mercredi 29 décembre 2010

Arsenal - Chelsea : la fin du signe indien ?

Arsenal a enfin gagné contre le mal diffus qui les empêchait de gagner face aux gros de Premier League. Le "centre de formation" comme dirait Patrice Evra (23 ans et demi de moyenne d'âge, hier) a plutôt bien digéré son "boxing day" pendant que Chelsea montre un visage de plus en plus inquiétant. A tel point que l'on pouvait se demander si le test passé par l'équipe d'Arsène Wenger était vraiment représentatif.

Les 2 équipes se présentaient dans leur dispositif préféré : les locaux avaient opté pour un 4-2-3-1 avec Fabregas au centre du 3 et Walcott à droite. Chelsea était en 4 - 3 - 3, seul Anelka manquait à l'appel remplacé au pied levé par Kalou sur l'aile droite.
Arsenal est l'équipe qui possédait sans doute le plus d'originalité dans son dispositif :
- Walcott sur l'aile droite. Wenger prenait un risque car le jeune anglais peut être brillant mais inconstant et le mettre face à Ashley Cole ressemblait à un pari risqué. Réussi car, après un début hésitant, l'ailier des gunners allait mettre son partenaire en sélection nationale au supplice et réussir une passe décisive et un but. Sans parler du pressing qu'il a mis sur l'arrière gauche des "blues", replié comme jamais.
- la formation des 3 milieux d'Arsenal. Fabregas - Wilshere - Song. C'est le trio gagnant : à tel point que lorsque celui-ci tourne bien, on se demande bien si Abou Diaby possède un avenir à Arsenal. Les 3 évoluent de façon fluide et mobile. Fabregas joue parfois très en retrait afin d'orienter le jeu de loin, comme au début du match avant d'avancer plus franchement. De leur côté, Wilshere et Song se relaient au poste de demi défensif permettant toujours à l'un des 2 (au minimum) de se projeter devant. Hier, les 2 derniers nommés ont fait un match remarquable, réussissant l'immense majorité de leurs transmissions et pressant sans relâche les milieux de Chelsea.


- enfin, le rôle de Van Persie, en neuf-et-demi, a constamment décroché pour proposer des solutions. Cette solution tactique qui permettait de créer des options supplémentaires en attaque avaient cependant le défaut de limiter la présence des gunners dans la surface adverse. Ce qui allait poser des problèmes pendant une demi-heure avant qu'Arsenal ne prenne la mesure du match.


Le premier but d'Arsenal (44ème) est un condensé de ce qui leur a le plus réussi cette saison, les combinaisons, qui partent du centre, qui font éventuellement des incursions sur l'aile avant de revenir. Le premier but est une illustration, 11 passes de suite, 7 joueurs impliqués, Song à l'origine et à la conclusion et les 3 milieux d'Arsenal présents dans la surface au terme de l'action. Un beau but, que même Pep Guardiola a dû noter.

A 1 - 0, Chelsea n'avait plus le choix et Ancelotti choisit de sacrifier Obi Mikel (son milieu défensif) au profit de Ramires, soi-disant plus créatif en faisant redescendre Essien d'un cran. Cette erreur tactique, alliée à l'excellent pressing d'Arsenal, allait tuer le match. Sur le premier, c'est Essien qui allait donner la balle à Walcott, centre sur Fabregas, but. Sur le troisième, c'est le pauvre Malouda, redescendu pour créer le lien entre le milieu et l'attaque (normalement, le rôle d'Obi Mikel), qui se faisait chiper la balle par Walcott. En moins de 10 minutes, les gunners avaient mis 3 buts au champion d'Angleterre en titre.

A 3 - 0, Arsenal allait pouvoir se livrer à son péché mignon, la faiblesse défensive, sans trop de dégâts toutefois. Néanmoins, sur l'excellent coup franc de Drogba, le pauvre Kolscieny allait se retrouver seul face à 4 blues. But (Ivanovic). Ce sera le seul tir cadré de Chelsea. Ce qui prouve que les blues n'ont pas perdu leur efficacité sur coup de pied arrêté. Parce que pour le reste... On reste confondu par la faiblesse de cette équipe qui jouait les terreurs en début de saison.Certes, les blessures n'ont pas épargné les protégés d'Ancelotti mais même dans les 20 dernières minutes où Arsenal a un peu déjoué, jamais Chelsea n'a semblé en mesure de renverser la tendance, alors que quelques bons ballons dans la boite semblent être un moyen simple mais efficace de mettre la défense des gunners au supplice. En fait, l'entraîneur italien voudrait mendier des fonds à son patron pour réussir quelques transferts qu'il ne s'y prendrait pas autrement.

L'air de rien, Arsenal n'est plus seulement une jolie équipe. Sa performance face à Manchester était très loin d'être indigne, celle d'hier convaincante. Des lignes de force (un milieu fluide en 2 - 1, un pressing plus constant, des solutions très riches sur les côtés avec Nasri, Walcott, Rosicky, Arshavin) et de faiblesse : une défense hésitante sur le jeu aérien et une incapacité à bien gérer ses moments faibles. Un bel outsider. On commence même à croire que le huitième de finale de Ligue des Champions sera peut-être plus ardu pour le Barça que ne le pensaient tous les experts.

Footballistico

mercredi 8 décembre 2010

Naples - Palerme 3 - 4 - 3 vs 3 - 4 - 3

Il y avait au moins 3 raisons de regarder le match Naples - Palerme de lundi soir :

- d'une part c'était le 4ème contre le 7ème de Série A et ça ce n'est pas rien,
- à Palerme, il y a Pastore, la "next big thing" du foot mondial et argentin,
- le dispositif tactique employé par les 2 équipes, très rare dans le reste de l'Europe, était une bonne démonstration de 2 façons de l'utiliser : la bonne et la mauvaise.

Les 2 équipes se présentaient donc dans un 3 - 4 - 3, avec 3 défenseurs centraux, 4 milieux, dont 2 latéraux (carrileros dirions-nous si nous étions sud-américains, car ils font la navette entre le poste d'arrière latéral et éventuellement d'ailier) et 3 attaquants. A noter que si Naples a joué dans un vrai 3-4-3 avec Hamsik dérivant le plus souvent sur la droite, Palerme était plutôt en 3 -4-1-2, Pastore demeurant plutôt derrière ses 2 attaquants.

En fait, ce simple point a tout changé. La défense de Palerme a le plus souvent joué à 5, ce qui donnait un 5  - 2 - 3. Evidemment, Palerme était un peu déplumé devant, se contentant de procéder par des longs ballons, souvent mal ajustés, vers Pastore. Cette situation ne garantissait aucunement une assise défensive solide en tout cas sur les côtés au club sicilien : Naples a eu 16 tirs (8 à Palerme), 9 cadrés (contre...1) et 16 corners (contre 2). Le secret, tandis que les carrileros palermitains, des défenseurs latéraux positionnés un peu plus haut que d'habitude, se cantonnaient à un rôle défensif, leurs homologues napolitains combinaient à loisir avec les attaquants. Le seul avantage de la défense de Palerme était d'empêcher Naples de passer par le centre. En outre, l'équipe sicilienne était coupée en 2, avec les seuls Pastore, Ilicic et Miccoli devant coupé du milieu de terrain et des carrileros cantonnés dans leur moitié de terrain (seul Balzaretti à gauche tenta quelques montées).

La décision fut longue à venir grâce aux exploits de l'excellent gardien de Palerme (Sirigu) et aux maladresses des attaquants de Naples mais elle finit par arriver par un carrilero, Maggio, pendant les arrêts de jeu.

Conclusion : si le 3 - 4 - 3 est un dispositif intéressant, il ne s'improvise pas et il est inadapté face à une équipe qui joue avec 3 attaquants. Ce furent les 2 erreurs de Palerme, qui a bricolé sa formation au dernier moment pour des raisons mystérieuses. En face, Naples possède 2 carrileros tenaces et adaptés combinant avec des vrais ailiers et un entraîneur (Walter Mazzari) qui croit en son système et qui a formé son équipe en fonction. Avec cette victoire, Naples revient à hauteur de la Juve à la troisième place de la Série 1 et se positionne comme une alternative crédible à la Lazio et au Milan. A quand le 3 - 4 - 3 en Ligue 1 ?

Footballistico

dimanche 5 décembre 2010

Rapport Technique UEFA Ligue des Champions

Le mois de décembre... Footballistico cède à la tendance de faire des bilans sur tout et à tout propos sur cette belle année 2010.

Le rapport technique de l'UEFA sur la Ligue des Champions 2009-2010 (soldé par la victoire de l'Inter sur le Bayern) est très instructif malgré les platitudes inhérentes à ce genre d'exercice. Cette analyse est intéressante parce que cette compétition est scrutée par toute la planète foot pour discerner les meilleurs joueurs, les tactiques les plus efficaces et déchiffrer les tendances. Footballistico en a extrait la substantifique moëlle.

1) La quasi-disparition de 4-4-2.

Cela peut paraître une évidence mais ce dispositif, qui a fait les choux gras de la plupart des équipes pendant les décennies 80 / 90 se fait rare sur les pelouses de l'élite. Sur les 16 qualifiés, seuls l'Olympiakos et le VFb Stuttgart conservaient cette mise en place. La formation la plus utilisée était le 4-2-3-1 (8 équipes) qui est aussi celle des 2 finalistes (Inter et Bayern) devant le 4-3-3 (6 équipes, dont Barcelone, l'OL et Chelsea). Toutefois, cela ne veut pas dire que les équipes sont figées sur un dispositif : l'Inter a gagné la finale en 4-4-2 diamant.

2) Un déclin  des coups de pied arrêtés... et surtout des corners.

Le % des buts inscrits sur coups de pied arrêtés s'inscrit à 25%. Il est plutôt en baisse par rapport aux années précédentes et surtout il semble en retrait par rapport aux statistiques équivalentes dans les différents championnats (30%). La raison en est simple : la baisse de l'efficacité sur corner. A priori, c'est un domaine où les défenses (et les gardiens) prennent de plus en plus le pas sur les attaquants. Meilleur dispositif défensif (défense en zone ?), gardien plus grand, préparation technique et vidéo plus pointue. Comme la moyenne des buts marqué est remarquablement stable, quelle est la catégorie a compensé cette chute ? Réponse : les tirs de loin.

3) Contrer et contrer le contre

Auparavant, il y avait les équipes de contre et les équipes qui cherchaient à monopoliser le ballon. En fait, cette distinction s'est effacée : même les équipes qui aiment dominer apprécient le contre (Barça) et les équipes dites "défensives" (l'Inter) prennent le match à leur compte lorsque les circonstances l'exigent. En fait, le contre est juste devenu une arme dans la panoplie de toutes les équipes. A noter toutefois que le pourcentage des buts marqués suite à des "ruptures rapides" est plutôt en baisse (27% des buts marqués contre 40% l'année dernière). Les entraîneurs font évoluer leurs dispositifs défensifs et leurs entraînements (placement, travail de vitesse) pour "contrer les contres" et ce travail semble payer.

