dimanche 26 août 2012

La métamorphose de Chelsea

Di Matteo est-il en train de réussir là où Villas-Boas avait échoué. Etonnant homme que ce Di Matteo : appelé à restaurer les fondamentaux de Chelsea (puissance, jeu offensif simple s'appuyant sur un attaquant pivot), il a entrepris après le plus grand succès du club de transformer le jeu de celui-ci.

La performance du club, hier après-midi à Stamford Bridge face à Newcastle fournissait donc une démonstration sur le nouveau Chelsea :

  • en termes d'effectif : exit Drogba, Kalou, Anelka. Au loft, Malouda. Remplaçant, Lampard. De l'équipe championne en 2010, il ne restait hier que Cole, Ivanovic, Cech et Obi Mikel.
  • en termes de système de jeu : fini du 4-3-3 instauré par Mourinho et reconduit par ses successeurs. Di Matteo a franchement opté pour le 4-2-3-1.
  • en termes de style de jeu. Désormais, ça passe moins par les ailes (13 centres contre 27 en mars 2012) et surtout, ça combine plus. 
La seule concession de Di Matteo semble être de renoncer au pressing haut. Ceci dit, tout le monde participe à la récupération même Torres.


Chelsea se présentait donc dans un 4-2-3-1. Hazard nominalement derrière Torres mais dans les faits très mobile, n'hésitant pas à dériver à gauche et à droite pour apporter le danger. Le jeune prodige belge a d'ailleurs bonifié tout le jeu de son équipe:

  • Torres se retrouve à faire des appels avec des ballons qui arrivent dans les pieds
  • Mata trouve un partenaire en remise et en combinaisons
Di Matteo avait positionné Bertrand devant Cole afin de contrer la menace Ben Arfa.

Première victime expiatoire, Newcastle. Il y a quelques mois, les Magpies avaient maltraité Chelsea à Stamford Bridge. En se présentant hier en 4-4-2, l'équipe acceptait de laisser le jeu à l'initiative de son adversaire mais espérait que Ben Arfa et ses 2 attaquants réussiraient à transpercer la défense des blues.

Première période :

Newcastle allait donc subir, assez bas (trop ?), le jeu de Chelsea. De façon étonnante, si la remontée de balle de Chelsea passait souvent par les ailles, la conclusion des attaques se déroulait au centre. La positionnement de Hazard, en particulier, fut un problème insoluble pour le 2 du milieu (Cabaye / Anita). Suivre le jeune belge c'était laisser les défenseurs seuls mais ne pas le suivre c'était offrir un point d'appui pour les attaques des blues. Souvent celui-ci se portait donc à gauche pour échapper aux défenseurs. Par contrecoup, la paire Meireles / Obi Mikel était laissée relativement libre pour distribuer le jeu.

Autre point d'importance à noter, si le côté gauche de Chelsea était très prudent, le côté droit (Mata, Ivanovic) se portait devant. C'est ainsi que l'espagnol fut impliqué sur les 2 buts des blues :
  • sur le premier, c'est lui qui transmet à Torres, qui s'infiltrait dans la défense avant de subir une faut d'Anita
  • sur le second, Ivanovic lance l'action et après un échange Mata / Meireles, l'avant-centre déclenche un une-deux avec Hazard.

Offensivement, Newcastle semblait compter sur les longs ballons vers ses attaquants. Cela faillit réussir, notamment sur un coup de pied arrêté. Ben Arfa, calé à droite fut bien pris par Cole, notamment. A noter que les londoniens se méfaient comme de la peste du français car souvent un troisième blues (Hazard) se mêlait au duo  Bertrand / Cole.

Seconde période :

En seconde période, Allan Pardew allait donner tout liberté à Ben Arfa pour errer sur le terrain à sa guise. Nominalement, cela aurait dû créer des situations de 2 contre 1 sur le côté droit de la défense des Magpies. Dans les faits, Bertrand n'est pas un très bon attaquant et Simpson ne fut pas mis en danger. A ce titre, il est d'ailleurs étonnant que Di Matteo n'ait pas cherché à exploiter davantage cette situation en faisant entrer Sturridge.

Si Ben Arfa fut plus percutant avec notamment une belle action à l'heure de jeu (durant une bonne période pour les Magpies), le problème de Newcastle restait entier. Chelsea dominait la possession et laissait peu de munitions à Newcastle.

Pardew allait tenter d'apporter plus de peps sur les côtés en remplaçant Simpson et surtout Santon Par Marveaux mais sans succès. Les latéraux de Chelsea sont bons défensivement et Ramires rentré à la place de Mata faisait le boulot défensivement. Le jeu de Newcastle se délitait progressivement et on en restait là.

Conclusion : tant en termes de créativité offensive que de gestion de ses temps faibles, Chelsea semble avoir progressé énormément sans perdre sa solidité défensive. De quoi rattraper 25 points de retard sur les Manchester ? Peut-être.

Footballistico

mardi 21 août 2012

PSG : ça se corse

A tous ceux qui avaient peur d'un "championnat à 2 vitesses" et qui se lamentaient à l'avance que tout risque de suspense risquait d'être annihilé, le PSG a apporté un cinglant démenti, dimanche soir sur la pelouse de François Coty.

Tous les observateurs ont noté la médiocrité du jeu parisien et se demandent où Carlo Ancelotti va puiser les ressources pour en faire une machine à gagner. Pire que ça, tandis que Koumbouaré avait l'excuse d'un groupe constitué à la hâte avec un certain nombre de joueurs arrivant très tard (Sirigu, Sissoko, Pastore), le PSG, cru 2012-13, a géré son mercato assez promptement laissant à la plupart des joueurs le temps de faire une préparation digne de ce nom. En plus comme le disent les observateurs, l'ossature de l'équipe est restée la même.

