vendredi 29 mars 2013

France - Espagne : et à la fin, c'est l'Espagne qui gagne

On était venu. On a vu. On a été déçu. Certes, depuis les abimes d'une soirée glauque sous l'ère Domenech (0-2 - 3 mars 2010), les progrès sont énormes : les français se sont créés des occasions, ont su jouer par séquence et l'Espagne n'était pas tant supérieure. Pourtant, le résultat est là : les bleus devront probablement passer par des barrages anxiogènes (à moins que la Géorgie ne fasse le coup de la Finlande).

Que s'est-il passé ?

L'Espagne se présentait dans son 4-2-3-1 traditionnel. Monreal remplaçait poste pour poste Jordi Alba et Pedro occupait l'aile droite à la place de Silva. Villa occupait le poste d'avant-centre. Exit, donc, Fabregas en neuf reculé. Deschamps avait reconduit son 4-3-3 "briseur de jeu" en faisant confiance à la jeunesse de Paul Pogba en pièce reculée du 3 du milieu.

Première mi-temps :

L'originalité des dispositif tient à l'hétérogénité des 2 côtés. Côté gauche français : Ribéry était posté comme un véritable N°9 excentré. Face à lui, Arbeloa devait limiter son apport offensif, faible par nature, mais coller le français et l'empêcher d'avancer. Del Bosqe considérait le munichois comme la principale menace car Piqué se déporta très vite de ce côté pour prendre Ribéry en 2 contre un, laissant Benzema aux soins du seul Ramos. Côté espagnol, Pedro fut également le joueur espagnol le plus excentré et Evra se cantonna aux tâches défensives.

De l'autre côté, la situation était totalement différente : les 2 "ailiers", Iniesta et Valbuena eurent tendance à se recentrer ou même à se promener sur tout le terrain. Le résultat fut visible tout au long du match : les 2 latéraux, Jallet et Monreal (tous les 2 remplaçants de Debuchy et Alba respectivement) eurent souvent des espaces proprement monstrueux pour développer leur jeu offensif. C'est probablement là que l'équipe de France a perdu le match. Si Jallet est un bon joueur, il est probablement un peu en-dessous défensivement du niveau requis mardi soir. A noter qu'en 3 confrontations, la France à encaissé 3 buts de ce côté avec 3 dispositifs différents (dont le fameux Debuchy / Réveillère à l'Euro). Au bout de 5 minutes, on allait avoir une illustration des difficultés françaises, Iniesta transmettait à Monreal qui plongeait sur l'aile, débordant Jallet. Le centre de l'espagnol trouvait Xavi. 10 minutes plus tard, c'est Jallet, qui transmettait à Benzema sans succès. Après un premier quart d'heure animé, les espagnols prenaient leur rythme classique : une domination de la possession sans partage.

Défensivement, les bleus défendaient en 1 ligne de 4 et 1 ligne de 5, à 25 mètres du but. Les 3 du milieu ne se contentaient pas d'occuper le terrain mais harcelaient le milieu de terrain espagnol. Cabaye tentait d'annihiler Xavi Alonso et même Pogba quitta son rôle de sentinelle pour harceler Xavi lorsque celui-ci reculait. Cependant, le prix à payer de ce pressing était la relative facilité que les espagnols mettaient à se trouver entre les lignes lorsqu'un des milieux montait sur eux. Xavi fut ainsi trouvé à la limite de la surface pendant que Pogba était monté sur Alonso.

Valbuena : le lutin marseillais fut sans doute le meilleur joueur français du match. Positionné nominalement en ailier droit, il occupa parfois ce poste défensivement pour contrôler Iniesta mais, dans les faits, il préféra se retrouver au centre du milieu comme relais entre la relance française et les attaquants : déjà à l'origine de l'action de Jallet, il lança Ribéry pour la meilleure action du match. Il fut aussi à l'origine des 2 occasions françaises sur coup de pied arrêté en seconde période.

La première période s'achevait cependant sans désigner de vainqueur. L'Espagne semblait trop lente pour mettre du rythme et mettre les bleus sur le reculoir.

Seconde période :

Ce fut donc sur le côté droit de la défense française que sonna l'hallali, Jallet étant surpris par un ballon de Pedro sur Monreal. L'ailier espagnol, meilleur homme de son équipe se précipitait dans la surface pour reprendre le ballon sur la joue, rentrante de Lloris. Les français commençaient insensiblement à reculer face à des espagnols qui ne faiblissaient pas physiquement même si les banderilles plantées en contre manquaient de faire mouche (Matuidi, 64ème).

Didier Deschamps allait retenter le coup du match aller en passant en 4-2-3-1 avec un vrai attaquant pour remplacer un Cabaye un peu transparent (70ème).

On ne saura jamais si ce choix était le bon car, assez vite, Paul Pogba allait être exclu. Dès lors, Valbuena descendait au niveau de Matuidi et les français jouaient en 4-2-3 avec l'entrée de Sissoko.

En dépit de quelques cops de pied arrêtés, les bleus ne parvenaient pas à poser le pied sur le ballon et les espagnols conservaient le gain du match.

Conclusion : il est difficile de critiquer la bande à Deschamps pour ce match perdu. L'épaisseur de la joue de Lloris ou de la cuisse de Valdès aurait pu changer le cours du match. La France a peut être pêché en laissant trop le ballon aux espagnols (75% - 25% tout de même) mais a surtout manqué de réussite et de précision devant le but (12 tirs au but à 10 pour les bleus mais seulement 3 cadrés).

La France doit donc :

1°) Régler le cas Benzema. Rappelez Zahia, vite !
2°) Trouver un arrière droit de niveau international,

3°) Prouver au monde que son réservoir de milieux défensifs est le plus fourni du monde car au prochain match, Pogba, Matuidi ET Cabaye seront suspendus. Schneiderlin's time ?

Footballistico

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