4) Pas de modèle unique

Il y a visiblement autant de façon de jouer que de grandes équipes malgré, on l'a vu, l'uniformité apparente des dispositifs. C'est peut-être la leçon la plus rafraichissante de cette lecture. Quoi de commun entre un M.U qui continue d'utiliser massivement les ailes (10 de ses 21 buts), un Arsenal, qui privilégie les passes courtes et le passage par le centre, un Barça qui cherche à imprimer sa possession et sa circulation de balle et un Inter, qui fait évoluer son jeu en fonction de son adversaire ? En fait, il y a bien une personnalité toujours marquée des équipes et des championnats et aucun pour le moment n'est parvenu à prendre durablement le dessus sur les autres.

Footballistico

mardi 30 novembre 2010

Le Real dans le "Mou"

Contrairement à tout ce qu'on pensait, il n'y a qu'un club en Espagne : le Barça. Le Real est aimable mais joue derrière. La Liga possède donc un dispositif en 18 - 1 - 1. Avec cette humiliation, le Real est renvoyé à ses doutes comme un vulgaire Panathinaïkos (avec Govou en moins).

Les 2 équipes se présentaient dans leurs dispositifs-type : 4 - 2 - 3 - 1 pour le Real, avec, comme surprise du chef, Benzema en pointe. Le Barça en 4-3-3, avec Messi au centre en 9 1/2.

Dès l'entame, le Barça prenait Madrid à la gorge. Les blaugranas passaient par les côtés mais, plus original, par le centre. Messi décrochait et décochait des passes dans l'axe à Xavi et Villa. Et c'est du centre qu'allait venir le 1er coup, les 2 arrières centraux madrilènes étaient montés pour suivre Messi, Iniesta allait passer la balle plein centre à Xavi qui s'était engagé : Marcelo se trouait un peu. But. Malgré quelques tentatives madrilènes (jolie passe de Ronaldo à Benzema 15ème), le coup de grâce allait être porté dès la 18ème minute : Xavi changeait d'aile magnifiquement sur Villa, qui prenait le meilleur sur Sergio Ramos et tirait. Casillas détournait péniblement le cuir dans les pieds de Pedro.

A 2 - 0 au Camp Nou, la messe semblait dite et même si le Barça baissait un peu de rythme offensivement, il continuait à harceler les madrilènes afin de les empêcher de construire. La mi-temps se finissait en énervement général. Mourinho effectuait un changement étrange en substituant Özil (transparent il est vrai,voir plus bas) par Lassana Diarra. Madrid tentait de passer en 4 - 3 - 3, en densifiant son entrejeu. Cependant, le match allait être l'exacte réplique de la première mi-temps. Au bout de 10 minutes de jeu, Messi récupérait un ballon et lançait Villa dans le dos de Pépé, but. Le 4ème allait venir 3 minutes plus tard toujours Messi -Villa, qui prenait Sergio Ramos de vitesse. Le 5ème but du remplaçant Jeffren pendant les arrêts de jeu était anecdotique.

Que conclure de cette rencontre ?

1 - Un dispositif en 4 - 1 - 5 - 0 ? Le Barça trouvé la martingale en attaque.Plutôt que de mettre un véritable avant-centre en la personne de Zlatan, Eto'o ou Villa où celui-ci est marqué par les défenseurs centraux, Messi décroche et là, les ennuis commencent pour l'équipe en face : le milieu défensif doit-il le prendre en charge (laissant ainsi de l'espace au milieu) ou un arrière central doit-il le suivre ouvrant ainsi des brèches derrière ? En outre, Messi a évidemment la capacité à prendre le meilleur sur son adversaire direct pour orienter la dernière passe.

2 - Fluidité du jeu du Barça

Corollaire du point précédent, le Barça joue de façon extrêmement mobile : cela veut dire qu'en dépit des postes attribués tout le monde bouge, Xavi s'enfonce dans l'axe, Iniesta et Alves peuvent jouer ailiers, Villa (sur le troisième but) et Pedro (sur le second) deviennent avant-centre. Piqué et Puyol alternent le côté de la défense (Puyol du côté Ronaldo). Peu importe, ces changements ne nuisent pas à la cohérence collective mais sèment continuellement le trouble dans la défense adverse.


3 - Echec tactique de Mourinho

Le "Mou" avait décidé de défendre bas, afin de priver le Barça d'espace mais de s'en tenir à son 4-2-3-1 fétiche. Cependant, au delà de la titularisation de Benzema, il avait décidé de positionner Di Maria sur la gauche afin de bloquer défensivement Dani Alves pendant que Ronaldo occupait le flanc droit. Le résultat : offensivement son équipe n'a ressemblé à rien pendant 15 minutes, quand Ronaldo a repris sa place préférée. Trop tard : 3 minutes après, le Barça marquait et le Real était comdamné. Le passage à un 4 - 3 - 3 densifié en seconde mi-temps n'allait pas apporter grand chose. Les merengues étaient obligés de monter d'un cran pour aller chercher le ballon et ouvraient de toute façon des espaces sans avoir d'allant offensif. Aucune action en seconde mi-temps : un calvaire.

4 - Des passes à l'infini...et un pressing de feu

Le Barça a tenu le ballon pendant de longues séquences d'1 minute et parfois 40 passes, qui se sont achevées par un but (le second) et une interception illicite de Carvalho (de la main). Ca tripote et ça marque. Ca nous change d'Arsenal. En outre, jamais Madrid en terme de pressing n'a pu lutter avec les Barcelonais, remontés comme des pendules à l'encontre de Mourinho.

Conclusion : Mourinho avait 2 objectifs : battre le Barça et gagner la ligue des champions. Après cette déculottée monumentale (Footballistico a cherché mais n'a pas trouvé de défaite 5 - 0 de Mourinho), le technicien portugais a déjà à moitié échoué. Pourtant, l'histoire a montré qu'il apprend vite. Si le jeu Barcelonais venait à se dérégler, il se ferait un plaisir de gagner 1 - 0 (but de Carvalho sur un dégagement raté d'Abidal) à Bernabeu an Avril et de coiffer les Blaugranas pour la Liga.

Quant à Barcelone, c'était hier la meilleure équipe de club que Footballistico a jamais vue : meilleure qu'en 2008-2009 et qu'en 2009-2010. Hier, même avec le meilleur Real de l'histoire, elle aurait été dure à égaler.

Footballistico

jeudi 25 novembre 2010

Marronnier d'automne : le niveau de la Ligue 1

En langage journalistique, un marronnier, c'est un sujet récurrent qui permet de meubler l'espace éditorial (temps, pagination) pendant les périodes pauvres en actualité. Le fameux "niveau" de la L1. Pour les médias, c'est du pain béni : des débats sans fin, pas besoin de vraiment les étayer et si par hasard un fait semble lui donner du corps (par exemple, Brest leader de L1), alors c'est la certitude d'obtenir l'assentiment du téléspectateur. Donc, si l'on comprend bien, le niveau est médiocre, d'ailleurs tous les clubs se valent et puis le spectacle est vraiment nul. En fait ce constat recouvre 2 réalités bien différentes que nous nous efforçons d'élucider ci-après :

1er constat : le niveau est nul et conséquemment onze fait chier (ouarf).

2d constat : le niveau est trop homogène est onze fait chier.

Comment se prononcer sur ces 2 constats : par l'examen des statistiques, notamment sur les compétitions européennes et la comparaison avec les autres grands championnats (Allemagne, Angleterre, Espagne, Italie).

1er constat : le niveau est nul. Il existe 2 indicateurs permettant d'objectiver simplement cet énoncé :

1 - l'indice UEFA de la France. Objectif mais limité car il ne prend en compte que les performances des 5/6 meilleures équipes de chaque championnat. Il a l'avantage d'offrir un historique profond (depuis 1960). La France est actuellement 5ème (derrière les 4 autres grands pays occidentaux) mais cette place correspond plutôt à un grand cru historique puisque pendant toute les décennies 60, 70 et 80, la France oscillait entre 10ème et 20ème place. Notre pays a connu une période de grâce, au début des années 90 (Marseille 93, PSG 95) mais depuis cet accident, la place du foot hexagonal est étonnamment stable. Il peut y avoir des accidents (comme en 2006-2007) mais globalement, quand on lisse les performances des clubs français sur 5 ans (comme le fait l'UEFA), peu de risque de se voir dépassé par l'Ukraine, le Portugal ou la Russie...et peu de chance de rattraper l'Allemagne ou l'Italie. Stabilité donc et pas d'effondrement.

2 - Le nombre de buts marqués. C'est un fait, notre championnat est plutôt pauvre en buts (2,25 sur la décennie 2000 - 2010) même par rapport à l'Italie, pays des pâtes et du catenaccio. Il est cependant difficile d'y voir seulement l'influence de la "qualité" d'un championnat par rapport à la culture tactique d'un pays. A titre de contre-exemple, l'Allemagne domine ce classement de la tête et des épaules (2,85) mais elle est seulement 4ème au fameux indice UEFA. Il ne faut tout de même pas se voiler la face, l'absence des meilleurs attaquants dans notre championnat possède une influence sur ce chiffre.

Enfin,d'une façon plus qualitative, ceux qui regardent de temps à autre le championnat italien ou Espagnol comprendront que le spectacle n'est pas forcément champagne de l'autre côté des Alpes et des Pyrénées. (triste Lazio - Roma ou Inter - Milan).

2d constat : le niveau est trop homogène. Révoltés par la présence de Brest en tête du championnat, les commentateurs s'en sont donnés à cœur joie : tous nuls, que font-ils de tout l'argent que leur donne la télé, etc. En fait, plusieurs remarques s'imposent :
- d'une part, la situation est ancienne : la France a traditionnellement un championnat où le leader marque peu de points. Lyon, même pendant sa période d'euphorie, a ramené 2 titres à moins de 2 points par match. A titre de comparaison, le Barça et le Real ont marqué 2,6 points par match la saison dernière.
- il est exact que le niveau d'hétérogénéité sur les 10 dernières années épouse assez bien l'indice UEFA (1er : Premier League, puis au coude à coude Liga et Calcio, Bundesliga et Ligue 1)...
...et la répartition des droits TV. Plus la répartition est inégale, plus, logiquement, les "grands" clubs se baladent. A un système encore relativement équitable en Allemagne et en France (ratio de 1 à 4 entre premier et dernier de première division), l'Espagne et l'Italie préfèrent une franche injustice sportive. Les 2 grands de la Liga négocient directement leurs droits. Résultats, le Real et le Barça ont touché 140 millions pendant la saison 2009-2010, Xerez, 12 millions...
- mais on arrive à un paradoxe : comment intéresser les téléspectateurs à un championnat trop déséquilibré même si cet élitisme est le garant de bonnes performances de 3/4 grands clubs sur la scène européenne ? L'Espagne a répondu, les recettes TV du Barça et du Real vont baisser en 2011...

En conclusion, on peut dire que la situation dénoncée par les commentateurs est à la fois ancienne et à moitié fausse : depuis lors, Brest a perdu sa place de leader, Lille a pris le pouvoir et parmi les 6 premiers, seul Montpellier fait office de "petit".  Les vrais sujets : moins de revenus pour les clubs français issus des "matchdays" et des droits dérivés, une culture tactique qui privilégie les joueurs physiques et le contre. Tout cela serait trop compliqué pour le Canal Football Club. Heureusement, l'autre sujet favori du CFC : "pourquoi les arbitres français sont nuls" est lui inépuisable.

