mercredi 24 avril 2013

Bayern - Barça : blitzkrieg sur la Catalogne



Les lecteurs pardonneront à Footballistico cette métaphore guerrière mais c'est l'image la plus simple pour évoquer le champ de ruines qui gît aujourd'hui à la place de l'ex-meilleure équipe du monde.







Quoi, ce n'était que ça le Barça, un onze sans idée, sans rythme, condamné à jouer à la baballe (8 passes en moyenne pendant les phases de possession) à 50 mètres des buts bavarois ? Une équipe qui n'a tiré que 4 fois en tout et pour tout, qui a laissé l'adversaire se régaler sur les ailes sans réagir. Ce n'est pas possible. Il doit y avoir un truc. 




Le truc, c'est une équipe usée, avec un entraîneur médiocre et des adversaires qui ont peu à peu su percer les secrets de la cuirasse : apprendre à subir la possession, jaillir en contre par les ailes et provoquer des fautes ou des corners pour profiter des faiblesses (avérées depuis longtemps celles-là) sur les coups de pied arrêtés ou le jeu de tête (3 gagnés sur 14 et aucun dans la surface !). Les avertissements donnés par le PSG et le Milan n'ont donc pas servi de leçon.
 







Le 11 bavarois se présentait sans Toni Kroos toujours blessé mais affichait son 4-2-3-1 fétiche. Thomas Müller occupait le centre du trident offensif derrière Gomez, en lieu et place de Mandzukic, toujours blessé.



Le Barça de son côté présentait son 4-3-3 habituel. Messi, douteux, était titularisé et Bartra occupait le poste de défenseur central aux côtés de Piqué.




Premre période :
 



Dès le début de la rencontre, les bavarois allaient mettre beaucoup de rythme dans la partie (un maître-mot) avec à la fois des passes rapides sur les ailes et la qualité de percussion de Robben et dans une moindre mesure, Ribéry.







Le pressing fut particulièrement intéressant parce qu'au lieu de la situation classique où chaque joueur s'occupe de son vis-à-vis, les bavarois ont pressé en "grappe", souvent à 4 (Robben ou Ribéry, Müller, Gomez + éventuellement Javi Martinez ). En outre, Schweinsteiger coupait les passes en profondeur vers Messi. Ce système avait pour effet de perturber la relance blaugrana, souvent basée sur des échanges de passes courtes. Une fois dépassé, cela dit, souvent via une longue passe latérale, les joueurs au pressing se repliaient. Les allemands n'ont jamais hésité à défendre à 11, lorsque leur première ligne était dépassée (cf, la situation moyenne de Gomez sur le schéma). C'est là que Barcelone a failli : les catalans n'ont jamais pu imprimer un rythme suffisant lorsqu'ils franchissaient le premier rideau. Les côtés étaient bloqués par le due ailier / latéral, d'où l'inexistence d'un Pedro. A noter que les munichois se méfiaient davantage du côté Alba / Sanchez (où qu'ils se défiaient plutôt de la prestation défensive de Robben) que du côté  car on souvent vu Müller se porter de ce côté-là pour proposer un 3 contre 2 défensif. 

Barcelone en était donc réduit à jouer à la baballe souvent dans son propre camp. A un certain moment du match, Piqué fut même le joueur qui toucha le plus du ballon, ce qui en dit long sur l'impuissance des catalans.

Offensivement, le Bayern relançait vite et privilégiait des centres en hauteur. L'objectif était clairement de dominer le Barça dans les airs : le premier but vient sur un ballon en cloche de Robben, plutôt moche, mais efficace quand c'est Dante qui se retrouve à la lutte face à Alvés.

Au-delà de son pressing et de son but, le 25 allemand fut le joueur le plus important du match. Il se déporta sans cesse sur la gauche et sur la droite de façon à créer le surnombre sur les ailes. 

Néanmoins, en rentrant à la mi-temps, le score de 1 - 0 n'était pas infamant pour le Barça. Surement, Vilanova allait changer les choses et son équipe...revenir avec de meilleures intentions. Mais, non. Le Barça n'avait pas de Plan B. Le premier remplacement eut lieu à la...81ème minute, quand le Barça était mené 4 à 0.

Seconde période

Le Bayern mettait d'entrée une pression intense. Le second but allait venir très rapidement. Encore sur un corner concédé face à Robben et une tête de Müller qui remettait sur Gomez. 

Après le premier 1/4 d'heure, le match se calmait mais il allait subir un nouveau point d'inflexion à la 71ème minute : Gomez était remplacé par Gustavo. Un demi défensif pour un avant-centre : a priori, un choix défensif pour conserver le résultat ? Müller occupait la place d'avant-centre et Schweinsteiger montait d'un cran en 10.

Barcelone n'allait jamais se remettre de ce réajustement tactique : sur une passe de Schweinsteiger, Robben profitait d'un bel écran de Müller pour tromper Valdès de près. Mais Müller n'est pas seulement malin, il est aussi plus mobile que Gomez et le 4ème but allait le démontrer après un beau redoublement de passes Ribéry / Alaba. 

