Après 2 parties pénibles au Parc face à Rennes (1-3) et Lyon (2-3) , il est légitime de se demander si Paul Le Guen est bien l’homme de la situation. Pourtant, le breton partait avec une série d’a priori favorables longue comme le bras : ancien joueur des années de gloire du PSG, sauveur d’une équipe en perdition l’année dernière et vainqueur de titres avec l’OL, Le Guen a le C.V qui claque.Malheureusement, même si avec ce genre d’homme notre patience (et celle des supporters du Parc) est infinie, on doit bien admettre que dans son recrutement et sa gestion des hommes, Le Guen a commis des erreurs, qui ont été aggravée par une gestion financière étrange.
Erreur N°1 : Une politique de dégraissage curieuse. Certes, il fallait dégraisser mais était-il opportun de le clamer sur tous les toits et de mettre les différents joueurs aux enchères. Les joueurs partis correspondaient à un profil-type, les « joueurs pas trop mauvais et pas trop chers » (Cissé, Rozenhal). Les joueurs « mauvais » (à Paris, c'est-à-dire 80% des joueurs de l’effectif)) ou trop vieux ou trop chers ont été bradés (Hellebuyck, Bueno, Rodriguez) ou, pire, sont restés. La machine a failli s’emballer en fin de période quand les vrais bons joueurs (Rothen, Armand) on failli prendre le TGV pour Lyon. Mais Paris les a retenu : à quel prix. Dès lors, il est permis de se demander si l’objectif de qualité au moins égale à coût inférieur a bien été atteint.
Erreur N°2 : un Jeunisme risqué : entre les entrées d’Arnaud à Lens alors que tout le monde attendait Pauleta et le capitanat de Sakho, on a compris que la chance d’être titularisé était inversement proportionnelle à l’âge. Tout cela est bel et bon mais s’il suffisait de titulariser les jeunes pousses pour tout gagner, le Barça, M.U et l’Inter auraient déjà recruté Ngoyyi. Donc, soit le PSG dispose dans son écurie d’une sacrée bande de petits Messi ou sinon…Et puis, Pauleta (avec qui l’entraîneur n’a « aucun problème ») qui score face à l'OL pour rappeler que les cheveux blancs, ça a encore du bon.
Erreur N°3 : une rotation accélérée de tout…Visiblement Paul Le Guen cherche sa formule. C’est un euphémisme. Au PSG, on a 3 couches de joueurs : les anciens (Yepes, Pauleta, Armand, Landreau), les Paulistes, arrivés avec le nouvel entraîneur (Clément, Digard, Luyindula, Bourillon) et les ptits jeunes (Arnaud, Sankharé, Sakho, N’Gog). En termes de compo, on a eu 3 tendances successives : vieux + paulistes, paulistes + jeunes et la dernière jeunes + vieux (Rothen + Pauleta + Sakho + Sankaré + Yepes). En termes de tactique, pas de dispositif très défini non plus : on a commencé en 4-3-3, avant d’enchaîner sur un bon vieux 4-4-2. La dernière tendance au fixing s’appelle un 4-3-1-2, le 1 (le support aux attaquants), étant occupé alternativement par 2 joueurs. Une tournante, en fait.
Le résultat de tout cela, ce sont 26 joueurs (à moins que depuis hier, Paul ait fait signer son premier contrat pro à un gosse de 15 ans, qu’il pense titulariser à la place de Landreau) assez perdus, qui ne savent pas s’ils ont la confiance de leur entraîneur, à quel poste ils joueront, ni avec quel partenaire. Or, le foot, ce n’est pas que de l’envie et de l’enthousiasme, c’est aussi de la complicité et des automatismes.
Bref, soit Paul finit par trouver la bonne mayonnaise entre briscards motivés et jeunes surdoués et le PSG finit en trombe (1-2% de chance) et c’est un génie, soit ça finit vraiment mal et ça fera encore une saison longue et pénible…
Aristotelicien
Certes, on pourra dire que l’équipe de footballistico possède un biais anti-Aulas marqué. Qu’elle mange du Rhône-Alpin à tous ses petits déjeuners. Que poursuivis dans les traboules en étant jeunes, ils ont nourris une haine partagée pour tout ce qui venait de la capitale des Gaules y compris son football. Pourtant, les faits sont là, cruels. Comme l’année dernière, quand Lyon se baladait en tête du championnat et se faisait battre par la Roma, la défaite ce soir correspond à bien à une humiliation. Rien à voir avec une défaite de l’équipe de France 0-1 sur un coup de dés. Lyon a été dominé, archi-battu, atomisé. Et voila nos Lyonnais avec 6 buts dans leurs valises, dernier de leur poule de Ligue des Champions au moment même où ils viennent de rejoindre Nancy en tête de la glorieuse Ligue 1.