Le seul problème, c'est que les ressorts du succès de Paris de l'année dernière sont aujourd'hui remis en cause. Ils étaient basés sur quelques principes simples :
  • un 4-3-2-1 assez défensif, avec un 3 de devant très fluide (Menez, Pastore, Néné). L'influence du 3 de devant a été énorme : 43 buts et passes décisives (plus des 2 tiers du total parisien) après la trève et un PSG qui a fini meilleure attaque du championnat.
  • un milieu à 3 solide (Sissoko, Motta, Matuidi) mais avec une caractéristique pas assez soulignée pour l'italien : sa capacité à jouer long depuis le milieu du terrain. De façon assez récurrente, Motta aligne entre 10 et 20 passes longues par match, dont 75% parviennent à leur destinataire (chiffre exceptionnel).
  • une défense à 4 assez classique : en dépit des déclarations d'Ancelotti, les latéraux parisiens ne sont pas les plus offensifs de L1 et la défense parisienne a eu du mal pendant toute la saison sur coup de pied arrêté.

Or, à Ajaccio, la dynamique offensive était brisée malgré un dispositif affiché en 4-3-3/4-3-2-1.

  • des changements importants : sur les 6 joueurs milieu / attaquants, seuls les 2 ailiers, Néné et Menez retrouvaient leur poste de l'année dernière.
  • Lavezzi. Seul véritable nouveau dimanche soir, l'ancien napolitain est apparu plutôt perdu devant. A Naples, Lavezzi était utilisé comme un ailier combinant souvent avec le grand Cavani, notamment lors de contres. On comprend l'intérêt avec Ibrahimovic. Mais la complémentarité avec Néné et Menez est beaucoup moins évidente. Des statistiques assez pauvres jusqu'à son coup de sang à la 59ème minute qui disent bien toute la frustration de l'argentin.
  • Pastore. Positionné plus bas, à gauche par Ancelotti, Pastore se retrouve dans une situation qui visiblement lui réussit peu. A ce poste, il doit contribuer défensivement. Peu à l'aise dans cet exercice, il est demeuré assez bas sur le pré (plus bas que Chantôme à droite) et a donc relativement peu contribué offensivement. En positionnant André (milieu offensif très concentré par le taf' défensif) et Diawara assez haut, Alex Dupont a fait reculer Pastore et par effet collatéral, Maxwell. Comme Menez demeure assez peu intéressé par les tâches défensives, c'est tout le flanc gauche parisien qui souffrait. C'est d'ailleurs de ce côté  que viendra la meilleure occasion ajacienne avec le poteau d'Eduardo. Pour "el flaco", le bilan de la soirée est maigre : à ses défauts irritants (ballons trop facilement perdus pour un joueur possédant son bagage technique), il n'a pas été décisif offensivement, même par bribes.
  • rare satisfaction Parisienne de la soirée, Blaise Matuidi fit un travail défensif remarquable mais ses relances, toutes en passes courtes (1 seul long ballon donné) a ralenti les contres parisiens par rapport à la rampe de lancement que constitue Thiago Motta.

Que faire ? Ancelotti va sans doute bricoler encore : c'est un entraîneur qui met parfois du temps à trouver ses formules mais qui ne rechigne pas à en essayer plusieurs. Il disposera bientôt de tout son effectif.

Basiquement, Ancelotti dispose de 3 options tactiques :
  • maintenir le sapin de Noël (4-3-2-1). Comme Ibra est indéboulonnable devant, le technicien italien pourrait positionner à ses côtés Menez (ou Lavezzi) et Néné. Le 3 du milieu pourrait voir le retour de Motta, avec à ses côtés le duo de solides récupérateurs Sissoko / Matuidi. Seul problème, que faire de Pastore : un joker de luxe ou la solution préférée à gauche à domicile ?
  • le 4-2-3-1 : c'est la solution qui maximise le potentiel offensif (théorique) du PSG. Avec Pastore repositionné plus haut, derrière Ibra avec Lavezzi / Néné comme ailiers. L'ailier argentin est préféré à Menez grâce à sa contribution défensive plus élevée (sur le papier) permettant de laisser Pastore et Ibra vaquer devant.
  • le 4 - 4 - 2. Le Milan AC utilisait souvent ce dispositif (plutôt dans sa version diamant) avec un Robinho libre situé à gauche d'Ibra. Si l'élu parisien semble plutôt être Menez, ce dispositif remet en selle Gameiro dont l'entrée en lice à Ajaccio a permis de constater que l'ex-lorientais possédait encore énergie et vitesse de déplacement. La version parisienne serait plutôt un 4 à plat avec Lavezzi et Néné sur les ailes et Motta / Matuidi en milieux défensifs.

Conclusion : le cœur de Footballistico penche plutôt pour le 4-4-2 mais une chose est sûre : le parcours du PSG en championnat ne sera pas un chemin de rose.
Des espoirs pour la Coupe de France ?

Footballistico


Qui sommes-nous ?

Footballistico est un club d'amis dont le but est d'apporter un regard original et décalé sur le football. Une lampée de tactique, une pincée d'ironie, un peu d'économie du sport, une dose d'histoire et un glaçon de respect pour le rugby et l'Argentine, secouez et c'est parti pour un blog à la fois populaire et élitiste.

Suivez nous aussi sur Twitter (footballistico)