jeudi 31 mai 2007

OL, OM, PSG : focus sur la politique de recrutement des 3 poids lourds de Ligue 1

Cette année encore, 3 clubs vont animer le marché des transferts : l’OM et Lyon forts de leur place en Ligue des Champions et de leur prime de performance et le PSG fort de son augmentation de capital de 25 millions d’euros et des économies générées par le transfert de ses éléments les plus coûteux. Chacun de ces 3 clubs aborde la saison des transferts avec une culture qui lui est propre et une méthodologie brévetée. Décryptage.

PSG : Que les gros salaires claquent la porte !
Si l’on a bien compris, TOUS les titulaires à l’exception de Landreau et Armand sont priés d’aller voir ailleurs. Pour cause de performance médiocre ou de coût sans rapport avec leur performance. Petite revue d’effectif avant dissolution :
- Rothen : y va se casser le blondinet ???
- Pauleta : toléré l’année prochaine mais s’il décidait subitement de prendre sa retraite sportive, on lui trouverait certainement un poste d’ambassadeur du club aux Açores.
- Kalou : transférable à n’importe quel prix du moment qu’on ne pays plus son salaire
- Mendy : transférable à n’importe quel prix du moment qu’on ne le voit plus toucher un ballon au Parc
- Rozenhal : pas mauvais mais pas franchement bon non plus, le tchèque sera échangé contre un petit chèque,
- Yepes /Rodriguez / Bueno : Le Guen, c’est pas Fernandez, pas de tafiole latino, place aux brestois comme Makélélé.
- Luyindula : comment prouver à un joueur qu’on l’aime bien sans l’augmenter d’un centime ?

L’OM : le calme avant la tempête.
Visiblement, on s’active en coulisse afin de trouver un remplaçant à Emon. En fait, la seule chose qui ennuie les dirigeants marseillais, ce sont les bons résultats obtenus par leur entraîneur, qui les empêchent de manier la hache avec jubilation, selon un tempo à 3 temps bien connus.
1) On vire l’entraîneur, jugé « pas au niveau »,
2) On fait le recrutement tout seul dans son coin entre Diouf, Anigo et…le porte-monnaie de RLD, afin de construire une « équipe compétitive »
3) On embauche enfin un entraîneur, qui débarque quelques jours avant la fin du mercato, amène en catastrophe 1 ou 2 joueurs.

Cela se finira en général dans le sang et les larmes avec un procès pour blanchiment et un entraîneur viré pour une cause sordide.

Cependant, cette année, même Ribery avec ses contacts au Real n’arrive pas à réveiller la saison des transferts marseillaise. Tout le monde semble suspendu au sort d’Emon, qui présente un bilan et un jeu flatteurs pour l’OM et qui semble même chercher à recruter malin, afin de réellement renforcer l’équipe. Nul doute qu’un tel comportement totalement atypique lui attirera des ennuis, et ce dès la première défaite en championnat ou en coupe d’Europe.

L’OL : le jeu de dupes.

Entre les billards tactico-financiers à 3 bandes Aulas-Plessis-Perrin, les cadres qui clament haut et fort leur envie de partir mais qui sont jugés « intransférables », les doutes existentiels de Coupet et la sempiternelle recherche de l’attaquant mythique (qui rappellerait l’âge d’or d’Anderson), décrypter la stratégie de recrutement Lyonnaise n’a jamais semblé aussi difficile et engendre des migraines tenances. La volonté farouche de négocier se mélange ici aux ambitions affichées de Ligue des Champions et à celle de déstabiliser les adversaires potentiels. A force de faire tout ça à la fois, l’OL se retrouve à négocier des indemnités de transfert microscopiques, tout en surenchérissant sur des joueurs médiocres mais clé dans le dispositif d’autres clubs et à prolonger des joueurs dont il ne veut plus mais qu’il espère ainsi vendre plus cher. Tout cela devrait également mal finir et créer quelques psychodrames.

Bref, l'année prochaine, les petits clubs peuvent espérer. Avec un peu de chance et si tout se passe mal pour les grosses écuries. Ils ont une chance de gagner le championnat.

Aristotelicien

lundi 28 mai 2007

38ème Journée. Toulouse : la pelouse et le tapis verts

« Au bout du suspense », Toulouse est donc devenu le 3ème club français qualifié pour la Ligue des Champions (du moins son tour préliminaire). Si, lors du match précédent, les toulousains avaient gagné grâce aux supporters nantais, ils ne doivent la victoire face à Bordeaux qu’à eux-mêmes et à la médiocrité consternante de leurs adversaires. Les girondins commençaient en effet leur partie bien aidés par le malheureux Douchez. Et ensuite, ils se sont laissés tranquillement dominer par des Toulousains, il est vrai, déchaînés. Au total, 60% de ballons laissés aux pensionnaires du Stadium. Apparemment, du côté de Toulouse, c'était la grosse fête : on était aussi surpris que les Rennais cueillis à froid par Fauvergue. Du côté de l’Aube, Lens faisait son pire match de la saison (ou Troyes son meilleur, c’est selon) : un expulsé à la 34ème minute, un but pris dès la 8ème, une défense passive, avec 342 mauvaises relances. Bref, un match catastrophique. On a beau invoquer « le manque de profondeur du banc », on se pose quand même des questions sur la préparation physique et le mercato lensois, surtout quand 9 lensois sont actuellement prêtés…

De son côté, Rennes échoue donc au pied du podium mais gagne probablement le titre d’équipe poissarde de la saison, après le match gagné par Toulouse sur tapis vert, et l’égalisation de Fauvergue dans les arrêts de jeu. S’il n’y avait pas cette détestable polémique sur le match gagné par Toulouse à Nantes, on la trouverait sympathique cette équipe rennaise, avec Utaka, Briand, Melchiot et Pouplin. On se prendrait même à lui souhaiter bonne chance pour la saisons prochaine.

