Il est difficile de savoir si, au-delà de la performance du Milan, le Barça est devenu une équipe "comme les autres" même si elle garde une identité de jeu propre ou si le 2-0 encaissé est dû à une fatigue passagère.
Quelques données nous aident à prendre conscience du problème rencontré mercredi par les "blaugranas".
1) 7 tirs seulement pour le Barça (contre 8 pour le Milan). C'est 2 fois moins que leur moyenne en Liga cette saison. Surtout, quasiment tous les tirs ont été effectués en dehors de la surface (hormis la tête sanguinolente de Puyol) tandis que le ratio en Liga s'élève à 66% DANS la surface.
2) Les joueurs : Fabregas a lâché le morceau après le match. Roura et Vilanova mobilisent toujours les mêmes. En fait, à l'exception du poste de défenseur central qui fait parfois l'objet d'une rotation entre Puyol et Mascherano, tous les autres titulaires sont déjà à plus de 20 matches cette saison (Messi : 30, Xavi, Busquets, Pedro : 26, Jordi Alba : 25, etc). Pour ces joueurs, la seule option pour se reposer est de se blesser. La situation nous semble particulièrement critique pour les internationaux espagnols qui ont eu une préparation (et un repos estival) tronquée à cause de l'Euro. Où sont les Tello, Alcantara, Alexis Sanchez, Song, Montoya ? Le manque de dynamisme et de vitesse ne peut pas être expliqué par le dispositif du Milan. Les titulaires du Barça sont à bout.
3) Autre conséquence du conservatisme de Vilanova : le Barça est prévisible. Certes, le modèle de jeu des blaugranas est intangible depuis quelques saisons. Mais quand Guardiola adaptait son équipe en permanence afin d'optimiser son dispositif en fonction de l'adversaire, Vilanova reconduit le même, match après match. Résultat : le Barça devient connu jusque dans ses changements. Souvent, cela consiste à sortir Fabregas et à faire reculer Iniesta. Dès lors, il est facile de "lire"le jeu du Barça et d'adapter parfaitement son dispositif en conséquence.
4) Défensivement, le Milan a effectué une prestation de grande qualité. Les joueurs rouge et noir n'ont jamais semblé préoccupés par la possession des catalans (73%). Simplement concentrés. Les 3 joueurs du milieu ont occupé un rôle différent : Ambrosini tentait de couper les passes vers Messi ou Fabregas. Montolivo était un peu plus avancé pour perturber le jeu de passes Fabregas / Iniesta. Enfin, l'énergique Muntari a bloqué Xavi. Sur les côtés, le jeu du Barça a également été défaillant :
- Boateng a suivi Alba. Iniesta se contentait de combiner avec Fabregas sans prendre son aile et a donc laissé Abate monter.
- De l'autre côté, Constant a suivi fidèlement Pedro refusant ainsi à l'ailier catalan le moindre espace pendant qu'El Sharaawi ou Muntari s'occupaient d'un prudent Alvés (cf. paragraphe suivant).
5) Les remplacements. Après le but, chanceux, du Milan sur coup franc, Piazzini allait être remplacé par un joueur au profil complètement différent, M'Baye Niang. Le jeu offensif du Milan allait complétement changer. Les italiens adressaient des ballons en cloche asse longs vers l'attaquant français, souvent sur l'aile. Où l'on se rend compte une fois de plus que les centraux catalans sont lents. 6 minutes après l'entrée en jeu du français, celui-ci se trouvait à l'origine du second but milanais et Muntari à la conclusion (ce qui dénote au passage l'énergie du nigérian).
Conclusion : si le Barça veut continuer sa moisson de trophées, il lui faut renouveler au moins en partie son effectif, incorporer de nouveaux talents et changer son entraîneur. En football, la continuité n'est pas toujours synonyme de succès.
Footballistico
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