Footballistico

mardi 9 novembre 2010

PSG - OM : des bouchons et du champagne

Mine de rien, en 2 semaines, le PSG a battu le champion de France en titre, son dauphin (l'OL en Coupe de la Ligue) et a tenu tête au leader de la Bundesliga.

Dimanche soir, le PSG a mérité sa victoire face à un OM un peu atone, qui s'était fait choper dans un bouchon sur le périph'.

L'équipe parisienne se présentait dans son 4-4-2 désormais bien connu, avec Chantôme devant Makélélé, Néné et Giuly sur les ailes. L'OM aussi était dans son dispositif de prédilection : en 4-3-3, avec Lucho, à droite, Rémy et Valbuena encadrant Gignac.

1ère mi-temps :

Dès le début du match, le PSG mettait une pression intense par les 4 joueurs de devant souvent épaulés par Chantôme. Le résultat n'allait pas tarder à se faire sentir. Après une première escarmouche de Giuly sur un ballon perdu de Kaboré, la situation allait se cristalliser dès la 9ème minute, Taïwo redonnait une seconde chance à Chantôme qui glissait à Néné sur le côté gauche : tir. Mandanda laissait échapper le ballon sur la chaussure d'Erding, but. 10 minutes plus tard, Diawara dégageait un ballon plein axe sur Hoarau, un joli une-deux en cloche avec Néné et l'avant-centre parisien rompait avec sa période de doute : 2 - 0.

Mais, 4 minutes plus tard, sur une belle passe en profondeur de Lucho, Gignac centrait et Edel contrait le ballon pour Lucho, qui avait suivi : 2 - 1. On pensait que l'on se dirigeait vers un clasico un peu fou et l'on pestait (ou l'on jubilait, c'est selon) sur l'incapacité du PSG à conserver un score. Mais les 2 équipes, un peu épuisées, s'en tenaient là, malgré un très bon tir de Gignac dans les arrêts de jeu.

Pour l'essentiel, Paris s'en était tenu à son plan de jeu : contrer l'OM très haut et passer par les côtés, en profitant de la bonne entente Jallet / Giuly et Tiéné / Néné (à croire que Kombouaré fait des allitérations quand il compose son équipe). L'OM semblait dans l'incapacité d'écarter le jeu et de faire le lien avec leurs attaquants, à la sensible exception de Lucho.

2ème mi-temps :

Tirant les leçons de la première période, Didier Deschamps changeait son dispositif : il faisait entrer Abriel à la place de Kaboré et passait en 4-2-3-1, Lucho prenant le rôle de N°10 derrière Gignac et Cheyrou reculant légèrement pour former le "2" défensif. La possession de balle allait devenir marseillaise mais elle demeurait stérile. En fait, on pourrait arguer que l'OM se montrait moins dangereux pendant cette période. Les parisiens étant descendus d'un cran, Lucho la menace n'avait plus le recul nécessaire pour distiller ses ballons et se retrouvait à la lutte au centre avec Makélélé et Chantôme. Les marseillais n'arrivaient toujours pas à prendre les ailes mais tentaient de dominer le milieu du terrain avec Valbuena, Cheyrou et Lucho. Kombouaré allait donc densifier son milieu de terrain en remplaçant Erding par Bodmer. Paris se retrouvait alors en 4-3-2-1 et pouvait se permettre de jouer à la passe à 10 au milieu du terrain. Néné rendait fou Azpilicueta, puis Diawara. Deschamps tentait alors un ultime coup de poker en passant en 4-4-2 losange, avec Brandao s'affichant au côté de Gignac, et Ayew prenant le côté droit. Deschamps espérait ainsi poser des problèmes à l'arrière garde parisienne (2 attaquants / 2 défenseurs centraux) mais les latéraux parisiens ont alors bien coulissé pour créer le surnombre défensif pendant que les milieux parisiens bloquaient de toute façon les transmissions vers l'avant.

En dépit d'une bonne occase en toute fin de match par Ayew, Paris tenait sa victoire. La critique de la voirie parisienne pouvait commencer.

Au delà des bouchons, que conclure de cette soirée ?

L'OM effectue souvent des parties à "éclipse", ratant une mi-temps avant de revenir (Lille, Valenciennes). Hier, encore, leur entame fut catastrophique. Certes, Paris a plutôt bien joué le coup mais les ballons perdus ne sont pas tous dus à un pressing intense. Surtout, comme le disait Elie Baup après le match, l'OM ne semble pas avoir trouvé de dispositif adapté à ses joueurs offensifs. En 4-3-3, Remy a du mal à prendre les ailes mais n'a pas de profondeur. Visiblement, Valbuena et Remy ont du mal à combiner avec Gignac au centre et, en dépit des promesses d'Azpilicueta, Bonnard manque cruellement.

Face à une équipe désireuse de faire le jeu (mais incapable de le prendre à son compte), le dispositif de Paris a pu donner sa pleine mesure. Surtout, que les 2 latéraux de l'OM, apeurés par le rythme et la technique de leurs opposants directs, n'ont quasiment jamais apporté le danger (Azpilicueta : 2 centres). Paris doit maintenant se concentrer sur les équipes qui tentent le contre (à la Auxerre) pour tenter de gagner ces matches où le rythme et le pressing ne servent pas à grand chose face à une équipe repliée.Un gros plus hier, dans le dispositif parisien en seconde mi-temps : Paris a su gérer la domination marseillaise en reculant d'un cran sans paniquer et en modifiant sa tactique pour conserver une possession du ballon.

Koumbouinho ?

jeudi 28 octobre 2010

Footballistico a vu le futur : il s'appelle Antoine Griezmann

Encouragé par un buzz tenace, Footballistico s'est collé devant sa télé lundi soir (25/10) pour voir (pensions-nous) un pensum : Real Sociedad - Deportivo La Corogne, 2 mal classés de Liga. Et bien on est ressorti tout éblouis et on n'oubliera pas ce match de sitôt, tant le jeune Antoine a éclaboussé la rencontre de sa classe.

Les 2 clubs jouaient chacun en 4 - 2 - 3 - 1. Coïncidence de la soirée, les 2 postes d'ailier gauche étaient tenus par 2 français :Yves Desmarets (?) et Antoine Griezmann, donc. L'équipe de la Real Sociedad aime bien tripoter le ballon avec un très bon meneur axial Xavi Prieto, 2 latéraux assez offensifs (De La Bella et Martinez) et les ailiers. Il est vrai que le Depor, en face, semblait plus inoffensif.

La première mi-temps du français fut sérieuse mais plutôt discrète. Il est vrai que la Real ouvrit rapidement le score (17ème). De La Bella centrait pour Llorente, tête, but. Pendant le reste de la première mi-temps, le club de Saint Sébastien allait donc hésiter sur la conduite à tenir : défendre ou enfoncer le clou.

A la mi-temps, Desmarets était sacrifié au profit de Riki, un deuxième attaquant pour le Depor. Et les galiciens étaient tout prêts de revenir au score par ce même Riki mais Claudio Bravo empêchait l'égalisation. La période Griezmann pouvait commencer. Ce fut tout d'abord une petite passe en cloche pour De La Bella dans le mouvement. Puis une reprise de volée sur un centre de Martinez.
Il marquait de la tête ensuite, sur un autre centre de Prieto, avant de s'enfoncer dans la voiture d'un sponsor (Antoine est sérieux et profite des temps morts pour réviser son code qu'il passe en ce moment). Il s'arracha enfin pour récupérer un ballon dans la surface et placer une frappe au ras de la lucarne.

A la 82ème, Griezmann sortait sous les acclamations du stade d'Anoeta avant que son remplaçant, Aguiretxe, n'achève le Depor.

Que conclure de cette prestation où Griezmman a régné seul en maître sur le terrain pendant 25 minutes de feu ?

- l'avantage numérique au milieu du terrain en seconde mi-temps a servi le jeu basque, une fois l'orage passé, notamment sur les côtés
- Griezmann, à 19 ans, est l'un des 2 dépositaires du jeu de la Real. On ne s'émerveille pas lorsqu'il réussit une passe. On est déçu lorsqu'il ne prend pas l'animation à son compte,
-  Parmi les jeunes français champions d'Europe des moins de 19 ans en 2010 (face à l'Espagne s'il vous plaît), il y a 3 catégories de joueurs : les lyonnais (Pied, Faure, Grenier, Tafer, Reale), les stars de premier league (Kakuta, Sunu, Mavinga) et Antoine Griezmann. Les premiers jouent épisodiquement dans une équipe médiocre. Les seconds ne jouent pas. Antoine joue tous les matches.
- L'échec de la formation à la française ? Griezmann s'est fait recruter par les scouts de le Real Sociedad à 13 ans, alors qu'il était jugé trop fluet pour être footballeur pro par les centres de formation français. Le fait qu'on puisse jauger le gabarit d'un joueur dès 13 ans plonge Footballistico dans des abîmes de perplexités mais au delà de ça, les joueurs costauds et rapides c'est bien mais d'autres qualités devraient sans doute être prises en compte. En gros, la France est très bien pour détecter des Vieira et des Diaby mais chez nous, Messi serait livreur de pizzas et Iniesta barman.
- Enfin, si vous êtes un jeune joueur kinenveut, il vaut mieux choisir un club moyen, plutôt familial et qui fait confiance à ses jeunes. Lundi soir, 5 titulaires étaient issus de la cantera de la Real.
- La vie d'un jeune footeux expatrié est plutôt triste. Comme le confie, Antoine : "au début, c'était dur, je pleurai presque tous les soirs tout seul dans mon lit". Ben, mon pôv vieux. Ça n'étonne plus si certains se mettent en grève.

Quel avenir pour Griezmann ? La question est de savoir s'il pourra survivre dans un club plus prestigieux, dans un monde moins familial, où la confiance et le temps sont en quantité illimitée. Benzema au Real ou Nasri à Arsenal ? L'avenir le dira. Mais Footballistico a choisi son camp.

Notre pari : Blanc le sélectionne au dernier moment pour l'Euro 2012. Il marque en finale face à l'Espagne. C'est le titre, c'est la gloire...

Bonne chance, Antoine, Footballistico te suivra.

lundi 18 octobre 2010

Du bon usage des remplaçants : Manchester City - Blackpool

Pour les citizens, le match de dimanche était une opportunité en or de mettre quelques points à leurs meilleurs ennemis d'United tenus en échec par les Wolves. Pour les tacticiens, il démontre à merveille l'utilisation des remplaçants, qui ne constituent pas seulement une réserve de sang frais mais une opportunité de modifier la disposition de l'équipe et de semer le trouble en face.

Le résultat : on a eu droit à une purge pendant plus d'une heure. Le 4-4-2 "à la PSG" des mancuniens (De Jong / Barry devant la défense, Johnson / Milner sur les ailes et devant Adebayor / Tevez) ne fonctionnait pas. En face de courageux blackpooliens (?), dont l'estimé Eliott Grandin, s'accrochaient et donnaient une réplique sans complexe, en 4-3-3 s'il vous plaît. On peut sans doute blâmer le système choisi par Mancini et notamment Emmanuel Adebayor pour ce manque d'efficacité des citizens. En plus d'une heure sur la pelouse, le togolais n'a réussi que 10 passes (dont 1 à Tevez) et n'a tenté aucun tir. De son côté, Tevez n'a pas réussi une transmission vers son homologue de l'attaque, multipliant au contraire les échanges avec Milner et Johnson.