Il est difficile de trouver un guide pour la saison prochaine tant l’intersaison devrait être riche en mouvements. Pas en joueurs, les clubs français n’ont apparemment toujours pas les moyens en dépit du bouclier fiscal mis en place par Nicolas Sarkozy. Mais les entraîneurs devraient valser en masse. Outre les partants sûrs (Houllier, Furlan, Hasek), il y a aussi ceux dont l’avenir s’inscrit en pointillés (Banide, Emon, Papin, Puel, Perrin, Hantz) sans compter les surprises toujours possibles. Si l’on ajoute les entraîneurs virés en cours de saison, les coachs qui auront connu le même banc 2 saisons de suite se compteront sur les doigts d’une main : Fernandez à Auxerre, Ricardo à Bordeaux, Antonetti, Correa, Baup, Kombouaré. La plupart de ces clubs ne conservent pas leur technicien à cause de leur immense talent tactique mais surtout parce qu’il est parvenu à maintenir le club et que dans le contexte financier, c’était tout ce qu’on lui demandait. Les cours de flute accélérés auxquels se livrent les dirigeants sur la « nécessaire stabilité » n’ont donc pas trouvé de conclusion dans les faits. En fait, la France reste prisonnière d’un atavisme hérité de la période des clubs des villes de foire où tout le monde donne son avis sur tout et où l’entraîneur n’est souvent qu’un des acteurs des jeux de pouvoir sourds qui se jouent en coulisse. Les 10 dernières années ont déjà vu un progrès énorme : les entraîneurs débarquent avec leur staff (adjoint, préparateur physique, voire une partie de l’équipe médicale). Il reste un pas énorme à franchir, celui de transformer les entraîneurs en « manager sportif », supervisant l’ensemble du domaine sportif (formation, recrutement, préparation d’avant-saison), laissant uniquement la gestion financière et le marketing aux « autres ». Cette transition semble en cours au PSG où Le Guen est arrivé en pleine déconfiture et a pu dicter ses conditions. Elle semble évidemment très lointaine à Lyon, où l’on a un président qui se mêle de tout et à Marseille où tout le monde s’occupe de tout et tous les autres, où le but de l'entraîneur est simplement de survivre.

Bref, on aura l'an prochain une saison mouvementée. Un seul pronostic, l'OL survolera moins que l'an passé.

vendredi 25 mai 2007

Foot français : La guerre des villes de Foire

Le Foot en France possède une particularité intéressante à l’échelon européen. Plutôt que de rassembler des affrontements intra-villes sanglants, il donne en effet lieu à des rivalités picrocholines entre des bourgs en général voisins et sympathiques même s’ils sont peu représentatifs de la puissance enviée de notre football. Ces batailles de village, plus dignes de la guerre des boutons que de la Ligue des Champions sont propres à notre pays de terroir, de football de haut niveau récemment éclos (dans les années 80, en fait) et de l’étendue de notre bel Hexagoal. A l’étranger, ce sont plutôt des guerres de quartier avec la culture associée socio-ethnico-religieuse qui ont forgé l’imagerie du foot. Avec au choix :

- les catholiques du Celtic Glasgow (les émigrés d’Irlande) face aux natifs des Rangers,
- les bourgeois du Real Madrid face aux prolos de l’Atletico,
- les catalans purs et durs du FC Barcelona face aux émigrés de l’Espanyol venus des autres régions pauvres d’Espagne.

Le foot représente donc là-bas la métaphore sublimée du substrat de haine et de mépris qui existe dans toute société et qui s’exprime plus violemment à l’égard du voisin différent que de l’étranger.

Au contraire, dans notre beau pays jacobin, le football est plutôt vécu comme un facteur d’unification identitaire qui vise à recréer les solidarités de voisinage face à un étranger, souvent proche, mais toujours odieux. Dans ce contexte, la rivalité entre l’OM et le PSG, 2 grands clubs lointains, fait plutôt figure d’exception que de règle mais obéit sans doute à une même logique : le refus de la logique centralisatrice. L’autre, le "parisien" en l'occurrence étant vu comme une danger pour l'identité locale footballistique. Quelques remarques sortis du verbatim des supporters nous aident à mieux cerner cette haine si haute en couleur, souvent citée en exemple de culture locale bien enracinée par le Guide du Routard :

Bastia / Ajaccio : "Plutôt descendre en L2 que perdre face à Bastia". (note, ça, c’est fait, NDLR) "Un bon supporter d’Ajaccio est un supporter mort" (et là bas, on ne plaisante qu’à peine, NDLR).

Nancy / Metz : "Et les mecs, c’est Guillaume II qui vous a appris à jouer au foot" (un historien du football Nancéen). "L'année prochaine, vous retournerez jouer sur la jolie place Stanislas, qu evous n'aurez jamais dû quitter" (Joël Muller)

Rennes / Nantes : "Y s’prétendent bretons, ces tafioles de Nantais, qu’i z’aillent raconter ça aux pédés de Ligue 2. Les bretons de L1, c’est nous maintenant, eux c’est un club des Pays de Loire, comme Auxerre" (un supporter Rennais). "Le cœur historique, culturel et footballistique de la Bretagne bat ici au bord de l’Erdre et non pas en plein pays Gallo, chez nos amis Rennais où l’on parle un mélange de suédois et de langue romane" (Coco Suaudeau).

Lyon / St Etienne : "Les Stéphanois m'ont fatigués pendant 20 ans. Tout leur réussissait. C'est ce qui m'a fatigué. Je suis Lyonnais. C'est la base ça. Je le suis dans l'âme, dans le coeur, donc anti-stéphanois. Je n'ai qu'une envie, c'est qu'on parle de l'OL et que St Etienne devienne la banlieue de Lyon." (Raymond Domenech). "Mes début à Lyon n'ont pas été faciles. Je cumulais les handicaps: j'étais Stéphanois, je venais de D2, et je succédais à Olmeta... c'est beaucoup pour un seul homme. Les supporters, à mon arrivé, ont tagué le siège de l'OL: "Olmeta président, Breton titulaire, pas de chien vert à l'OL". Quant à l'entrainement, un joueur me marquait un but, j'entendais les supporters qui me criaient: "ça tu vois, c'est un but lyonnais!". Une fois quelque supporters m'ont même lancé des boules de neige!" (Grégory Coupet).
Plus étonnant, la rivalité entre Strasbourg et Mulhouse, réincarnée en rivalité Strasbourg – Sochaux, par les Alsaciens du Sundgau (la région de Mulhouse, donc) par défaut. Avec des banderoles « allez Mulhouse », affichée face à Strasbourg à Bonal !

