais il y croit, et ça Villeneuve trouve que c'est émouvant.

Attaquant décroché : Maxime Partouche (21 ans). La classe à l'état pur, selon Le Guen, qui le compare à Ben Arfa, en plus régulier et en moins branleur.

9 : George Weah. Qui d'autre ?

Bon courage, les gars, en tout cas pour cette nouvelle saison…en Ligue 2.

samedi 2 août 2008

L'OL : l'ombre d'un doute

Après un début d'été passé à tenter de faire écrire "Boum" et à suivre les tristes démêlés de l'équipe de France chez nos voisins suisses, il était naturel que l'équipe de footballistico reprenne la plume pour commenter l'événement de ce week-end de chassé-croisé : la défaite de Lyon dans le trophée des champions face à une bonne cuvée bordelaise (facile, celle-là).

Certes, les lecteurs vont immédiatement nous ranger dans le camp des Aulasophobes, ceux depuis 7 ans trouvent des raisons d'espérer à la moindre passe ratée de Sydney Govou ou à une mi-temps en demi-teinte face à Guingamp, Rennes ou au PSG. Ceux qui tombent sur l'OL comme des gerfauts à la même période de l'année (février-mars) lorsque l'ogre Lyonnais étale son impuissance sur les terrains européens.

Cependant, en dépit de ce parti pris bien excusable et des sempiternelles excuses de saison (mercato incomplet, préparation en cours), la défaite à Chaban-Delmas pour le trophée des champions laisse un curieux goût à ceux qui ont vraiment regardé le match.

On a vu Lyon plutôt dominé tant dans l'agressivité que dans la circulation du ballon. Des bordelais plutôt inspirés qui frappent dix fois au but, M. Layec qui aurait pu siffler un péno, la barre sympa contre pas grand chose côté rhodanien (ah, si, Lloris). Alors, certes, Bordeaux fait partie depuis 3 saisons des bêtes noires de l'OL (remember le but d'Henrique en finale de la coupe de la ligue) et un match raté n'annonce pas le printemps des anti-gônes mais plusieurs raisons devraient inciter à une prise de conscience côté Lyonnais avec plusieurs glissements inquiétants :

- la rotation des entraîneurs. Phénomène classique en L1 mais plutôt nouveau à Lyon : Le Guen avait fait 3 saisons, Houllier 2, Perrin 1 et Puel ? A chaque fois, l'on perd un peu de temps, le mercato se fait à moitié sans le nouvel entraîneur et les joueurs doivent réapprendre un schéma tactique renouvelé. Lyon a en fait créé la stabilité (effectif, dirigeants, staff technique, cellule de recrutement) où l'entraîneur devient le seul élément brownien.
- les mercatos ratés. Le recrutement de l'année dernière ne restera pas dans les annales (Grosso, Keita, Cleber Anderson, Bodmer) contre les départs de Tiago, Abidal et Malouda et celui de cette année semble mal engagé : Makoun, Mensah, Ederson, Lloris, Piquionne contre Squilacci, Coupet et Ben Arfa, ce n'est pas forcément un gain. Surtout, les petites merveilles que sortaient Lyon soit du brésil, soit de son centre de formation, semblent devenues plus rares.
- un appauvrissement du jeu. Au départ, et surtout sous l'ère Le Guen renforcée par Houllier Lyon était une équipe à la fois capable de faire circuler, d'attaquer par les côtés (Govou, Malouda) puis de retrouver un solution au centre ou sur coup de pied arrêté. L'année dernière, l'équipe s'est résolue à un : je passe la balle à Benzema et l'on voit ce qui se passe. Cette tendance ne semble pas s'inverser au vu du match de samedi.
- un vieillissement des cadres : il faut bien s'en rendre compte le rendement de Lyon tourne autour de quelques joueurs clé qui, lorsqu'ils baissent de régime, risquent de laisser le club orphelin. Le plus emblématique à cette aune est Juninho : le brésilien était à la fois l'inspirateur du jeu Lyonnais, son métronome (avec à son service des porteurs d'eau talentueux comme Toulalan ou Essien) et, souvent, son finisseur, capable d'enlever un match sur un coup franc ou un corner bien distillé (vers son compère Cris). Or le rendement de "Juni" baisse lentement mais surement depuis 2 saisons... Si jamais Ederson ne se révèle pas à la hauteur de son compatriote, cela risque de laisser un grand vide...

Mais bien sûr, comme dit tout le monde, pas de conclusion hâtive, Lyon sera encore devant, bla, bla... tout en en tirant une sur Bordeaux qu'ils voient déjà jouer les premiers rôles.

Rendez-vous dans 6 jours avec l'épouvantail toulousain à Gerland.

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