dimanche 7 avril 2013

PSG - Barcelone : fluctuat nec mergitur

Le PSG version qatarie a plutôt réussi son examen de passage au sein du gotha européen. Dans un match enlevé, le club parisien a tenu la dragée haute au Barça même si par certains côtés le match nul tient un peu du miracle (la fameuse "chance du champion").

Ancelotti ne dérogeait pas à ses principes en sélectionnant son 4-4-2 habituel. La titularisation de Beckham poursuivait 2 objectifs : lancer de façon précise les contres et bénéficier du pied droit de l'anglais sur les coups de pied arrêtés. Tito Vilanova avait privilégié Alexis Sanchez et Villa sur les flancs du trident d'attaque catalan.



Première mi-temps : le 4-3-3 du Barça s'adaptait au dispositif parisien : Busquets descendait au niveau des 2 centraux (pour conserver un avantage numérique), le combat en terre parisienne se déroulait sur 3 fronts :

  • au milieu du terrain, le PSG et le Barça jouait un 2 contre 2 (Iniesta vs Matuidi, Xavi vs Beckham). Les autres joueurs qui venaient dans cette zone, notamment Messi, assuraient la possession au Barça mais du coup les catalans perdaient en force de pénétration.
  • sur le côté gauche parisien : Alves prenait le couloir et mettait Pastore au supplice. Souvent Alves, suffisait à occuper 2 parisiens. Malheureusement, Villa nominalement ailier repiquait souvent vers le centre et empêcha les catalans de pousser leur avantage dans cette zone.
  • sur le côté droit, le paysage était différent : Alba tentait de combiner avec Sanchez mais Lucas le suivait comme son ombre et le 2 contre 2 ne tourna pas souvent à l'avantage des catalans. 
Offensivement, Paris tentait de profiter à fond des rares ballons exploitables. Les parisiens privilégiaient 2 voies : soit directement, notamment sur Lavezzi, en profondeur, soit avec Moura sur l'aile. Avec Pastore repiquant au centre pour servir de liant dans les 30 derniers mètres. Cela faillit marcher dès la 5ème minute après un relai de Pastore vers son copain argentin, pour le poteau. Si le PSG allait dominer le début de la rencontre, le Barça prenait peu à peu confiance en lui au fur et à mesure que les parisiens baissaient pavillon physiquement. Toutefois, Barcelone ne parvenait pas à écarter son jeu, ni à lui donner de la vitesse. Villa notamment ne réussit jamais à prendre le dessus sur un Maxwell très prudent. Même Messi, souvent suivi par Silva jusqu'aux 30 mètres, ne fut pas à son meilleur niveau. Il est paradoxal que les catalans inscrivent leur premier but sur un coup de pied arrêté.

Seconde mi-temps : menés 1 - 0 à domicile, le PSG n'avait plus le choix et devait prendre les choses en main : le pressing fut plus haut et plus intense en début de seconde période. La sortie de Messi, notamment, soulagea Matuidi qui put se projeter plus franchement vers l'avant. Evidemment, le Barça pouvait à son tour tenter de faire ployer les locaux via des actions rapides. Ce fut notamment le cas entre Fabregas et Sanchez mais le chilien se montra maladroit.

Carlo Ancelotti allait procéder à 3 changements en 10 minutes entre la 66ème et la 76ème, marquant sa volonté de redynamiser son équipe : 
  • Menez, tout d'abord à la place de Lavezzi, épuisé. Il glissa rapidement à gauche suite à l'entrée de Gameiro.
  • Entre les 2, Beckham était sorti, remplacé par Verratti.
C'est indiscutablement Menez qui apporta quelque chose à Paris. En 10 minutes, l'attaquant français allait causer un carton jaune pour Mascherano, un pour Alves, se créer 2 corners et offrir un centre pour une reprise de Lucas. Alves se retrouvait face un problème inédit : un joueur rapide prenant la profondeur. C'est toujours du côté gauche que Verratti obtenait le coup franc qui allait engendrer le but parisien. Le Barça pouvait râler sur le hors-jeu mais c'était le second poteau de Paris et l'égalisation était méritée. A ce propos, sur les 14 tirs parisiens, c'était le 9ème sur coup de pied arrêté. La fin du match devenait très rythmée. Sur une talonnade remarquable de Fabregas en position de 9 et demi, Sanchez était fauché par Sirigu. Mais Paris a du coeur et Matuidi dans sa position "box-to-box" caractéristique reprenait victorieusement une remise de Zlatan.

Conclusion : Paris a tangué mais s'est repris. Le Barça est apparu comme depuis 2 mois, un peu usé, comme une équipe normale sans Messi mais sera quand même favori au match retour. Statistiquement, les catalans disposent de 4 chances sur 5 de passer ce tour. Ancelotti s'est toutefois grandi en maintenant son dispositif face à l'une des meilleure équipes d'Europe. Le match au Camp Nou vaudra son pesant de cacahuètes.

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