Bref, ne nous leurrons pas, la haine de voisinage a encore de beaux restes dans notre pays et c’est le carburant d’un grand nombre des supporters toujours plus nombreux, loués par le Ligue.
Aristotelicien

dimanche 20 mai 2007

37ème journée : Hexagône

Pauvres Lyonnais ! Déjà réduits à festoyer leur 6ème titre de champion dans un Mercure, ils vont en plus se retrouver affublés lors de la dernière journée du nouveau trophée inauguré par la Ligue : Hexagoal, baptisé par les internautes (plus de 27 000 votes, selon Frédéric Thiriez) face à...Nantes. Les Nantais, eux, devraient être soulagés de ne plus jouer à la Beaujoire pendant 2 mois après cette saison pénible et le débordement de colère d’hier soir (19/05). A la fin de ce pensum horrible offert face à Toulouse, et qui devrait être perdu sur tapis vert, Savinaud, qui est le seul à être resté sur la pelouse pour demander aux supporters de remonter et Da Rocha qui a eu des mots responsables (« j’ai honte pour tous les salariés du club qui vont avoir des problèmes à cause de nous »). Un exemple de dignité...qui ne les sauvera pas. Il est vrai que le FCNA possède des dizaines d’autres joueurs plus talentueux (Oliech, Guillon, Norbert, Stojkovic, ...) et que débarquer les derniers représentants du jeu à la nantaise s’impose donc. Je me demande quand même toujours comment Gripond, Roussillon and co peuvent se regarder dans une glace. A leur place, j’aurais déjà vendu le club au premier Kachkar venu avant de me recycler dans le redressement d’entreprises en difficultés (« les erreurs à ne pas commettre », Editions du Management). Le PSG devient ainsi le club le plus ancien dans l’élite. Triste présage.

Au-delà de ces péripéties trophéo-historiques, la 37ème journée a confirmé les tendances lourdes de notre championnat :

- des buts, des buts et encore des buts (26 au total) mais des attaquants en berne avec l’aigle des Açores en route pour son 3ème sacre. Bien qu’un peu usé, l’aigle, donc, continue à survoler le classement de nos pichichis. Lachuer, lui, reste meilleur passeur. Il y a des traditions comme ça…
- la prime au jeu a récompensé l’OM, qui va disputer la ligue des champions et toucher le pactole associé. De quoi préparer la prochaine saison avec sérénité. Malheureusement, ce mot n’existe pas dans le vocabulaire olympien sauf pour désigner un cocktail à base de Pastis.
- Au contraire, Bordeaux et Lens ont failli faire mourir les spectateurs d’ennui. Pour Bordeaux, c’est une politique assumée. Pour Lens, des soucis à intégrer dans les jolies villes du Nord, des attaquants talentueux, brésiliens notamment.
- Paris a touché ses limites. Après une mi-temps pendant laquelle Troyes a eu un nombre incalculable d’occasions et où la défense s’est fait balader, on a compris que le PSG était à sa place (la 15ème) et que si Furlan avait acheté des lentilles de contact à ses joueurs, le club de l’Aube n’en serait pas là.
- Rennes va échouer au pied du podium, comme d’habitude, ainsi que Toulouse, malgré son match gagné sur tapis vert.

Bref, si l’on excepte la descente de Nantes, tout le reste est du domaine du normal. Rendormez-vous. L’équipe de Footballistico vous réveillera s’il se passe quelque chose d’extraordinaire (Savidan, meilleur buteur ou Metz champion, par exemple).

vendredi 18 mai 2007

Ligue 1 : un été en pente raide

Le championnat n’est pas encore terminé mais tandis que Troyes essaie désespérément de se sauver et Lens, Bordeaux et Marseille d’accrocher une place en Ligue des Champions, les jeux sont quasiment faits. Et les équipes peuvent donc faire leur introspection. Pour beaucoup d’entre elles, ce bilan est largement insatisfaisant, d’autant plus que pour certaines il a semblé briser un élan prometteur. Pour d’autres, il est logiquement décevant, à l’aune des saisons précédentes. Enfin, pour quelques unes, on a frisé voire atteint l’apocalypse (la Ligue 2). Dans tous les cas, dans une Ligue de petites villes qu’on se plaît à décrier, l’été devrait être agité entre règlements de compte intra-staff, « volonté de construire une équipe compétitive » et prétentions salariales de joueurs déçus, qui lorgnent vers l’Espagne, l’Angleterre ou le Qatar. En vrac, voici l'état des lieux des principales écuries de L1, alimenté per les nombreuses rumeurs (qui feront l’objet de démentis formels dans les prochains jours comme Aulas avec Essien), remontées par notre équipe terrain, ainsi que nos prévisions pour la saison 2007-08.