Barcelone avait de toute façon lâché l'affaire depuis longtemps : le repli défensif était oublié par les ailiers blaugrana, Messi n'y était plus et le Barça attendait la fin du match. 2 tirs tentés en seconde mi-temps. Un passage de flambeau en bonne et due forme








Conclusion : la réussite de Munich ne tient pas seulement au rythme et au pressing. Les bavarois ont su adapter leur jeu à l'adversaire (un Robben défensif, un Gomez pressant Busquets) dans un dispositif inhabituel pour eux (Munich a le second taux de possession en Europe, après...le Barça). Mais dans ce jeu, chacun avait son rôle et l'a appliqué à la lettre : Jupp Heinckes peut envoyer son CV en catalogne. 

Footballistico 

dimanche 7 avril 2013

PSG - Barcelone : fluctuat nec mergitur

Le PSG version qatarie a plutôt réussi son examen de passage au sein du gotha européen. Dans un match enlevé, le club parisien a tenu la dragée haute au Barça même si par certains côtés le match nul tient un peu du miracle (la fameuse "chance du champion").

Ancelotti ne dérogeait pas à ses principes en sélectionnant son 4-4-2 habituel. La titularisation de Beckham poursuivait 2 objectifs : lancer de façon précise les contres et bénéficier du pied droit de l'anglais sur les coups de pied arrêtés. Tito Vilanova avait privilégié Alexis Sanchez et Villa sur les flancs du trident d'attaque catalan.



Première mi-temps : le 4-3-3 du Barça s'adaptait au dispositif parisien : Busquets descendait au niveau des 2 centraux (pour conserver un avantage numérique), le combat en terre parisienne se déroulait sur 3 fronts :

  • au milieu du terrain, le PSG et le Barça jouait un 2 contre 2 (Iniesta vs Matuidi, Xavi vs Beckham). Les autres joueurs qui venaient dans cette zone, notamment Messi, assuraient la possession au Barça mais du coup les catalans perdaient en force de pénétration.
  • sur le côté gauche parisien : Alves prenait le couloir et mettait Pastore au supplice. Souvent Alves, suffisait à occuper 2 parisiens. Malheureusement, Villa nominalement ailier repiquait souvent vers le centre et empêcha les catalans de pousser leur avantage dans cette zone.
  • sur le côté droit, le paysage était différent : Alba tentait de combiner avec Sanchez mais Lucas le suivait comme son ombre et le 2 contre 2 ne tourna pas souvent à l'avantage des catalans. 
Offensivement, Paris tentait de profiter à fond des rares ballons exploitables. Les parisiens privilégiaient 2 voies : soit directement, notamment sur Lavezzi, en profondeur, soit avec Moura sur l'aile. Avec Pastore repiquant au centre pour servir de liant dans les 30 derniers mètres. Cela faillit marcher dès la 5ème minute après un relai de Pastore vers son copain argentin, pour le poteau. Si le PSG allait dominer le début de la rencontre, le Barça prenait peu à peu confiance en lui au fur et à mesure que les parisiens baissaient pavillon physiquement. Toutefois, Barcelone ne parvenait pas à écarter son jeu, ni à lui donner de la vitesse. Villa notamment ne réussit jamais à prendre le dessus sur un Maxwell très prudent. Même Messi, souvent suivi par Silva jusqu'aux 30 mètres, ne fut pas à son meilleur niveau. Il est paradoxal que les catalans inscrivent leur premier but sur un coup de pied arrêté.

Seconde mi-temps : menés 1 - 0 à domicile, le PSG n'avait plus le choix et devait prendre les choses en main : le pressing fut plus haut et plus intense en début de seconde période. La sortie de Messi, notamment, soulagea Matuidi qui put se projeter plus franchement vers l'avant. Evidemment, le Barça pouvait à son tour tenter de faire ployer les locaux via des actions rapides. Ce fut notamment le cas entre Fabregas et Sanchez mais le chilien se montra maladroit.

Carlo Ancelotti allait procéder à 3 changements en 10 minutes entre la 66ème et la 76ème, marquant sa volonté de redynamiser son équipe : 
  • Menez, tout d'abord à la place de Lavezzi, épuisé. Il glissa rapidement à gauche suite à l'entrée de Gameiro.
  • Entre les 2, Beckham était sorti, remplacé par Verratti.
C'est indiscutablement Menez qui apporta quelque chose à Paris. En 10 minutes, l'attaquant français allait causer un carton jaune pour Mascherano, un pour Alves, se créer 2 corners et offrir un centre pour une reprise de Lucas. Alves se retrouvait face un problème inédit : un joueur rapide prenant la profondeur. C'est toujours du côté gauche que Verratti obtenait le coup franc qui allait engendrer le but parisien. Le Barça pouvait râler sur le hors-jeu mais c'était le second poteau de Paris et l'égalisation était méritée. A ce propos, sur les 14 tirs parisiens, c'était le 9ème sur coup de pied arrêté. La fin du match devenait très rythmée. Sur une talonnade remarquable de Fabregas en position de 9 et demi, Sanchez était fauché par Sirigu. Mais Paris a du coeur et Matuidi dans sa position "box-to-box" caractéristique reprenait victorieusement une remise de Zlatan.

Conclusion : Paris a tangué mais s'est repris. Le Barça est apparu comme depuis 2 mois, un peu usé, comme une équipe normale sans Messi mais sera quand même favori au match retour. Statistiquement, les catalans disposent de 4 chances sur 5 de passer ce tour. Ancelotti s'est toutefois grandi en maintenant son dispositif face à l'une des meilleure équipes d'Europe. Le match au Camp Nou vaudra son pesant de cacahuètes.

Footballistico

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