A la 66ème minute, donc, Mancini, prenant acte du manque de complémentarité de sa paire d'attaquants, fit sortir le fantomatique Adebayor pour David Silva. L'espagnol est un joueur étrange : c'est plutôt un ailier mais il ne déteste pas repiquer, on l'emploie donc souvent de façon inversée par rapport à son pied naturel (le gauche). Très technique, plutôt petit, il ne semble pas très rapide, ni très incisif. Hier, il a simplement été incroyable pendant 34 minutes (1 passe décisive, un but et 16 passes réussies sur 17 !). En outre, comme il s'est promené sur tout le front de l'attaque, il a posé un problème insoluble à la défense de Blackpool. Il a d'abord jeté son dévolu sur l'aile gauche ou il a créé le surnombre avec Milner. Au bout d'une minute sur le terrain, il centre pour Tevez, qui marque d'un extérieur d'une subtilité incroyable (sur son premier tir !). Pourtant, Blackpool allait trouver la force de revenir suite à un coup franc. Mais Silva était encore là (au centre) pour gêner la relance et permettre à Tevez de marquer. Puis, 10 minutes plus tard, il héritait d'un ballon sur l'aile droite, effaçait 2 joueurs et scellait le sort de la rencontre...à défaut du score puisque Blackpool allait encore trouver les ressources morales pour revenir à 2-3, inscrivant ainsi le but inutile du week-end.

La leçon est claire : face à une équipe bien organisée défensivement, changer le dispositif en cours de match est sans doute une bonne idée. En outre, si vous utilisez un joueur atypique, dans un rôle étrange (pas à la place d'un ailier mais en plus des ailiers déjà présents) vous accroissez le trouble. La réponse du coach de Blackpool n'est jamais venue et Manchester City repart avec les 3 points. Vous avez dit "substitute" ?

Footballistico

jeudi 14 octobre 2010

Bilan EdF : un costume à Payet

Un match de foot tient parfois à peu de chose : l'épaisseur d'un poteau, les remplaçants, quelques minutes. L'EdF pourra se gargariser de ses 2 victoires face aux Roumains et au Luxembourg mais la réalité est que les satisfactions sont plus individuelles que collectives, plus sporadiques que régulières.

En fait, le problème de l'EdF semble être l'incapacité de choisir un dispositif et de tenter de s'y tenir. S'il n'est pas choquant d'adapter la tactique en fonction de l'adversaire (genre 1 à domicile, l'autre à l'extérieur, 1 face aux grosses écuries, l'autre face aux minots) mais, en l'espèce, on serait bien en peine d'y trouver un sens. On a e eu droit, en termes d'animation offensive en tout cas à tout un catalogue de systèmes avec une belle démonstration de leurs défauts supposés.

- le 4-4-2 diamant (1 ère mi-temps Norvège, 1ère mi-temps Luxembourg). Un "trequartista" (Nasri puis Gourcuff) derrière 2 attaquants. Le problème de ces dispositifs est le manque de largeur et c'est exactement ce qui s'est passé, notamment face au Luxembourg. Jamais les bleus n'ont su étirer la défense regroupée du grand duché. Le but de Benzema est intervenu sur un corner, concédé sur un tir de Mexes détourné par le gardien.
- le 4-4-1-1 (début de match face à la Biélorussie). Rémy très décroché avec Hoarau en point d'appui devant. Problème, Hoarau fut souvent isolé et n'avait personne pour remettre les rares ballons qui lui parvenaient.
- 4-2-3-1 : le dispositif de la peur ou de l'impuissance (36ème - 65ème Biélorussie, Roumanie : 1 - 75ème). Le match face à la Biélorussie tourne au cauchemar avec la blessure de Rémy qui s'ajoute aux absences de Benzema, Ribery, Gourcuff, Nasri, Ben Arfa, L. Diarra et Anelka. L'EdF joue pendant 30 minutes avec Menez en animateur offensif. Pas une bonne idée semble-t-il. Ce match raté coûtera sans doute définitivement sa place en bleu au romain tant que Blanc sera le coach national. Au delà de ce casting raté, le match face à la Roumanie a montré que face à une équipe assez défensive, le 4-2-3-1, en laissant 2 demis défensifs se révèle incapable de créer le surnombre... surtout quand l'un des couloirs (le gauche en l'occurrence) est quasiment inutilisé à cause de la dérive à gauche de Benzema, qui obligea Malouda à repiquer vers le centre. Résultat : l'équipe de France a joué plus d'une heure sans ailier gauche et sans avant-centre et la situation ne s'est débloqué qu'après les entrées en jeu des remplaçants.
- 4-3-3. (Bosnie, Roumanie dernier quart d'heure, fin du match Luxembourg). C'est a priori le dispositif le plus prometteur. Il a connu 2 versions.
  • L'une défensive, face à la Bosnie avec 3 milieux plutôt repliés (M'Vila, Diarra, Diaby) et 3 attaquants, Valbuena, Malouda et Benzema. L'objet était de casser la dynamique Bosniaque en 4-4-2. Dans ce schéma, l'EdF a plus souvent défendu en 4-5-1 mais l'objectif a été atteint.
  • L'autre plus ambitieuse (Roumanie : Malouda - Rémy - Payet / M'Vila - Diarra - Gourcuff, Luxembourg : Nasri - Rémy - Payet - Gourcuff - Diarra - Diaby). Cela a créé des opportunités, du mouvement, en profitant de l'envie et du mouvement apporté par les nouveaux entrants. Blanc semble privilégier ce dernier dispositif en cours de match.C'est à notre sens dommage, surtout à domicile, ou face à des défenses regroupées. Un petit mot sur la comète Payet. A chaque fois qu'il est entré, il a tout cassé et il trouve Gourcuff les yeux fermés. Ca l'a changé, Gourcuff. Avant, personne ne lui passait la balle.Là, y a un mec qui le cherche et qui le trouve les yeux fermés, qui lui a fait plus de passes en 2 quarts d'heure que toute l'EdF pendant le mondial. Payet passera-t-il l'hiver ? Non, probablement pas mais voir un gars sorti de nulle part marcher sur l'eau de telle façon : il nous aura ébloui.

Avant de se mettre à rêver, l'EdF doit selon nous, au delà des considérations tactiques exprimées plus haut améliorer :
- sa gestion des coups de pied arrêtés. Au delà du but de Benz face au Luxembourg (grosse faute de marquage), l'EdF a été rarement dangereuse sur coup de pied arrêté. Gourcuff et Nasri n'ont pas convaincu dans l'exercice. A travailler, parce que des joueurs de tête, on en a (Rami, A.Diarra, Hoarau, Diaby).
- le côté gauche : c'est la cata tant offensivement (le but Biélorusse, le poteau roumain) qu'offensivement : 1 seul but sur les 7 marqués par l'EdF depuis les débuts de l'ère blanc contre 3 à droite.C'est insuffisant : reviens Evra !

On en reparle en Mars !

dimanche 26 septembre 2010

OL - ASSE : avec les compliments de Payet

On ne sait pas si l'on a assisté au dernier match de Claude Puel sur le banc de l'OL hier soir mais au vu de la prestation de son équipe, ce serait injuste.

Les lyonnais se présentaient sur leur pelouse dans un ambitieux 4-3-3, avec Bastos et Briand encadrant Gomis, qui retrouvait sa place au centre de l'attaque, grâce à la 1157ème blessure de Lisandro. Au milieu, Gourcuff était basé à droite avec Toulalan en milieu reculé et Kallström à gauche. De leur côté, les verts se présentaient, en théorie dans un système hybride 4-3-3 / 4-5-1, qui ressembla de fait à un prudent 4-1-4-1, le 2 ailiers (Payet et Sako) descendant souvent au niveau des milieux. Dans cette configuration, le rôle du N°6, Matuidi, devant la défense est primordial.

Ce qui frappait hier, c'était le mouvement dans l'attaque Lyonnaise, Bastos et Gourcuff, notamment, dérivaient sans cesse antre leur côté et le centre et cela donnait une certaine fluidité au jeu des locaux pendant que la paire Kallström / Toulalan, retrouvée, remontait rapidement les ballons. Dès l'entame, sur un centre de Cissokho, Gomis touchait du bois. L'OL dominait le match et n'allait jamais lâcher la ballon.

Devant les chiffres de la domination lyonnaise (chiffre hallucinant de 44 centres), on est en droit de se demander ce qui n'a pas fonctionné et comment Saint-Etienne est parvenu à surnager. Plusieurs éléments de réponse :

- Lyon n'a pas su étirer suffisamment la défense stéphanoise. A force de repiquer au centre, de permuter entre ailiers "naturels" comme en deuxième mi-temps (un gaucher à droite, un droitier à gauche), l'une des conséquences fut l'innocuité des centres Lyonnais, déclenchés de trop haut, flottants, ils furent un régal pour la défense centrale Marchal / Monsoreau.
- le dispositif stéphanois sur corner. Il est inévitable qu'avec des tireurs aussi doués que Gourcuff et Bastos, les lyonnais allaient se procurer plusieurs occasions de but sur leurs 11 corners. Saint-Étienne a donc remis au goût du jour un vieux dispositif défensif : un joueur à chaque poteau. Le débat est connu : mettre un "piquet" à chaque montant diminue le surnombre en défense ou limite vos capacités en contre. Pourtant hier, Payet a sauvé 2 balles de but (Toulalan puis Briand) alors que Janot était archi-battu. Si le PSG avait adopté un tel dispositif, il n'aurait pas perdu face à Bordeaux.
- les coups francs mal tirés. Si l'OL a plutôt bien tiré les corners, les coup-francs furent une belle catastrophe : envolés, dans le mur, écrasés, toute la gamme des ratés y est passée. Bastos et Groucuff vont devoir réviser leurs gammes à Tola Vologe. Reviens Juni ! A comparer, donc, à l'insolente réussite des verts.
- les remplacements de Christophe Galtier. C'est passé inaperçu mais le but stéphanois intervient respectivement 6 et 3 minutes après les 2 changements opérés par le coach des verts. Cela a permis d'introduire Bergessio, qui, à la différence de Rivière, harcèle les défenseurs jusque très haut sur le pré.

Conclusion : l'OL a, selon nous, trouvé un réel équilibre même si elle doit gagner en efficacité, notamment sur coup franc. Quant aux Verts, footballistico est impressionné par le travail effectué par Christophe Galtier. Avec un effectif très peu remanié sauf en défense (arrivées de Bocanegra, Marchal et Ebondo), le coach stéphanois a su transformer une équipe de relégables en F1 de L1. Respects.

mardi 14 septembre 2010

Analyse tactique d'avant-match : AC Milan / AJ Auxerre

Parmi toutes les rencontres de Ligue des Champions qui nous attendent pendant ces 2 journées, celle opposant le prestigieux Milan AC et la sympathique Association de la Jeunesse Auxerroise  apparaît, sur le papier, comme l'une des plus déséquilibrées. Le prestigieux club milanais face aux débutants Icaunais, le pot de fer contre le pot de terre, etc. Pourtant, Footballistico préfère s'appesantir sur cet affrontement que sur nos représentants plus solides, l'OM et l'OL, car le goût du risque tenaille notre rédaction.