- Marseille. Déçu par le coaching d’Emon en finale de la Coupe de France, RLD prend les commandes opérationnelles du club, vire le malheureux entraîneur ainsi qu’Anigo et Diouf, engage Rijkaard, qui rameute Zenden, Cocu et Van Der Sar sur la canebière. Après un mercato d'hiver agité suite à un mois de Décembre catastrophique, le club finit 12ème du championnat et perd en finale de la Coupe de la Ligue face à Auxerre.
- Lille, déçu par des résultats très mitigés et des salaires peu en rapport avec l’ambition du «petit Lyon», le club se disloque. Puel quitte le club, comme Jean II Makoun, Plestan, Bodmer, Tavlaridis, Odewingie et Tafforeau. Le club est rétrogradé en Ligue 2 en 2008, malgré l’embauche de Courbis en Avril.
- Nantes est rétrogradé en National, jugeant la L2 « trop physique ».
- Lyon vit un été compliqué avec le départ de 8 titulaires et de Gérard Houllier, pour le Rotor Volgograd. Didier Deschamps est appelé à la rescousse. Exceptionnellement, le club fait un bon parcours en Ligue des Champions (finale perdue face à Barcelone) mais finit troisième de Ligue 1. A la fin de la saison, J.M. Aulas renouvelle toute sa confiance à Deschamps tout en s’activant en coulisse pour débaucher Mourinho.
- Après avoir débarqué tous ses titulaires (à l’exception de Landreau et Traoré), l’intégralité du staff médical et l’équipe technique, Paris vit un début de saison grandiose : 1er à la dixième journée, le club est encore 3ème à la pause. Malheureusement, un changement d’actionnaire, qui amène ses « hommes de confiance » modifie l’équilibre de l’équipe parisienne. Le club de la Capitale finit 13ème (juste dérrière Marseille) mais remporte la Coupe de France, face à Lens.
- Ricardo teste à Bordeaux pour la première fois une organisation en 10-0-0, après les départs de Chamakh, Darcheville, Obertan et Faubert et le recrutement de Plestan, Diakhaté et Signorino. Le club de gironde finit 10ème avec la meilleure défense mais la moins bonne attaque du championnat.
- Saint-Etienne débarque Hasek et la moitié de son effectif au profit de Roussey et de joueurs d'un niveau "international" (mais international slovaque et burundais). Après une bonne première partie de saison, le club loupe la qualification pour une compétition européenne et retombe dans la crise.
- Metz et V.A sont rétrogradés en Ligue 2 malgré une grande stabilité d’effectif, comme quoi, la stabilité…
- Malgré une armada de recrues croato-libéro-argentines, Monaco se traîne tristement en seconde partie de classement. Banide est remercié au profit de Claude Puel. L’équipe de la Principauté remonte en flèche mais échouera au pied du titre
- En effet, Sochaux est champion après un recrutement équilibré de « joueurs moyens » mais constants. Richert et Jérôme Leroy deviennent respectivement le gardien et l’animateur offensif de l’équipe de France. Grégory Coupet et tous les nostalgiques de Zidane se suicident avant l’Euro.

Aristotelicien

lundi 14 mai 2007

OM : Une coupe pour rien ?

Samedi 12/05, une valeureuse équipe de Sochaux a vaincu l’OM après une éprouvante séance de tirs au but. Le club marseillais poursuit donc pour la 18ème année consécutive sa disette de titres. Pourtant, cette année, même les vœux de footballistico, séduit pas le beau jeu déployé actuellement par l’équipe phocéenne, accompagnaient l’OM. A croire que quand des fidèles du PSG encouragent sincèrement Marseille, cela s’apparente au baiser de la pieuvre. On pourra tout dire sur les causes de cette finale perdue : l’échec de l’année dernière qui traînait dans les mémoires, la supériorité tactique de Perrin, qui a dû réajuster le placement de ses ouailles (notamment de Karim Ziani, baladé sur tout le front de l’attaque) au moins une douzaine de fois pendant la partie ou la fatigue manifeste de l’équipe marseillaise (pas de carton et quasiment pas de faute pour Cana, il devait vraiment être épuisé), qui a parfois semblé attendre un peu la fin des événements. Et puis, le choix de Zubar, comme sixième tireur n’était peut-être pas optimum.
Néanmoins, je pense que les vraies causes sont ailleurs : le club ne s’est jamais remis de l’ère Tapie et a totalement intériorisé ce doute permanent qui pourrait planer sur ses performances. Afin de prouver sa probité, Marseille s’est focalisé sur un objectif simple : perdre (surtout si l’on est favori), avec parfois une touche d’invraisemblance tant le scénario du match paraît incroyable. Depuis 1993, et ce fameux but de Boli, l’OM a perdu 2 finales de coupe de France, 2 finales de coupe de l’UEFA et a fini 2 fois vice-champion comme s’il s’ingéniait à rester un dauphin éternel, de façon grossière de surcroît. Face à Parme en 1999, c’est une erreur bête de Laurent Blanc (pourtant peu coutumier du fait) qui avait déclenché la victoire des italiens (0-3). Face à Valence, c’est un penalty concédé par Barthez. L’année dernière, toute l’équipe, Ribery en tête, avait failli face à un PSG médiocre en championnat mais qui s’était sublimé pendant la finale. Cette année, Cissé et Nasri ont été à la hauteur mais Ribery a encore été en-dessous (au point de ne pas tirer son tir au but). En 1999, l’OM loupe le coche de champion à 1 point, face au Bordeaux de Wiltord, Laslandes et Micoud. A chaque fois, les opposants n’étaient pourtant pas des cadors mais de bonnes équipes bien solides et bien pénibles. Marseille est arrivé en situation de favori, quasiment à chaque fois, mais ne s’est pas montré à la hauteur de l’enjeu. Hier, c’est Leroy qui a été l’artisan de la victoire sochalienne et Le Tallec son bourreau : un loser et un revenant.
Il existe d’autres séries mystérieuses : l’échec de Lyon ou de Chelsea en Champions League, les victoires épisodiques du PSG dans les compétitions de Coupe. Seul un puissant sortilège peut briser ce type de cycle : un entraîneur fort en gueule qui possède une vision ou une personnalité hors du commun, un changement de stratégie qui consiste à construire le club dans la durée plutôt que de monter des coups à coups d’emprunts et de brésiliens « géniaux ». Un exemple entre tous : avant 2001, jamais Lyon, seconde ville de France, n’avait remporté le Championnat. Un Aulas et 6 ans plus tard, on connaît la suite. Apparemment, la révolution culturelle à l’OM, qui permettra de secouer le joug des années Tapie, de l’argent enterré dans les arrière-cours et de la honte de gagner n’a pas encore eu lieu. Qui, maintenant que Kachkar est hors-jeu, pourra mener cette tâche à bien ? Diouf et RLD peuvent s'énerver, cet échec est un peu le leur.

