mardi 14 juin 2011

Débat 2011 - 2012 : comment battre la Barça


Champion d'Espagne depuis 2009, vainqueur de la ligue des champions en 2009 et 2011, ossature de l'équipe d'Espagne championne du monde en 2010, meilleure équipe que le monde ait connu. N'en jetez plus. A voir la mine déconfite mais résignée d'Alex Ferguson à la fin de la finale de Wembley, le grand débat qui agite le gotha des clubs européens est le suivant : comment faire pour que dans les années qui viennent, le Barça ne squatte pas tous les titres possibles ?

La question est d'autant plus posée que Barcelone possède les moyens de ses ambitions, une équipe dont la plupart des éléments ont de nombreuses années d'exercice devant eux et une Masia, qui semble sortir les surdoués du foot à la vitesse d'une usine chinoise.

Dès lors, comment battre Barcelone ? Des leçons utiles sont apportées par l'analyse des défaites du Barça depuis 3 saisons.

Depuis 2008, Barcelone a été défait 15 fois dans les 3 compétitions majeures (Liga, Ligue des Champions et Coupe du Roi), soit un taux de défaite d'environ 8% des matches joués. A titre de comparaison, le "grand" Milan AC d'Arrigho Sacchi a perdu 12% de ses matches (Serie A + LDC) pendant la période 1987 - 1990.

Que ressort-il de ces défaites :

- l'équipe catalane n'a perdu que 3 de ses matches par plus d'1 but d'écart (Inter, Hercules Alicante et Betis Séville),
- elle a une inclinaison a être défaite une fois par saison face à un futur relégué (Hercules Alicante, FC Numancia et, limite, Osasuna, 16ème),
- seul l'Atletico de Madrid a enregistré plus d'une victoire,
- au moins 3 de ces défaites sont "pour rire". Le Bétis Séville avait perdu 5 - 0 à l'aller en Coupe du Roi, la Real Sociedad a affronté une équipe de remplaçants, les titulaires étant économisés en attente du match retour face au Real Madrid et même chose pour Osasuna 2009, 4 jours avant la première finale face à Man U)

Au delà de ces "statistiques amusantes", que ressort-il des "vrais matches", ceux où l'équipe catalane souhaitait vraiment l'emporter et où elle a été défaite (soit, en 12 occasions)

Tactique offensive :

- de façon assez étonnante, le Barça perd face à des équipes pratiquant le 4-4-2 ou au moins dans un système où 2 joueurs offensifs sont proches. L'Atletico possède un duo d'attaquants redoutable ("Kun" Aguero et Forlan).


Nominalement en 4 - 2 - 3 - 1, Hercules joue dans les faits en 4- 4-2 (cf schéma ci-contre), c'est aussi le cas de l'Inter (Milito, Eto'o). Il est frappant de constater qu'Arsenal, dominé a marqué 2 buts grâce à l'entrée de Bendtner, plus central par nature que Walcott. La question que l'on est en droit de se poser est pourquoi ? 2 raisons :
- Barcelone joue par nature très écarté, (ailiers et latéraux). Permettre à 2 joueurs de combiner, dans une configuration permet donc de passer les 2 centraux et le milieu défensif (Busquets).
- la lenteur relative de Piqué, Busquets et Puyol. La tactique est donc d'autant plus efficace si le 2 de devant devant est composé de joueurs rapides.

Autre défaut suffisamment noté, notamment par l'entraîner du Rubin Kazan. Le faible repli défensif des milieux latéraux Xavi et Iniesta. Il est donc possible à la fois :

- de tirer de loin, dès que l'on arrive à 25 mètres, souvent dans une position latérale,
- de créer le surnombre dans la surface, avec un milieu supplémentaire dans la surface.Cette tactique a été mise en évidence par Mourinho avec l'Inter : Pandev (nominalement un ailier / milieu latéral) plonge au centre (attirant Dani Alvès) et Sneijder se glisse discrètement à gauche. Seul. Le surnombre dans la surface n'est donc pas un vain mot pour le Barça.

Tactique défensive :

Tout cela c'est bien gentil mais comment défendre face à Messi and Co ?
Il y a 2 écoles :
- soit effectuer un pressing haut, dès la relance (Séville, Arsenal), avec un dispositif resserré (sur 25 -30 m), donc avec une ligne défensive haute
- soit attendre tranquillement, aux 20 mètres (Hercules, Rubin Kazan)

A priori, cependant, la plupart des équipes qui jouent face au Barça choisissent, par impuissance, la seconde option a conduit à des victoires qui peuvent être considérées comme des concours de maladresse duBarça, qui surviennent rarement. En effet, la première exige :

- à la fois une agressivité forte, des 10 joueurs de champ et une condition physique excellente,
- une discipline dans le pressing et une coordination très bonnes,
- une habitude du hors-jeu exemplaire.