Et, pour une fois, allons-y, osons carrément un pronostic kamikaze : Milan AC 1 - AJ Auxerre 2. Pourquoi et comment risquer cette côte à 500 contre 1 ? Voici les motivations de Footbetlistico.

1) Le Contexte. Le Milan vient de perdre contre Cesena (0 - 2). Pour bien comprendre la nature de cette défaite, il faut savoir que Cesena est un peu le Arles-Avignon transalpin : promu et 19 recrues.

2) L'analyse tactique. Les locaux possèdent une batterie de stars (Ronaldinho, Pirlo, Gattuso, Ibrahimovic, Pato, etc) impressionnante sur le papier. Cependant, Milan a aussi 2 problèmes : l'age de ses joueurs et leur complémentarité sur le pré.

Face à Cesena, le Milan s'est présenté en 4-3-3. Le 3 de devant était composé de Ronaldinho (à gauche), Ibra + Pato. Au milieu, et c'est peut être le plus intéressant, Pirlo est au milieu mais dans une position très reculée qui lui permet d'orienter le jeu. Devant lui, se trouvent Gattuso et Ambrosini. Les défauts de Milan sont de plusieurs natures. Tout d'abord, le 3 de devant travaille peu défensivement. Ibra a toujours été allergique au fait de presser, Ronaldinho a pris quelques années et Pato se contente de fixer son défenseur latéral. Plus bas, les problèmes sont les mêmes, les 3 du milieu ont dépassé leur prime jeunesse. En outre, Pirlo n'est pas un très bon défenseur ce qui pose des problèmes au centre quand Milan n'a pas le ballon. Notons cependant qu'à gauche, le coach Leonardo dispose d'une alternative avec Robinho.

Que faire face à Milan ? En un mot, c'est simple, du rythme et de la vitesse. Détaillons.

L'AJA va probablement se présenter en 4-4-1-1 à San Siro, système que Jean Fernandez semble favoriser depuis le début de saison, avec un attaquant décroché derrière Jelen. Le 4 de derrière ne fait guère de doute (Hengbart - Coulibaly - Mignot - Grichting). Pas de doute non plus sur les 2 du milieu (Pedretti à droite, Ndinga à gauche). Jelen en pointe, donc, et Oliech en ailier droit. Bien. Les 2 postes restant à pourvoir sont ceux du milieu gauche et d'attaquant décroché. L'absence de Roy Contout, suspendu est un vrai coup dur pour l'AJA car le gaucher pouvait grâce à sa rapidité terroriser ses vis-à-vis (Gattuso et Bonera). A sa place, on aura probablement l'occasion de découvrir Steven Langil. Car, et c'est notre pari, nous privilégions Valter Birsa en 9 1/2. Pourquoi ? Pour 2 raisons simples : sur ce match, le fait de neutraliser Pirlo sera important et Birsa, qui sera la joueur le plus proche du métronome italien est meilleur défenseur que Le Tallec. En outre, il est plus fin footballeur et pourra donc mieux orienter le jeu de contre vers Jelen / Oliech / Langil.

Le jeu d'Auxerre pourra donc déployer son jeu de contre selon 2 axes :
- un axe central Pedretti - Birsa - Jelen
- un axe à droite, soit le côté de Ronaldinho. Défendant peu, le brésilien a en plus tendance à dériver ver le milieu où il sera pris en charge par Pedretti. Cela devrait ouvrir des boulevards à Cédric Hengbart, qui s'est révélé capable de les prendre, avec son compère Oliech. Evidemment, si Robinho était titularisé, le scénario pourrait changer mais il n'est pas dit que le jeune brésilien soit encore apte physiquement. Et puis, il faudra saisir les occasions sur coup de pied arrêté comme face au Zenit.

Conclusion : Un match déséquilibré sur le papier. Mais pour peu qu'Auxerre ne soit pas trop impressionné et que les milanais ne marquent pas d'entrée, il est possible que nos gentils bourguignons raflent la timbale à San Siro en imprimant du rythme à une équipe vieillissante, qui est encore en tout début de championnat.

Quelques commentaires de nos valeureux héros après leur victoire :

Benoit Pedretti : ils nous ont pris pour des jambons, on leur a joué un tour de cochon.

Ireneusz Jelen : moi très content jouer ici, San Siro beau stade, bonne ambiance, Milan belle ville. Maintenant shopping avec femme. Mieux que Auxerre.


Jean Fernandez : cette victoire nous a pompé énormément de ressources physiques et mentales. Je crains énormément pour le match de Dimanche à Lille.

Footballistico

lundi 13 septembre 2010

OM - Monaco : Rémy, en futur sauveur ?

Le match d'hier a offert une opposition de style, de coaching et d'ambition. Il laisse un goût un peu inachevé tant les 2 équipes ont semblé riches d'un potentiel qu'elles n'exploitent pas totalement. A la décharge de l'OM, les indisponibilités d'Ayew, Diawara, Remy et Cissé ont empêché Didier Deschamps d'aligner son équipe type.

L'OM se présentait sur sa pelouse avec un 4-3-3 assez ambitieux avec Lucho à la baguette, côté droit, derrière une triplette d'attaquants Brandao-Gignac-Valbuena.

Monaco de son côté était dans un système un peu hybride entre 4-5-1 et 4-4-1-1. Les hommes clés du dispositif de Lacombe étaient Dieumerci M'Bokani, en 9 avancé et Niculae juste derrière. Les 2 ailiers Aubameyang et Park furent assez vite confinés dans des tâches défensives. Nous y reviendrons.

Le début de partie fut plutôt dominé par les Monégasques, au moins en termes de percussions, les 2 ailiers rouge et blanc prenaient bien la largeur et Niculae glissait lui aussi sur les côtés. Les monégasques procédaient pas passes rapides sur les aile et s'appuyaient sur M'Bokani, en pivot, qui parvenait sans trop de difficultés à se défaire du marquage des centraux. Le premier but (15ème), allait venir dans cette configuration : un dégagement vers l'avant-centre monégasque, qui échappait à Hilton et frappait. Son tir contré était suivi par l'attaquant roumain, qui marquait dans un angle fermé.

Le problème des monégasques à ce moment fut de se replier en priant pour sauvegarder ce résultat alors que Marseille s'exposait à leurs contres. M'Bokani était un joueur d'appui intéressant mais il lui est difficile de s'exprimer lorsqu'il est aussi isolé. De leur côté, les ailiers redescendirent pour s'acquitter de tâches défensives et l'on ne vit quasiment jamais Adriano et Muratori aux avant-postes. Marseille allait donc prendre la direction du jeu. Les locaux furent longtemps confrontés à un problème face à cette défense regroupée : le manque de complémentarité entre Gignac et Brandao. En 4-4-2, l'idée d'avoir 2 attaquants, l'un dans la profondeur, l'autre en appui a du sens. En 4-3-3... Notons que le Brésilien s'est acquitté de sa tâche avec conscience, délivrant un nombre impressionnant de centres (une constante marseillaise hier soir)...trop longs, alors que ses co-équipiers s'échinaient à plonger au premier poteau. Évidemment, la performance de Valbuena sur son côté droit qui avait l'avantage en outre de bénéficier de l'appui de Lucho, était beaucoup plus convaincante. Muratori, d'abord teigneux, finissait par prendre un carton et comme une conséquence, l'égalisation venait peu après, sur coup de pied arrêté. A noter que les 2 milieux défensifs monégasques, assez actifs, étaient très réticents à venir défendre sur les côtés ce qui poussait Marseille à attaquer sur les ailes et a donc généré un nombre de centres impressionnant (33 hier, un record cette saison)

Les Marseillais poussaient (tirs de loin, centres, corners) et les monégasques dominés s'en remettaient à la vitesse d'Aubameyang, qui faillit bien tromper Mandanda.

Le tournant du match allait survenir à la 72ème lorsque Guy Lacombe procéda à un double changement. Niculae et M'Bokani laissaient leur place respectivement à Igor Lolo (qui gagne chaque année le trophée du nom le plus rigolo de la L1) et Chris Malonga. Park montant à la pointe de l'attaque et Lolo devenant le milieu en soutien du 4-4-1-1. Cela signifie que l'on passait d'une attaque avec un avant-centre en pivot (avec plus personne vers qui pivoter depuis un bon moment) à un avaleur d'espace. Ce réajustement allait payer immédiatement, la défense marseillaise ayant mis du temps à prendre la mesure de la nouvelle donne tactique. But de Park, sur une relance d'Aubameyang depuis une action partie de la surface monégasque. Entre le tacle d'Hanson et le ballon franchissant la lign de but de Mandanda, 3 joueurs monégasques toucheront le ballon (comme sur le premier but) et moins de 12 secondes s'écouleront. On ne peut pas faire plus direct.

Dans la foulée, les marseillais inscrivaient un but (mérité) sur un centre de l'hyperactif Valbuena détourné dans ses filets par Adriano.

Toujours sur un centre, Marseille manquait l'estocade à cause d'une faute de Brandao sur Hanson. A noter que Marseille aura effectué 33 centres dans ce match, record à notre connaissance, cette saison en L1.

Que retenir de ce match ? Que les 2 équipes ont bien des raisons d'espérer une belle saison.
Étonnamment pour un match de L1, Didier Deschamps n'aura procédé à aucun changement sur le match. Ce manque de banc, causé par les blessures et les départs lui a sans doute coûté la victoire, tant un dispositif avec une solution alternative à Brandao à gauche (Rémy ?) aurait pu améliorer la complémentarité de l'attaque marseillaise. En outre, les erreurs de sa charnière centrale (Hilton / M'Bia) lui ont coûté les 2 buts. Là encore, avec Diawara, les choses auraient peut-être été différentes.

Guy Lacombe doit se dire de son côté que son équipe, en dépit de sa jeunesse, possède un potentiel offensif intéressant tant dans un dispositif conquérant (4-3-3) que calibré pour le contre (4-5-1 avec Park en pointe, qui nous semble plus à l'aise que M'Bokani dans cet exercice). Une faiblesse toutefois, les latéraux. Adriano et Muratori nous ont semblé peu à l'aise en situation offensive, ce qui est rédhibitoire en 4-3-3. Vivement Bonnard !

Footballistico

dimanche 12 septembre 2010

PSG - Arles-Avignon

Arles-Avignon arrivait au Parc des Princes nanti d'un buzz tenace de plus mauvaise équipe de L1 depuis des lustres, renvoyant Grenoblois, Messins et Strasbourgeois à leurs chères études. Ils se sont montrés dignes de leur réputation.

Disposés en 4-5-1, avec Meriem en soutien de Dja DjéDjé (passé par le PSG, Strasbourg et Grenoble !), c'est peu dire que le promu n'a rien montré de cohérent offensivement. Mais c'est défensivement que les sudistes semblent totalement dépassés, malgré sa charnière passée par le Real Madrid. Incapable de suivre les déplacements des attaquants parisiens, très faible sur leur flanc gauche, coupables de fautes bêtes à 20 mètres du but, ils ont grandement facilité la tâche de parisiens. C'est d'autant plus étonnant qu'on attendait une équipe avec certaines qualités individuelles mais des problèmes collectifs. En fait, ils ont des soucis tant collectifs qu'individuels.