En tout cas, cette finale a montré aux yeux de tous que la Coupe de France est une VRAIE compétition, qui s’inscrit dans un patrimoine footballistique chéri, et qui donne par conséquent lieu à des matches à suspense, joués par des acteurs passionnés et une finale qui ne s’achève pas sur un but de Henrique suite à une erreur de Vercoutre.

Bref, vive la Coupe de France et bravo à Sochaux.

jeudi 10 mai 2007

36ème journée : Allez l’OM !

Pour ceux qui sont habitués aux chroniques de footballistico, ce message de soutien azuréen proféré en titre a de quoi surprendre. Un supporter du PSG déçu par le résultat à Nice ? Des rumeurs de transfert d’Heinze du côté de la canebière ? La nostalgie du tandem défensif Cana – M’Mbami ? Que nenni, notre équipe de rédacteurs reste un peu allergique aux manœuvres d’Anigo, aux transferts bizarrement financés, à Bernard Tapie et au complot sexuelo-judiciaire permettant l’éviction d’Alain Perrin. Mais force est de reconnaître que les challengers de l’OM pour cette fameuse seconde place qualificative pour la ligue des champions offrent quand même un piètre spectacle par rapport à l’écurie olympienne :

- Bordeaux défait par Nantes à domicile (le FCNA n’avait pas gagné à l’extérieur depuis 259 journées).
- Lens, apathique devant un champion lyonnais bien décidé à l’humilier pour avoir refusé d’entretenir le suspense.
- Toulouse, qui perd match après match, après avoir touché le ciel (un reflet de la saison 2004-05 où Toulouse, 3ème à la 30ème journée, perdit 8 matches d’affilée avant de finir 13ème)

Face à cela (et contre toute attente), Albert Emon (ancien attaquant lui-même, à la différence, de Ricardo, Baup et Gillot) a choisi de construire une armada offensive. Il est vrai qu’au vu de son effectif, les cadors ne se trouvant pas en défense, il y a été un peu obligé. Mais, les hasards du recrutement olympien mariés à l’intelligence de l’entraîneur ont créé une équipe au jeu alléchant, qui fonctionne un peu par à-coups, certes, mais qui est capable de développer des séquences de jeu où le talent individuel explose. On pourra dire qu’il y a un peu de Ribery-dépendance dans ce jeu-là et que Nasri est encore trop frais ou trop seul pour animer l’entrejeu quand son aîné n’est pas là. Cependant, un entraîneur capable d’unifier Pagis, Niang, Cana et Rodriguez dans un fonctionnement collectif cohérent mérite tout notre respect. En outre, Emon a eu le mérite de ne pas hurler avec les loups et de conserver toujours une place à Cissé, sachant que son buteur aux coiffures exotiques possède une classe d’avance sur ses concurrents en L1 mais qu’il relève d’une grave blessure qui a forcément handicapé sa condition physique.

Tout cela dans un environnement financier (vente avortée du club) peu propice à un travail serein.

Si tout se passe donc normalement, Marseille devrait finir second (il faudra quand même faire mentir « la malédiction des dauphins » déjà évoquée dans ces colonnes) puis mener une politique de recrutement en dépit du bon sens (faire partir Cissé et Ribery, garder Maoulida et faire venir un buteur brésilien inconnu, cher et médiocre) et réaliser une saison 2007-08 «difficile», le tout épicé par un scandale d’argent des transferts blanchis dans des clubs de strip-tease de la côte. En attendant l’année prochaine, savourons donc ces matches dont nous gratifie l’OM en ce moment. Cela ne durera peut-être pas.

Aristotelicien

Argentine : la classe biberon albiceleste

Comme lors de chaque mondial depuis la retraite de Maradona, l’équipe Argentine est arrivée en 2006 en Allemagne bardée de certitudes et d’un effectif à faire peur :
- des vieux routiers inusables et talentueux : Crespo, Ayala, Heinze, Sorin,
- des jeunes remplis de fougue : Tevez, Mascherano, Messi,
- du talent pur : Riquelme, Maxi Rodriguez

Surtout, l’Argentine paraît apte à marier les qualités traditionnelles des équipes européennes, rigueur défensive, engagement, qualité des gardiens avec un côté latino-américain talentueux fait de combinaisons et d’individualités brillantes. Pourtant, une fois de plus, l’Argentine, après un premier tour remarquable, s’est inclinée face à une équipe d’Allemagne moins technique mais plus volontaire. Surtout, c’est le scénario de ce match qui a retenu l’attention. Après avoir dominé copieusement le pays hôte pendant toute la première mi-temps, Ayala, s’envole horizontalement et donne l’avantage aux siens. A partir de là, les argentins vont arrêter de jouer. Riquelme sera même sorti par le coach Pekerman. On ferme, on vous dit ! Insuffisant face à Klose et à Lehmann pendant la séance tirs aux buts. Ce match ravivait les défaites des mondials précédents : 2002 au premier tour, 1998 en ¼ de finale face aux Pays-bas, 1994 face à la Roumanie. Bref un pays qui à l’instar de l’Angleterre, serait incapable de s’imposer loin de ses bases, sauf si elle a dans ses rangs un joueur capable de marquer des buts de 50 mètres, en éliminant tout seul l’équipe adverse comme Maradona. Et bien maintenant, elle en a un : Messi. Tout le monde a vu son but face à Getafe (cf. vidéo à droite du blog) et tout le monde est conscient de ses immenses qualités. Plus étonnant encore, l’Argentine a produit ces 2 dernières années une nouvelle génération, à rendre le Brésil grisonnant : Gago, Higuain, Belluschi, en plus de Mascherano et Tevez. En outre, cette génération semble équilibrée (des bons joueurs à tous les postes) et joue, déjà, dans les plus grands clubs européens (notamment espagnol), confirmant une tendance qui vise à importer les joueurs de plus en plus jeunes avant la case Boca Junior ou River Plate. Nous avons donc imaginé ce que pouvait être le parcours d’une équipe-type argentine au mondial 2010.

