Encore une fois, le PSG a honoré son statut d’équipe « de coupe » en battant à domicile les dauphins éternels de Porto, le Benfica Lisbonne. Le contraste est frappant entre le ramassis de tanches à la peine en championnat, martyrisé par les cadors des Ardennes, de l’Artois et d’Occitanie et les terreurs de l’UEFA. Même si la qualification du PSG est loin d’être assurée, nous restons devant ce mystère : pourquoi l’équipe parisienne, véritable Janus du football, si brillant en coupe est si médiocre dans le train-train de la Ligue 1. Depuis sa naissance, en 1970, le PSG a gagné 10 coupes (dont la fameuse « coupe des coupes », la bien nommée) toutes compétitions confondues contre 2 championnats. Pour ma part, j'y vois au moins 4 raisons :
- la nature : depuis sa naissance, en 1970, c’est ainsi, le petit Paris ne s’inscrit pas dans l’effort au long cours des compétitions nationales mais donne tout dans les matches à élimination directe. Un sprinter plutôt qu'un marathonien, au niveau musculaire, donc.
- la culture : à force de se cantonner aux compétitions à élimination directe, les joueurs ont fini par intérioriser totalement cet état de fait : quand on signe au PSG, on sait qu’on ne finira pas premier de Ligue 1 mais qu’on a une chance de brandir une coupe aux grandes oreilles par un joli soir de Juin, devant le public de sa ville. Seuls les joueurs étrangers maîtrisant mal notre langue (l’ange Gabriel Heinze et Ronaldinho, par exemple, ainsi que ceux qui cherche au contraire à monnayer leur valeur à l’extérieur (Frédéric Dehu), veulent réellement en mettre un gros coup tous les Samedi face à Metz ou au FC Nantes. Le seul club pour lequel les joueurs parisiens acceptent de se décarcasser en Ligue 1, c’est l’OM mais cela ne fait que 6 points dans la saison.
- Le public : il méprise naturellement tous les clubs de province à part l’OM et plus récemment l’OL qu’il se contente de détester. Les autres matches de la saison sont donc juste matière à hurler des cris de singe dans les kops lorsqu’un attaquant adverse africain s’empare de la balle. Que du banal. En revanche, n’importe quel matche de coupe déchaîne les foules et attire le match et les teignes des grands soirs. Ce n’est pas un hasard si le drame face à Tel Aviv a eu lieu en coupe de l’UEFA : cela attise plus sûrement la volonté d’en découdre du supporter parisien moyen que le tranquille PSG – Sedan.
- Les propriétaires : à chaque fois que le club possède de bons résultats (ou de mauvais d’ailleurs) les rumeurs de rachat enflent, le climat devient délétère, l’entraîneur prend conseil auprès d’un avocat et le public brandit des bannières haineuses envers l’actuel propriétaire : pas de quoi réaliser une fin de saison harmonieuse. Il faut vraiment un entraîneur militaro-autiste à la Halilhodzic pour rester « focused » sur l’objectif normal d’un club de L1 : le classement.
- Le rapport glamour/gloire : y a-t-il plus grand pied de descendre les champs-élysées, acclamé par une foule en délire : en championnat 38 matches, en coupe : 6. Que feriez-vous à leur place ?
Aristotelicien
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