De leur côté, les locaux se présentaient dans leur 4-4-2 à plat, avec Giuly et Chantôme en lieu et place de Sessegnon et Bodmer, suspendus. Edel et Armand reléguaient Coupet et Camara sur le banc, victimes des colères présidentielles.

C'est donc peu dire que les parisiens ont dominé. Avec(pour une fois) une possession de balle supérieure (56%), et des milieux incisifs, les parisiens terrorisaient l'arrière-garde Arlésienne, notamment sur le côté droit où la paire Giuly- Jallet se montrait particulièrement convaincante. C'est sur ce côté que la première action allait commencer avant de revenir sur Giuly, qui servait en profondeur Hoarau sur un petit ballon en cloche. Mauvais placement de la défense Arlésienne (2 parisiens seuls et pas hors jeu). But.

Sur un corner côté gauche, but de Sakho du plat du pied. C'est le premier but du PSG sur coup de pied arrêté et c'est à signaler.

En fin de mi-temps les locaux laissaient un peu venir Arles mais sans danger.

Les parisiens allaient enfoncer le clou à la reprise. Une faute un peu bête aux 20 mètres. Coup franc direct de Néné, but. Puis, belle action à gauche. But. Le PSG allait ensuite accumuler les occasions de but (ratées) par Hoarau, Erding (dont l'impuissance devant le cadre commence à devenir inquiétante), Giuly puis Kezman. Cela aurait dû se finir à 6/7 à 0. Ou 7-1, car les visiteurs eurent 2 occasions dont 1 sur corner, ce qui devrait encore engendrer des séances de travail au Camp des Loges.

Paris s'est un peu rassuré et Giuly se pose en alternative de plus en plus crédible à Sességnon au moins face aux équipes, supposées plus faibles.

Quant à Arles-Avignon, son entraîneur doit, paraît-il, "réfléchir à ce qui n'a pas trop fonctionné". Ca risque d'être long.

Footballistico

mercredi 8 septembre 2010

Bosnie soit qui mal y pense

L'EdF a battu la Bosnie-Herzégovine (0-2) et la France est prise d'un indicible espoir. Et si Laurent Blanc avait trouvé son équipe ? Son système ? Sa foi ?

On va se calmer 5 minutes et analyser tranquillement tout ça parce que Footballistico (qui s'était trompé dans son prono) aime bien prendre le contre-pied des thuriféraires comme des haineux.

Comme annoncé, les bleus se présentaient en 4-5-1/4-3-3 qui ressemblait plus à un 4-1-4-1, avec Alou Diarra en sentinelle devant la défense et Benzema seul en pointe. L'originalité du système (et sa faiblesse) reposait sur l'absence d'un véritable "playmaker" au centre. Pour pallier ce défaut, Malouda repiquait très souvent vers le milieu du pré, ce qui privait l'équipe de largeur, à gauche.

De leur côté, les Bosniaques étaient fidèles à leur 4-4-2 diamant, avec Misimovic en soutien de ses deux attaquants Dzeko et Ibisevic. Que croyez-vous qu'il arriva ? Les Bosniaques avaient la (relative) maîtrise du ballon mais totalement stérile. Les Français les attendaient à l'entrée de leur camp. L'infériorité Bosniaque au milieu de terrain leur coûtait cher (4 vs 5) et ils se montraient quasiment incapables de trouver leurs attaquants. Le positionnement central de Malouda aurait pu leur donner des idées sur leur côté droit mais jamais ils ne l'exploitèrent à cause de la timidité de leurs arrières et de l'obligation des milieux latéraux de ne pas trop s'excentrer pour ne pas trop dégarnir le centre. Les bleus se contentaient (ce qui est déjà très bien), de gratter des ballons et de jaillir vite en profitant des  espaces. Valbuena fut d'ailleurs particulièrement teigneux dans ce rôle. En phase offensive, toutefois, la France se retrouvait avec un problème, l'absence de milieu offensif axial empêchait d'offrir un soutien à Benzema. Diaby, en dépit de sa technique de passe et de sa bonne volonté souffrait d'un manque de précision dans le dernier geste.

Les 2 équipes tenaient leur 0 - 0 à la pause (et Footballistico son prono) et le plus incroyable est que Safet Susic n'ait pas réajusté son dispositif à la pause alors qu'il ne fonctionnait visiblement pas. La qualité du jeu s'étiolait à la reprise et les français entrevoyaient le cauchemar sur un coup-franc de Pjanic. Pourtant, la fin du match allait s'avérer fatale aux Bosniaques. Pour une simple raison, la fatigue. Footballistico y voit 2 raisons, le même 11 a joué 2 matches en 3 jours (contrairement à l'EdF)  et, surtout, le 4 du milieu bosniaque s'étant retrouvé en infériorité numérique pendant toute la rencontre a dû batailler pour couvrir les espaces. A la 72ème, la France, pour une fois, prenait les ailes (où la vie est belle) et Clichy réalisait l'un des seuls centres du match. Benzema faisait alors un geste de classe (qui échappe à l'analyse technique). But. Les Bosniaques se ruaient à l'attaque et effectuaient 2 changements mais se replier était trop leur demander d'où cette situation où 3 bleus se retrouvent dans les 16 mètre adverses, sans opposition.

0-2 à la 78ème minute. Le match était plié. Une victoire méritée tant les bleus ont dominé en nombre d'occasions, de tirs, de corners, etc.

Conclusion : au delà du bilan comptable et moral, que faire de cette victoire ? Le paradoxe est que la Bosnie a perdu dans le système préconisé par Blanc lors de son premier match officiel (avec Nasri en pointe du diamant).Dès lors, il est difficile de préjuger du dispositif que la France emploiera lors de ses prochaines sorties. Et dire que Ribéry et Gourcuff vont bientôt resonner à la porte... Un vrai casse-tête. Heureusement, Footballistico est là pour épauler notre sélectionneur dans ses choix difficiles.

lundi 6 septembre 2010

Bosnie : 14-18 reloaded

28 / 06 / 1914, l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand servait de prétexte au déclenchement des hostilités de la première guerre mondiale

7 / 09 / 2010, l'équipe de France a déclaré que le match serait un "combat physique". Remisé au placard les ambitions de beau jeu (?) et place à la muraille. Face à une Bosnie en treillis, donc (ce qui est plutôt surprenant au vu des dipositions plutôt techniques de l'équipe de Safet Susic), Laurent Blanc s'apprêterait à reconstruire la ligne Maginot et à réinstaurer un bon vieux 4-5-1.

Attention, hein, pas le 4-5-1 à l'allemande, estampillé World Cup 2010, fluide et fait de projections rapides vers l'avant. Non, un 4-5-1 bien replié avec 3 milieux à vocation plutôt défensive (Diarra, M'Vila et Diaby) et un attaquant isolé (Benzema), capable, comme à sa grande époque Lyonnaise, de tuer le match avec des miettes.

Au delà de l'aveu d'impuissance que constitue le fait de calquer son dispositif sur le jeu présumé de la 57éme nation mondiale à l'indice FIFA (entre Pologne et Équateur), Footballistico discerne plusieurs raisons d'émettre de sérieux doutes sur la pertinence du dispositif. Les voici en vrac :

- en attaque, l'équipe de France n'aura pas de milieu central à vocation offensive, seul capable d'orienter le jeu dans ce 4-5-1 (Sneijder, Ozil, Gourcuff à Bordeaux).
- l'autre option offensive, les côtés, n'a pas validé toute son efficacité dans l'affrontement avec la Biélorussie. Il est à craindre que Clichy - Malouda + Sagna - Valbuena) ne fassent pas des miracles, qui plus est sans milieu relais capable de développer un jeu en triangle
- la dernière option devant (balancer loin sur Benzema) pourrait fonctionner avec un Milito ou un Drogba mais apparaît risquée avec un joueur qui n'a pas encore fait 90 minutes avec son club cette saison.
- défensivement, il est peu probable que le centre de l'EdF soit menacé. Les bosniaques devraient donc insister sur les côtés où il est possible que sur le côté gauche de la défense (aucun milieu défensif ne joue à ce poste), les opportunités se créent.
- mais la Bosnie jouant plutôt en 4-4-2 diamant (avec Ibisevic et Dzeko en pointe), il est cependant peu probable qu'ils utilisent cette option. Avantage, donc, du système Blanc 2.0, les français devraient avoir la possession du ballon, sans en faire grand chose et Pjanic et consort buter sur notre barrière défensive.


Pronostic de Footballistico : une belle empoignade au milieu du terrain avec un 0-0, qui n'arrangera personne.

Footballistico

vendredi 3 septembre 2010

EdF : c'est grave, docteur Footballistico ?

En un mot, oui, c'est grave.

Cela semble incroyable, mais il y a 12 ans, l'EdF gagnait une compétition modeste (le coupe du monde) dans cette même enceinte, où elle a perdu, ce soir, face aux cadors biélorusses (0-1).

On peut penser ce que l'on veut de Domenech mais les problèmes semblent dépasser le seul sélectionneur. Ils sont d'ordre mental, individuel et tactique. C'est sur ce dernier point que notre équipe basera sa chronique puisque c'est sa spécialité même si ce type d'analyse ne peut évidemment pas tout expliquer.

Comme prévu par Footballistico, les bleus commençaient en 4-4-2. La seule surprise était la titularisation de M'Vila en lieu et place de Diarra en sentinelle devant la défense. Le problème c'est que jamais l'EdF n'a réellement joué dans ce dispositif, à cause du rôle étrange de Jérémy Menez. Au début, Menez a joué plutôt entre milieu avancé centre et droit. Ceci voulait dire que Bakary Sagna était tout seul en défense côté droit et, logiquement , les Biélorusses poussaient et avaient leurs premières incursions de ce côté-ci. Les co-équipiers de Hleb jouaient en 4-5-1 de façon assez défensive mais équilibrée. En conséquence, Rémy et Hoarau ne parvenaient pas à se trouver, privés d'espace par cette défense asse basse. Conscient du problème défensif, Laurent Blanc passait ensuite à un 4-3-3, en faisant coulisser Rémy à droite.Ce ne fut qu'un pis-aller, Rémy étant peu à l'aise dans ce rôle très excentré, tant offensivement que défensivement.Sagna ne délivra qu'un seul centre alors que ce type d'exercice semblait mettre la défense Biélorusse au supplice et tous les corners furent obtenus côté gauche. La sortie de Rémy, remplacé par Valbuena peu après la demi-heure de jeu stabilisait la défense côté droit. Menez de son côté, jouait son rôle d'électron libre, majoritairement du côté gauche où ça jouait mieux mais où les Biélorusses pouvaient masser les défenseurs. Les français furent dangereux une fois sur corner (Rémy) et une fois sur un ballon gratté au milieu de terrain, par Malouda.

On aurait pu penser qu'en seconde mi-temps, les biélorusses allaient baisser pavillon physiquement et que des ouvertures allaient se créer. En fait les français demeuraient avec les mêmes problèmes. Malouda repiquait souvent à l'intérieur mais Clichy s'avérait incapable de prendre l'espace ainsi libéré. Menez, évoluait de droite de gauche mais le romain s'avérait peu à l'aise dans ce rôle improvisé de meneur de jeu. Les français rebasculaient en 4-4-2 avec l'entrée de Saha (vite remplacé par Gameiro). C'est à peu près à ce moment où les français pouvaient compter sur leur fraîcheur physique pour s'imposer enfin, qu'en libérant une place au milieu du terrain, ils permettaient aux biélorusses de reprendre le contrôle du ballon, qu'ils allaient utiliser de la meilleure des façons, sur un très beau centre en retrait.