Equipe-type : Carrizo-Burdisso-Milito-Heinze-Bottinelli-Gago-Mascherano-Belluschi-Zabaleta-Higuain-Messi (ou Tevez).

1er tour : l’Argentine est dans le même groupe que la Croatie, le Maroc et le Mexique. Elle gagne son premier match 2-0 sur le Maroc grâce à 2 penalties litigieux sifflé par l’arbitre péruvien de la rencontre. Sur le premier, Tevez, rentre dans la surface en percutant un joueur marocain comme un taureau mais l’arbitre siffle inexplicablement la sanction suprême. Le second face aux Croates est gagné 4-0. 2 croates ont été expulsés en fin de rencontre. Comme tentait de la justifier Krancjar après la rencontre : « nos joueurs ont été privés de ballons et c’est une situation très frustrante ». Le dernier match de poule face au Mexique, pourtant revanche du 1/8ème de finale est l’occasion d’un triste 0-0, les 2 équipes étant qualifiées toutes les 2.

1/8ème de finale : l’Argentine est opposée au Nigeria, rescapée africaine du 1er tour avec l’Afrique du Sud. Après, un début de match dominé par les africains, Messi s’empare du ballon remonte tout le terrain dribble 4 joueurs, revient sur ses pas alors qu’il est tout seul face au gardien, en dribble un 5ème, se place la balle et marque d’un retourné acrobatique. Il déclarera après le match « et maintenant, qu’est ce qu’il dit Maradona ? ». Le deuxième but sera inscrit par Heinze de la tête, porté par ses coéquipiers (et le dos d’un adversaire) sur un corner un peu haut de Belluschi.

¼ de finale : Face à l’Espagne, la presse ibérique se déchaîne. Quelques titres au hasard piochés chez As « Respectez vos employeurs, perdez », « Mettez Messi au chômage », « Laissez Higuain prendre ses vacances ». Malheureusement, le match se passera mal pour les ibériques, qui ouvrent pourtant la marque par Torres. Messi dribble ses co-équipiers du Barça (Iniesta, Puyol, Xavi) avant d’offrir la balle d’égalisation à Higuain. Le but de la victoire sera l’œuvre de Belluschi sur la centième passe de Mascherano, récupérée dans les pieds espagnols (entaché d’une obstruction, diront les ibères). Bref, As aura en couverture « Lo de siempre… »

½ finale : Angleterre. C’est la dernière campagne de Lampard, Terry et Gerrard, qui sont hyper-motivés pour ce match. Pourtant, l’Angleterre est critiquée pour un jeu standardisé et ennuyeux, sauvée par un parcours assez facile et l’opportunisme de Rooney, qui a su par 3 fois perforer des défenses grâce à sa vitesse et ses frappes instantanée. Dans un match âpre, les argentins dominent la première mi-temps. Après une série de passes en 1 touche de balle, Gago effectue un centre anodin sur Paul Robinson qui relâche le ballon sur Tevez (préféré à Higuain), qui n’en demandait pas temps. Les argentins vont se replier dans leur coquille en 2de mi-temps. Dans une période tendue, l’arbitre suédois va distribuer 6 cartons jaunes et expulser Milito. Alors qu’il reste moins de 10 minutes, Gerrard dans un raid solitaire suivi d’une frappe va égaliser. A 10 contre 11, on donne peu de chance aux argentins. Pourtant, une fois de plus les anglais vont retomber dans leurs travers : balancer des centres imprécis et des longs ballons devant. La situation des anglais ne s’améliore pas quand Rooney, victime de la 50ème faute d’Heinze, pète les plombs et frappe l’argentin. Une bagarre s’ensuit. L’arbitre expulse l’anglais dans la foulée. C'est le moment que va choisir Mascherano pour devenir le héros de tout un peuple. Dernier joueur à courir sur le terrain, il va remonter tout le terrain effectuer un relai avec Messi et placer le ballon entre les jambes du pauvre Robinson. A la dernière minute du match, Terry est expulsé pour un coup de tête sur Tevez…ainsi que Heinze, qui se venge sur Crouch. Au coup de sifflet final, les 2 bancs, qui se chambraient depuis la fin du temps réglementaire, déclenchent une bagarre générale.

Finale : Privé de 5 titulaires expulsés lors du match précédent ou victime de 2 cartons jaunes, l’Argentine perd face au Brésil 3 – 0.

Rendez-vous en 2014 ?


Aristotelicien

mardi 8 mai 2007

35ème journée : gaffes, bévues et boulettes.

Si Footballistico s’est souvent fait l’écho de l’excellence du niveau des gardiens en France (comparée à la Premier League) et de la relative qualité défensive du championnat, alors la 35ème journée donnera des raisons de désespérer du niveau de la Ligue 1 dans ce secteur du jeu :
- Landreau (PSG), reprend à la main une passe d’Armand dans sa surface. Coup franc indirect à 3 mètres de la cage parisienne, occasion que Juninho ratera avant de se rattraper quelques minutes plus tard.
- Lloris (Nice) : un centre anticipé et PAF, but de Fortuné grâce à une belle frappe au premier poteau. La soirée sera cauchemardesque pour le gardien niçois, qui voit un penalty lui passer sous le ventre et un tir détourné mourir dans sa cage. Grégorinisation avancée du jeune portier Niçois ?
- Chelle (V.A) : A la lutte avec Le Tallec, le défenseur valenciennois lobe superbement son gardien, Penneteau, avancé
- Regnault (Sedan) : se couche bizarrement sur une frappe déjà basse de Taïder afin de passer en dessous du ballon. But.
- Dabo (Saint-Etienne) : Belle relance dans les pieds de Mirallas. Le tir du joueur lillois est légèrement contré et finit sa course dans le petit filet de Janot.
- Remi Riou (Lorient) : Frappe de Noro sur le gardien. Celui-ci ferme ses mains après le passage du ballon, qu’il détourne pourtant suffisamment pour éviter que sa tête ne le repousse. But pour Sedan.