En outre, l'équipe "qui n'en veut", devra marquer en individuelle au moins l'une des 2 courroies de transmission du Barça : Busquets ou Xavi. Le milieu défensif Barcelonais peut être marqué par l'attaquant le plus reculé. Le meneur de jeu par le milieu défensif gauche.
Enfin, commettre des fautes pour hacher le jeu, à 40 mètres est un acte d'anti-jeu utile. Depuis le départ d'Ibra, le Barça marque peu sur coup de pied arrêté indirect (corner, coup franc lointain).

Comment échapper au pressing ?

Le principal souci lorsque l'on affronte le Barça est de supporter leur pressing qui se déroule très haut, notamment dès la perte de balle.

Il n'existe a priori pas de miracle absolu mais on peut quand même donner quelques principes :
- il faut alterner quelques balles simples au centre au-dessus de la défense vers les 2 attaquants et passe à 10 lorsque le ballon a été récupéré
- en cas de balle récupérée, il faut tout de suite écarter vers les latéraux, voire centrer en retrait vers le gardien.Il faut éviter les relances courtes au centre où le Barça est très présent.


Le match suivant offre un extrait du match Atletico - Barça de 2009 (4-3).

lundi 6 juin 2011

EdF : échec à Minsk

Presque un an après la prise de fonction de Laurent Blanc, on n'a toujours pas identifié ni le style de jeu, ni le niveau réel des bleus. Capables de battre l'Angleterre et le Brésil mais pas la Biélorussie.

A Minsk, les bleus ont été un peu ballotés par une équipe de Biélorussie, certes en pleine forme physique (le championnat local a repris depuis 3 mois), mais tout de même limitée techniquement.

L'EdF se présentait en 4 - 2 - 3 - 1 assez défensif, avec Diarra devant la défense Diaby à gauche et Nasri au milieu. Rami faisait équipe avec Mamadou Sakho, en lieu et place de Mexès. Laurent Blanc avait choisi d'intervertir ses 2 ailiers, Malouda à droite, Ribéry à gauche. Jamais les bleus ne trouvèrent la bonne carburation offensive, sous le fait de 4 phénomènes :
- l'absence de Philippe Mexès. Le Romain est la première rampe de lancement et ses passes précises sont un élément du jeu offensif français en alternant jeu court et jeu long. Au PSG, Sakho a l'habitude de relancer sur un gars, Claude Makélélé. On a donc vu les tricolores jouer à la baballe avec Hugo Lloris. Les bleus ont même insisté dans la construction de loin, avant que Lloris décide de relancer loin, comme à regret ce qui semblait pourtant logique.
- les ailiers inversés n'ont pas très bien fonctionné même si l'on peut argumenter légitimement que c'est ce positionnement qui a permis le but tricolore. D'une part, Malouda  est sans doute plus inoffensif à droit.. En outre, il est coupé de son complice traditionnel, Eric Abidal.  De l'autre côté, Ribéry a déçu, sans que l'on puisse réellement attribuer sa prestation médiocre à un facteur particulier.
- le pressing biélorusse. Les locaux ont remarquablement su bloquer les offensives bleues, grâce à un pressing opéré par 5 joueurs. L'un d'entre eux bloquait un défenseur central, 2 Diarra et Diaby, les 2 derniers les latéraux. Dès lors, l'EdF a eu l'air coupée en 2. Elle a oscillé dans les faits entre un 4 - 3 - 3 et un 4- 2 - 3 -1 qui n'a jamais fonctionné. A tel point que Nasri est redescendu progressivement pour venir chercher les ballons et orienter le jeu.

En seconde mi-temps, le pressing Biélorusse s'est progressivement relâché et les bleus ont pu commencer à dominer la possession de balle. Sans toutefois inquiéter énormément la cage de Veremko.

Seul Benzema a tenté de changer la face du match. L'entrée de Rémy à la place d'Abou Diaby n'allait pas inverser la tendance : le marseillais est particulièrement fort dans l'espace et de l'espace en fin de match, il n'y en avait plus.

Conclusion : un match à oublier. Qu'aurait entendu Raymond Domenech après une telle production ? Ici, les commentateurs préfèrent s'acharner sur certains joueurs jugés décevants (Ribéry, Diarra). Pourtant, ce qui est frappant, c'est le manque de réaction de Laurent Blanc sur son banc. Si le coach français s'en prenait au niveau physique de ses joueurs, alors, il aurait sans doute dû effectuer ses 3 remplacements, s'il pensait à un problème de système, alors, il aurait dû modifier celui-ci dès la mi-temps.

Notons qu'en termes de choix de joueurs, Laurent Blanc n'a pas fait trop d'erreurs : selon whoscored.com, Malouda possède la seconde note de Chelsea, Ribery itou au Bayern. Globalement, tous les joueurs de l'EdF de Vendredi soir possèdent des notes comprises entre 6,9 (très bien) et 7,7 (excellent), sauf A. Diarra et et Adil Rami. Laurent Blanc ne s'est donc pas trompé dans sa sélection. Il faudra faire avec ceux-là. A moins que demain, Marvin Martin...

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