En seconde mi-temps, les français allaient avoir en tout et pour tout 3 occasions, une balle récupérée par M'Vila, un ballon en cloche de Valbuena et un ultime tir de Gameiro, sur corner.Trop peu, trop tard.

Conclusion : un match horrible à tous les points de vue. L'équipe de France a failli tactiquement, individuellement et mentalement. En termes d'organisation, les bleus n'ont jamais trouvé ni profondeur (balles par-dessus la défense, diagonales), ni largeur. Certes, les excuses sont nombreuses (absences conjuguée de certains "leaders") mais il semble que le mal soit vraiment profond. Il ne suffit pas de chanter la Marseillaise pour retrouver les accents de 98.

Footballistico

dimanche 29 août 2010

EdF : quel dispositif pour affronter Biélorussie et Bosnie ?

Derrière les débats sur le faible nombre de joueurs du mondial (9) retenus dans les 21 de Laurent Blanc ou l'absence de Toulalan, ce cache la vraie question : comment va jouer l'équipe de France.

La question mérite d'être posée car Laurent Blanc n'a pas livré beaucoup d'éléments en Norvège (4-4-2 diamant puis 4-5-1 avant de revenir en 4-4-2). En outre, il doit composer avec un groupe encore en phase de reprise (pour les italiens et les espagnols) et, surtout, privé de la seule certitude que l'on connaisse sur le sélectionneur, son goût pour un meneur axial (absences de Gourcuff, Nasri et même si c'est moins évident, Ribery). On connaît aussi la répugnance de Blanc à employer un de ses joueurs à contre-emploi par rapport à sa place en club.

En théorie, donc, le sélectionneur dispose de 2 systèmes possibles, un 4-4-2 "à plat" et un 4-3-3. Quels sont les avantages et inconvénients de ces 2 systèmes avec les hommes dont nous disposons ?

4-4-2 : Devant Lloris, on aurait donc un "back four" quasi sûr avec Sagna-Mexes-Rami-Clichy. Alou Diarra (ou M'Vila) devant la défense avec Diaby un peu plus avancé, Malouda à gauche, Menez à droite. Devant, Hoarau servirait donc de grand pivot autour duquel tournerait un inconnu puisque Blanc aura le choix entre l'inexpérimenté Gameiro ou des joueurs manquant singulièrement de rythme (Remy après ses ses aventures cardio-marseillaises et Benzema,Louis Saha, seulement 2 matches). Comme d'habitude, le problème avec ce type de dispositif est que face à une formation en 4-5-1 vous êtes dominé au milieu de terrain à moins de demander à l'un des attaquants de marquer le 6 adverse dans les phases défensives mais, a priori, aucun des 5 attaquants n'est paré pour ce type de jeu. Le but, donc, ressortir vite par les ailes mais ici les synergies entre défenseur latéral et ailier est essentielle et rien de ne dit qu'elle fonctionnera entre Clichy (n'est pas A.Cole qui veut) / Malouda et Sagna / Menez. L'autre possibilité consiste, en phase offensive à demander à Mexes de monter (comme il le fait à Rome) pour créer le surnombre au milieu au milieu, quitte à laisser un latéral aider Rami.En outre, avec Diaby, le jeu offensif devrait pencher à droite, vers Menez, donc.

4-3-3 : A priori, c'est le système le moins probable, car sinon, on se demande pourquoi Blanc aurait sélectionné 5 attaquants mais il peut très bien l'utiliser pour un seul match ou un bout de match. Ce dispositif peut néanmoins être intéressant car il possède l'avantage de stabiliser le milieu. Étonnamment, le casting varie assez peu. La défense reste la même, Malouda / Menez demeurent dans les couloirs en position un peu plus avancée avec Hoarau devant. Diarra est le milieu reculé, Diaby devrait glisser à droite. A gauche, ca se complique car aucun milieu ne joue à ce poste en club. Une possibilité : faire jouer Diarra au centre, M'Vila à gauche et Diaby à droite. Cela présente un avantage, l'équipe peut aisément (un changement, l'attaquant pour M'Vila) passer d'un système à l'autre.Outre le stabilisation du milieu,ce système offre de la largeur devant même si encore une fois il manque un milieu gauche. Il permet de remonter vite sur les côtés et de bloquer les latéraux adverses même si l'avant-centre peut se trouver isolé.Dans ce cas, toutefois, Hoarau est suffisament intelligent pour développer à gauche ou à droite un jeu en triange intéressant avec son ailier et son milieu gauche / droit.

Conclusion : Laurent Blanc devrait démarrer le 1er match en 4-4-2, "à plat". Seul le nom du second attaquant semble ouvert avec peut être un débat sur le milieu le plus reculé (M'Vila ou Diarra).Mais comme on le sait, ce dispositif, qui possède le mérite de placer 2 menaces permanentes face à la défense adverse peut priver l'équipe de ballons et l'empêcher de construire, surtout dans une équipe où la complémentarité milieu offensif / arrière latéral reste à prouver.

Footballistico

mardi 24 août 2010

Liverpool FC : bye bye big four ?


L'affrontement d'hier, entre Manchester City et Liverpool a livré une intéressante comparaison entre 2 clubs aux trajectoires croisées. Pendant que City continue à claquer le blé du Cheikh Mansour, Liverpool est à la diète, faute à un endettement trop important pour un club privé en outre de la manne de la Ligue des Champions. Tactiquement parlant, il est passionnant de voir que le (coûteux) puzzle concocté par Mancini commence à bien tourner tandis que Roy Hogdson, appelé en remplacement de Benitez cherche encore à faire prendre sa mayonnaise.

Manchester City se présentait hier en 4-2-3-1 avec Tevez en pointe, épaulés par Milner et Johnson dans les couloirs sur les phases offensives. Au milieu, Barry et De Jong sont les tours de contrôle avec Yaya Touré un peu plus avancé.

Pour sa part, Liverpool affichait hier un 4-4-2. Il est intéressant de noter que Hogdson était privé de Joe Cole (suite à son expulsion pour un méchant tacle sur Kolniescky) et avait donc renoncé à son 4-4-1-1, qui n'avait pas marché face à Arsenal,  pour un système avec 2 pointes, donc (David N'Gog, l'homme en forme, et Fernando Torres).

Manchester City a rapidement pris la direction du jeu. Les mancuniens ont dominé le milieu de terrain grâce à l'activité de la triplette Touré, De Jong et Barry (conjuguée à l'absence de Mascherano, il est vrai).

Devant, la paire Torres / N'Gog démontrait son inefficacité (seulement 1 passe réussie entre les 2 joueurs pendant le match) tandis que les citizens trouvaient sans problème un Tevez hyperactif.

Surtout, le plus évident, c'est la fluidité du jeu de City, hier, particulièrement sur les côtés. L'équipe commence à bien tourner et elle s'appuie aujourd'hui plus sur des joueurs techniques que sur un joueur de rupture comme pouvait l'être Bellamy. La démonstration fut faite dès la 13ème minute redoublement de passes Johnson / Touré, lancement de Milner dans le dos de la défense, centre parfait pour Barry, but. Beau, simple et efficace.

La fin de la première période et le début de la seconde n'apportèrent pas de changement majeur même si City continuait de se procurer les occasions les plus nettes. Il est étonnant qu'Hogdson, conscient des faiblesses de son équipe, n'ait pas tenté un réajustement tactique mais, a priori, la faiblesse de son banc l'en a dissuadé.

Le deuxième but fut presque comique. Corner concédé sur un énième débordement de Johnson, tête de Richards et Tevez, opportunément placé devant Reina, gêne le gardien des Reds. Le ballon passe entre les jambes du goal : 2 - 0.

Liverpool n'avait plus vraiment le choix et se rua à l'attaque. On sort dès lors de l'analyse tactique pour entre dans celui du hourra football, les Reds se projetant devant très vite (par Kuyt, notamment) et tentant de se mettre en position de centre ou de tir très rapidement avec énergie. S'il existe dans le football moderne une équipe capable de renverser un match à la seule force de son incroyable énergie, c'est bien Liverpool. Ils y parvinrent presque lorsque successivement, N'Gog et Torres butèrent sur le jeune gardien anglais Joe Hart. Ce fut le tournant du match. Liverpool découragé baissa la garde et Skrtl descendit dans la surface A. Jonhson, qui continuait à terroriser le côté gauche de la défense rouge. Penalty transformé par Tevez. La messe était dite et City n'avait plus qu'à gérer tranquillement la fin du match, en faisant tourner la balle dans ce qui ressembla parfois à du tiki-taka. 
Que retenir de cette rencontre ? Pour City, après son premier match un peu décevant face à Tottenham, il s'agit d'une première à domicile particulièrement réussie. Le jeu Mancunien est fluide, très animé (avec un Johnson, qui est un grand joueur en devenir) qui s'appuie sur un Tevez, dont on loue la grinta et la frappe de mule mais qui est aussi un joueur intelligent (ce qui est peu évident si in se fie à son allure) sachant particulièrement bien se positionner dans les endroits stratégiques où le ballon lui arrive dans les pieds.

Côté Liverpool, il y a beaucoup de travail. Aucun système (4-4-1-1 / 4-4-2) essayé par Hogdson n'a fonctionné et le banc des reds semble trop étriqué pour tenter beaucoup d'autres choses. Une fin de cycle pour l'équipe de la Mersey, qui semble pour le moment dépassée dans ce début de Premier League.

Pour le championnat anglais, enfin, cela pourrait signifier 2 choses :

-          Soit Liverpool disparaît du big four, sans être remplacé, et le haut de la Premier League va encore se resserrer  (Big 3, Big 2, etc).
-          Soit les nouveaux riches, comme City et Tottenham, se montrent à la hauteur des enjeux et on a une mêlée passionnante.


Footballistico

PS : A noter que 2 des équipes anglaises les plus excitantes du moment (Chelsea et donc,Manchester City) sont entraînées par des coachs italiens.Bientôt, plus de foot rital sur Footballistico.

lundi 23 août 2010

PSG - Bordeaux : injuste ou simple retour des choses ?

En surface, la défaite du PSG sur sa pelouse possède toutes les apparences du hold-up : comment les parisiens ont-ils perdu ce match qui leur tendait les bras au vu des occasions très nombreuses qu'ils ont eues ? Comment des girondins en perdition, qui se privaient de Gourcuff et de Cavenaghi, ont pu renverser cette équipe, au jeu si sûr ?

Certes, toutes les analyses sur la faiblesse des parisiens sur coup de pied arrêté sont valables. Sur les phases de corner, notamment, le dispositif parisien est étrange (nous y reviendrons).