Sinon, la soirée a connu un nombre de lobs impressionnants (Moussilou, Pujol, Chelle/LeTallec, …) qui confirme que ce geste, rare encore il y a quelques années, est devenu le favori des attaquants qui y voient un bon moyen de franchir des gardiens de plus en plus rapide et de plus en plus adroits dans les duels.

Mais revenons à notre sujet principal, l’accumulation de bêtises chez des joueurs pourtant avares en la matière (Landreau, Lloris, Riou, …). Bien sûr, la fameuse « toile » fait partie de l’imaginaire footballistique : les vidéos d’un gardien se vautrant dans les cages en accompagnant le ballon fait toujours bien rire et s’interroger sur la vanité des schémas tactiques mis en place par les techniciens. En général, on en a une ou 2 par soirée (au moins en France) et là, d’un coup, paf. Au-delà de la fameuse loi des probabilités (le même phénomène qui rend muet les attaquants pendant toute une journée de L1), il y a aussi le "stress". Pas forcément le stress du classement mais surtout celui des transferts qui approche à grand pas et la volonté de faire une grosse impression à de futurs recruteurs. C’est ainsi que le fonctionnement du foot et l’argent qui y circule ne trouble pas seulement l’été des agents et des dirigeants mais également l’hiver et le printemps des clubs de L1. On avait déjà vu des joueurs se mettant quasiment en grève début décembre ou début juin pour forcer un transfert, des étés occupés par des crises psychologiques, des enchères faites pour ruiner des clubs concurrents, des blessures diplomatiques. Voici venu le temps du stress, des matches ratés et…des compositions d’équipe qui tiennent compte de ces nouveaux facteurs. Franchement, nous n’aimerions pas être à la place de Frédéric Antonetti ou Antoine Kombouaré qui doivent maintenir leur club face aux appétits de poursuivants tout en alignant la meilleure équipe en fonction des critères forme/talent/opposant classiques tout en tenant compte des volets psychologiques susmentionnés. On pardonne F. Antonetti pour ne pas y arriver, visiblement, et d’aider ainsi à maintenir le suspense en offrant une bribe d’espoir à Troyes et Sedan. Il est vrai que personne ne s’intéresse à Pujol (ce qui intrinsèquement est une erreur) ou à Lachuer, ce qui pourrait fausser la fin du championnat en faveur de Troyes et de Sedan.

Comme quoi, le capitalisme a du bon.

Aristotelicien

vendredi 4 mai 2007

Nantes : les canaris peuvent-ils reprendre leur envol ?

Depuis que tout le monde (sauf Der Zakarian) à Nantes a compris que la L2 était promise au club, un nouveau discours plus positif a vu le jour. Discours que l’on peut résumer ainsi : "suite à certains impondérables indépendants de notre volonté, le club est aujourd’hui menacé. Mais si d’aventure le club descendait, malgré tous les efforts de son duo d’entraîneurs, cela serait simplement l’occasion de remettre les choses à plat, de retrouver ce qui a fait notre force et de remonter en L1, à la messine en quelque sorte".

Ce constat est abondamment partagé par tous les observateurs du foot. Nantes DOIT remonter en L1 pour peu qu’il s’en donne les moyens. Pourtant, l’équipe de footballistico se permet humblement de jeter le voile du doute sur cette rédemption promise après une année de purgatoire qui laverait le club de ses errements passés. Au vu de 3 constats :
- la L2 est truffée de clubs très désireux de revenir en L1 et qui se promettaient d'abréger leur séjour en division inférieure. Certains semblent en route pour le National (Montpellier, Istres) ou plus sûrement bien calées dans le ventre mou (si j’ose dire) du classement : Châteauroux, Bastia, Ajaccio, Gueugnon, Guimgamp. Certes peu de clubs semblent aussi prestigieux que le FCNA mais l’on a aussi Le Havre ou Reims dans le genre institution.
- Le club semble tout à fait désireux de reconduire l’équipe qui a échoué jusque là : Gripond, Roussillon, Der Zakarian/N’Doram + l’actionnariat éclairé de Dassault. Le premier, en menant une politique de « valorisation » du club a vendu année après année, les éléments formés sur place afin d’empocher les plus-values et a ainsi vidé le club de sa substance. Le second en tentant de sauver le FCNA mal parti en 2005 a cherché à engager des joueurs étrangers chers et difficiles à adapter dans un contexte nantais toujours un peu autiste. Ils sont quasiment tous partis ou en train de cirer le banc (Wilhemson, Stojkovic, Oliech, …). Les troisièmes sont peu coupables au vu de la situation de l’équipe mais, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne sont pas parvenus à renverser la situation : si les joueurs ont adhéré au discours combatif de Der Zakarian, ils s’y tiennent jusqu’au 1er but encaissé. Là, le collectif se disloque. Dassault, enfin, semble se désintéresser totalement de sa propriété, constatant tranquillement la moins-value sur ses livres de compte (40-50 millions d'euros).
- Les mauvaises habitudes prises vont sûrement conduire le club à l’abandon de ce qu’il a de plus cher : son esprit et sa culture. La volonté de remonter vite conduira à recruter quelques joueurs coûteux et expérimentés. Le budget en L2 n’étant pas extensible, on rognera sur ce qui a fait le club, son centre de formation (celui-ci a fourni à Nantes les meilleurs joueurs de cette saison, comme Faé ou Payet). Au nom de la recherche d’efficacité, on abandonnera le jeu léché traditionnel de Nantes au profit d’un "bloc équipe" et l'on travaillera particulièrement les phases de coup de pieds arrêtés à l’entraînement.

Bref, sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, tout cela ne sent pas la remontée face aux killers comme Amiens, Sedan ou Montpellier entraîné par Courbis. A moins de nommer Barthez entraîneur ?

Aristotelicien

jeudi 3 mai 2007

½ finale de la Ligue des Champions : Chelsea à la sauce Lyonnaise


A priori, peu de choses en commun entre l’ogre anglais, gavé de titres et de trophées depuis 4 ans et soutenu par la manne financière inépuisable de Roman Abramovitch et des chaînes de Télé anglaise et notre OL national, qui fête son sixième titre dans un campanile (ou un Mercure, les sources divergent) de la banlieue d’Auxerre.

Pourtant, l’échec de Chelsea, mardi, en Ligue des Champions face à une équipe de chair et de sang (rouge), pourtant jugée plus modeste, a révélé certains traits communs : à la base, les 2 équipes ont choisi un effectif de renom, chacune avec ses moyens (Chelsea possède le 5ème chiffre d’affaires des clubs de foot européen + les largesses d’Abramovitch, Lyon le 11ème), avec des flopées d’internationaux. Une différence de taille toutefois : Chelsea a surtout connu des entraîneurs étrangers et a constitué une espèce d’Internationale du Football où les joueurs anglais sont icôniques mais minoritaires (Lampard, Terry) tandis que Lyon, qui a toujours fait dans le coach franchouillard, préfère les tauliers bien de chez nous (Abidal, Malouda, Coupet) tandis que les stars sont étrangères (Juninho, Fred ou Sonny Anderson). En termes de « sourcing » comme on dit maintenant, chacun son école. Lyon fait dans le brésilien, qu’il importe directement cueilli dans le club de foot local (Cris, Caçapa, Juninho, Fabio Santos, Nilmar, Fred), Chelsea dans l’africain, qu’il préfère faire transiter par une équipe d’acclimatation avant de l’importer dans son stade froid et brumeux (Essien, Drogba, S.Kalou, Geremi).

Les 2 équipes sont ambitieuses : Mourinho comme Aulas prétendent vouloir tout gagner, les joutes nationales et européennes. L’entraîneur portugais a d’ailleurs été recruté dans ce but précis après la victoire impressionnante de Porto en Champions League.

Les 2 équipes raflent des titres nationaux à la pelle : 2 titres de champions et 2 League Cups pour Chelsea en 3 ans, 6 titres de champions pour notre insatiable gone rhodanien.

Les 2 équipes partagent une philosophie de jeu qui, à mon sens est similaire et est fondé sur les principes suivants :
- supériorité physique sur l’adversaire, en termes d’engagement, de vitesse, de résistance. Ce n’est pas pour rien si les Diarra, Essien, Cris d’un côté et Obi Mikel, Lampard, Makélélé (et encore Essien) de l’autre sont les vedettes. Sur les bords de la tamise comme du Rhône, on fait plus dans le puissant que dans le fluet.
- système à 1 seul attaquant privilégié. En dépit de l’affection d’Abramovitch pour Chevchenko, on sent bien que le dispositif préféré de Chelsea, c’est Drogba. Concernant Lyon, Fred n’a pas la même efficacité mais il est souvent aligné seul cette saison
- affection concomitante pour les hommes de couloir, à la Joe Cole + Govou/Malouda qui sont censés créer le décalage et alimenter l’attaquant susnommé par des débordements incessants,
- pressing, remontée en bolc rapide, perte de balle limitée, patience dans les attaques (ça ne marche pas à gauche, on réessaie à droite). Et si ça ne passe toujours pas parce que les autres sont aussi physiques/bien organisés/plus limités mais sacrément motivés, alors on balance des ballons devant vers l'attaquant.
- grosse importance des coups de pieds arrêtés dans le total des buts inscrits, directs pour Lyon avec Juni, plutôt indirects pour Chelsea avec typiquement Ballack + Terry ou Drogba.

Bref, les 2 équipes finissent par étouffer leur adversaire. Plus Boa que Cobra : redoutable.

Les 2 équipes possèdent des entraîneurs qui n’ont jamais été joueurs et qui possèdent en conséquence une approche très intellectuelle et « stratégique » du football.

Enfin, elles possèdent toutes 2 comme emblème un Lion stupide, placé debout (?)

Comment se fait-il alors, bardé de tous ces atouts, que nos 2 monstres rentrent systématiquement bredouilles de leurs campagnes européennes et qu’ils en soient aujourd’hui réduits à s’interroger sur l’avenir de leurs entraîneurs respectifs quand les concurrents (en Angleterre du moins, en France, Lyon est plutôt un exemple de stabilité) reconduisent systématiquement les vieillards cacochymes qui ont construit l’équipe depuis des décennies. 2 raisons simples : l’âme et le talent collectif. Le talent collectif ne s’exprime pas seulement à travers la glorification dudit collectif (c'est-à-dire la capacité à couvrir 20 Km par match) mais la belle capacité à « sentir » ses partenaires, à combiner, à lancer de fausses pistes pendant qu’un co-équipier ondoie gracieusement entre les défenseurs. Depuis 4 ans, Chelsea est tombé à chaque fois sur l’un de ces 2 écueils (2004 – Monaco, 2005/2007 - Liverpool, 2006 - Barcelone) : 2 fois éliminés par l’âme, 2 fois par le talent. Certes Zenden et Riise n’ont pas les moyens physiques de Makélélé ou Obi Mikel mais quand ils sont portés par les chants de 60000 spectateurs, ce sont 120 000 jambes qui ratissent les ballons : 1000 par minute de match ! Quant à Barcelone et Monaco, comment courir après Messi quand on l’attendait ici et qu’il est passé là. Comment arrêter les démarrages de Giuly, alerté par Rothen, dans une équipe monégasque qui proposait pendant une année ce qui s’est sans doute fait de plus racé en France ?

Bref, Chelsea et Lyon doivent acquérir une âme afin d’acquérir des titres européens : en la vendant au diable ?

Qui sommes-nous ?

Footballistico est un club d'amis dont le but est d'apporter un regard original et décalé sur le football. Une lampée de tactique, une pincée d'ironie, un peu d'économie du sport, une dose d'histoire et un glaçon de respect pour le rugby et l'Argentine, secouez et c'est parti pour un blog à la fois populaire et élitiste.

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