Pourtant, ce match prouve ce que Footballistico prévoyait depuis un certain temps. Résumons : la stratégie du PSG est plutôt de laisser le ballon aux autres et de déployer leur jeu en contre, soit sur les ailes soit en alimentant rapidement les attaquants qui partent dans le dos de la défense. Depuis le début du championnat, les parisiens n'ont que la 18ème possession et le 17ème total en nombre de passes (moins que des équipes comme Arles-Avignon, Brest ou Sochaux). Or, une vérité du football demeure : plus vous avez le ballon, plus vous diminuez le nombre de chances que l'adversaire vienne vous mettre un but en même temps que vous accroissez celles d'en inscrire un. Bien entendu, dominer n'est pas gagner et une possession peut s'avérer stérile. En outre, les parisiens disposent de statistiques flatteuses en termes de corners et de tirs cadrés mais, ici, on atteint, les limites du supportable. En gros, nous avons une équipe qui dispose de joueurs talentueux, qui n'ont pas de problème à se créer des opportunités sur les rares ballons qui leur parviennent. Mais, il suffit que la mécanique de base se grippe sur les 3/4 joueurs clé (hier, un Erding, particuliérement mal inspiré) et le match dérive. Au contraire, Bordeaux, a donné l'impression qu'on pouvait faire sortir / entrer n'importe lequel de ses joueurs offensifs sans changer grand chose. 

Autre défaut du système du PSG, en étant en infériorité numérique au milieu face à un 4-5-1 (Jussié / Fernando /  Diarra - face à Makélélé / Bodmer), il imposait une charge de travail énorme aux parisiens tout en laissant de la liberté à l'un des milieux bordelais.

En fin de match, on a ainsi pu voir un "Maké" lessivé qui laissait filer Fernando sous son nez. Même plus assez d'énergie pour mettre un bon taquet, c'est dire s'il était épuisé. Le remplacement de Bodmer avait réglé le problème Bodmer. Il aurait fallu faire entrer Chantôme mais Kombouaré n'a pas su s'y résoudre. La rencontre a duré 10 minutes de trop pour les parisiens.

Dernier défaut, donc, les coups de pied arrêtés indirects. Cela semble une évidence mais si Paris continue dans son système, il lui faudra exceller dans cet exercice et hier le dispositif défensif appliqué sur les corners n'a pas bien fonctionné. Celui-ci fonctionne sur 3 base, apparemment.

- marquage individuel strict,
- un homme au premier poteau pour couper mais pas au second,
- Hoarau est une sorte d'homme de base au centre de la surface, qui descend pour couvrir le but lorsque le ballon le dépasse pour filer au second poteau.


Ce dispositif exige 3 choses :

- une combativité forte car on est souvent susceptible de se trouver en un contre un,
- une rigueur qui exige de marquer tous les attaquants présents dans la surface,
- des corners plutôt tendus mais les bordelais les ont tirés intelligement long, un peu flottant au second poteau.


Sur le premier but, Diarra (pourtant le bordelais le plus dangereux sur corner) n'est pas marqué par un parisien. Le défenseur du PSG le plus proche est Sessegnon (1m72) et il est derrière...

Le second est bien en 1 contre 1 (Ciani vs Camara) mais le défenseur bordelais prend simplement le dessus sur un corner feuille morte.

A noter qu'un troisième corner, frappé de la tête par Modeste (tout seul...au second poteau) aurait logiquement dû, déjà, finir sa cours à l'intérieur des filets.

Il serait sans doute plus utile de :

- mettre Hoarau au marquage du joueur de tête adverse le plus dangereux,
- défendre avec 1 parisien à chaque poteau quitte à diminuer la menace en contre,

Conclusion : n'écoutez pas les médias qui crient au "braquage". Le PSG récolte d'une certaine façon les fruits de ce qu'il a semé. Pas assez de possession et système d'animation trop dépendant de 2 ou 3 joueurs. En fait, on peut sans doute argumenter qu'avec un arbitrage moins "compréhensif" (léger hors-jeu sur l'égalisation de Hoarau et penalty sur Jussié), Paris aurait pris 0 - 3.

Des défauts à corriger au plus vite si Paris ne veut pas vivre une nouvelle saison-désillusion. Quant à Bordeaux, il est frappant de constater que l'équipe a mieux joué sans ses leaders offensifs habituels. Ca commence à devenir embêtant pour Gourcuff, qui voit systématiquement ses partenaires s'en sortir mieux quand il est absent. En tout cas, les girondins semblent avoir retrouvé une assise au milieu et un gardien qui les sauve en cas de coup dur. En attendant le retour de Planus pour solidifier une défense centrale qui a tout de même souffert.

Footballistico

mercredi 18 août 2010

OL : des ambitions en berne

Après avoir souffert mille morts la saison dernière pour se qualifier en LDC, on pouvait penser que l'OL consentirait à investir pour, au moins, remplacer les partants. Las, cette année, pas de vente de Benzema. Donc pas de transfert. Seul, Jimmy Briand est venu renforcer le secteur offensif Lyonnais est c'est à se demander entre les départs, les blessés et les repositionnements qui jouera milieu cette année à Lyon.

Si l'on résume, on a en effet les mouvements suivants :

- Clerc, Boumsong, Bodmer et Govou sont déjà partis,
- Ederson, blessé devrait être indisponible plusieurs mois,
- Makoun et Kalström "ne seront pas retenus",
- Toulalan, repositionné en défense centrale.

En tout état de cause, l'OL disposait de 11 joueurs pour les 5 postes situés entre le "back four" et l'attaquant de pointe. Il en possède aujourd'hui...6 sûrs de rester (Bastos, Gonalons, Ederson, Briand, Delgado, Pjanic).

Quelles sont les options tactiques de Puel avec l'effectif dont il dispose ? Les 2 premiers matchs de l'OL donnent déjà des indications.

Face à Monaco et à Caen, Lyon a joué en 4-3-3. La défense (Réveillère, Cissokho en latéraux, Cris épaulé par Toulalan) ne devrait pas bouger beaucoup. Si les latéraux sont assez actifs (notamment Cissokho), la défense centrale se signale par une qualité technique assez forte. Il est donc probable que ça relance propre. Il reste à voir si la paire ne sera pas un peu lente face à des attaquants rapides (comme Park). Il semblerait logique que la défense Lyonnaise joue assez bas, ce qui ne devrait pas favoriser un pressing très haut ou une communication parfaite entre les lignes. Néanmoins, l'alternative (jouer haut pour se rapprocher des milieux, face à Caen), a entraîné plusieurs catastrophes

Mais la véritable innovation vient du dispositif plus haut sur le pré, le 3-3 donc.

Devant, l'OL joue pour l'instant avec Gomis au centre, Briand à droite et Bastos à gauche. Assez logiquement, Briand joue plus haut que Bastos et défend moins. La question à poser concerne le rôle de Lisandro. Si l'argentin s'est avéré précieux l'année dernière dans un rôle de soliste en 4-5-1, sa fonction dans une 4-3-3 est moins claire (pivot, finisseur ?) dans lequel Gomis a plus sa carte à jouer

Au milieu, les gones jouent en triangle avec un milieu défensif décroché (Gonalons, puis Makoun) un peu à la Barcelonaise, où un joueur reste proche de sa défense et distribue le jeu (Busquets), pendant que ses acolytes sont plus avancés à droite et à gauche (Xavi, Iniesta / Pjanic, Kalström)


Que conclure des 2 premiers matches de Lyon ?

- Tout d'abord, les équipes adverses semblent trop ravies de laisser la possession aux Lyonnais : 59% sur les 2 premiers matches. Cela n'a qu'un objectif, attirer les Lyonnais pour les tuer en contre.

- le côté droit Lyonnais est faible défensivement. Ni Briand, Ni Pjanic ne sont très présents. Réveillère a été laissé à lui-même et ne pouvait s'en sortir qu'en faisant des fautes. Son expulsion est représentative : Mollo enrhume Pjanic avant de se retrouver face au défenseur latéral Lyonnais. A noter qu'avant cela, le second but Caennais était venu du côté droit de sa défense.
- appréhender un nouveau système prend du temps et un nouveau poste itou. Hier, Toulalan a compris que les pertes de balle se payent cash quand on est défenseur central.

- dans le système utilisé (4-1-2-3 si l'on veut). Le joueur clé est le milieu central. Il doit être à la fois physique (Obi Mikel) et technique (Busquets) pour à la fois tacler, aller au duel, relancer proprement et se rendre disponible tant pour les arrières que pour ses compères du milieu, lorsqu'ils se font presser. C'est peu de dire que Jean II Makoun (coupable d'indolence sur le premier but caennais) ou Gonalons ne répondent pas aux fortes exigences du poste.
- l'entente Briand / Gomis est très positive. En outre, le rôle de Gomis pivot ou poison toujours à la limite du hors-jeu semble mieux adaptée à un 4-4-2 qu'à un 4-3-3.



Que faire si l'effectif reste grosso modo le même ? En fait, Puel a probablement le choix entre 2 évolutions de son système :

- soit basculer en 4-4-2 en losange, avec Briand et Gomis devant, Pjanic en pointe avancée du "diamant", Makoun ou Gonalons près de la défense, Bastos à gauche et Ederson/Delgado à droite. Comme toujours, ce système manque de largeur, les 4 milieux étant dans une zone relativement centrale mais il permettrait de solidifier le centre du terrain Lyonnais et de profiter de la bonne entente Briand - Gomis. Pjanic serait dans un rôle près des attaquants qu'il ne dédaigne pas. Il pose cependant 2 problèmes. Potentiellement, 3 joueurs délaissent les tâches défensives. Et puis que faire de Lisandro ?
- soit refaire un système en 4-3-3, en se rapprochant d'un 4-5-1. Deux milieux défensifs, à gauche et à droite (Makoun + Gonalons) et un distributeur (Pjanic, Kalström étant sacrifié). La différence avec le 4-5-1 étant dans le rôle des ailiers, plus avancé en 4-3-3 et préoccupé défensivement uniquement de bloquer et suivre leur arrière latéral. C'est plutôt ce système que Footballistico recommenderait à l'OL car il permettrait de moins perturber ses joueurs. Il est sans doute plus stable défensivement (arrières latéraux adverses bloqués +2 milieux défensifs) mais laisse le problème Lisandro entier.


En conclusion, dans les 2 cas, on peut dire qu'il manque des joueurs clé à Lyon, quel que soit le dispositif utilisé :

- un milieu défensif, qui permettrait d'épauler/remplacer la paire un peu tendre Makoun / Gonalons,
- un défenseur central rapide complémentaire,
- un arrière latéral offensif jouant plutôt à droite (en 4-4-2).

L'autre option étant de faire une confiance absolue aux jeunes pousses (Lacazette, Pied, Grenier, Novillo, ...) mais là, on sort de l'analyse tactique pour entrer dans celui des paris...



Footballistico

PS : Pour tous ceux qui s'intéressent à l'OL, il faut savoir que le centre d'entraînement de Tola Vologe porte le nom d'un sportif lyonnais (Anatole Vologe, dit "Tola"), d'origine russe (et juive par sa mère), arrêté par la milice et tué par la Gestapo en mai 1944. Ça méritait d'être su.

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Footballistico est un club d'amis dont le but est d'apporter un regard original et décalé sur le football. Une lampée de tactique, une pincée d'ironie, un peu d'économie du sport, une dose d'histoire et un glaçon de respect pour le rugby et l'Argentine, secouez et c'est parti pour un blog à la fois populaire et élitiste.

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